Après la crise, nos lectrices veulent une autre vie
L’idée nous est venue lors de l’une de nos visioconférences. De nos lucarnes, dans nos cuisines, nos coins bureau, nous brainstormions sur le sommaire du Marie Claire que vous tenez entre les mains. À quoi ressemblerait notre vie post-Covid ? Qu’avions-nous envie de changer au quotidien ? Le choc de la crise et ses enseignements ont mis en lumière les limites de nos modes de vie, de consommation et de production, leurs impacts sur la planète. Nous n’oublierons jamais que la France a été confrontée à une pénurie de masques et de respirateurs, des biens de première nécessité fabriqués en Chine. Qui pourra encore regarder une étiquette « made in ailleurs » sur un top sans se rappeler, même brièvement, les conséquences de notre dépendance aux pays lointains, qui fabriquent même nos médicaments ?
Une nouvelle vision du travail, de la solidarité, des enfants
Et après avoir télétravaillé, échappé à des réunions inutiles au profit de visioconférences plus productives, comment accepter de perdre de nouveau des heures dans les transports ou les bouchons pour aller travailler ? Les entreprises ne pourront plus le refuser : estime Julia de Funès , philosophe et spécialiste du monde de l’entreprise. “trop compliqué à organiser”, “loin de leurs managers, ils travaillerontMises au chômage partiel, certaines se sont posé des questions sur le sens de leur travail et son utilité, par comparaison avec les métiers dits « en première ligne », nécessaires et enfin visibles. Une réflexion qui a parfois débouché sur une résolution : changer de vie, de profession. Nous avons aussi découvert de nouvelles solidarités, nos voisin·es de balcon sont parfois devenus des ami·es. Enfermées avec leurs enfants, beaucoup ont dû leur faire l’école. Celles qui, travail oblige, n’ont pas assez de temps à leur consacrer ont redécouvert le bonheur de jouer et discuter avec eux, et ne veulent pas que ça cesse. Pour d’autres, le manque de partage des tâches domestiques avec leur conjoint s’est parfois traduit par une claire prise de conscience de leur « charge mentale ». Certaines ont éprouvé la solidité de leur couple, d’autres, parfois victimes d’un compagnon violent, se sont juré qu’elles retrouveraient leur liberté. Certaines se le sont aussi promis : on ne les reprendra plus jamais à se retrouver enfermées avec leurs enfants. 49,50 % des femmes de notre sondage ont envie de changer de vie, et 37,60 % rêvent même de déménager pour vivre plus près de la nature.
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