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Métalliques
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Livre électronique216 pages3 heures

Métalliques

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À propos de ce livre électronique

Sur Caan, planète de haute technologie, de nombreux codes sociaux sont inversés par rapport à ceux de la Terre, connue sous le nome de « Planète sauvage ». La cnaète Karia a révélé une étrange excavation dans une région interdite, la zone 41.
La Terre a été ravagée par de puissants hénomènes techtoniques suite à une guerre éclair et sa population a considérablement diminué.
Soixante ans après la catastrophe, trois exilés astronomes amateurs, ont détecté un objet qui se dirige vers la Terre. C’est une expédition cnaète qui cherche à connaître l’origine des objets qui se trouvaient dans l’excavation de la zone 41.
La rencontre va les emmener bien loin...
LangueFrançais
Date de sortie4 juil. 2017
ISBN9782312053066
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    Métalliques - Francis R. Taft

    cover.jpg

    Métalliques

    Francis R. Taft

    Métalliques

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    Retour 1962, Paris LEN 2014

    Virnutcya, Paris LEN 2014

    Insolite, Paris MPE 2013

    AEMI tome 1, Paris MPE 2017

    © Les Éditions du Net, 2017

    ISBN : 978-2-312-05306-6

    Chapitre 1

    Le temps avait brusquement viré au froid et Karia n’aimait pas cela. Ce n’est pas qu’elle le craignît, mais la brutalité de l’attaque hivernale l’avait trouvée sans préparation. Le cache-visage protégeait bien de la pluie, du vent, du froid, mais les parties génitales dévoilées, sans une protection adaptée, transmettaient un inconfort certain. Bien sûr, tout était adapté aux rigueurs possibles, mais l’éthique exigeait que l’on exposât ce qui était à l’origine de toute vie et qui faisait aussi l’objet des soins les plus attentifs. Tous les Humains tenaient absolument à mettre en valeur cette fraction de leur anatomie. On se saluait en se touchant respectueusement le bas ventre, mais jamais on ne montrait son visage à des inconnus ou à un proche sans nécessité absolue. Naturellement, les médecins étaient habilités à examiner les têtes et à poser des questions, souvent embarrassantes. Les actions biologiques, se nourrir, s’hydrater, indispensables à la vie, ne s’accomplissaient que dans la plus stricte intimité. Les cache-visages permettaient du reste une hydratation discrète mais limitée. Et dans toutes les habitations, un lieu spécial était réservé à ces fonctions. C’était le « cabinet des toilettes », au pluriel car les fonctions naturelles pouvaient s’y accomplie en toute discrétion.

    L’alimentation se présentait uniquement sous forme de concentrés diététiques. Le goût était absent de ce monde, les odeurs de nourriture proscrites elles aussi. Il fallait avoir un grand entrainement et une grande force de caractère pour supporter ces agressions. Le corps médical y était préparé. Le Professeur Uluska{1}, le découvreur de la « Planète sauvage », appelée Terre en langage vernaculaire, avait eu du mal à combattre le dégoût qui s’était emparé de lui quand les Indigènes lui avaient offert, en guise de bienvenue, un repas accompagné de boissons fermentées.

    Cela se passait dans les ruines d’une grande ville, il y a cinquante deux ans. Les survivants avaient dû réaliser des prouesses pour ce présent qui offusquait tous le Firanassiens{2}. Les autres contacts avaient été beaucoup plus brutaux et de nombreux explorateurs étaient morts dans des attaques. Les « Sauvages », ainsi nommés à cause de leurs coutumes, avaient connu une brillante civilisation, partiellement effondrée à cause de la guerre qui les avait opposés les uns aux autres. Les ravages atomiques avaient été amplifiés par une recrudescence de phénomènes tectoniques, volcans et tremblements de terre sur toute la bordure du plus grand océan de la planète mais aussi de nombreuses autres régions du globe.

    Les volcans en éruption en crachant dans l’atmosphère d’importantes quantités de gaz carbonique et de cendres, avaient mis en mouvement un cycle compliqué de périodes froides et torrides avec la complicité du Soleil. En effet, depuis plusieurs années, son activité s’était accrue sensiblement. Les cendres volcaniques avaient pour effet de renvoyer dans l’espace la chaleur rayonnée par le Soleil, le gaz carbonique, lui, gardait la chaleur prisonnière de la Terre. Mais ces actions n’étaient pas réparties uniformément. Au centre des océans, il n’y avait ni cendres ni excès de gaz carbonique. La température, en augmentant, donnait naissance à des cyclones immenses dont l’énergie venait de l’eau trop chaude. Sur terre, au contraire, les cendres empêchaient la chaleur du Soleil de pénétrer. Le gaz carbonique avait au début réussi à compenser ce manque, mais au bout de quelques années, les poussières étant toujours là, la température avait considérablement diminué. Le contraste entre les masses d’air générait de violents cyclones, ce qui contribuait à dévaster encore davantage les régions concernées avec des tornades, des pluies diluviennes, des vents aux vitesses hallucinantes.

    Ces dramatiques conditions de vie avaient réduit la population de la planète à un milliard d’habitants contre près de dix avant le déclenchement des hostilités. Les plus grandes mortalités avaient été enregistrées près des côtes et dans les très grandes villes : telle agglomération qui comptait dix ou quinze millions d’habitants était tombée à cent cinquante mille sur le même territoire. L’approvisionnement était presque inexistant. Dans les villages dispersés de quelques milliers d’habitants, l’impact avait été plus faible. Les habitants parvenaient à se nourrir et à subvenir à leurs besoins. Mais ce qui avait bien résisté, c’était les machines, les moyens de communication, radio, télé, téléphone tant qu’il y avait de l’énergie pour les alimenter.

    Malgré les destructions, la mort des individus et la disparition de nombreuses institutions, les ordinateurs recelaient un savoir potentiel énorme. Il devenait maintenant accessible à tous car les institutions, l’administration n’étaient plus là pour exiger des références, établir des classifications entre ceux qu’on jugeait dignes d’entrer dans le cercle fermé et les autres. Ces organisations avaient disparu avec l’important pourcentage des décès pendant l’après guerre. Maintenant, on partageait les savoirs, on les répandait, et on n’était plus tenu par des considérations politiques ou économiques. On ne se préoccupait pas du financement. On faisait ce qui était nécessaire. Autrefois, les connaissances n’étaient partagées que si on estimait pouvoir en tirer des bénéfices. Ce n’était plus le cas. Angela avait eu cette chance, grandir au milieu de gens instruits avec des machines autour d’elle et les connaissances nécessaires pour les faire fonctionner malgré les difficultés liées aux déplacements.

    Karia tira sur son bas ventre un pli de son panlonge et se risqua dans la rue. Le gel avait transformé les pavages de son jardin en patinoires irrégulières. Le vent s’engouffrait dans ses vêtements et son cou ressentait cette attaque bien que le cache-visage remplisse parfaitement sa fonction. Elle se dirigea vers le Centre Préparatoire à l’Exploration Planétaire (CPEP). C’était un grand bâtiment non loin de son habitation où se retrouvaient les scientifiques qui tentaient de comprendre d’où venaient des machines retrouvées dans une structure enterrée, il y a maintenant plus d’un siècle.

    Longtemps les Autorités avaient nié l’existence de cette grotte artificielle. On devrait dire casemate car tous les côtés étaient rectilignes. La taille même de cette construction à un seul niveau était stupéfiante : presque quatre cents hectares. L’édifice était enfoui dans un pan de colline avec une profondeur maximale de deux cent cinquante mètres. L’effondrement par érosion d’un groupe de roches avait mis à jour une petite surface de la partie supérieure. On ne s’expliquait pas cette aire apparemment bétonnée et cachée sous la roche. L’analyse des terrains avoisinants montrait que l’entourage de cette structure était resté intact depuis quarante mille ans environ.

    Cette datation était en contradiction formelle avec l’histoire officielle. Celle-ci expliquait que les Humains avaient vu le jour sous leur forme actuelle il y a environ dix mille ans. Avant, on parlait de préhominiens, mais aucune trace n’avait été retrouvée. Le CODIM, livre sacré de la religion dominante, donnait sensiblement la même date pour l’apparition des Humains sur Cnaan, conformément à la volonté de Dieu. Avant cette date, la planète était occupée par différentes espèces animales mineures. Leur fonction aurait été de préparer la planète à l’apparition des Humains par la mise en place d’écosystèmes harmonieux mais différents selon les climats.

    Aucun scientifique n’aurait parié là-dessus, mais la séparation entre science et religion était telle que les plus septiques pouvaient admettre en privé les certitudes les moins fondées si elles étaient de nature religieuse.

    Dès cette découverte, on décida le percement d’un trou. Ce fut extrêmement difficile, car la matière constituant l’enceinte était très résistante, d’une densité proche de huit, et d’une épaisseur de huit mètres environ. On ne réussit qu’à y passer une caméra munie d’un laser, placée au bout d’une longue barre. On trouva un intérieur occupé par des ensembles de nature inconnue, de formes identiques, de la taille d’un pâté de maison, parfaitement alignés sur six rangées de cent onze unités. En l’absence de tout éclairage, on ne captait que leur rayonnement. Ils étaient fermés. On ne savait pas du tout comment déterminer leurs fonctions.

    On n’avait pas encore réussi à entrer : aucune porte, aucun moyen d’y pénétrer sauf à percer les murs. La taille de l’endroit ne permettait pas à un simple projecteur de l’examiner. Ce mystère, humiliant pour les Autorités, les avait conduites à ne parler que d’une formation naturelle insolite, sans aucun intérêt et qui présenterait des dangers s’y on se risquait à l’explorer, d’où l’interdiction d’approcher.

    Dès son arrivée au CPCE, le robot d’accueil la stoppa :

    – Le Directeur général a demandé à vous voir d’urgence.

    – Où m’attend-il ?

    – Dans son bureau du quatrième.

    Elle se dirigea vers le puits de montée et se présenta devant l’entrée qui la reconnut aussitôt :

    – Prenez la première porte à droite, dit sa voix impersonnelle.

    Karia suivit les indications. La pièce où elle pénétra était plus qu’un simple bureau ; elle évoquait plutôt le centre de commandement d’une plate forme d’exploration. Au centre trônait une masse noire, comme posée sur une table invisible. Différents appareils rangés tout autour de la pièce clignotaient doucement.

    – Entrez Karia, fit la voix de son supérieur.

    L’homme lui tournait le dos, occupé avec un appareil qu’elle ne vit pas. Il portait une tenue de laboratoire. Son cache visage n’émettait aucune lueur. Cela indiquait une situation calme, maîtrisée. Sa voix poursuivit :

    – Votre dernière intervention a eu des conséquences étonnantes. Vous ne deviez pas approcher de la zone 41. Vous l’avez fait et redécouvert cette étrange construction cachée. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’aller trainer par là ? C’est un endroit interdit !

    – Ce fut une découverte fortuite. J’étais en exploration botanique et…

    – Botanique ? Vraiment ?

    – Et j’ai remarqué qu’un éboulement récent venait de se produire.

    – Vraiment ?

    – Les plantes venaient d’être arrachées par le glissement de la terre et elles n’avaient pas encore repris leur positionnement habituel.

    – Et ?

    – Et un mur apparaissait, partiellement enfoui sous du schiste. La couleur était différente. Ça semblait curieux alors, je me suis approchée. J’ai vu que c’était artificiel. En escaladant, j’ai vu qu’il y avait un niveau supérieur plat ; un toit ou une terrasse. Le reste se perdait dans la terre.

    – Vous saviez que cette zone est interdite au public ?

    – L’éboulement pouvait avoir eu d’autres conséquences : une personne pouvait être blessée. Je suis allée voir. L’idée de la zone 41 ne m’a pas traversé l’esprit. Je n’ai vu aucune interdiction affichée.

    – Et pour cause. Les interdictions sont situées plus avant. Cette zone est connue depuis un siècle ou un peu plus avec défense d’approcher à moins de un kilomètre. Vous ne deviez pas normalement apercevoir cet éboulement sauf si vous étiez à l’intérieur, donc en zone interdite.

    Le directeur Makvel sortit de l’ombre où il se tenait, ayant achevé la mise au point d’un système qu’elle ne voyait pas. La blouse recouvrait tout son corps, dégageant toutefois l’entre jambe où une protection transparente laissait apparaître son organe. Le pénis était affublé d’une sorte de pin cousu sur le prépuce et au centre duquel on distinguait un petit vallonnement. C’était nouveau. Elle n’avait encore jamais vu, sur quelqu’un, cette espèce de petit tapis en forme de bouquet arrondi. Le pin, oui, c’était tendance depuis quelques années mais c’est tout. Consciente qu’il était impoli de s’attarder sur l’élégante anatomie de son chef, elle reprit :

    – Cette disposition insolite m’a conduite à faire état de cette découverte aux Autorités.

    – Et vous êtes allée trouver les Rangers locaux au lieu de nous en parler.

    – Je ne savais rien de la zone en question. Elle n’est pas répertoriée.

    – En effet.

    Le cache visage émit un rayonnement que Karia interpréta comme de la curiosité :

    – Je pense en effet que vous êtes sincère c’est pourquoi je vous propose d’assister à notre tentative. Nous allons essayer de découvrir ce qu’il y a dans cette cachette car c’en est une.

    – Mais vous disiez que celle-ci était connue depuis un siècle. Et on n’a rien tenté depuis ?

    – Non. Les Autorités s’y sont opposées.

    – Pour quelles raisons ?

    – Elles n’ont pas été dévoilées.

    Il fit quelque chose que Karia ne vit pas et le centre de la pièce révéla une maquette de la zone concernée. On distinguait bien le petit coin de mur dont Karia avait parlé.

    – Nous allons scanner l’intérieur.

    – D’ici ?

    – Pas seulement. Il y a tout une troupe de spécialistes sur place. Ils retransmettent ici ce qui se passe là-bas.

    – Début du scan, fit une voix inconnue. Karia suivit avec intérêt la suite des opérations. La cachette était immense. Il fallut plus d’une heure pour en préciser le contour.

    – Aucun moyen d’entrer n’a été découvert, fit la voix.

    – Le revêtement supérieur est-il perforable, dit une autre voix.

    – Nous allons procéder à un essai.

    Karia et Makvel ne voyaient pas l’appareil chargé de la perforation. Mais ils entendaient les commentaires des gens sur place.

    De toute évidence, ce n’était pas du béton ni aucun autre matériau utilisé pour ce genre d’ouvrage. Le temps passant, Makvel s’impatienta :

    – Karia. Je pensais qu’on serait fixé rapidement. Il est inutile que vous restiez ici plus longtemps. Reprenez votre travail comme je vais faire avec le mien. Je vous tiendrai au courant dès qu’il y aura du nouveau.

    La jeune femme remercia, gagna son poste de travail et tenta de fixer son esprit sur les affaires en cours, sans beaucoup de succès. Pour avoir touché le mur de ses mains, quelque chose lui disait que ce n’était pas une construction ordinaire. Qui aurait eu l’idée de construire un truc pareil directement sous la montagne ? Et comment avait-on procédé ? L’érosion due à la rivière avait révélé l’existence de ce bâtiment. Avait-on une idée de son âge ? Elle appela Makvel pour lui faire part de son idée :

    – On ne sait pas dater ce qui est minéral, répondit celui-ci. Seulement ce qui est organique. A cause de la décomposition.

    – Et ça donne quoi ?

    – C’est incohérent. Ce matériau serait vieux de quarante cinq mille ans. C’est trop jeune pour ce type de terrain, trop vieux pour nous. Je vous rappelle.

    Karia retourna à son travail mais l’esprit n’y était pas. Elle se leva :

    – Je dois m’absenter, dit-elle à une collègue. Je reviendrai tout à l’heure.

    Et sans attendre de réponse, elle se dirigea vers la station d’aérocar. L’appareil s’envola. Dix minutes plus tard, il se posait sur un terrain officiel. On pouvait lire :

    CENTRE D’ENTRAINEMENT EXPLORATOIRE

    PERSONNEL RÉSERVÉ

    L’entrée était gardée par une machine.

    – Je désire rencontrer Karl Feldag, dit-elle.

    – Votre identité et votre numéro de passe, je vous prie.

    Elle répondit à la question et l’automate pivota.

    – Suivez le couloir lumineux, dit une voix.

    Karl était le fiancé officiel de Karia. Ensemble, ils avaient retiré leurs cache-visages et s’étaient contemplés tels que la nature les avait faits, sans artifice. Pour son travail, Karl portait une protection transparente mais solide. Ses jambes étaient nues et épilées. Son corps était recouvert partiellement d’une combinaison intelligente d’un vert outrancier. Son cache-visage émettait des lueurs interrogatives.

    – Que se passe-t-il, demanda–t-il froidement.

    La visite imprévue de Karia le dérangeait visiblement.

    – C’est au sujet de la zone 41.

    – Oui ?

    – On a découvert une construction cachée vieille de quarante cinq mille ans.

    – Je sais, et alors ?

    – C’est en contradiction formelle avec notre histoire. Les textes religieux disent que nous sommes apparus par la Volonté Divine il y a à

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