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Requiems Aquarellables: Nouvelles
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Livre électronique71 pages44 minutes

Requiems Aquarellables: Nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Neuf nouvelles précédées de courtes méditations, philosophiques, poétiques, graves, légères, ici les questions sont plus importantes que les réponses. Des personnages autobiographiques qui tissent et retissent les mémoires de leur histoire pour repartir à neuf. Des personnages imaginaires se coltinant la vie dans la plus grande fantaisie. Des personnages naissent de celui d’Icare.
Le progrès existe-t-il ? L’Espérance sous forme de pinceau pour aquareller les requiems inéluctables de la vie.
LangueFrançais
ÉditeurLes Éditions du Net
Date de sortie4 nov. 2024
ISBN9782312147741
Requiems Aquarellables: Nouvelles

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    Aperçu du livre

    Requiems Aquarellables - Lyliane Lajoinie

    Préface

    Une tortue blanche glisse dans le ciel à grandes brassées silencieuses aquarellables alors que les cigales coupent sans répit des portes qui grincent et crissent en s’ouvrant sur de petits cailloux pointus. L’eau de l’étang se balance, nonchalante, chargée de minuscules bateaux-guêpes et de mouches en cavale qui pédalent. La lavande s’agite doucement, vague bleue, vague mauve prête à être cueillie, volontiers éternelle. L’instant d’après, le ciel redevient lisse, les cigales se taisent. Suspension du friselis de l’eau, oreilles sur élastiques à la recherche de sons familiers… On ne sait si ce silence est le bienvenu, on n’a plus l’habitude de cette plénitude.

    Les jours, mois, années écoulés ont débordé de projectiles, de trous d’obus dans les journaux, de tirs de haine dans les réseaux sociaux. Des drapeaux nationaux en lambeaux servent à essuyer les larmes des candides sur tous les continents pleurant les progrès de la démocratie qu’ils croyaient ascendants et linéaires. Requiem pour utopie ce soir d’été. Indifférence des cigales et du ciel.

    Présence de l’être humain, dans une troublante collaboration entre raison et déraison.

    Voyages.

    Progrès Aquarellable I

    « La société ne progresse jamais. Elle perd aussi rapidement d’un côté ce qu’elle gagne de l’autre. Elle subit des changements incessants ; elle est barbare, elle est civilisée, christianisée, riche, scientifique ; elle change mais ne s’améliore pas. Vous donnez d’un côté, vous perdez de l’autre. La société acquiert de nouveaux arts mais perd de vieux instincts.

    L’homme civilisé… porte une belle montre de Genève, mais ne sait plus indiquer l’heure selon la position du soleil.… l’homme de la rue ne sait pas reconnaître une étoile dans le ciel… dans son esprit, le brillant calendrier de l’année manque de cadran solaire. En notant sur des carnets, il affaiblit sa mémoire ; ses bibliothèques surchargent son intellect… et on peut se demander si les machines ne sont pas un fardeau, si par raffinement, nous n’avons pas perdu en énergie… ? »

    Ralph Waldo EMERSON (1803-1882)

    Compter sur soi (Self-reliance)

    BONHEUR SOUS SOLEIL NOIR

    Jean Libair s’ennuyait. Depuis qu’il avait été amené par la Police du Bonheur Obligatoire à l’Observatoire des tendances régressives, il menait une vie d’insecte en cage. Chaque soir, il s’endormait à l’heure du Rêve Obligatoire, toujours la même. Chaque matin, le Directeur du Traitement et Recyclage des Rêves passait pour récolter les données.

    Qu’il récolte du vide ! Jean Libair ne rêvait plus. Du moins l’avait-il cru au début, jusqu’à ce qu’il réalise que l’heure de son réveil lui échappait elle aussi, trop régulière à la seconde près pour être la sienne. Lui, Jean Libair, était irrégulier. Aimait les glissades, les entrechats, les surprises, les tasses où restaient encore quelques feuilles de thé nonchalantes, et les livres en désordre sur le sol. Aimait tout cela, qui était du passé, avant le GOB – le Gouvernement Ordonné du Bonheur.

    Jean commençait à entrevoir aux heures de la promenade obligatoire d’autres empêcheurs de gérer en rond qu’il sentait et reconnaissait comme tels. En suivant son couloir de promenade à l’air campagnard de synthèse, comme son programme quotidien le lui enjoignait, il lui arrivait de croiser le couloir d’un autre et d’apercevoir un badge. C’est ainsi qu’il avait déjà croisé Niordo Nikao, Sophie Lou, et Désirée Haïku.

    Niordo avait les cheveux longs. Pourquoi il avait réussi à garder les cheveux longs était une énigme que Jean Libair brûlait de résoudre – en attendant le jour improbable où il pourrait échanger des paroles avec lui hors de portée des caméras de surveillance dont la devise tripartite « le GOB entend tout, voit tout, dit tout », énoncée d’une voix de fausset sur fond de jingle métallique, scandait les activités quotidiennes heure par heure.

    Sophie Lou, une femme. Le Contrôleur Central était réglé sur une ligne de gestion des naissances masculines et féminines immuable et

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