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Brigade Fluviale - Courants obscurs
Brigade Fluviale - Courants obscurs
Brigade Fluviale - Courants obscurs
Livre électronique217 pages2 heures

Brigade Fluviale - Courants obscurs

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À propos de ce livre électronique

La Brigade Fluviale est confrontée à une affaire d'une complexité exceptionnelle : une série de corps sont retrouvés dans la Seine, tous présentant les mêmes caractéristiques troublantes - des marques d'injection précises et des taux anormalement élevés d'une substance expérimentale dans leur sang. Quand le capitaine Arno établit un lien entre ces victimes et un prestigieux laboratoire pharmaceutique installé en bord de Seine, l'enquête prend une dimension vertigineuse.

La Brigade découvre un réseau d'expérimentation illégale sur des sans-abris et marginaux, opérant sous couvert d'une entreprise respectable. Au cœur de cette conspiration: un nouveau médicament révolutionnaire censé traiter les maladies neurodégénératives, mais dont les effets secondaires sont soigneusement dissimulés. Les victimes ne sont pas simplement des cobayes qui ont mal tourné - elles sont les témoins gênants d'un scandale sanitaire et financier qui pourrait ébranler l'industrie pharmaceutique mondiale.

Entre corruption au plus haut niveau, lanceurs d'alerte en danger, et course contre la montre pour empêcher la mise sur le marché d'un médicament potentiellement mortel, la Brigade Fluviale devra naviguer dans les eaux troubles du pouvoir, où l'argent vaut plus que les vies humaines. Une enquête réaliste et haletante qui confrontera chaque membre de l'équipe à des dilemmes éthiques et personnels, révélant les angles morts d'une société où la science peut devenir le masque parfait pour des crimes calculés.

LangueFrançais
ÉditeurMaximilien CADE
Date de sortie9 mai 2025
ISBN9798231462803
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    Aperçu du livre

    Brigade Fluviale - Courants obscurs - Maximilien CADE

    Prologue

    La Seine murmurait sous le ciel plombé de février, son courant charriant les secrets de Paris comme elle l'avait toujours fait depuis des siècles. Raymond Tissier avait choisi ce point précis, à l'ombre du pont de Grenelle, pour installer son attirail de pêche. À soixante-sept ans, le retraité connaissait le fleuve et ses humeurs mieux que personne – du moins le croyait-il.

    Ce n'était pas une journée à prises exceptionnelles. La brume matinale s'attardait sur l'eau, conférant au paysage urbain une qualité presque fantomatique. Les touristes dormaient encore, laissant les berges aux véritables habitants du fleuve : pêcheurs solitaires, coureurs matinaux, et cette population invisible qui vivait dans les recoins oubliés des quais.

    Tissier ajusta sa casquette élimée, scrutant son flotteur qui dansait paresseusement sur l'eau grise. Un mouvement inhabituel attira son attention – non pas la secousse promise d'une prise, mais une forme sombre dérivant lentement depuis l'amont. Il plissa les yeux, incertain.

    D'abord, il pensa à un sac plastique, l'un de ces innombrables déchets urbains qui souillaient régulièrement la Seine malgré les efforts de nettoyage. Mais quelque chose dans la façon dont l'objet se mouvait, dans sa densité, éveilla son instinct.

    Avec des gestes précis nés de l'habitude, il rangea sa canne et s'approcha du bord, ses bottes en caoutchouc s'enfonçant dans la vase de la berge. La forme dérivait lentement, accrochant par moments les branches basses qui effleuraient la surface.

    Lorsqu'il comprit ce qu'il voyait, un frisson glacé remonta le long de son échine. Un bras. Un bras humain, blafard et gonflé, émergeait de l'eau.

    Ses mains tremblantes cherchèrent le téléphone dans sa poche. Il connaissait le numéro par cœur – celui de la Brigade Fluviale. En trois décennies de pêche quotidienne, c'était la quatrième fois qu'il les appelait pour un corps. Mais quelque chose lui disait que cette découverte serait différente des précédentes.

    À quelques kilomètres de là, dans les locaux de la Brigade, le capitaine Vincent Arno consultait les rapports de la nuit précédente. Son éternel manteau bleu marine posé sur le dossier de sa chaise, il sirotait un café noir en parcourant les incidents mineurs survenus pendant son absence. Rien qui ne sorte de l'ordinaire – jusqu'à ce que le téléphone sonne.

    Il décrocha, écoutant attentivement la voix de l'opérateur qui lui transmettait l'appel de Tissier. Son visage ne trahit aucune émotion, mais ses yeux se durcirent imperceptiblement.

    — Coordonnées exactes ? demanda-t-il simplement, refermant déjà le dossier devant lui.

    Alors qu'il enfilait son manteau d'un geste fluide, Arno ne pouvait savoir que ce corps anonyme, ballotté par les courants de la Seine, allait les entraîner dans une enquête qui révélerait les aspects les plus sombres de la science et du pouvoir.

    Car si le fleuve charriait des déchets visibles à sa surface, ses courants les plus profonds dissimulaient des secrets bien plus obscurs – et certains étaient prêts à tuer pour les préserver.

    Chapitre 1

    L'aurore s'attardait sur Paris, teintant le ciel d'un gris rosé qui se reflétait mollement sur les eaux de la Seine. Le fleuve coulait, paisible en apparence, masquant sous sa surface les courants traîtres que seuls les connaisseurs respectaient. Sur la berge près du pont de Grenelle, Raymond Tissier, soixante-sept ans, installait son matériel de pêche avec la méthodosité que confèrent quarante années de pratique.

    Retraité de la SNCF, Raymond venait trois fois par semaine tenter sa chance aux premières lueurs du jour, moins pour les prises – rares et souvent décevantes – que pour le silence particulier de ces heures suspendues, où la capitale n'était pas encore réveillée. Il connaissait chaque recoin de cette portion du fleuve, chaque remous, chaque zone d'ombre où les poissons s'abritaient.

    Ce matin-là, alors qu'il préparait consciencieusement ses appâts, son regard fut attiré par une forme inhabituelle qui dérivait lentement depuis l'amont, s'accrochant par intermittence aux branches basses des arbres qui bordaient la rive droite. D'abord, il crut à un sac plastique, un pneu, ou l'un de ces

    innombrables déchets que le fleuve charriait

    quotidiennement. Mais quelque chose dans la façon dont l'objet se mouvait, dans sa taille et sa densité, éveilla sa suspicion.

    Raymond saisit ses jumelles, habituellement utilisées pour repérer les mouvements des poissons en surface. Ce qu'il vit lui glaça le sang.

    Un bras. Un bras humain, blafard et gonflé, émergeait partiellement de l'eau.

    Sa main tremblante composa immédiatement le numéro d'urgence qu'il connaissait par cœur – celui de la Brigade Fluviale, dont le QG se trouvait à moins de quatre kilomètres en aval.

    Vincent Arno était déjà à son bureau quand l'appel fut transmis. Le capitaine de la Brigade Fluviale lisait un rapport sur les niveaux de pollution relevés la veille, sa tasse de café noir posée à côté de lui. Malgré l'heure matinale, il était parfaitement alerte, son visage aux traits ciselés ne trahissant aucune fatigue.

    — Coordonnées exactes ? demanda-t-il en se levant, saisissant d'un geste fluide son éternel manteau bleu marine.

    — Rive droite, trente mètres en aval du pont de Grenelle, côté seizième, répondit l'agent de permanence. Témoin fiable, pêcheur régulier.

    Arno hocha la tête. Les signalements de Raymond Tissier s'étaient toujours révélés exacts par le passé.

    — Prévenez Delcourt et Verdan. On prend l'Intercepteur.

    Dix minutes plus tard, la vedette rapide de la Brigade fendait les eaux de la Seine en direction du pont de Grenelle. À son bord, Arno se tenait à la proue,

    scrutant la rive qui s'approchait. Maya Delcourt

    pilotait avec sa précision habituelle, tandis qu'Éden

    Verdan, à l'arrière, préparait déjà son matériel d'analyse préliminaire.

    Raymond Tissier les attendait, son visage buriné crispé par l'inquiétude. D'un geste, il indiqua un renflement contre la berge, partiellement dissimulé par des branches basses.

    — Il s'est coincé là il y a quelques minutes, expliqua-t-il tandis qu'Arno sautait sur la berge. J'ai pas touché, bien sûr.

    — Vous avez bien fait, répondit sobrement le

    capitaine.

    Éden les rejoignit, sa grande silhouette athlétique se dépliant avec souplesse. À vingt ans, le jeune métis était le benjamin de l'unité, mais son expertise en médecine légale et sa capacité d'analyse en faisaient un élément indispensable. Il enfila ses gants en nitrile d'un geste précis avant de s'approcher prudemment de la forme immobile.

    Le corps était celui d'un homme d'une cinquantaine d'années, vêtu simplement d'un jean délavé et d'un pull sombre. Son visage, tourné vers le ciel, présentait cette pâleur caractéristique des noyés, mais quelque chose dans son apparence frappa immédiatement les deux hommes.

    — La rigidité cadavérique est anormale, murmura Éden, palpant délicatement le bras de la victime. Inconsistante. Et regardez sa peau...

    Arno s'accroupit à ses côtés. Effectivement, le teint du cadavre n'avait pas cette coloration bleutée

    typique. Il était d'une pâleur presque translucide, avec des marbrures irrégulières sur le cou et les avant-bras.

    — Temps d'immersion estimé ? demanda-t-il.

    Éden sortit un thermomètre spécial de sa mallette, prenant rapidement la température interne du corps.

    — D'après la température de l'eau et celle du corps... entre douze et quinze heures. Mais...

    Son front se plissa alors qu'il examinait plus attentivement les avant-bras de la victime.

    — Ces marques, dit-il en pointant de petites

    perforations régulières à l'intérieur des coudes. Ce ne sont pas des piqûres ordinaires. Elles sont trop

    précises, trop... cliniques.

    Il sortit une petite loupe électronique, examinant les marques sous grossissement.

    — On dirait des injections médicales, réalisées avec un matériel professionnel. Multiples et récentes.

    Arno observait en silence, son regard acéré enregistrant chaque détail. Avec des gestes délicats mais assurés, Éden préleva un échantillon sanguin.

    — Je vais faire une analyse préliminaire, dit-il en se dirigeant vers la vedette où se trouvait son

    équipement portable.

    Pendant ce temps, Maya avait rejoint Arno sur la berge. Elle examinait les abords immédiats,

    cherchant d'éventuels indices.

    — Pas de traces de lutte visible, constata-t-elle. Si le corps a été jeté ici, ça s'est fait proprement.

    — Ou plus en amont, suggéra Arno. Avec le courant actuel et le temps d'immersion estimé...

    Il consulta rapidement une application sur son téléphone, affichant les données hydrauliques du fleuve.

    — Il aurait pu être mis à l'eau vers le pont de Bir-Hakeim, peut-être même plus haut.

    Maya acquiesça, prenant des photos méthodiques du site et du corps. Sa formation militaire transparaissait dans chacun de ses gestes – efficaces, précis, dénués de fioritures.

    Sur la vedette, Éden venait de réaliser un test rapide sur l'échantillon sanguin. Son expression,

    habituellement calme, trahissait une surprise évidente.

    — Capitaine, vous devriez voir ça, appela-t-il.

    Arno le rejoignit, suivi de Maya. Sur l'écran de l'analyseur portatif, des graphiques affichaient des pics anormaux.

    — Ce sang contient des traces significatives d'une substance que je n'arrive pas à identifier

    immédiatement, expliqua Éden. C'est un composé organique complexe, probablement de synthèse pharmaceutique. Et les concentrations sont...

    inhabituelles. Bien au-delà des doses thérapeutiques standard.

    — Une overdose ? suggéra Maya.

    — Pas avec ce type de molécule, répondit Éden en secouant la tête. D'après la structure partielle que je peux analyser ici, ça ressemble à un composé

    neurologique expérimental. Pas à un stupéfiant récréatif classique.

    La radio de bord grésilla soudain.

    — Alpha-23 pour Intercepteur, une nouvelle découverte signalée. Corps en surface, pont de l'Alma, rive gauche. Caractéristiques similaires d'après le témoin.

    Les trois agents échangèrent un regard lourd de sens.

    — Deux corps dans la même matinée, avec

    potentiellement le même profil, murmura Maya. Ce n'est pas une coïncidence.

    — Équipe médico-légale en route pour récupérer celui-ci, décida Arno. Nous, on remonte vers l'Alma.

    Quand l'Intercepteur arriva à hauteur du pont de l'Alma, une petite foule de curieux s'était déjà formée sur la berge, maintenue à distance par deux agents de la police municipale. Le corps, partiellement échoué sur la rive, était celui d'une femme d'environ quarante ans, vêtue d'habits usés mais propres.

    Éden s'approcha immédiatement, s'agenouillant pour examiner la victime. Son visage se figea en une expression grave.

    — Mêmes marques d'injection, confirma-t-il en

    montrant les avant-bras où des perforations

    identiques étaient visibles. Et la même pâleur atypique.

    Il procéda rapidement aux prélèvements nécessaires, revenant à la vedette pour les analyser.

    — Même signature chimique, annonça-t-il après quelques minutes. Le composé inconnu est présent à des concentrations presque identiques.

    Un agent s'approcha d'Arno, tenant un sac en

    plastique transparent.

    — Trouvé dans sa poche, Capitaine. Aucun papier d'identité, mais ça pourrait aider.

    Le sac contenait un bracelet d'hôpital partiellement effacé, où l'on distinguait encore un nom – Marie L. – et un numéro de dossier incomplet.

    — Contactez tous les hôpitaux parisiens, ordonna Arno. Cherchez une patiente correspondant à cette description, possiblement sortie ou disparue ces dernières quarante-huit heures.

    Le corps fut soigneusement placé dans une housse mortuaire et chargé sur l'Intercepteur. En quelques minutes, l'équipe avait terminé ses constatations préliminaires sur place.

    De retour au QG de la Brigade, l'activité était intense. Le corps de la femme avait été transféré à la section médico-légale sécurisée, où le Dr. Sylvie Kervella, médecin légiste partenaire régulière de la Brigade, avait déjà commencé son examen. Le premier corps, récupéré près du pont de Grenelle, l'avait rejointe.

    Dans la salle de briefing principale, Arno, Maya et Éden étaient rejoints par Léo Reims, le spécialiste informatique de l'unité. Face à eux, sur un écran géant, s'affichaient les photos des deux victimes, ainsi que les résultats préliminaires des analyses.

    — Deux corps retrouvés à moins d'une heure

    d'intervalle, résuma Arno. Mêmes marques

    d'injection, même substance non identifiée dans le sang, même aspect général. Temps d'immersion estimé compatible dans les deux cas. Conclusion préliminaire ?

    — Ils sont morts de la même façon, par la même main, répondit Maya sans hésitation. Et ont été mis à l'eau à peu près au même moment, possiblement au même endroit.

    — L'absence de papiers d'identité sur les deux victimes suggère une volonté délibérée de

    compliquer leur identification, ajouta Éden. Ce n'est pas un hasard.

    Reims pianotait frénétiquement sur son clavier, faisant apparaître de nouvelles données à l'écran.

    — J'ai lancé une recherche sur les personnes

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