AstraZeneca, l’histoire d’un espoir déçu
Lundi 22 février 2021. Nous voilà dans les luxueux locaux d’un des plus prestigieux cabinets de conseil anglo-saxons, chargé d’épauler le ministère de la Santé dans sa stratégie vaccinale. L’un de ces consultants de haut vol détaille, graphiques à l’appui, le calendrier des livraisons de vaccins pour chaque laboratoire d’ici à la fin de l’année. Sur le papier, pour la semaine du 22 mars, la moitié des 2,3 millions de doses alors attendues doivent venir d’AstraZeneca. Sauf qu’elles ne sont jamais arrivées. En tout cas, pas dans les quantités espérées.
Une absence qui met sens dessus dessous la politique vaccinale de l’exécutif. D’autant que l’AstraZeneca semblait paré de tous les atours. Peu cher – dix fois moins que le Moderna –, ne nécessitant aucune logistique particulière – il se conserve dans un frigo classique –, il avait tout du candidat parfait pour une vaccination de masse s’appuyant sur la médecine de ville. Mais les retards de livraison à répétition, les rumeurs sur son inefficacité le transforment en vaccin de seconde zone. Une forme d’« Astra bashing » s’installe, alimentée par certains dirigeants politiques européens qui voient là le bouc émissaire idéal pour faire oublier la lenteur de la campagne et les errements de la politique européenne.
Certes, l’Agence européenne des médicaments (EMA), après la suspension du produit par une quinzaine d’Etats-membres, l’a finalement déclaré « sûr et efficace ». Mais le mal est fait. D’autant
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