Une Reine en Danger

Par Yann Riva-Cobel

Nicolas doit se rendre à Hautfort pour tenter de sauver la reine Maxime après avoir rêvé de sa mort.
Avec l’aide de Léa et Aymeric, ses amis d’enfance, il va tout faire pour garder en vie Maxime tout en menant l’enquête pour démasquer le tueur.
Y parviendront-ils ?

• Langue: Français
• Éditeur: XinXii
• Date de sortie: 6 févr. 2018
• ISBN: 9781370495641

Aperçu du livre

vierge

Chapitre 1

La décision

Nicolas Bouvier faisait les cent pas devant les appartements d’Enguerrand. Il avait déjà frappé comme un forcené sur la porte sans obtenir de réponse. D’un autre côté, c’était le milieu de la nuit : Enguerrand devait sans doute être dans les bras de Morphée. À cela il fallait ajouter son grand âge — plus de deux cents ans — qui le rendait peut-être un peu sourd. Mais Nicolas n’avait pas de temps à perdre.

— Deux jours, on n’a que deux jours pour sauver la reine ! fulmina-t-il. On n’a pas de temps à perdre. Où êtes-vous Enguerrand ?

Nicolas avait appris quatre mois plus tôt qu’il possédait des pouvoirs magiques. Jusque-là, il avait toujours cru qu’il serait un simple chaudronnier comme son père et son grand-père avant lui. Il avait alors quitté Sombreval, le village où il vivait depuis sa naissance, pour s’enfermer dans une école de magie cachée au fond d’un étang perdu au cœur des Hauts Monts².

Il avait rapidement découvert qu’il avait un don que nombre de sorciers lui enviaient : il était médiumnien ; la nuit, dans ses rêves, il voyait l’avenir et, accessoirement, des sortilèges. C’était d’ailleurs l’un de ses rêves qui l’avait conduit à poireauter devant la porte d’Enguerrand en pleine nuit, attendant que celui-ci daigne répondre à son appel.

Des voix lui parvinrent du hall. Nicolas courut dans leur direction. Enguerrand et Mélissande, la professeure de magie, encadraient un jeune garçon de l’âge de Nicolas. Il semblait un peu perdu, regardant autour de lui avec de grands yeux bleus. Il était un peu plus petit que Nicolas, arborait des cheveux blonds et des vêtements simples.

Encore un paysan qui vient de découvrir qu’il possède des pouvoirs, supposa Nicolas.

Enguerrand l’aperçut. Il sourit.

— Mon cher Romain, permets-moi de te présenter l’un de tes camarades : Nicolas. Il vient de Sombreval, près de chez toi.

— Enguerrand, il faut que je vous parle de toute urgence, déclara Nicolas sans un regard pour le petit nouveau.

Enguerrand fronça les sourcils, inquiet. Lui aussi était médiumnien. Aussi savait-il les dangers que cela représentait. Car, si ce don permettait d’apprendre des sorts dans son sommeil, cela pouvait concerner toutes les magies, dont la pire de toutes : la magie noire. Se pouvait-il que Nicolas ait rêvé d’un sortilège de cette magie tant redoutée ?

— Qu’y a-t-il donc de si urgent ? demanda-t-il en tentant de garder un ton serein.

— J’ai rêvé de la reine Maxime, révéla Nicolas. Quelqu’un va la tuer !

Pendant un instant, Enguerrand et Mélissande restèrent bouche bée. Puis ils reprirent leurs esprits.

— Méli, conduis Romain dans sa nouvelle chambre, ordonna Enguerrand. Nicolas, suis-moi.

Ils remontèrent le couloir jusqu’aux appartements du directeur. La première pièce était son bureau. Nicolas pensa immédiatement à la bibliothèque maternelle tant les murs disparaissaient derrière des étagères croulant sous les livres. Jamais il n’en avait vu autant. Il se demanda même si Enguerrand pourrait en ajouter un de plus tellement les rayonnages semblaient au bord de vomir tout ouvrage supplémentaire.

À moins qu’il existe un sortilège pour rétrécir les bouquins ? pensa le Sombrevalois.

Mis à part les étagères, il n’y avait qu’une simple table — encombrée de tas de papiers — et deux chaises — une pour Enguerrand et l’autre pour un unique interlocuteur.

— Assieds-toi et raconte-moi ton rêve, incita le sorcier.

Nicolas obtempéra.