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Désirée, capturée, réclamée : la trilogie complète: Désirée, capturée, réclamée
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Désirée, capturée, réclamée : la trilogie complète: Désirée, capturée, réclamée
Livre électronique479 pages5 heuresDésirée, capturée, réclamée

Désirée, capturée, réclamée : la trilogie complète: Désirée, capturée, réclamée

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À propos de ce livre électronique

Une histoire palpitantes avec de ténébreux vikings !

Les guerriers les plus redoutables font les passions les plus intenses.

Redoutables. Incontrôlables. Irrésistibles.  
 

À la merci d'une bande de Vikings sauvages.
Retenue captive contre son gré.
Elswyth est-elle assez forte pour dicter ses propres termes à l'homme qui veut la dominer, ou est-elle destinée à tout abandonner, y compris son cœur ?


Découvrez ce que cela signifie d'être aimée par un Viking.

Soumettez-vous au désir ardent et à la passion brutale, dans un monde menacé par l'ambition, la jalousie et la vengeance.

Niveau de chaleur : ardent


Désirée, capturée, réclamée: la trilogie complète
L'Esclave du Viking
Le Désir du Viking
Le Cœur du Viking

Une histoire d'amour, de trahison, de secrets et de rédemption.

 

LangueFrançais
ÉditeurDark Castle Press
Date de sortie5 oct. 2024
ISBN9798227401878
Désirée, capturée, réclamée : la trilogie complète: Désirée, capturée, réclamée
Auteur

Anna Quinn

Anna Quinn is an American writer and teacher based in Washington State. She is the author of the novel The Night Child. Her writing has appeared in Psychology Today, Writer’s Digest, Medium, Washington 129 Anthology, and Alone Together: Love, Grief, and Comfort in the Time of COVID-19 Anthology. When she isn’t writing, she’s kayaking the Salish Sea or hiking in the Olympic Rainforest.

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    Aperçu du livre

    Désirée, capturée, réclamée - Anna Quinn

    Désirée, capturée, réclamée

    Désirée, capturée, réclamée

    la trilogie complète

    Anna Quinn

    Traduction par

    Dominique Englebert

    Dark Castle Press

    Traduction par Dominique Englebert


    Copyright : Emmanuelle de Maupassant /Anna Quinn (2023)


    L'auteure publie (des romances historiques) sous trois noms de plume :

    Annabelle Quinn, Anna Quinn

    et Emmanuelle de Maupassant.

    AVERTISSEMENTS

    Ce roman contient des scènes de violences physiques et sexuelles. Ces pratiques n’ont été écrites ici qu’à de seules fins fictionnelles afin de décrire le monde viking au plus près de sa réalité. En aucun cas, l’autrice n’en fait l’apologie.

    Table des matières

    Glossaire

    Notes de l’auteur

    L'Esclave du Viking

    Le Désir du Viking

    Le Cœur du Viking

    À propos de l’auteur

    Du même auteur

    Livres en anglais d’Anna Quinn

    Glossaire

    Aller « a-viking » : faire un raid/marauder

    Blót : sacrifice rituel

    Dagmal : repas du matin

    Draug : le revenant, sans repos du fait d’une injustice subie dans la vie

    Draumskrok : un rêve insensé

    Hörgr : pierre d’autel

    Huldra : un esprit forestier féminin séduisant, attirant les hommes pour devenir ses esclaves ou ses amants, ou pour leur donner la mort

    Jarl : le chef de la communauté

    Jörmungand : le serpent qui encercle la terre et, en relâchant sa queue, commencera les événements de Ragnarök

    Jul – la fête du Nouvel An

    Karl : un homme libre de la communauté, servant le jarl en tant que chef

    Nattmal : repas de fin d’après-midi/début de soirée

    Ragnarök : la grande bataille entre les dieux et la destruction finale du monde, menant à la renaissance

    Ostara : la fête de printemps

    Skald : un conteur itinérant/barde

    Thrall : un/une esclave (souvent capturé(e) pendant des raids)

    Notes de l’auteur

    Bienvenue dans ma série de romances torrides.

    J’espère que vous aimerez Le Désir du Viking, et sa préquelle L'Esclave du Viking.

    L’histoire se termine avec Le Cœur du Viking.

    Svolvaen et Skálavík sont fictifs, ainsi que mes personnages. Alors que les superstitions et les rituels décrits dans cette série sont basés sur de vraies croyances nordiques, j’ai pris la liberté de leur donner forme. Le draug (un esprit agité qui réanime sa forme humaine), je l’ai adapté pour servir les besoins de mon histoire. Vous reconnaîtrez les mythes nordiques, bien qu’avec de nombreuses omissions et racontés à ma propre sauce.

    La vie quotidienne et les habitudes à Svolvaen sont basées sur mes propres recherches, dont une partie est tirée du site en ligne « Hurstwic ». J’ai décrit la maison longue comme nous pensons qu’elle serait apparue, avec des bancs profonds le long de chaque mur intérieur (utilisés pour s’asseoir et pour dormir). Les foyers centraux offraient de la chaleur, ainsi qu’un endroit pour cuisiner, la fumée étant aspirée à travers une ouverture dans le toit. Bien qu’il soit communément admis que la plupart des maisons longues n’avaient pas de fenêtres, les sagas de Brennu-Njáls et de Grettis mentionnent toutes deux des ouvertures semblables à des fenêtres (sans vitres, mais utilisant des peaux qui pouvaient être retirées). Je les ai utilisées, car elles convenaient dans le cadre de mon histoire.

    Pour les besoins de cette histoire, les lits d’Eirik et de Gunnolf sont situés à chaque extrémité de la maison longue, étant bardés de bois, pour offrir plus d’intimité.

    L'Esclave du Viking

    Prologue

    Je rêvais que la mousse était humide sous mes pieds et que les arbres miroitaient. Un ours rugissant avança vers moi et je tombai de terreur, mon cou attendant la pesanteur de sa grande patte.

    Au lieu de cela, une main douce et pâle me releva. Une femme prononça mon nom et ses yeux étaient le miroir des miens. Elle me pria de caresser la crinière de l’ours et je grimpai sur son dos, sa fourrure chaude sous moi.

    Chapitre 1

    Pourquoi n’étais-je pas née un garçon ?

    J’attendais que ma grand-mère soit endormie pour courir les rejoindre dans leurs jeux. Je piégeais des lapins dans la forêt, et pêchais la truite dans le lac. Je pouvais grimper aussi haut que n’importe quel garçon. Plus haut même. J’aurais préféré tomber et me casser le cou plutôt que montrer ma frayeur. Nous allumions des feux et racontions des histoires.

    Que faisaient les femmes ?

    Vous connaissez la réponse.

    Elles filaient la laine, tissaient, cousaient, trayaient les chèvres, faisaient du fromage, prenaient soin des bébés, cultivaient les légumes et cuisinaient.

    Je savais faire ces choses. Ma grand-mère avait veillé à cela. Je savais filer et tisser, mais je n’y mettais pas tout mon cœur. Les fils s’emmêlaient constamment. Ils ne voulaient pas suivre le chemin le plus facile.

    Mais elle m’enseigna d’autres compétences : allumer un feu quelle que soit l’humidité du bois, et trouver et identifier n’importe quelle plante. Elle préparait des médicaments, ma grand-mère, des teintures pour guérir le corps.

    Je n’avais jamais été comme les autres filles. Je n’avais jamais été invitée à partager leurs secrets.

    — Elles sont jalouses, disait ma grand-mère, me caressant la joue.

    Comme c’était étrange que ce soit vrai, alors que je prenais rarement plaisir en moi-même.

    Les garçons nageaient dans le lac, s’élançant et sautant dans la lumière du soleil. Ils disparaissaient sous la surface et émergeaient, les cheveux ruisselants, les yeux brillants d’excitation. Tout ce qu’ils savaient était qu’ils attendaient avec impatience le saut suivant. Il en était de même pour tous leurs lendemains, leurs corps chantant du plaisir d’être en vie.

    Je retirai ma tunique et sautai à côté d’eux, l’air frais contre ma peau, l’eau froide et cependant exaltante.

    Je pensais que je pouvais être pareille à eux. Qu’importe que je n’aie pas de pénis ? Une si petite chose, avais-je toujours pensé. Pourtant, ils en étaient assez fiers : leurs piques, leurs bites, leurs queues. Tant de noms.

    Quant à la mienne, elle n’avait pas de nom. Ton endroit secret, l’appelait ma grand-mère.

    Qu’y avait-il à l’intérieur ? Pas grand-chose que je pouvais voir. C’était comme une autre bouche, rose et douce, striée et lisse, comme l’intérieur de ma joue, capable de saisir mes doigts. J’y posais ma main, quand je me recroquevillais dans mon lit gigogne, y puisant un confort étrange, mais je ne savais pas à quoi cela servait.

    Jusqu’à ce que mon corps commence à changer et qu’un tiraillement apparaisse en moi.

    Je touchai entre mes jambes et trouvai du sang sur mes doigts.

    — Tu es une femme maintenant.

    Ma grand-mère était on ne peut plus contente. Elle espérait peut-être maintenant que j’abandonnerais mes jeux dans la forêt avec les garçons et tournerais mon esprit vers des activités féminines.

    Je vis, une fois, deux des garçons, poitrine contre poitrine, hanches contre hanches, les jambes entremêlées. Ils pensaient que personne ne les voyait, mais je regardais, d’en haut, cachée dans les branches d’un arbre.

    Je les regardai.

    Les mains autour de leurs deux bites, comme s’ils n’en avaient qu’une, se caressant.

    Je me touchai et aurais aussi aimé avoir une queue. Comme il semblait facile de frotter ce membre contre celui d’un autre, et de prendre son plaisir.

    Ma grand-mère me raconta comment mon père était mort, quand les Vikings étaient venus. Ils l’avaient coupé en deux comme on faisait pour les cochons, avait-elle dit.

    Des monstres.

    Étriper un homme, laisser ses entrailles fumantes.

    Elle s’était cachée sous le lit avec ma mère, mais n’était-ce pas le premier endroit où regarder ?

    Ils avaient ri quand ils les avaient découvertes. Ils avaient forcé ma grand-mère à leur servir son ragoût, et après avoir mangé, ils avaient pris ma mère chacun leur tour.

    « Elle n’a pas pleuré », m’avait dit ma grand-mère.

    Elle avait levé ses jupes et s’était soumise. Cela l’avait gardée en vie.

    J’étais née pendant les chutes de neige de janvier, et qui pourrait dire lequel de ces Vikings était mon père.

    Quelle importance cela avait-il ?

    J’étais moitié monstre, moitié meurtrière, moitié quelque chose qui ne s’intégrait pas ; à cause de la couleur de mes cheveux et de mes yeux du bleu le plus pâle.

    Ces choses rendaient-elles une personne belle ou laide ? Plus d’une fois, j’avais coupé l’or de ma tête.

    Alors que j’étais trop petite pour m’en souvenir, ma mère fut emportée par une fièvre, mais ma grand-mère était forte. C’est sa main qui m’éleva, et l’œil vigilant de ma tante.

    Elle épousa notre chef, et lui donna une fille, Faline, aussi foncée que j’étais blonde.

    J’étais assez âgée, quand ma tante mourut, pour attirer son regard. Les hommes ne peuvent pas mieux cacher leur désir que le loup ou l’ours.

    — Accepte-le comme mari, m’encouragea ma grand-mère. Tu seras en sécurité, et tu auras tout ce que tu désires.

    Je suivis son conseil. Il me plaisait de m’habiller de vêtements de meilleure qualité et d’être admirée. Mon mari était assez âgé pour être mon père, et c’était quelque chose qui attirait ma curiosité. Il devait en savoir tellement plus que moi. Qu’apprendrais-je dans son lit ?

    Lors de notre première nuit, je ris quand je vis son pénis, minuscule sous son ventre. Il ne m’appela pas son épouse quand il me poussa pour m’allonger. J’étais sa putain allumeuse, une salope.

    Il enroula mes cheveux autour de son poing. Il avait un jour appelé ces mèches des fils filés par le soleil. Il me les arracha alors qu’il me rentrait dedans.

    Je n’ai rien dit, et je compris, enfin, pourquoi ma mère n’avait pas crié.

    Chapitre 2

    Juin, 959 apr. J.-C

    Des villages brûlaient le long de la côte, les hommes étaient tués, les femmes violées et emmenées sur les bateaux. De telles histoires se répandaient vite, mais cela faisait des années qu’aucun Viking n’avait débarqué aussi loin au sud.

    Ils vinrent avant l’aube, après une nuit de vent et de tonnerre. Le coq n’avait pas encore chanté et la plupart d’entre nous dormaient encore. Avions-nous même le temps de prendre une hache ou un couteau ? Les premiers à sortir de leur lit furent abattus. Tout était terminé avant d’avoir commencé.

    Mon mari grogna et roula du matelas, le bruit sourd de son corps sur le sol me tirant de mes rêves de forêt. Il essaya de se cacher sous le lit, mais ils le traînèrent dehors ; moi aussi, de sous les couvertures, pour me tenir les pieds nus dans ma chemise de nuit.

    — Prenez-la, dit mon mari. Elswyth est jeune et forte.

    Il rampa comme un ver.

    — Prenez tout ce que vous voulez.

    Leurs yeux avaient remarqué le gobelet et mes broches, celles qui attachaient mes cheveux et ma cape.

    — N’importe quoi, supplia-t-il, levant son visage tremblant.

    Ils le firent taire avec une lame à la gorge. Son pouls cramoisi éclaboussa mon ourlet et il resta étendu, les yeux éteints, la bouche ouverte de surprise. Son sang coulait sur le sol, épais et gluant sur mes orteils.

    Je restais sans voix, incapable de gémir pour lui, ou pour moi-même.

    Je connaissais ce regard, alors qu’ils me prenaient ma robe.

    Le premier plaça ses mains dans le sang fraîchement versé de mon mari et l’étala, cramoisi, sur mon ventre et mes seins. La vue les fit rire. Il passa sa langue sur ma peau, goûtant la mort et la vie. Ça l’excitait, car sa bite n’avait pas besoin d’aide pour trouver son chemin.

    À quoi cela aurait-il servi de résister ? Mieux valait écarter mes jambes et faciliter leur plaisir. Cela ne signifiait rien de plus que le bélier couvrant la brebis, ou le taureau montant la vache.

    Je n’étais rien pour eux, et ils n’étaient rien pour moi. Ils étaient plus vigoureux que mon mari, leurs poussées plus fortes. En dehors de cela, je vis peu de différence. J’étais un fourreau pour leur épée, un orifice dans lequel ils pouvaient arriver à leur fin.

    J’ai pensé à ma mère alors qu’ils me possédaient.

    S’ils avaient été plus âgés, ces trois Vikings, je me serais demandé si l’un d’entre eux était mon père. Le sort ne joue-t-il pas de tels tours ? Envoyer mon propre père pour me violer serait en effet une plaisanterie. Telles étaient les divagations de mon esprit alors qu’ils grognaient pendant leurs activités.

    Alors que le dernier déversait sa semence, les autres le frappèrent sur le dos en guise de félicitations.

    C’est alors qu’elle entra. Pas un Viking, mais une femme, parlant aussi brusquement qu’une mère à des enfants désobéissants. Il se redressèrent un peu, ces hommes, à son commandement.

    Elle se rapprocha et tendit la main. Son visage était plus âgé que le mien, mais c’était comme si je regardais dans le lac, mon propre reflet. Ses cheveux, ses yeux, la longueur de son nez, et quelque chose dans la lèvre ; je vis une autre partie de moi-même, une autre moi, née dans une autre peau.

    Et puis, elle parla, et bien que ses paroles étaient maladroites, je compris.

    — Je suis Helka. Je t’aiderai maintenant, et tu pourras m’aider.

    Chapitre 3

    Que pourrais-je vous dire de ce jour, quand tous, autour de moi, pleuraient, les maris, les frères, les fils massacrés ?

    Les autres femmes avaient-elles demandé à leurs enfants de cacher leur visage, ou de se tourner vers le mur pour ne pas voir ?

    Je donnais l’apparence d’une veuve affligée, bien qu’il ait été moins qu’un bouc pour moi : indigne d’être appelé un homme, sans parler de chef de notre village.

    Mes larmes étaient plutôt pour les garçons avec lesquels j’avais passé mon enfance.

    Avant que les Vikings n’arrivent, ma grand-mère s’était couchée avec des douleurs dans les jambes, et, Dieu merci, ils l’avaient laissée là. C’était une bénédiction, car elle demeura ignorante de presque tout ce qui s’était passé.

    Les étrangers partiraient maintenant. Il n’y avait aucune raison de rester.

    Helka tourna vers moi ses yeux si pareils aux miens.

    — Nous étions en mer quand la tempête est arrivée et nous a poussés jusqu’ici. Elle a déchiré nos voiles, nos rames aussi – certaines sont brisées.

    Si nous les aidions, ils partiraient.

    J’étais la veuve du chef. Que pouvais-je faire d’autre que d’exhorter notre peuple à aider à réparer ces voiles ? De se hâter et de les renvoyer chez eux.

    Les Vikings mangeaient, dormaient, et rassemblaient tout ce qui avait de la valeur. Je les trouvais brutaux et leur langage était grossier à l’oreille.

    Ils portaient leurs cheveux tressés comme ceux d’une femme, mais leurs corps étaient ceux d’hommes – larges et forts. Ils n’avaient pas peur de vous transpercer du regard.

    Je me surpris à regarder leurs muscles sous leurs pourpoints de cuir et leurs fourrures, la taille de leurs mains. De telles mains s’étaient glissées sous mes fesses pour me tenir sous le martèlement de leur désir.

    Il y en avait un, plus grand que les autres, avec une longue cicatrice sur la joue. Il portait le vert et le bleu de leurs tatouages jusqu’à son cou.

    « Eirik », les avais-je entendus l’appeler.

    Il prit le jeune fils de notre forgeron par la peau du cou et le secoua comme une poupée. Ce n’est que lorsque Helka se disputa avec lui qu’il arrêta.

    Il se mit à rire, mais cessa de tourmenter le pauvre Grindan.

    Comme tous les autres, il la respectait.

    Étaient-ils mariés ? me demandai-je. C’était une relation comme je n’en avais jamais vu.

    Chapitre 4

    — Viens, Elswyth, dit Helka. Emmène-nous dans votre forêt ; montre-nous où trouver du bois dur.

    Nos femmes avaient étendu les voiles, enfilant des boyaux de mouton pour les réparer. Les Vikings fabriqueraient leurs propres rames, et ils avaient besoin de chêne.

    Je les conduisis, Helka et dix de ses Vikings, à travers la prairie, les yeux des femmes du village me transperçant le dos. Elles avaient toujours pensé que je me démarquais, que je prenais plaisir à me rendre différente. Maintenant, elles se méfiaient de moi ; les Vikings étaient nos ennemis, après tout.

    — Comment parles-tu notre langue ? demandais-je, comme nous passions sous la première ombre des arbres.

    Ma curiosité était trop forte pour garder le silence.

    — Notre père est venu ici il y a des années, quand Eirik et moi étions petits. Il a ramené des esclaves, qui vivaient avec nous.

    Elle parlait de l’esclavage aussi facilement que nous aurions pu commenter la taille d’une truie, ou la maturation de l’orge.

    — Eirik et moi avons ri de leurs mots étranges. Nous voulions apprendre. C’était un jeu. Quand nous voulions parler en secret, sans que notre mère sache ce que nous disions, nous utilisions ces autres mots.

    — Donc, c’est ton frère, Eirik, demandai-je. Pas ton mari ?

    Elle se mit à rire.

    — Comme si j’allais l’épouser ! Il me pousse à la folie encore et toujours.

    Nous marchâmes en silence pendant un moment. Je nous guidais pour éviter les endroits où les ronces étaient les plus épaisses. Il était trop tôt pour les fruits ; seules les épines étaient abondantes.

    Lorsqu’elle parla à nouveau, sa voix était plus basse.

    — J’ai été mariée, mais mon mari est maintenant au Valhalla. Je me marierai à nouveau, quand mon corps et mon esprit le désireront.

    Elle s’arrêta et me toucha le bras.

    — Je suis désolée pour ton mari, pour sa mort. Je comprends un peu ce que tu dois ressentir.

    Ma riposte était hors de ma bouche avant que je puisse m’arrêter.

    — Il n’était pas un homme. Il était comme la vermine dans la grange. Je suis contente qu’il soit mort.

    Je crachai les mots, les vomis comme autant de poison. J’avais gardé ma haine trop longtemps en moi.

    Je regardai nerveusement autour de moi, comme si je m’attendais à ce que les Vikings marchant derrière nous se retournent contre moi avec colère. Quel genre d’épouse étais-je, pour parler ainsi de mon mari ?

    Le premier posa sa main sur sa hache. Bien sûr, il avait dû supposer que ma fureur était dirigée contre Helka. Elle secoua la tête à son endroit et me toucha l’épaule, comme pour me calmer.

    — Nous avons de nombreuses qualités d’animaux en nous. Rusé comme le renard, courageux comme l’aigle ou constant comme le bœuf, chaque homme est apparenté à un animal. Notre fylgja nous accompagne au long de notre vie : cette partie de nous qui est plus animale qu’humaine.

    C’était une idée qui ne m’était pas venue auparavant. Notre peuple avait adopté la foi chrétienne depuis longtemps, comme les moines nous l’avaient enseignée. Elle disait que nous étions supérieurs aux animaux, faits à l’image de Dieu. C’était quelque chose en quoi j’avais essayé de croire, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir plus proche des animaux des champs, des forêts et des lacs, plus proche d’eux que de tout homme que j’avais rencontré.

    — Quand un bébé naît, son esprit animal vient le trouver. Ma mère m’a dit que, le jour de ma naissance, un hibou a volé dans la chambre et s’est installé au pied du lit.

    Une histoire étrange, mais il y avait quelque chose du hibou en elle, c’était vrai. Je me demandai s’il y avait un hibou quelque part dans les arbres, nous observant en ce moment.

    Helka ramassa une pierre sur le sol, et une feuille.

    — Même ces deux choses ont la connaissance et la vie, parce que les dieux sont en eux. Freya est dans le sol et les arbres, tout comme Thor est dans le tonnerre. Nous savons que Odin et ses frères ont d’abord façonné tout ce qui nous entoure, mais c’est nous qui le remodelons chaque jour.

    C’est juste une pierre, pensais-je, juste une feuille. Je suis chrétienne, protégée par un seul Dieu qui créa tout, et qui voit la noirceur de nos cœurs, ainsi que le bien.

    Et pourtant, j’écoutais.

    — L’arbre voit-il le monde comme moi ? Je ne peux le savoir, mais lui et moi partageons ce monde, dit Helka.

    Elle m’en dit plus en marchant, sur la façon dont ses dieux vivaient dans le plus petit grain de sable et dans chaque goutte d’eau. Elle me parla aussi des trolls et des nains, des géants des glaces, des serpents de mer et des sorciers.

    Quand j’étais petite, ma grand-mère m’avait divertie avec des contes d’elfes et de dragons, de sacrifices aux anciens dieux, et les vieilles coutumes, comme sa grand-mère l’avait fait. Mais ce n’étaient que des histoires. Je savais qu’il n’y avait pas de géants dans les bois, et je ne croyais pas à la magie, ou que le sacrifice de sang humain ferait mieux pousser les récoltes.

    Cependant, Helka était une telle conteuse que je regrettai presque quand nous arrivâmes enfin à un endroit où la tempête avait fait tomber quelques branches de chêne.

    Alors qu’ils sélectionnaient les meilleures en taille et en circonférence pour les ramener comme nous étions venus, je me penchai pour cueillir un Calice de la mort d’où il poussait sur une écorce pourrie.

    Personne ne me vit.

    Chapitre 5

    Je n’avais qu’à regarder le bateau des Vikings pour voir qu’ils étaient habiles. Je me demandais si l’un de ces hommes avait sculpté la tête de dragon à la proue de leur vaisseau, les yeux exorbités et montrant les dents.

    Ceux qui façonnaient de nouvelles rames racontaient des blagues en travaillant.

    Cela semblait incongru.

    Un feu avait été allumé aux confins du village, et les cadavres avaient été empilés dessus. Ces étrangers n’avaient aucun respect pour nos rituels funéraires. Ils avaient, cependant, prêté attention à la direction du vent, de sorte qu’une partie de la fumée et des cendres nous avait été épargnée ainsi que l’odeur âcre de brûlé.

    Les Vikings avaient un appétit, et pas seulement pour la nourriture.

    Ils nous firent préparer un festin dans la salle des banquets. Les hommes survivants furent placés sous surveillance dans la grange et les femmes âgées furent envoyées chez elles pour dormir. C’étaient les jeunes qu’ils voulaient, pour leur servir de la bière et assurer une nuit de débauche.

    Helka me permit de rester hors de vue. Le corps de mon mari avait été enlevé, mais son sang n’avait pas été essuyé. Je le nettoyai avec des chiffons, tout en écoutant le rugissement de la salle, et les cris des femmes alors que les Vikings leur mettaient la main dessus. Une table n’était pas seulement pour manger, mais pour baiser dessus.

    L’idée était terrifiante, mais ces pensées me remuaient aussi. Je rougissais de honte, bien que je sois seule, sans personne pour me condamner.

    Je tripotais le champignon dans ma poche. J’aurais pu le placer dans le ragoût mangé par les Vikings. Un Calice de la mort contenait assez de poison pour les neutraliser tous. Pourtant, je ne l’avais pas fait. Je l’avais gardé caché.

    Tard dans la soirée, il vint me chercher, le Viking Eirik, passant ma porte en titubant, obtus.

    Quand il me saisit par le bras, je lui mordis le poignet, mais il me jeta sur son épaule aussi aisément qu’il le ferait d’un faisan ou d’un lièvre.

    Sa vue me remplit de haine, mais d’autre chose aussi. Un tressaillement étrange traversa mon corps, et mon pouls s’accéléra ; de peur et d’excitation à parts égales.

    — Rejoins-nous, déclara-t-il. Bois avec nous.

    Il ne m’emmena pas vers le lit, mais vers la salle, s’arrêtant en chemin pour se soulager, pissant dans la boue. Il chantait alors que l’urine giclait, l’une ou l’autre chanson de son peuple. Son épaule m’entrait maladroitement dans l’estomac et j’aurais voulu qu’il se dépêche, pour qu’il puisse me déposer, en dépit de ma méfiance de ce qui m’attendait.

    Il y eut une acclamation quand nous entrâmes. Eirik me parada, toujours en équilibre. Helka se leva avec un regard d’excuse alors qu’il me déposait sur le siège qu’elle avait occupé. Il semblerait que même son influence avait des limites. Elle murmura dans l’oreille de son frère, qui hocha la tête, avant de partir. Tant pis pour son amitié, si c’était ce que nous avions commencé à partager. Elle était aussi mauvaise que n’importe lequel d’entre eux.

    Eirik me passa sa tasse et me fit signe de boire. Je pensai la lui jeter au visage, mais j’avais soif. Il regarda comme je la vidais, puis prit la tresse de mes cheveux dorés, caressant sa longueur. Dénouant le tissu qui fixait son extrémité, il démêla les mèches, de sorte que mes cheveux pendaient librement.

    — Debout maintenant, dit Eirik. Danse pour nous.

    Il poussa sous mon coude, mais je refusai de bouger. Je n’étais pas un ménestrel à ses ordres pour le divertir. Impatient, il me souleva par la taille, pour m’asseoir là où son assiette avait été.

    Je le giflai : un bon coup sur la joue qui dut lui faire mal. Ses hommes rirent d’autant plus fort à cette vue et, en dépit de ma frayeur, j’étais ravie de ma propre bravoure. Quoi qu’il arrive, je ne me coucherais pas simplement pour ouvrir mes jambes cette fois-ci.

    Son regard se fit sévère pendant un moment, mais redevint indulgent et amusé.

    Il ordonna de remplir sa tasse et la leva dans un toast. Dans sa propre langue, il s’adressa à la salle en général. Les mots ne signifiaient rien pour moi, mais étaient clairement à mes dépens, car ils soulevèrent une réponse puissante, et beaucoup de trépignements.

    Les yeux brillants, il se rapprocha de l’endroit où j’étais assise au bord de la table. Comme il commençait à ouvrir son pantalon, je levai mon genou, lui donnant un coup à ses parties intimes. Cela fut accueilli par plus d’acclamations, mais, cette fois, je savais qu’elles étaient pour moi.

    Sautant de la table, je saisis la tasse d’Eirik, la tenant en l’air pour la faire remplir, réclamant ma propre victoire.

    Si je faisais preuve d’audace, ne gagnerais-je pas leur respect ?

    Ce fut Faline qui s’approcha : ma propre cousine, fille de ma tante et de mon mari récemment décédé. Elle, de toutes les femmes, était la plus calme. Elle n’avait pas eu de larmes pour son père, et je me demandais si les rumeurs étaient vraies. Il avait été dit que notre chef avait visité son lit avant que mon corps ne devienne sa propriété.

    Le surcot de Faline était délacé, ses seins à moitié exposés, le tissu de sa tunique déchiré. Je ne pouvais que deviner comment les heures précédentes avaient été passées. Ses yeux étaient aussi sauvages que ses cheveux, sombres et dangereux. Elle remplit ma tasse puis déposa sa cruche.

    Elle grimpa, les pieds nus, sur la longue table au centre de la salle, et commença à balancer ses hanches, gardant tout le temps ses yeux sur ceux d’Eirik, qui s’était rassis sur sa chaise, le visage rouge de déplaisir.

    Faline n’avait jamais été mariée. Elle avait été promise à quelqu’un d’important, de la ville de garnison, selon les instructions de son père. Malencontreusement, son fiancé avait fait une chute mortelle de son cheval, une semaine avant le jour du mariage. Son père, mon mari, avait été obligé de revoir ses plans et aucun prétendant assez riche ou influent n’avait encore été trouvé.

    Pourtant, Faline se comportait comme une femme familière avec le lit conjugal. Elle s’approcha de plus en plus d’Eirik, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’à une longueur de bras d’où nous étions assis. Elle s’abaissa sur ses hanches. Écartant ses jupes, elle exposa ses boucles sombres et écarta ses lèvres avec ses doigts, l’invitant à la regarder.

    L’expression d’Eirik était absorbée.

    Se levant, il laissa tomber son pantalon, et sa bite bondit, en pleine érection, des gouttes nacrées perlant à son gland. Sans doute, il en était fier, car il mit un coup de bassin dans le vide, qui souleva une autre acclamation de ses hommes. Ils frappèrent à coups redoublés sur la table.

    Alors qu’elle se penchait, Faline me regarda fixement et je réalisai que c’était un regard de triomphe, comme si j’étais sa rivale et qu’elle avait remporté une victoire sur moi.

    J’avais toujours su qu’elle ne m’aimait pas. Enfant, elle courait souvent nous rejoindre dans la forêt, mais elle était la fille du chef, et personne ne souhaitait encourir son déplaisir. Ils la renvoyaient, lui disant de s’occuper de son rouet et de son métier à tisser.

    Maintenant, elle était libre, ou peut-être se croyait-elle ainsi. Libre d’accepter l’attention que j’avais rejetée.

    Eirik saisit Faline par la taille, et elle enroula ses jambes autour de lui. Il la tira en avant avec une secousse.

    Je reculai, poussant ma chaise aussi loin d’eux que possible, mais je ne pouvais m’empêcher de regarder.

    Il la pénétra d’un mouvement rapide. Elle cria de douleur, pensai-je, secouée par sa poussée brutale. Il se retira, lentement,

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