À propos de ce livre électronique
Nola Grimm n'est pas seulement une héroïne brillante. Elle incarne l'avenir de la fiction d'aventure.
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Avis sur Nola Grimm
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Aperçu du livre
Nola Grimm - Maximilien CADE
Prologue
Yorkshire, Angleterre – Une semaine avant le début de notre histoire
Nola Grimm, douze ans, observait attentivement la lande du Yorkshire depuis la fenêtre de sa chambre à
l'Académie Thornfield. Contrairement aux autres élèves qui voyaient simplement un paysage sauvage et désolé, son esprit extraordinaire percevait des motifs subtils dans la disposition des collines et des affleurements rocheux – comme si le terrain lui-même formait un code que seule elle pouvait déchiffrer.
Ses yeux verts, d'une acuité inhabituelle, s'attardèrent sur un cercle de pierres à peine visible dans le lointain. Un frisson involontaire parcourut son échine, première
manifestation d'émotion sur ce visage habituellement impassible. Sans savoir pourquoi, elle sentait que ce cercle ancien était important. Qu'il l'appelait.
Le téléphone spécialement modifié posé sur son bureau vibra doucement. Un message de Silas Morn, le jeune hacker de quatorze ans qui était devenu son collaborateur le plus fiable au cours des derniers mois. Personne à l'Académie ne connaissait l'existence de cette connexion – pas même le directeur, Dr. Blackwood, pourtant si
attentif aux faits et gestes de sa prodige.
"Trouvé quelque chose d'intéressant dans les archives, disait le message.
Références à un 'Ordre du Corbeau' lié à Rosewood Manor. Propriété actuellement habitée par Lady Victoria Hartwick, 93 ans officiellement, mais documents suggérant qu'elle pourrait être BEAUCOUP plus âgée. Continuer les recherches ?"
Nola réfléchit un instant. Son esprit analytique évaluait déjà les implications potentielles de cette découverte,
calculant probabilités et connections avec la précision d'un superordinateur.
"Continue, répondit-elle simplement.
Recherche
également toute mention des Grimm en lien avec cet Ordre. J'ai trouvé des références cryptiques dans les journaux personnels de mon père."
Elle rangea le téléphone et se tourna vers son bureau où s'étalaient ses devoirs d'école – des équations
mathématiques de niveau universitaire qu'elle avait
résolues en quelques minutes, un essai de littérature comparée qu'elle avait achevé deux semaines avant la
date limite, et des notes personnelles sur un système d'observation et de déduction qu'elle perfectionnait
depuis des années.
Mais son attention restait fixée sur ce cercle de pierres distant. Une intuition inhabituelle pour cette jeune fille qui privilégiait normalement la logique pure lui soufflait qu'elle se tiendrait bientôt au centre de ce cercle. Et que sa vie en serait à jamais transformée.
Un nouveau message de Silas : "Je viens de pirater les
serveurs privés de Rosewood Manor. Tu ne vas pas le croire – demain, le cabinet de restauration de ton père a été engagé pour travailler sur un meuble ancien destiné à abriter un artefact appelé 'La Dague de Hartwick'. Coïncidence ?"
Nola Grimm esquissa un rare sourire.
"Il n'y a pas de coïncidences, Silas. Uniquement des patterns que nous n'avons pas encore appris à
reconnaître."
Elle observa à nouveau le cercle de pierres lointain,
sentant les premiers fils d'une toile complexe se tisser autour d'elle. Une enquête s'annonçait – plus importante et plus dangereuse que toutes celles qu'elle avait menées jusqu'à présent. Et comme toujours, sa capacité à voir ces patterns invisibles aux autres serait son arme la plus puissante.
"Prépare-toi à une plongée dans le mystère, Silas,"
ajouta-t-elle dans un dernier message. "Je crois que nous venons de découvrir la pointe d'un iceberg dont personne ne soupçonne l'ampleur."
À des kilomètres de là, dans une chambre aux murs
couverts d'écrans et de serveurs, Silas Morn sourit en lisant le message. Quand Nola Grimm parlait ainsi,
l'aventure n'était jamais loin. Et malgré tous les risques qu'ils avaient déjà affrontés ensemble, il ne pouvait
s'empêcher de ressentir cette excitation familière.
Le jeu était lancé. L'enquête de Nola Grimm sur l'Ordre du Corbeau et la mystérieuse Dague de Hartwick allait bientôt commencer.
Chapitre 1
Le ciel de novembre s'étirait en un voile gris au-dessus de l'Académie Thornfield. Un vent mordant balayait la lande du Yorkshire, faisant claquer les bannières bleu roi contre leurs mâts d'acier poli avec un bruit sec et répétitif.
L'herbe du grand manège équestre, d'un vert sombre presque artificiel, contrastait violemment avec le beige délavé des tribunes victoriennes où s'agglutinaient les spectateurs emmitouflés dans des manteaux aux
armoiries de l'école. Le drapeau de l'académie – un chêne stylisé sur fond d'azur – se tordait furieusement sous les assauts des bourrasques.
Nola Grimm, perchée sur Hurricane, son étalon noir comme l'encre, observait le parcours d'obstacles avec une concentration absolue. Ses yeux verts, d'une intensité presque dérangeante, enregistraient chaque détail : la hauteur exacte des barres (1,27 mètre pour la verticale principale), l'angle des oxers (précisément 35 degrés), la distance entre les combinaisons (7,5 mètres, soit trois foulées parfaites pour Hurricane). Ses doigts gantés de cuir brun ajustaient machinalement sa bombe noire, puis replacèrent une mèche auburn rebelle derrière son oreille. Le cuir de la selle craquait légèrement sous elle à chaque mouvement de l'imposant cheval.
Des bouffées d'air condensé s'échappaient des naseaux d'Hurricane, formant de petits nuages éphémères dans l'air froid. L'odeur de terre mouillée, de cuir ciré et
d'herbe fraîchement coupée se mêlait aux effluves plus subtils de thé et de pâtisseries qui s'échappaient des
thermos et paniers que les spectateurs avaient apportés.
— Numéro 23, Nola Grimm sur Hurricane, quatrième année mais concourant en catégorie supérieure, annonça la voix nasillarde de Mrs. Weatherby dans le haut-parleur qui grésilla désagréablement. Suivie du numéro 24, Penelope Rothschild sur Duchesse.
Un murmure parcourut les tribunes comme une vague, un bruit de fond composé de dizaines de conversations à mi-voix, de bruissements de vêtements coûteux et de cliquetis de tasses en porcelaine. Une petite silhouette se détacha, se dirigeant vers la ligne de départ à côté d'une fille aux boucles blondes parfaites. Leurs uniformes d'équitation identiques – veste noire strictement boutonnée, culotte beige impeccable, bottes luisantes reflétant les rares rayons de soleil qui filtraient à travers les nuages – ne parvenaient pas à masquer leurs différences fondamentales.
Là où Penelope Rothschild arborait l'assurance
hautaine des enfants nés dans la richesse, sa posture parfaitement droite et son menton relevé, Nola affichait la détermination silencieuse d'une outsider, ses épaules
légèrement tendues trahissant une vigilance constante. Là où l'une portait des gants en cuir italien sur mesure, l'autre avait des gants légèrement usés aux coutures,
soigneusement entretenues. Le contraste était d'autant
plus frappant que Penelope, du haut de ses quatorze ans, dépassait Nola d'une bonne tête.
— Qu'est-ce qu'elle fait encore là, celle-là ? siffla une
voix dans les tribunes, assez forte pour porter jusqu'aux oreilles de Nola. Elle ne devrait même pas être autorisée à monter les chevaux de l'école.
Le ton tranchant et aristocratique appartenait à Victoria Harrington-Blake, dont le père siégeait à la Chambre des Lords. Ses cheveux noirs coupés au carré encadraient un visage aux traits fins et hautains.
— Son père répare des meubles, paraît-il, répondit une autre voix dédaigneuse que Nola identifia comme celle d'Eliza Montgomery, héritière d'une chaîne hôtelière
internationale. Quelle blague. J'ai entendu dire qu'ils
vivent dans un appartement minuscule à Hackney. Tu
imagines?
Des rires étouffés suivirent cette remarque, se
répandant comme une traînée de poudre parmi les élèves des dernières rangées. Le son était familier aux oreilles de Nola – la bande-son de ses deux années à Thornfield. Hurricane renâcla bruyamment, secouant sa crinière noire d'un mouvement brusque, comme offensé par ces commentaires. Le harnais tinta
doucement, produisant un son cristallin qui contrastait avec le brouhaha environnant. Nola caressa son encolure luisante, sentant les muscles puissants se
contracter sous sa paume.
— Ne t'inquiète pas, murmura-t-elle, sa voix à peine
audible par-dessus le bruit du vent. Facteurs constants, variables identifiées.
Elle s'aligna au départ, son dos parfaitement droit, ses jambes positionnées selon un angle précis contre les
flancs puissants du cheval. Ses doigts trouvèrent
automatiquement le petit dinosaure en plastique dans sa poche – un ptérodactyle bleu que son frère Ansel lui avait donné pour te protéger quand je ne suis pas là.
Le plastique lisse et froid contre sa paume lui apporta un réconfort familier.
Son regard se porta brièvement vers les tribunes,
analysant la foule avec une précision mécanique. Elle compta vingt-sept parents, dix-huit membres du
personnel, quatre-vingt-trois élèves, trois photographes – et Lady Fawley, présidente du comité d'équitation,
reconnaissable à son tailleur gris perle et son chapeau assorti. Autour de son cou pendait un médaillon doré qui captait la lumière – un corbeau aux ailes déployées, tenant quelque chose dans ses serres. Curieux choix pour une femme aussi conventionnelle, nota
mentalement Nola. Le même symbole que celui aperçu dans le bureau du directeur la semaine précédente.
Le coup de sifflet déchira l'air froid, un son aigu qui fit
sursauter plusieurs spectateurs et déclencha
immédiatement l'action.Hurricane s'élança comme libéré d'une cage invisible, ses sabots martelant le sol en un rythme parfait – un, deux, trois, quatre – une cadence que Nola ressentait jusque dans sa colonne vertébrale. Le vent sifflait à ses oreilles, créant une
bulle d'isolation où seuls existaient le bruit des foulées et sa propre respiration contrôlée. Premier
obstacle : oxer à un mètre trente. Nola se pencha
légèrement, ses mains relâchant juste assez les rênes pour permettre au cheval de tendre son encolure. Le grand cheval noir s'éleva dans les airs avec une grâce qui contredisait sa masse imposante, ses sabots se repliant soigneusement sous son ventre.
— Regardez-moi ça, elle va tomber sur le triple, prédit Penelope assez fort pour être entendue, sa voix aiguë perçant le silence tendu qui avait saisi les spectateurs.
Nola ignora la remarque, se concentrant uniquement sur la séquence qu'elle avait mémorisée. Après l'oxer, virage serré à gauche, verticale de 1,25 mètre, puis
enchaînement rapide vers la combinaison triple. C'est là que tous les autres concurrents avaient adopté une
approche conventionnelle, abordant l'obstacle par un
angle large et sécuritaire.
Mais Nola ne fit rien de conventionnel. Elle guida Hurricane dans une diagonale serrée que personne n'avait osé tenter, coupant presque deux secondes sur cette seule manœuvre. Le souffle du public se bloqua collectivement lorsque le grand cheval noir s'élança vers le premier élément du triple à un angle qui semblait impossible.
Mais Nola avait calculé. Calculé l'angle d'incidence, la vitesse nécessaire, la compensation pour le léger
dénivelé du terrain que personne d'autre n'avait remarqué.
Hurricane franchit les trois obstacles en succession rapide, ses sabots touchant à peine le sol entre chaque saut.
La rivière arriva ensuite – 3,5 mètres d'eau peu
profonde mais psychologiquement intimidante.
Hurricane la survola sans hésitation, ses oreilles pointées droit devant, totalement concentré sur la tâche.
Lorsqu'ils atteignirent la combinaison finale, Nola prit une décision que même les juges suivirent avec
stupéfaction. Au lieu d'aborder par la gauche comme tous les autres concurrents, elle opta pour une trajectoire en diagonale courte, risquée mais terriblement efficace. Ses calculs étaient précis : cela leur ferait gagner exactement trois secondes et quatre dixièmes.
Le dernier obstacle franchi, Hurricane galopa vers la ligne d'arrivée, ses foulées toujours aussi puissantes qu'au départ. Lorsqu'ils la franchirent, le chronomètre digital affichait un temps inférieur de quatorze secondes et vingt-sept centièmes au record du parcours.
Un silence stupéfait accueillit sa performance. Le temps sembla se figer pendant quelques secondes, où l'on n'entendait que le souffle légèrement accéléré
d'Hurricane et le bruissement du vent dans les arbres
environnants. Puis, comme une digue qui cède, les applaudissements éclatèrent, d'abord hésitants, puis
nourris, se propageant des juges jusqu'aux tribunes les plus éloignées.
Même Mrs. Weatherby, connue pour son impassibilité légendaire, semblait momentanément privée de parole,
avant d'annoncer le score d'une voix légèrement
tremblante qui résonna dans les haut-parleurs
grésillants.
— Nola Grimm sur Hurricane : zéro faute, temps de 58.32 secondes. Nouveau record du parcours.
Sur les tribunes, Penelope Rothschild laissa échapper un bruit étranglé, quelque part entre le hoquet et le
grognement. Sa main gantée se crispa sur sa cravache, faisant blanchir ses jointures. Dans la loge des juges, Lady Fawley avait sorti une paire de jumelles et observait Nola avec une intensité troublante, son médaillon doré scintillant chaque fois qu'elle se penchait en avant.
Nola flatta l'encolure puissante et luisante de sueur, son visage demeurant impassible malgré la satisfaction qui réchauffait sa poitrine. Elle mit pied à terre d'un mouvement fluide, ses bottes atterrissant sans bruit sur le sol sablonneux du manège. Le petit dinosaure en
plastique tomba de sa poche, produisant un bruit sourd à peine audible sur le sol souple. Elle le ramassa
rapidement, le caressant du pouce avant de le remettre en sécurité dans sa poche de veste. Le cadeau d'Ansel ne la quittait jamais.
— Brillante performance, Grimm, lança une voix
masculine derrière elle, grave et posée avec cet accent particulier des écoles privées les plus exclusives.
Elle se retourna pour découvrir Alexander Windsor, héritier d'un duché et élève de dernière année. Grand, les épaules larges, les cheveux châtains
perpétuellement décoiffés avec une élégance étudiée, il dégageait cette assurance tranquille propre à ceux qui n'ont jamais eu à douter de leur place dans le monde. Son uniforme, bien que réglementaire, semblait avoir été taillé spécifiquement pour lui, épousant parfaitement sa silhouette athlétique. À dix-sept ans, Alexander était l'élève le plus influent de Thornfield, capitaine de l'équipe d'escrime et président du conseil des élèves.
— Cette diagonale sur le triple, personne ne l'avait envisagée, poursuivit-il, ses yeux bleus pétillant d'un intérêt sincère alors qu'il indiquait l'obstacle d'un geste du menton. Comment as-tu calculé l'angle d'approche ?
— Mathématiques élémentaires, répondit Nola, ajustant méthodiquement la sangle de la selle. Vitesse constante de Hurricane à 450 mètres par minute, angle d'incidence à 42 degrés pour compenser le déséquilibre du terrain. Élémentaire, franchement.
Alexander haussa un sourcil, visiblement amusé par sa réponse clinique. Une odeur de cuir et d'eau de Cologne coûteuse émanait de lui, contrastant avec l'odeur de foin et de cheval qui entourait Nola. Derrière lui, quelques élèves de dernière année observaient leur échange avec une curiosité non dissimulée.
— Tu sais, la moitié de l'école te trouve
insupportablement prétentieuse, dit-il avec une franchise déconcertante, sa voix suffisamment basse pour ne pas être entendue par les autres. L'autre moitié est simplement jalouse. Mais il y a un petit groupe d'entre nous qui t'admire secrètement.
Nola s'arrêta, surprise par cette révélation inattendue. Une mèche auburn s'échappa de sa bombe, qu'elle replaça automatiquement derrière son oreille. Ses yeux
scannèrent rapidement le visage d'Alexander, cherchant le moindre signe de moquerie ou de condescendance, mais n'y trouvèrent qu'une sincérité inhabituelle.
— Pourquoi me dire ça maintenant ? demanda-t-elle, sa voix ne trahissant aucune émotion particulière, le ton parfaitement neutre qu'elle avait perfectionné pour masquer le tourbillon constant de pensées qui occupait son esprit.
— Parce que j'ai parié cinquante livres sur ta victoire, répondit-il avec un sourire en coin, sortant de sa poche un billet plié qu'il agita brièvement. Et aussi parce que les rumeurs disent que tu as résolu l'affaire des examens volés le mois dernier, même si la direction refuse de l'admettre.
Nola ne confirma ni ne démentit. L'incident avait été étouffé – le fils d'un ministre impliqué dans un réseau de tricherie n'était pas le genre de publicité que recherchait l'académie. Elle avait identifié le coupable en remarquant l'encre particulière utilisée pour les corrections, présente sous les ongles de l'élève en question trois jours avant la distribution des copies.
Le soleil perça brièvement les nuages, un rayon doré illuminant le médaillon qu'Alexander portait
discrètement sous sa cravate, dévoilé par le vent qui avait entrouvert son col – identique à celui de Lady Fawley. Un corbeau aux ailes déployées, ses serres agrippant ce qui ressemblait à une clé ancienne. Le même symbole, remarqua Nola, que sur le coupe-papier dans le bureau du directeur.
— Tu devrais faire attention, continua Alexander, baissant la voix encore davantage, se penchant
légèrement vers elle. Certaines personnes n'apprécient pas qu'une gamine de douze ans mette son nez dans leurs affaires, aussi brillante soit-elle.
Sur ces mots énigmatiques, il s'éloigna d'un pas nonchalant, rejoignant son groupe d'amis qui l'attendait près de la sortie du manège. Nola le regarda partir, notant mentalement la légère raideur dans sa démarche – une blessure récente à la jambe gauche, probablement lors de l'entraînement d'escrime.
Hurricane hennit doucement, un son grave et vibrant qui semblait résonner dans l'air frais, comme pour lui rappeler sa présence. Nola secoua la tête et reprit son chemin vers les écuries, traçant mentalement une carte des personnes portant le médaillon au corbeau. Lady Fawley, Alexander Windsor, le professeur de
littérature, et maintenant cette étrange connexion avec le directeur. Patterns, patterns partout. Sa main retrouva
machinalement le dinosaure en plastique dans sa poche.
Le parfum lourd des écuries l'enveloppa – mélange de foin frais, de cuir ciré et de cette odeur chaude, musquée, propre aux chevaux. Des claquements de sabots sur le sol en béton résonnaient en écho, ponctués de hennissements occasionnels et du bruit métallique des seaux que les palefreniers remplissaient. La lumière filtrée par les fenêtres hautes créait des rayons poussiéreux dans lesquels dansaient des particules dorées.
Nola conduisit Hurricane vers son box, passant devant d'autres cavaliers qui démontaient après leur performance. Certains lui jetèrent des regards envieux, d'autres
simplement surpris. Penelope Rothschild, juchée sur sa jument à la robe café au lait, lui lança un regard venimeux, serrant sa cravache si fort que Nola pouvait voir les tendons saillir sous sa peau.
— Profite de ta victoire, Grimm, cracha-t-elle entre ses dents parfaitement alignées. Ça ne durera pas.
Nola ne répondit pas, continuant son chemin sans accorder un regard à sa rivale. Les menaces de Penelope étaient aussi prévisibles que vides – tout comme ses performances équestres.
Elle venait de commencer à desseller Hurricane quand un préfet en blazer bleu marine apparut à l'entrée du box, son insigne doré captant la lumière qui filtrait par les interstices du toit. Frederick Pemberton, dernier né d'une dynastie bancaire, reconnaissable à ses lunettes à monture d'écaille et son expression perpétuellement ennuyée.
— Grimm, lança-t-il, le directeur veut te voir.
Immédiatement.
Un murmure courut parmi les autres élèves, un bruissement de voix et de mouvements suspendus. Une
convocation chez le directeur n'était jamais bon signe, surtout immédiatement après une compétition. Nola hocha simplement la tête, termina méthodiquement de s'occuper d'Hurricane – desserrant la sangle, retirant la selle, vérifiant l'état de ses jambes – puis suivit le préfet vers le bâtiment principal, laissant derrière elle une
traînée de chuchotements excités qui se propageaient comme une onde à travers les écuries.
Le vent s'était intensifié, apportant l'odeur humide d'une pluie imminente et faisant frissonner les feuilles des grands chênes centenaires qui bordaient l'allée principale. Les feuilles mortes tourbillonnaient autour de ses chevilles tandis qu'elle marchait, le crissement de ses bottes sur le gravier créant un rythme régulier qui l'aidait à organiser ses pensées. Le dinosaure en plastique d'Ansel était serré dans sa main droite, petit talisman contre l'inquiétude qui commençait à monter.
Pourquoi le directeur voulait-il la voir ? L'affaire des examens avait été résolue sans que son nom soit officiellement mentionné. À moins que...
— Tu as encore gagné, observa le préfet, brisant le silence avec sa voix traînante caractéristique. Ça fait quoi, la cinquième fois consécutive ?
— Sixième, corrigea automatiquement Nola.
Probabilités statistiques largement en ma faveur considérant les performances antérieures des autres concurrents et les paramètres du parcours.
Frederick lui jeta un regard par-dessus son épaule, ses sourcils se haussant au-dessus de ses lunettes.
— Tu parles toujours comme un ordinateur, ou c'est juste pour impressionner ?
Nola ne répondit pas. Cette question lui était posée
régulièrement, sous différentes formes, et elle avait cessé d'y répondre depuis longtemps. Comment expliquer que sa pensée fonctionnait naturellement ainsi, en termes de probabilités, de variables et de constantes ? Comment faire comprendre que le monde lui apparaissait comme un vaste système d'équations en perpétuelle résolution ?
Ils traversèrent la cour principale, pavée de pierres lisses et luisantes d'humidité, encadrée par des bâtiments néogothiques aux fenêtres en ogive. Des gargouilles grimaçantes surveillaient leur progression depuis les gouttières, leur pierre grise assombrie par des siècles d'intempéries. L'horloge de la tour principale sonna quatre heures, son carillon grave résonnant à travers le campus.
Le bâtiment administratif, avec son imposante façade victorienne, se dressait au bout de l'allée comme une
forteresse. Deux lions de pierre gardaient l'entrée, leurs gueules figées dans un rugissement éternel. Frederick monta les marches quatre à quatre, ses chaussures couinant légèrement sur le marbre mouillé.
Nola le suivit d'un pas plus mesuré, comptant
machinalement les marches – dix-sept exactement,
comme toujours. Son esprit analysait déjà tous les scénarios possibles pour cette convocation inattendue, les probabilités se réarrangeant comme les pièces d'un puzzle complexe.
Le hall d'entrée sentait la cire d'abeille et le bois ancien, un parfum riche et rassurant de tradition et d'histoire. Les portraits des anciens directeurs s'alignaient sur les murs lambrissés, leurs regards sévères suivant les visiteurs. Le parquet ciré craquait doucement sous leurs pas, chaque grincement amplifié par l'acoustique particulière du lieu.
Frederick s'arrêta devant une porte en chêne massif sur laquelle une plaque en laiton indiquait "Dr. Arthur
Blackwood, Directeur". Il frappa trois coups secs, le son résonnant dans le couloir silencieux.
— Entrez, ordonna une voix profonde de l'autre côté.
Le préfet ouvrit la porte, s'effaçant pour laisser passer Nola.
— J'ai amené Grimm, comme demandé, Monsieur le Directeur, annonça-t-il avec une déférence évidente dans la voix.
— Merci, Pemberton. Vous pouvez disposer.
Le bureau était exactement comme Nola s'en souvenait de sa dernière visite : vaste, impressionnant, chargé d'histoire. Des étagères en acajou couvraient les murs, débordant de livres anciens aux reliures de cuir usées. Un tapis persan aux motifs complexes couvrait une grande partie du parquet, ses couleurs autrefois vives légèrement passées par les années. L'odeur de vieux livres, de thé Earl Grey et de tabac à pipe flottait dans l'air, malgré l'interdiction officielle de fumer dans l'enceinte de l'établissement.
Le Dr. Blackwood se tenait debout devant la cheminée où crépitait un feu discret, sa silhouette haute et mince se détachant en contre-jour. À soixante-deux ans, il conservait une prestance remarquable, son dos
parfaitement droit, ses cheveux gris acier coupés court avec une précision militaire. Son costume trois-pièces en tweed gris lui donnait l'allure d'un professeur d'Oxford d'une autre époque.
— Mademoiselle Grimm, dit-il, sa voix profonde et cultivée emplissant la pièce. Je vous félicite pour votre performance d'aujourd'hui. Asseyez-vous, je vous prie.
Il indiqua un fauteuil en cuir positionné devant son imposant bureau en acajou. Nola s'avança et s'assit, son regard notant automatiquement les changements depuis sa dernière visite : un nouveau livre sur la table basse – Sociétés secrètes de l'Europe médiévale
–, une tasse de thé à moitié vide près de l'encrier, et, plus intriguant, un médaillon posé sur un écrin de velours bleu. Un corbeau aux ailes déployées.
Le directeur reprit place dans son fauteuil massif, le cuir ancien émettant un léger gémissement sous son poids. Ses doigts longs et osseux se joignirent en un geste réfléchi, formant comme une cathédrale miniature devant son visage aux traits acérés. Derrière lui, par la fenêtre en ogive, on apercevait les nuages qui s'amoncelaient, promettant une averse imminente. Le tic-tac régulier de l'horloge comtoise dans le coin de la pièce semblait amplifier le silence.
— J'imagine que vous vous demandez pourquoi je vous ai convoquée, Mademoiselle Grimm, commença-t-il, ses yeux gris pâle l'étudiant avec une intensité clinique.
— Une hypothèse dominante et trois possibilités secondaires, Monsieur le Directeur, répondit Nola sans hésitation, son dos parfaitement droit contre le dossier du fauteuil. Mais je préfère ne pas spéculer sans données suffisantes.
Un sourire fugace passa sur les lèvres minces du Dr.
Blackwood, plissant légèrement les rides au coin de ses yeux.
— Toujours aussi méthodique, nota-t-il, tapotant
légèrement le bord de son bureau du bout des doigts. C'est une qualité que j'apprécie, bien qu'elle soit rare chez les élèves de votre âge.
Il se pencha pour ouvrir un tiroir, en sortit une enveloppe crème épaisse qu'il posa devant lui. Le sceau de cire rouge qui la fermait avait été brisé proprement. L'enveloppe portait l'en-tête de Rosewood Manor, embossé en lettres dorées élégantes.
— J'ai reçu cette demande hier, dit-il, sa voix mesurée et précise. Votre père, M. Jack Grimm, souhaite que vous
soyez exceptionnellement autorisée à quitter l'académie pendant une semaine pour l'accompagner à Rosewood Manor.
Nola maintint son expression neutre, mais son esprit
tournait à pleine vitesse. Son père ne lui avait rien mentionné lors de leur dernier appel hebdomadaire. Rosewood Manor – une propriété historique dans le Derbyshire, transformée partiellement en hôtel de luxe mais toujours habitée par la famille Hartwick dont les racines remontaient à l'époque Tudor. Connue pour sa collection d'artefacts médiévaux et ses jardins
remarquables.
— J'ignorais cette requête, Monsieur le Directeur,
répondit-elle honnêtement.
— J'en étais certain, acquiesça Blackwood. Votre père explique qu'il a été engagé pour restaurer un cabinet médiéval rare destiné à abriter un artefact historique important. Le projet est urgent et il sera logé sur place pendant les vacances de mi-trimestre. Apparemment, il souhaite que vous l'accompagniez plutôt que de rester seule avec votre jeune frère et votre mère qui travaille des horaires étendus.
La logique était imparable. Les vacances de mi-trimestre commençaient dans trois jours, et l'internat fermait pendant cette période. Normalement, Nola rentrait à Londres, mais si son père devait travailler au manoir...
— Je comprends, Monsieur, dit-elle simplement.
Le directeur l'observa pendant quelques secondes, comme s'il cherchait quelque chose dans son visage impassible. Le feu crépita dans la cheminée, projetant des ombres dansantes sur les murs lambrissés. Au loin, un roulement de tonnerre annonça l'arrivée de l'orage.
— Savez-vous ce qu'est Rosewood Manor, Mademoiselle Grimm ? demanda-t-il finalement, sa voix prenant une tonalité plus grave.
— Une propriété historique datant principalement de
l'époque Tudor, bien que certaines sections remontent au 13ème siècle, récita Nola. Propriété de la famille Hartwick depuis 1583, convertie partiellement en hôtel
de luxe en 1997 tout en conservant l'aile est comme résidence privée. Connue pour sa collection d'artefacts médiévaux, particulièrement ceux liés aux ordres de chevalerie et aux organisations ésotériques de l'époque.
Blackwood hocha la tête, apparemment pas surpris par cette réponse encyclopédique.
— Précisément. Ce que vous ignorez peut-être, c'est que Rosewood Manor accueillera la semaine prochaine une conférence internationale réunissant des experts en
histoire médiévale, mais aussi plusieurs diplomates et personnalités influentes.
Il fit une pause, comme pour souligner l'importance de cette information. Dehors, les premières gouttes de pluie commencèrent à frapper les vitres, un battement régulier qui s'intensifiait progressivement.
— Lady Victoria Hartwick, poursuivit-il, présentera pour la première fois au public la Dague de Hartwick, un artefact médiéval d'une valeur inestimable, tant historique que... symbolique.
Son regard dériva momentanément vers le médaillon posé sur son bureau. Nola suivit discrètement la direction de ses yeux, notant encore une fois la similitude parfaite avec celui porté par Lady Fawley et Alexander Windsor.
— Je ne vois pas le rapport avec l'autorisation de sortie, Monsieur le Directeur, dit Nola, son regard fixé sur le
médaillon.
Blackwood joignit à nouveau ses doigts, les coins de sa bouche s'abaissant légèrement.
— Je suis responsable de la sécurité et du bien-être de
mes élèves, Mademoiselle Grimm. Rosewood Manor n'est pas... une destination ordinaire. Particulièrement lors d'événements comme celui-ci.
Il se leva lentement et marcha vers la fenêtre, contemplant la pluie qui tombait maintenant en rideaux denses, tambourinant contre les vitres avec une insistance
croissante. L'orage avait assombri le
