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Le voyage de Lucy P. Simmons
Le voyage de Lucy P. Simmons
Le voyage de Lucy P. Simmons
Livre électronique217 pages3 heures

Le voyage de Lucy P. Simmons

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À propos de ce livre électronique

Une flûte enchantée qui vibre à l’approche du danger, un brouillard scintillant qui déverrouille un tiroir de secrets fami liaux et une bibliothèque qui se gonfe assez pour préserver sa cachette… Voilà les éléments de magie que découvre Lucy P. Simmons depuis la mort de ses parents en mer.La magie aide Lucy à garder sa maison — le « navire sur la rive » de Père — hors de portée des mains avides de son oncle Victor. Lucy croit que la magie est le fait de Marni, la femme mystérieuse qui paraît ne faire qu’un avec la mer… et dont la ressemblance avec la sirène mythique de la peinture du bureau de Père est frappante. Ensemble, Lucy et Marni élaborent un plan pour mettre un terme aux projets machiavéliques de Victor. En cours de route, Lucy se fait des amis inattendus et découvre que le courage pourrait bien être le plus puissant des pouvoirs magiques. Mais cela sera-t-il assez pour triompher de son oncle ? Cette histoire intemporelle et joliment écrite par Barbara Mariconda est débordante de magie, d’aventures de pirates et de cœur, cette qualité qui ne vieillit pas.
LangueFrançais
Date de sortie25 janv. 2016
ISBN9782897670108
Le voyage de Lucy P. Simmons
Auteur

Barbara Mariconda

Barbara Mariconda is the author of books for readers of all ages, including The Voyage of Lucy P. Simmons, which Kirkus Reviews praised for its “dramatic and visually stunning” prose. In writing Bird with the Heart of a Mountain, it was a haunting Gypsy melody that first captured the author’s imagination, that drew her to Jerez, Spain, and into Drina’s world. She serves on the board of directors of Flamenco Vivo in NYC, which promotes the art of flamenco to new audiences (www.flamenco-vivo.org), and she strives to empower the next generation of young authors through her company, Empowering Writers. You can visit her online at www.barbaramariconda.com.

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    Aperçu du livre

    Le voyage de Lucy P. Simmons - Barbara Mariconda

    Côtes du Maine, 1906

    e voilà de nouveau, le tintement de la cloche du navire. Bien qu’il n’y ait ni navire ni vent, il résonnait, faisant écho entre les rochers et Simmons Point.

    Addie sortit par la porte avant sur le balcon où j’étais assise, pelotonnée dans l’une des berceuses face à la mer. Le nez plongé dans mon livre, je fredonnais l’air d’un chant marin que mon père m’avait appris.

    A la di da da, a la di da di…

    — La revoilà, cette fichue cloche, s’exclama Addie en pointant la grande cloche de cuivre que mon père avait accrochée contre le mur près de la porte. Elle sonne à sa guise ! Ça me fiche les jetons, je te le dis !

    Elle posa un panier à pique-nique en osier juste à côté des marches.

    — Si vous me demandez mon avis, Mademoiselle Lucy, y est trop tôt dans la saison pour une promenade en bateau, mais qui suis-je pour mett’en doute les décisions du capitaine ?

    Une promenade en bateau ? Et un pique-nique ! Je repoussai la couverture crochetée de mes genoux, laissai tomber mon exemplaire de L’Île au trésor sur la chaise, relevai mes jupes et dévalai les marches.

    — Ça sera pas un vrai pique-nique si vous oubliez les petits sandwichs s’exclama Addie.

    Je me tournai, attrapai le panier et traversai la pelouse.

    — Vot’châle, jeune demoiselle ! Vous aurez besoin de vot’châle là-bas sur l’eau ! En voilà un pour vot’mère aussi !

    C’était le début du mois d’avril, le temps de l’année où les côtes du Maine étaient surtout grises et brunes, et où un frisson d’humidité vous enveloppait et vous convainquait que le printemps pourrait bien ne jamais arriver. Mais je prétendis ne pas entendre, alors que le panier cognait lourdement contre mes jambes tandis que je courais.

    Lorsque j’approchai du jardin, je ralentis, haletante et à bout de souffle. Ma mère s’occupait de ses roses et retirait les feuilles qui les avaient protégées du vent d’hiver. Lorsqu’elle me vit, elle sourit, retira son tablier et le suspendit au crochet de la remise de jardin.

    — Je vois que mademoiselle Addie t’a parlé de la surprise de ton père.

    — Nous allons faire de la voile ! Papa a-t-il mis la sloupe à l’eau ? Irons-nous jusqu’à Wiscasset ? Pouvons-nous…

    — Calme-toi, Lucille, dit doucement ma mère en ajustant son chapeau à large rebord. Ton père a un plan, j’en suis sûre. Tout ce que nous avons à faire est de marcher, je dis bien, jusqu’à la cale.

    Elle pinça mon menton et ébouriffa mes cheveux.

    — Allez, ma chérie. Laisse-moi porter le panier, il est plus gros que toi.

    En un rien de temps, nous nous faufilâmes sur la route bordée de pins, entre les rochers escarpés, vers le bas de la colline où mon père avait amarré son petit voilier.

    — Les voilà, s’exclama-t-il, mes deux filles préférées !

    Il fit la révérence en désignant sa petite sloupe impeccable qui flottait contre le quai. Ma mère eut un sourire en coin et fit un clin d’œil, comme chaque fois qu’il nous taquinait. D’un grand geste, il attrapa le panier, le posa à bord et mit son bras autour de ma mère. Je m’insinuai entre eux, détestant le petit sentiment d’être mise à l’écart qui me prenait chaque fois qu’ils se rapprochaient comme ça. Mais comme toujours, ils m’attirèrent dans leur petit cercle. Ma mère m’embrassa le dessus de la tête et mon père me serra dans une étreinte vigoureuse.

    Et puis, la cloche du bateau sonna de nouveau à la maison.

    Nous montâmes à bord et nous nous installâmes. Mon père détacha la sloupe et nous partîmes. D’une main experte, il dénoua les cordages, puis leva les voiles et, en quelques minutes, le vent léger nous emportait. Ma mère m’attira vers elle et m’enveloppa dans une épaisse couverture de laine, puis retourna le tissu à carreaux rouges et blancs qu’Addie avait utilisé pour couvrir notre déjeuner.

    — De la salade de poulet ! m’exclamai-je. Ma préférée !

    Je portai un petit triangle à ma bouche, puis un autre.

    — Hmm ! dis-je en prenant mon troisième morceau.

    — Ralentis, ma chérie, m’intima ma mère.

    — Non, mange avec appétit ! s’exclama mon père en souriant tandis qu’il avalait sa quatrième petite pointe de sandwich. Sur l’eau, un marin a besoin d’énergie !

    — Oh, Edward, protesta ma mère en faisant claquer sa langue, ce que tu lui apprends !

    — Eh bien ! Lucy ne devrions-nous pas montrer à maman ce que tu as aussi appris ?

    De sa poche, il tira une petite flûte d’os de baleine et de bois dur sur laquelle des scènes marines avaient été sculptées près des trous de tonalité. Des années auparavant, mon père l’avait confectionnée à bord de son bateau lors de longues nuits solitaires. Né dans une famille de marins, il connaissait plusieurs vieux chants de la mer. Et maintenant, je les connaissais aussi. Il souffla une cascade de notes et j’entonnai :

    Nous lancerons nos vaisseaux et lèverons nos huniers.

    Contre les grands vents ! Contre les vents légers ! Nous naviguerons.

    Car des lettres nous devrons vous ramener

    Sur toutes les côtes des Barbaresques, nous naviguerons.

    Par le travers ! Par le travers ! Les pirates insolents s’écrièrent…

    Sur ce, je me levai et, le poing en l’air, chantai :

    Contre les grands vents ! Contre les vents légers ! Nous naviguerons.

    Le flanc que nous leur avons montré allait les couler dans la mer !

    Sur toutes les côtes des Barbaresques, nous naviguerons.

    Ma mère eut un hoquet.

    — Assieds-toi, Lucille ! Tu vas perdre pied !

    Mais mon père sourit, puis souffla la mélodie chantante avec une vigueur renouvelée. J’agitai mon épée imaginaire.

    Avec nos coutelas et nos fusils, oh, nous nous battîmes trois heures durant

    Contre les grands vents ! Contre les vents légers ! Nous naviguerons.

    Le navire était leur cercueil et leur tombe était l’océan !

    Sur toutes les côtes des Barbaresques, nous naviguerons.

    Puis, il finit avec l’autre chanson, celle si vieille que ses paroles avaient été oubliées, à l’exception d’un morceau du refrain : A la di da da, a la di da di. Je fredonnai les vers sans mots, puis comme toujours, je chantai fort les la di da di. Mon père souffla la dernière note plaintive, remit la flûte dans sa poche et applaudit. Ma mère continuait de froncer les sourcils en regardant vers la mer.

    — Je n’aime pas ces chansons, déclara-t-elle doucement. Elles me rappellent trop tes voyages en mer, Edward.

    Ce fut à ce moment précis que le brouillard voila le ciel de façon sinistre, comme un fantôme flottant autour de notre petite sloupe en longues et fines volutes. En quelques minutes, le ciel bleu s’évanouit et finit par ne former qu’un long drap blanc avec l’eau et le brouillard.

    Mon père se tint immobile et regarda au loin avec sa longue vue en plissant un œil.

    Ma mère bougea sur son siège, son corps tendu et son front plissé.

    — Edward, l’interpella-t-elle. Faisons demi-tour. Je peux à peine distinguer le rivage de la haute mer.

    Mon père me tendit sa longue-vue de façon théâtrale et lui adressa un petit clin d’œil.

    — Ce n’est qu’un brouillard causé par l’air chaud. Ça arrive toujours en avril dans le Maine, ma chérie. La rive est juste derrière nous. Tu vois les pins au-dessus de la vapeur ?

    J’accrochai bien la longue-vue autour de mon cou, puis la soulevai et regardai à travers la lentille.

    — Regarde, maman, la rassurai-je. Non seulement nous pouvons voir le sommet des pins, mais aussi le toit de notre maison !

    Elle plissa les yeux, le doute se lisant sur son visage.

    — Je la ramènerai à la maison, Johanna, indiqua mon père, qui, avec quelques mouvements élégants, ajusta la voile pour qu’elle faseye avec la brise légère.

    — Bon, les amis, dit-il doucement, votre rôle sera de garder les yeux sur notre château pendant que je nous conduis.

    Il me fit un clin d’œil et je regardai de nouveau vers notre point de repère. Mais les tourelles d’ardoise et même le sommet des pins avaient disparu dans la brume. Mon père suivit mon regard et je vis une ombre passer sur son visage. Ma mère mordilla sa lèvre inférieure.

    — Tout ira bien, maman, la tranquillisai-je.

    Après tout, raisonnai-je, mon père était un capitaine à la retraite et avait conduit d’énormes navires en haute mer dans l’Atlantique. Qu’était-ce qu’un petit brouillard comparé aux tempêtes qu’il avait affrontées en mer ?

    Mon père se tourna et pencha la tête.

    — Que se passe-t-il, Edward ? demanda ma mère.

    — Chut ! dit mon père. Je crois que j’entends un appel de détresse…

    — Mais, Edward !

    Ma mère semblait dans tous ses états. Le ciel s’assombrissait et prenait une teinte vert pomme donnant à l’eau une lueur gris acier menaçante. Le vent se leva, froissa le ruban du chapeau de ma mère et retourna le bord de ce dernier.

    — Tiens cette corde, Johanna, ordonna mon père en lui tendant un rouleau de corde. Stabilise le bateau.

    Ma mère tint la corde en serrant jusqu’à ce que ses jointures en deviennent blanches.

    — Je vais t’aider, murmurai-je en posant mes mains sur les siennes, autant pour la sentir près de moi que pour l’aider à stabiliser la sloupe qui s’était mise à bouger au rythme des vagues.

    Mon père nous amena plus loin, forçant ses yeux, tandis qu’il s’inclinait sous le vent.

    — Grand Dieu, que se passe-t-il ? dit-il, presque à lui-même.

    Ce fut à ce moment que j’entendis, bien que faiblement, les cris d’un homme. Quelques secondes plus tard, ils étaient avalés par le souffle d’une vague déferlante. Je l’entendis de nouveau, avec un bruit de jappement et de hurlement.

    — Edward, cria ma mère, je t’en prie, fais demi-tour. C’est de pire en pire !

    — J’entends quelqu’un crier à l’aide, protesta mon père. Nous ne pouvons tout de même pas l’ignorer.

    — À l’aide ! Aidez-moi !

    Les premières gouttes de pluie froide tombèrent à seaux.

    — Pour l’amour de Dieu, s’exclama doucement mon père. Regardez là-bas.

    D’abord, tout ce que nous vîmes fut la silhouette d’une petite barque en ruine.

    — Hé, là ! cria mon père. Nous arrivons.

    — Aidez-moi, pour l’amour de Dieu. Je coule, répondit la voix.

    — Reste calme, mon bonhomme, lui lança mon père. Nous arrivons.

    L’eau se déchaîna davantage et j’agrippai les flancs du bateau. Mon père manœuvra d’une main experte et, en un rien de temps, nous étions près de la barque, qui prenait rapidement l’eau.

    C’était un géant qui agitait les bras, et sa barbe noire mal taillée ainsi que ses cheveux aux épaules flottaient frénétiquement dans le vent. Il avait une large balafre sur le front. Du sang coulait sur ses joues et sur sa chemise souillée, telles des rivières. Un petit chien fauve à la gueule enfoncée et à la queue en tire-bouchon jappait et sautait furieusement.

    — Tais-toi, bâtard plein de puces ! cria l’homme en donnant un coup de pied à la pauvre bête avec ses bottes noires pleines de boue.

    — Oh, seigneur, quelle brute ! s’écria ma mère.

    — Ça va, Johanna, murmura mon père. Il ne restera sur notre bateau que quelques minutes.

    Il lança une lourde corde sur le bateau de l’autre homme.

    — Attrape ça et tire-nous vers toi.

    L’homme tendit le bras, trébucha et tomba en avant. Son embarcation plongea un peu et tangua dangereusement. Ma mère cria et le petit chien se remit à aboyer et à sauter partout.

    Mon père lança notre bouée de sauvetage vers l’homme.

    — Calme-toi et prends la bouée de sauvetage !

    L’homme se leva en chancelant et, au lieu d’attraper la bouée, plongea vers nous, faisant retourner son embarcation. L’homme et son chien tombèrent à l’eau.

    — Doux Jésus !

    Je savais que mon père était inquiet, car il ne prononçait jamais le nom de Dieu en vain. La brute barbota vers notre bateau et s’accrocha à son flanc. Ma mère et moi criâmes tandis que la sloupe vacillait dangereusement. Mon père, qui était maintenant étendu sur le ventre, saisit l’homme et le tira. Une énorme vague déferla sur eux et entraîna l’homme au fond. Il émergea, terrifié, et lâcha la main de mon père.

    — Ne panique pas, cria mon père. Prends ma main.

    L’homme disparut de nouveau sous l’eau. Cette fois, il ne refit pas surface. Seul le chien demeurait dans notre champ de vision, pataugeant vigoureusement autour du bateau chaviré.

    — Non, papa ! criai-je tandis qu’il enlevait son pardessus.

    — Edward, non ! renchérit ma mère en se levant vers lui alors que le bateau basculait violemment.

    — Je ne peux pas laisser l’homme se noyer, expliqua mon père. Johanna, agrippe-toi bien à la corde !

    En disant cela, mon père plongea dans la mer.

    — Oh Seigneur, mon doux Seigneur ! murmura ma mère encore et encore.

    Mon regard parcourut la scène, alors que j’essayais de garder mon père dans ma ligne de mire. Je le vis refaire surface pour chercher de l’air, ses cheveux noirs lissés sur sa tête. L’énorme bras de l’homme était enroulé autour de ses épaules et il nageait comme une grenouille vers notre bateau.

    — Gelé, murmura ma mère. Mon Dieu, Edward, tu dois être complètement gelé.

    Mon père monta enfin sur la poupe. Le chien pataugeait avec énergie à leurs côtés, sa tête s’agitant au-dessus de l’eau. Ma mère se pencha en s’agrippant toujours à la corde.

    — Edward, mon chéri, attrape ma main, cria-t-elle.

    Leurs mains se touchèrent et durant un instant, je crus que tout irait pour le mieux. Mais alors que ma mère se penchait, la brute attrapa la corde. Je vis la scène au ralenti : la corde épaisse qui paraissait minuscule dans ses énormes mains tandis qu’il tirait, le regard horrifié de mon père au moment où ma mère tomba à la renverse et toucha l’eau dans un angle impossible, ses jupes s’étendant autour d’elle et son chapeau à large rebord disparaissant dans la mer sombre et grise.

    — Maman ! criai-je.

    — Je vais la chercher, Lucy, indiqua mon père.

    Je le regardai se débattre pour se défaire de l’étreinte désespérée de la brute. Un éclair gigantesque déchira le ciel. Je criai lorsque j’entendis la tête de mon père se fracasser contre le bateau.

    Je ne sais pourquoi je sautai à l’eau. Je savais seulement que c’était là que se trouvaient mon père et ma mère.

    C’était beaucoup plus froid que ce que j’avais imaginé, et mes jupes autour de moi me serraient comme des doigts de glace. Je m’agitai, combattant les vagues, qui semblaient déterminées à m’entraîner avec elles. Le sel piquait mes yeux et brûlait mon nez, et malgré combien je le voulais, je n’arrivais ni à voir mes parents ni à me maintenir à flot.

    Le dernier souvenir que j’eus fut celui du fond du bateau se balançant vers moi et le bruit sourd qu’il fit en me frappant directement sur le front. Durant un moment, le ciel tourbillonna vertigineusement autour de moi et fut finalement avalé par le néant gris et glacé de la mer en furie.

    e sentiment d’être projetée dans les vagues comme une poupée de chiffon s’étouffant avec l’eau salée fut si précis et la terreur de l’obscurité des fonds marins, si réelle qu’il me fallut du temps avant de comprendre que je n’étais plus dans la mer. Ce fut cet aboiement étrange, insistant et rempli d’urgence, qui me sortit de cette noirceur.

    Je repris connaissance lentement, très lentement, et je compris peu à peu que l’enchevêtrement de tissu autour de mes bras et de mes jambes n’était plus celui formé par mes jupes froides et trempées, mais par quelque chose de chaud et de sec. Le simple fait d’ouvrir les yeux

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