Un "koan" dans le bouddhisme Chan
Un koan (公案) est une histoire courte bouddhiste qui fonde une rencontre entre un maître et un disciple, et à partir de laquelle la philosophie du Chan (zen) doit devenir évidente. Comme un koan semble généralement paradoxal, insoluble, dénué de sens ou très incompréhensible, il est utilisé pour dépasser le "concept de la pensée", pour sortir l'élève de sa réalité ressentie en méditant sur le koan.
Les koans se sont développés à partir des discours et des anecdotes des premiers maîtres Chan, mais aussi à partir de parties de sutras. Le koan du maître Hakuin Ekaku, qui demandait à ses élèves ce qu'ils penseraient du "son d'un claquement de main", a atteint une notoriété particulière (lire ici par exemple sur des koans comme des bruits, une flûte, ou un but sans but).
Même si un koan permettait une interprétation "logique", celle-ci n'est généralement pas demandée. Le sens et le but des koans est d'inciter les élèves à abandonner leurs anciennes structures, à savoir lorsqu'ils constatent que les choses ne sont pas différentes, que leur propre être n'est justement pas délimité par rapport aux autres personnes (ou choses).
La réponse à un koan devrait en principe provenir de "l'ici" et du "maintenant", de ce moment particulier et unique.
Ce qui rend un koan si important dans l'enseignement du Chan, c'est que les élèves s'efforcent pendant des jours, des mois et des années de trouver une réponse, et qu'ils considèrent parfois ce koan comme une sorte de "devise de vie", car la plupart du temps, la question ne peut justement pas être résolue par la "pensée", mais lorsque la pensée trouve ses limites, elle "éclate" chez les élèves, ce qui doit les inciter à une compréhension intérieure.
Les koans montrent la direction de "l'illumination".
Voici un exemple de koan :
Une fleur peut-elle s'épanouir sans le savoir ?
Toute réponse logique serait fausse, car comment "on" peut savoir ce qu'une fleur "sait" ?
Ici, tout n'est pas clair, mais quand "on" réfléchit au koan, il arrive (à un moment donné) un moment de grande clarté, nous appellerions ce point un moment "aha".
Même des questions comme "Quel était ton visage d'origine,
avant que ton père et ta mère ne te mettent au monde ?" est un koan souvent mentionné.
D'autres koans :
Si vous ne pouvez rien faire - que pouvez-vous faire ?
Quelle est la couleur du vent ?
Qu'est-ce que la conscience ?
D'où est-ce que je viens ?
Qui suis-je ?
Où est-ce que je vais ?
Qu'est-ce que l'autre ?
Qu'est-ce que la liberté ?
Il ne faut pas essayer de résoudre un koan avec le mental, mais essayer de s'immerger dans le koan, de reconnaître la réponse de l'intérieur.
Le chemin est le but !
J'ai alors tout compris et tout vu, le grand lien entre l'action et l'effet et le lien entre les êtres et leurs formes.
- Bouddha - nom d'honneur de Siddharta Gautama - 560 à 480 avant l'an zéro

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