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Livre électronique267 pages3 heures

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À propos de ce livre électronique

Imaginez une vaste coupole insérée dans les Monts d’Arrée en Bretagne où plusieurs millions de femmes et d’hommes vivent en autarcie sous la domination du plus puissant ordinateur conçu. L’espèce humaine a été décimée, comme la plupart des autres formes de vie, par un virus créé par des savants fous. Parmi les habitants, il en est un, au comportement différent, qui échappe progressivement à l’emprise de l’ordinateur, il a pour nom H10. Profitant des rivalités des maîtres de la coupole il va redécouvrir sa vie antérieure et celle de la planète, déchiffrera la genèse d’un génocide planétaire voulu par des ambitieux qui imaginaient pouvoir faire le bonheur des autres envers et contre tout sur la planète surpeuplée.
LangueFrançais
Date de sortie10 févr. 2015
ISBN9782312030418
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    Aperçu du livre

    H 10 - Charles Rechet

    cover.jpg

    H 10

    Charles Rechet

    H 10

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03041-8

    Avant-propos

    Tout avait commencé bien avant la naissance d’H10.

    Des antécédents construits sur des principes de gestion d’une société démocratique mondialisée, ou le capital était roi. L’homme ambitionnait de construire, sur les cendres d’essais ratés, une organisation collective de la vie des populations qui résoudrait les crises, l’inflation, le chômage, la misère, le développement de la pauvreté, les atteintes à l’environnement et toutes les conséquences néfastes à l’existence de l’espèce humaine.

    Avec la chute du mur de Berlin, le monde non communiste venait de consacrer la mort d’une idéologie qu’il considérait utopique et fondamentalement totalitaire.

    Par la suite, ces pays dit « communistes » s’engagèrent les uns après les autres dans une économie capitaliste sous contrôle d’Etat. Des dirigeants haut placés dérivèrent sans état d’âme vers l’enrichissement personnel en maintenant une gestion autoritaire, brutale, de leurs peuples.

    Toutes les organisations politiques, qu’elles soient de droite, centriste, indépendante, démocratique, socio-démocrate, socialiste, vert, extrémistes ou religieuses se targuaient de trouver dès demain des solutions à tous les problèmes.

    Bref, quels que soient les partis au pouvoir et les alliances passées, « on » allait naturellement raser gratis ou presque dès demain, plutôt après-demain ! Après les quelques années indispensables pour redresser les effets et situations néfastes issus de la politique de leurs prédécesseurs.

    Ceux qui avaient eu ce pouvoir, qu’ils souhaitaient reprendre au plus vite, omettaient de rappeler qu’ils avaient été bien incapables de régler les questions de fond. En avait-il d’ailleurs l’envie, la fonction apportait tant d’avantages. L’alternance, érigée en système de désamorçage des crises économiques, permettait « ces amnésies » ouvrant, auprès d’un électorat de plus en plus amoindri, la voie à une exploitation de plus en plus radicale des populations de la part des grands possédants et les gouvernants à leurs ordres.

    D’autres utopies naissaient au soutien de telle caste ou religion, telle ethnie, tel racisme. Elles engendraient haine et violence, sang et mort, déstabilisant les pays et plus particulièrement les rapports économiques mondiaux du système capitaliste.

    Celui-ci pourtant se servait à fond de ces déviations fondamentales pour appuyer, renforcer sa domination absolue, opposant les uns aux autres, y compris dans ses propres rangs. Le « parfait » conduisait aux profits. L’imparfait, l’illégal et le monstrueux ensemençaient d’autres profits encore plus démentiels. Une minorité en profitait au détriment du plus grand nombre. Le monde allait progressivement et surement droit dans un mur.

    Chapitre I

    Levé de bonne heure, H10 prenait sa « douche » sans se presser. Aucune goutte d’eau n’intervenait dans sa toilette quotidienne. La main glissée devant l’enregistreur déclenchait un petit top sonore. Une lumière brumeuse, légèrement orangée, se répandait dans le local. Il ressentait alors l’impression d’être transpercé par une myriade d’aiguilles.

    Les cloisons miroirs reflétaient l’ensemble de son physique. Compte tenu de leurs dispositions, aucune parcelle du corps n’échappait à la vue. Le profane des années 2040 aurait sursauté de surprise au spectacle. Nu il était, du sommet du crâne à la pointe des pieds. Sous la douche, normal, diriez-vous ! Oui, évidemment ! A cela près que pas un poil, cheveu ou même duvet n’était perceptible. « Chauve » d’un bout à l’autre ! La lumière orangée éliminait les vieilles cellules et tous corps indésirables vivants ou morts.

    Il était ainsi aisé de comprendre l’obligation réglementaire de cette douche. La mort guettait ceux qui l’enfreignaient. Dès leurs sorties, les robots lasers les repéraient rapidement. Un éclair ! Une autre machine récupérait le tas de cendre. Les robots faisaient la chasse aux impuretés matérielles visibles et invisibles. Les machines avaient la charge de détecter et supprimer tous les insectes, microbes ou virus nocifs à la vie humaine de leur propre initiative. Elles ne faiblissaient pas à la tâche, Dieu merci !

    Les êtres indésirables n’avaient pas droit de cité, ni les animaux de compagnie. Pourtant, ils pullulaient avant… Avant quoi, s’interrogeait-il ?

    Par le passé, quelques alertes locales avaient terrorisé les « vivants » qui s’étaient précipités dans les salles de décontamination d’urgence. Les traînards s’écroulaient en quelques minutes, foudroyés. Les robots à l’œuvre, éliminaient les cadavres, nettoyaient les surfaces. Uu

    A deux reprises, le sous-sol du moins huit de la coupole, où demeuraient les êtres vivants les moins utiles, fut gravement infecté. Les robots ne pouvant y faire face, les protections automatiques scellèrent les sas et le sort des habitants. A chaque fois, il fallut des mois pour rendre à nouveau les lieux sains et viables. Des centaines de milliers d’hommes et femmes en payèrent le prix. Par la suite, certains laissèrent entendre, sans la moindre protestation, que le G. O. C (Grand Ordinateur Central) avait volontairement laissé « aller » afin de procéder au rajeunissement de la « basse classe », un génocide informatique en quelque sorte.

    H10 revêtit sa tenue. Elle moulait le corps au plus près, tuait les bactéries, désinfectait et enveloppait la totalité du personnage. Aucune nuisance ne devait transpirer. Les mal voyants bénéficiaient d’une correction visuelle intégrée. Si leur vue se dégradait trop, la salle d’opération réglait la question des gens de « valeur », les autres disparaissaient sans espoir de retour. En dehors de cette tenue, rien ne dissimulait le corps. Cela faisait très longtemps que l’on vivait ainsi dans la coupole. Personne ne faisait attention à l’autre, indifférence totale installée en mode de vie.

    H10 passait dans la pièce contiguë. Absence de fenêtre, pour quoi faire, l’horizon n’existait pas. Les cellules des habitants s’alignaient le long du tunnel sur deux étages. Aucune lampe, un éclairage parfait, identique à la lumière naturelle, émanait des murs. Depuis quand ce système existait-il ? Ici, il n’y avait pas de lever du jour ou coucher de soleil, pas de saison, ni dimanche ou jour férié, ni congé. Sa mémoire lui restituait avec flou un temps lointain ou la venue de la nuit représentait encore la fin d’une journée. Il s’endormait alors au côté de F20000, sa compagne attribuée d’office par le G. O. C, comme l’élément femelle correspondant à ses caractéristiques génétiques.

    La mise en œuvre de l’énergie renouvelable, par le Professeur Chooter, se traduit par la montée en puissance de la lumière dans les moindres recoins de la Coupole. Les cellules des caméras intégrées permettaient aux Maîtres une large surveillance des lieux suivie d’une intervention immédiate si nécessaire.

    Il y avait entre les rangées de cellules (ces cages pour humains) ressemblant aux logements HLM des années mille neuf cent soixante-dix, une voie sans trottoir ni véhicule. Les gens l’empruntaient comme moyen de transport. Ils se déplaçaient ainsi à des allures différentes suivant leur position. En bordure, l’avancée se faisait à la vitesse du pas. Au centre, elle atteignait les trente kilomètre-heure dans un silence glacial. Pas un bruit ne trahissait leur progression. Les voyageurs étaient soutenus et se déplaçaient sur des lignes d’énergie. Plus ils se rapprochaient du centre et plus la vitesse augmentait. Le principe était simple, par contre pour analyser la technique de fonctionnement ! H10 souriait, il était bien le seul dans cette masse inexpressive à se poser la question. Le jeu de mots lui plut. De marche, il n’en était nullement question pour les intéressés, membres rachitiques, muscles atrophiés par l’absence d’effort. La théorie, de l’évolution des espèces, développée par Darwin s’appliquait à fond en négatif.

    Son environnement le considérait d’ailleurs comme un « monstre ». Lui ne leur ressemblait pas. Dans les couloirs, il marchait. Vous savez, ce curieux comportement qui consiste à dépasser les autres dans les axes de circulation. Il courait parfois dans les trajectoires de bordure, là où la vitesse n’excède pas cinq kilomètres heure, pour mesurer sa capacité à suivre ceux du centre. Son spécialiste soignant affirmait qu’il s’agissait d’un problème d’hérédité, non disparu de ses chromosomes.

    Le G. O. C avait pris la décision de conserver ces individus spécifiques à titre expérimental ! Encore heureux ! Autrement, il aurait déjà disparu des « chiffrés ». Les « chiffrés » avaient un micro-processeur inséré dans leur cerveau permettant leur repérage ou qu’ils soient, quoi qu’ils fassent. Ils devaient obéir aveuglément aux ordres. Tous avaient des numéros à plusieurs chiffres commençant par H pour les hommes et F pour les femmes, élémentarité informatique ! Plus l’humain était jeune, plus son chiffre personnel était grand.

    Il y a bien longtemps, les survivants d’un pays qui avait eu nom… Quel nom ? La mémoire lui faisait encore défaut. Ils se comptaient à quelques dizaines de milliers. Sur combien ? H10 réfléchissait. Il ne le savait plus ! De nombreux scientifiques avaient été mutés dans la coupole, une protection artificielle censée protéger de l’I. P (l’infini petit). Celle-ci avait une dimension inimaginable aujourd’hui. Pour faire face à l’augmentation de la population, elle était agrandie un peu plus, année après année, progressant essentiellement dans le sous-sol.

    Ces survivants eurent comme première obligation de faire des enfants à répétition. Repeupler, encore repeupler ! Les femmes n’avaient rien à dire, les hommes non plus d’ailleurs. Les mêmes critères régissaient la composition des couples. Les femmes stériles ou trop vieilles partaient en « retraite radicale », les hommes aussi !

    Les grossesses successives usaient les F. Personne ne protestait. Il s’agissait de survie pour l’espèce humaine. Les femmes en surnombre, (trois pour un homme) s’invitaient dans les ébats, les cellules ne se fermant pas. La fécondation artificielle était systématiquement imposée à celles qui refusaient le principe. Elles étaient rares. Quarante ans plus tard, la population se chiffrait à dix millions d’âmes avec un rééquilibrage du ratio H et F.

    Les recherches scientifiques s’orientaient sur des objectifs prioritaires, trouver les moyens de préserver la santé et allonger la durée de vie des Etres. Les trois cent ans étaient aujourd’hui courants. H10 était jeune avec ses cent vingt ans. Il n’avait jamais constaté le moindre décès par vieillesse. La mort était toujours la résultante de l’œuvre des robots et des rares épidémies.

    Protéger les habitants contre toutes agressions internes et extérieures fut le deuxième objectif. Plus de chômage ! Tous s’attelèrent à la tâche, du plus humble au plus grand. Toutes les intelligences, toutes les forces, tous les outils s’orientaient sur des tâches précises.

    – nourrir la population et garantir sa bonne santé,

    – allonger la durée de vie,

    – loger l’ensemble,

    – développer, découvrir d’autres sources d’énergie propre, économique, durable

    – apporter l’éducation générale, professionnelle et scientifique à chacun,

    – s’assurer que tous restaient dans ces axes prioritaires.

    Les déviations ne pouvaient être admises. Les instruments d’un « ordre autoritaire admis » s’imposèrent insidieusement. Il ne fallait pas retomber dans les « tares anciennes », ces divisions en classes sociales, en partis politiques, en religions et sectes.

    Avertis des faiblesses humaines, les savants confièrent au G. O. C tous les pouvoirs. Chaque humain était programmé pour obéir. Quant aux animaux d’élevage ou de compagnie, ils étaient depuis longtemps exclus de la coupole.

    La mort, sanction unique, détruisait toute velléité de protestation. Personne n’échappait à ces règles. L’être humain était devenu un robot de chair à la pensée unique, voire à l’absence de pensée et de conscience. La diversité, la différence, le débat, l’envie de faire autre chose n’étaient plus de mise. L’homme devint silencieux et mouton, tout au moins dans les bas étages, les plus vastes et les plus peuplés.

    La sélection informatique triait les individus en fonction de leur capacité réciproque, force, habileté, intelligence, aptitude à l’obéissance ou au commandement. Chaque étage correspondait à des critères précis. Ici, personne ne se souciait plus du nombre de niveaux qui composaient la coupole. L’augmentation de la population avait transformé celle-ci en une vaste ruche en permanente évolution.

    H10, compte tenu de ses fonctions, avait la possibilité de descendre au sous-sol. Son travail consistait à surveiller l’avancement des travaux. Les ans passant, la coupole prenait de plus en plus racine dans les entrailles de la terre. Chaque jour, il se rendait au chantier. Quatre étages l’en séparaient. Il franchissait les sas inondés de la même lumière orangée que sa salle de bain. Avant de pénétrer au neuvième sous-sol, dans la halle du chantier, il revêtait une combinaison complémentaire, totalement hermétique, un véritable cocon. Pour le retour, les temps de décontamination étaient multipliés par quatre.

    Malheur à celui qui faisait un accroc dans ses protections vestimentaires. L’infortuné titubait et finissait par tomber sur place, agité d’étranges convulsions. Un éclair ! Les robots lasers laissaient les cendres sur place. H10 comptabilisait plus de mille victimes depuis l’ouverture de l’immense chantier. La moindre chute de roche, le moindre éclat de pierre était susceptible de rendre perméable la deuxième combinaison. L’I. P était partout présent. Mais pourquoi était-il si virulent ? Il n’en savait rien ! Chacun connaissait le risque encouru sans en comprendre le fondement. Bizarrement, les autres humains présents ne manifestaient aucune réaction à l’effondrement d’un corps. H10, par contre, avait à chaque fois un haut le cœur qui le faisait avancer d’un pas. Il n’y en avait jamais d’autres.

    Les énormes machines perforaient le sol. En rang de deux, leurs vrilles coniques de huit mètres de diamètres semblaient se moquer de toutes les résistances de matières. A leur arrière, un cylindre perpendiculaire à l’axe de l’engin rectifiait les crêtes des percées, nivelait le sol en une section rectangulaire. La chaleur dans les entrailles de la terre était insupportable, proche des quarante degrés. Les infiltrations d’eau transformaient les résidus en boue. Le tout s’évacuait dans un cheminement de wagons gigantesques. D’énormes canalisations apportaient la matière première. La dalle coulée, les cellules préfabriquées s’emboitaient le long des futures voies de déplacement, emplissaient l’espace libre. Les H surveillaient les machines. Leurs principales interventions consistaient à introduire, dans chacune d’elle et en fonction des plans et de leurs observations, des cartes informatiques liées à la progression des travaux. C’est dans ces moments, les machines ne s’arrêtant jamais, que des projections mortelles lacéraient les tenues. Chaque jour, deux à trois Etres s’écroulaient.

    H10 lui, ne faisait rien. Il attendait. Très rarement, une dizaine de fois l’an, les robots laser laissait dans l’état les victimes apparentes. Il intervenait alors, et seulement lui ! Il auscultait le corps. L’humain était-il mort ? Non ! Il lui retirait complètement sa tenue secondaire et, saisissant son « bib », commandait l’arrivée d’un petit robot porteur spécialement prévu à cet effet. Direction le sas médical ! Le corps inerte devait rester encore une heure ainsi.

    Deuxième examen. Si l’homme décédait, il était réduit en cendres. Donnait-il toujours signes de vie ? H10 refermait le sas. La lumière orangée virait au vert pendant une autre heure. Nouvel examen, le détecteur d’alerte placé au mur ne réagissait pas. L’infini petit était en apparence inopérant. H10 introduisait alors le corps dans une niche ascenseur. Contact enclenché, aucun bruit ne traduisait la remontée du rescapé vers un lieu qu’il ignorait.

    En fin de journée, H10 rejoignait son niveau. Chaque habitant de la coupole ne pouvait aller au-delà de son étage. Il courait le long du chemin menant à sa cellule. Après la désinfection détection des huit sas, il lui faudrait subir celui de sa cellule. Il quittait sa tenue, pénétrait nu dans la loge accessoire. F20000, allongée sur une onde porteuse, suivait une émission tridimensionnelle sur la manière la plus efficace de procréer. Aucun écran, aucune impression de cinéma, celle ou celui qui regardait le programme pouvait avoir le sentiment du voyeur. En l’occurrence, un couple étranger en trois dimensions faisait l’amour chez vous sans la moindre gêne et retenue.

    Le cerveau réceptionnait directement les commentaires et les émois des partenaires. Aucun son d’audible dans la pièce, seule une question posée à l’arrivée d’un nouveau venu, « désirez-vous voir et entendre ? ». Il suffisait de répondre oui ou non. Les émissions tridimensionnelles atteignaient un degré de perfection qui permettait à l’imaginaire de s’intégrer à la scène jusqu’à l’orgasme.

    Grâce aux progrès génétiques, les orgasmes duraient deux, trois minutes pour les H, cinq et plus pour les F. Des rapports fréquents concrétisaient les naissances à grand rythme. L’enfant était confisqué au nom des intérêts supérieurs de la collectivité. H et F semblaient n’avoir plus aucune fibre filiale.

    Tout au début, le G. O. C avait planifié et sélectionné la croissance démographique par l’insémination, favorisant les naissances multiples. Les inconvénients de la consanguinité dans une population réduite s’avérèrent nombreux. Les scientifiques revinrent aux sources. La sélection des couples évitait ces problèmes.

    Les êtres devaient avoir l’envie de faire l’amour, le plus souvent possible. Pour ce faire, la femme désignée devait être disponible et l’homme travailler peu. La propagande constante en tridimensionnel rendait les F très réceptives aux jeux sexuels.

    H10 s’approcha de F20000. Elle était très belle, probablement la plus belle de l’étage. Ils n’échangèrent aucune parole. Les humains parlaient peu sous la coupole. Il s’allongeait près d’elle sur le matelas d’onde, la caressant longuement. De la main, il lui emprisonnait un sein à la fermeté exceptionnelle. Remontant jusqu’au mamelon, il le faisait rouler sous ses doigts. Il s’érigeait, prenait une couleur vive. Sa bouche le happait, sa langue se lovait autour en petites fractions. Son autre main glissait vers la croisée des sens qui s’entrouvrait sans difficulté. Elle était douce, chaude et humide. Le désir l’envahit.

    Deux heures plus tard, sous la douche, ils recommencèrent leurs jeux amoureux. Bien qu’ayant atteint deux fois la plénitude sur leur couche, leurs sens restaient avides. H10 la saisissait par la taille, ployait son corps à l’équerre. F20000 était d’une souplesse naturelle exceptionnelle. Ainsi il pouvait la prendre en lui caressant un sein, flattant le fruit sensible situé entre ses jambes du bout des doigts. Chacune des impulsions la rejetait en arrière accompagnée d’un gémissement de plaisir non dissimulé. Il la tenait fortement. Encore quelques minutes et ils exploseraient ensemble de bonheur. Le plaisir au corps, F20000 laissait échapper un « Je t’aime ! »

    Je t’aime ! Qu’avait-elle voulu dire ? H10 n’avait pas souvenance de ce mot. « Je t’aime », réfléchissait-il tout haut. T’aime,… Aimer,… Etre amoureux de quelqu’un… Eprouver une attirance très vive pour une personne… Petit à petit des brides de quelque chose de confus ancré dans son cerveau, réapparaissaient, émergeaient de son inconscient.

    – Où as-tu appris ce mot F20000 ?

    – (Rayonnante) Je ne sais pas. Il m’a échappé. Je ne sais même pas ce qu’il veut dire !

    – Quel âge as-tu ?

    – Cent ans. Je crois.

    – Te rappelles-tu

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