À propos de ce livre électronique
Pourrait-elle un jour aimer le débauché impénitent qui l’avait gagnée lors d’un pari ?
Il n’a pas parié qu’il allait perdre son cœur en la gagnant aux tables de jeu.
Pierce, le comte de Wainthorpe, a finalement vaincu son pire ennemi. Sauf qu’il ne peut pas se réjouir de sa victoire après avoir gagné la pupille de son adversaire dans un pari où le vainqueur remporte tout. Si Pierce refuse d’assumer la tutelle de Bianca Salisbury, la belle aux cheveux de feu et au tempérament tout aussi ardent pourrait très bien se retrouver vendue au plus offrant.
Le secret honteux qu’elle garde rend impossible pour elle d’aimer un scélérat.
Désespérée d’échapper à son cousin, une fripouille notoire, Bianca Salisbury s’aventure à Londres dans le but de trouver un mari ou un emploi. À la place, elle se fait troquer par son cousin et devient la propriété d’un débauché. Elle a le choix entre accepter la protection du comte de Wainthorpe et risquer d’être compromise, ou fuir celui-ci et son tuteur. Mais sans argent et sans endroit où aller, elle craint de connaître le même sort tragique que sa mère.
Afin de protéger Bianca de son cousin, Pierce l’emmène dans son domaine isolé à la campagne. Ni lui ni Bianca ne sont préparés à l’attraction grandissante qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, et tous deux redoutent le jour où il retournera à Londres pendant qu’elle restera cachée. Pierce parviendra-t-il à persuader une Bianca méfiante de faire confiance à un voyou réformé, ou s’en ira-t-il, laissant derrière lui son cœur et son amour ?
Collette Cameron
L'autrice pluripremiata e best seller per USA Today COLLETTE CAMERON® scarabocchia storie storiche scozzesi e regency con focosi furfanti e mascalzoni e le intrepide damigelle che li fanno ravvedere. Benedetta da una musa iperattiva e spiritosa che non smetterà di sussurrarle all'orecchio nuovi intrecci romantici, ha vissuto in Oregon per tutta la sua vita, anche se sogna di vivere in Scozia part-time. Dichiaratamente dipendente dalla cioccolata Cadbury, troverai sempre un pizzico di ispirazione e un pizzico di umorismo nei suoi sweet-to-spicy timeless romances®
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Aperçu du livre
Le comte de Wainthorpe - Collette Cameron
LE COMTE DE WAINTHORPE
Huitième tome de la série Séduisants Scélérats
––––––––
De
COLLETTE CAMERON
Blue Rose Romance®
Sweet-to-Spicy Timeless Romance®
DÉDICACE :
Au moment où j’écrivais les derniers chapitres du COMTE DE WAINTHORPE, la santé de ma mère s’est détériorée et elle est entrée dans un centre de soins palliatifs. Les médecins, le personnel infirmier, les travailleurs sociaux et même l’équipe de nettoyage, bref tous ceux qui l’ont soignée, l’ont fait avec beaucoup de compassion et m’ont apporté une grande tranquillité d’esprit. Ma mère est décédée alors que je révisais LE COMTE DE WAINTHORPE.
Je dédie ce livre, mon vingt-et-unième, aux travailleurs de la santé, souvent surmenés et sous-estimés. Merci pour votre dévouement, votre engagement, votre altruisme et votre compassion.
CHAPITRE UN
18 mai 1817
Londres, Angleterre
––––––––
Tonnerre de Dieu. Pierce tenait enfin le poltron.
Effleurant nonchalamment son pouce le long des bords inférieurs de ses cartes à jouer, il leva les yeux pour rencontrer le regard triomphant de Bertram Normand, le douzième baron Fairfax. Soucieux de garder une expression ennuyée, Pierce jeta un regard indifférent à l’ancien soldat. Il s’attarda un instant sur la cicatrice en forme de croissant qui marquait la main droite de Fairfax avant de porter une fois de plus son attention sur le visage rougi de son adversaire.
― Eh bien, Wainthorpe ? demanda Fairfax en respirant bruyamment. Prêt à reconnaître la défaite ?
Les autres joueurs, James, l’affable comte de Pembroke, et Alistair, le comte de Benton, échangèrent un regard furtif. Discernaient-ils que c’était plus qu’une simple partie de Loo ?
La transpiration qui perlait sur le front du baron, de même que les passages répétés de sa langue sur ses lèvres pour en humecter les commissures, révélaient l’excitation de l’homme plus âgé. À en juger par la lueur fourbe dans ses yeux bleus injectés de sang, il pensait pour sûr avoir gagné cette main.
Récemment titré, cousu de dettes, ses domaines hypothéqués jusqu’à la dernière tuile, et habité par une soif insatiable de spiritueux, Fairfax avait besoin de gagner – était désespéré de remporter la partie, en fait.
Pierce, en revanche, ne l’était pas.
Déjà comte et successeur d’un duché, il avait également hérité une somme substantielle de sa mère, membre du peuple Munda des Indes orientales. Ce qui l’avait non seulement rendu riche mais, plus important encore, puissant. Et déterminé à se venger des actions de l’homme assis en face de lui.
Trois paires d’yeux – deux affichant de la sympathie, si quelque peu vitreux sous l’effet du cognac onéreux fourni par Lady Lockhart – observaient Pierce dans l’expectative de l’autre côté de la table. Débordant d’une arrogante confiance en lui-même, Fairfax croyait tenir Pierce par les couilles.
C’était précisément ce que Pierce voulait qu’il s’imagine.
Et il avait été manipulé tellement facilement, en plus.
Un froncement de frustration ici. Un gros soupir là. Un tapotement nerveux du bout des doigts sur la table. Même une grimace occasionnelle ou le mâchouillement du coin de sa bouche.
Chaque petit geste un simulacre calculé. Le tout dans un seul but.
Leurrer Fairfax dans un piège dont il ne pourrait pas s’échapper.
Le sang de Pierce bourdonnait d’anticipation dans ses veines, un mantra gratifiant d’une vengeance longtemps attendue. Il avait imaginé qu’il éprouverait davantage d’allégresse, d’exaltation. Après tout, il avait attendu ce moment pendant vingt ans.
Il est vrai que, pour un homme habitué à faire ce qu’il voulait, qui aimait lever le nez sur les restrictions de la haute société, et dont la position et l’influence rendaient la plupart des choses possibles d’un simple claquement de doigts, l’euphorie était une denrée rare.
Ceci expliquait probablement cela.
Il y avait si longtemps qu’il souffrait d’ennui, d’impatience et de mécontentement, que plus rien ne l’émouvait. Il avait besoin d’un défi. Quelque chose de revigorant. De choquant, voire scandaleux. N’importe quoi pour le sortir de cette torpeur.
Le murmure pressant d’une voix mélodique mais lourde de critique et de détresse interrompit le silence tendu. Une femme grande et souple s’était frayé un chemin pour venir se tenir à côté du baron.
― Arrête cette idiotie sur le champ. J’insiste pour que tu partes maintenant...
Les sens en éveil, Pierce ressentit un fourmillement dans les épaules et le long de son épine dorsale.
Qui diable était-elle ?
― Cesse de rabâcher sans fin, s’emporta Fairfax, son visage rougeaud devenant plus sombre. Son hochement de tête véhément fit trembloter ses bajoues ornées de favoris. Réprimant de nouveau son agacement, il tira sur son oreille tout en lançant à la femme un regard rancunier. Ou souhaiterais-tu que je te renvoie à Elmswood Parke ce soir ?
― Sottises et balivernes, cousin. Plissant son joli nez un tant soit peu, elle secoua son éventail comme un chat remue la queue lorsqu’il est provoqué. Nous savons tous les deux que tu ne feras rien de tel.
Une nuance de bravade tempérait sa réponse.
Tendant lestement la main vers elle, Fairfax grogna dans son verre de cognac.
― Je ne sais pas pourquoi je t’ai laissée me convaincre de t’entraîner à Londres...
― Parce que, cousin, les portes me sont ouvertes, et tu ne pourrais pas mettre les pieds où que ce soit dans le voisinage avec ces chaussures qui ont désespérément besoin d’un bon cirage.
Elle semblait plus pragmatique que vantarde ou sarcastique, et Pierce ne put s’empêcher d’admirer son audace.
― Tu n’es qu’une dépense supplémentaire que je ne peux pas me permettre. Le baron jeta un regard à la cagnotte au centre de la table, une lueur distincte de concupiscence plissant le coin de ses yeux. Visiblement irrité, il se gratta la mâchoire. Et avec une langue assez affilée pour frisotter l’écorce d’un pin sylvestre, tu me casses constamment les pieds, et c’est extrêmement pénible.
Claquant son genou, il se fondit dans un éclat de rire momentané.
― C’est la goutte qui te fait souffrir ainsi, à force de manger trop de viande et de boire trop d’alcool. Deux taches de couleur accentuant ses pommettes saillantes, elle redressa les épaules, inclina le menton pour se donner une allure majestueuse et, d’une torsion agile de ses longs doigts, déploya son éventail. Et je pourrais ajouter que ton discours éloquent continue de choquer.
Le regard noir de Fairfax refréna les rires et les gloussements accompagnant sa réplique, mais pas le sourire involontaire de Pierce.
Par Jupiter, cette fille était sacrément divertissante.
En toute autre occasion, il aurait peut-être apprécié davantage les réparties acérées de la jeune femme. À la place, il se contenta de lui adresser un rapide coup d’œil.
Toutefois, ce qu’il vit lui plut beaucoup.
Pierce était sensible aux formes élancées et féminines. Les yeux mi-clos, il lui lança un autre regard discret. Ce n’était pas une femme qu’on oubliait ou ignorait facilement.
Elle remarqua qu’il la scrutait et arqua un sourcil ailé. Une nuance à peine perceptible de dépit assombrissait les contours de son visage ovale.
Pierce reporta son attention sur le jeu avec effort.
Il avait attendu cette occasion avec impatience, planifié et manigancé en vue de ce moment depuis bien trop d’années pour éprouver de la pitié en voyant le traitement que Fairfax réservait à la gamine. En outre, sauf envers ses sœurs et ses nièces, Pierce n’avait jamais – vraiment jamais – nourri de sentiments plus forts qu’un respect cordial envers les femmes.
Les froissements des soieries et des satins élégants et les bruissements rythmés des éventails des dames s’accentuèrent. D’autres invités huppés et blasés venaient de prendre note des enjeux élevés et se rapprochèrent de la table pour assister à l’issue de la partie. Leur anticipation tangible, ils s’attroupèrent, un peu comme des chiens de chasse attirés par l’odeur fraîche d’une proie.
― Nous attendons, Wainthorpe. Vous poursuivez, ou vous sortez ?
Fairfax pianota le long du bord de la table. Puis, comme s’il réalisait que ses actions révélaient son malaise, il plia son autre main et porta nonchalamment deux phalanges à sa bouche.
La patience n’était pas le point fort du baron, et Pierce avait l’intention d’utiliser ce défaut contre lui.
― Misons gros, voulez-vous ? Retroussant un sourcil et les lèvres, Pierce poussa toute la pile de billets de banque devant lui au centre de la table.
Les éventails bruissèrent plus vite tandis que des halètements étouffés et un sifflement à peine audible accompagnaient sa manœuvre effrontée. La fortune de plusieurs nobles avait été renversée par une carte tournée ou des dés lancés de manière irréfléchie. Nul doute que les spectateurs s’imaginaient que Pierce était un malheureux crétin ou un idiot qui avait perdu la raison.
C’étaient deux des noms les plus polis dont l’affublait la haute société londonienne.
Cependant, l’opinion de ces aristocrates ne signifiait rien pour lui.
N’avait jamais rien signifié, et ne signifierait jamais rien.
Des années auparavant, lorsqu’il était arrivé en Angleterre, ces mêmes personnes avaient levé le nez ou écarté leurs jupes lorsqu’il s’approchait. Sa filiation à moitié Munda était une marque noire sur lui. Comme si l’ascendance et la lignée façonnaient le caractère de quelqu’un, pour le meilleur ou pour le pire. Beaucoup des nobles qui se tenaient à proximité cachaient des secrets bien plus répréhensibles que son sang mêlé.
Alors, chaque fois qu’il en avait l’occasion, Pierce faisait fi de leurs conventions et de leurs règles. Ou plutôt, il les envoyait valser. Mais récemment, même cela avait cessé de produire son habituel rictus désabusé.
Ce soir, toutefois, il n’était concentré que sur une chose.
Il focalisa toute son attention sur l’homme en face de lui.
Un homme qu’il méprisait avec chaque respiration trompeusement calme qu’il prenait. Depuis que, petit garçon terrifié de sept ans, il avait mordu la main de celui qui était alors le capitaine Normand jusqu’à ce que le goût métallique du sang eût rempli sa bouche. Avant que le fumier ne le frappe avec la crosse de son pistolet.
Quelques heures plus tard, il s’était réveillé, le sang brouillant sa vision, et avait vu sa AamA, sa mère...
Pas maintenant !
Pierce avait une cicatrice deux centimètres au-dessus de sa tempe droite à cause de ce coup. Un rappel de la raison pour laquelle il haïssait Fairfax chaque fois qu’il se regardait dans un miroir ou touchait la marque triangulaire. La mâchoire serrée jusqu’à ce que ses dents menacent de se fissurer, Pierce baissa les yeux sur la mise. Un calcul rapide fit accélérer son pouls.
Un peu moins de soixante-quinze mille livres.
Depuis que Fairfax avait hérité de la baronnie et était retourné en Angleterre un an plus tôt, Pierce avait systématiquement racheté les dettes du baron. Celles-ci, ajoutées aux pertes de ce soir, précipiteraient le suppôt de Satan corrompu cul par-dessus tête vers la faillite.
L’indigence. La ruine.
Non. Ce n’était que justice ; que l’âme noire de Fairfax soit damnée.
Le pouls de Pierce s’accéléra encore, et son estomac se serra dans un enchevêtrement noueux d’anticipation, de vengeance, de satisfaction, et oui – de douleur ressurgie du passé. Malgré tout, comme à son habitude, il modela ses traits en une expression passive. Un art dans lequel il était passé maître lorsqu’il était enfant pour atténuer le mépris et le ridicule souvent dirigés contre lui par le beau monde.
Si proche maintenant, AamA.
Fairfax mordrait-il à l’hameçon ?
Sa cupidité et son arrogance le précipiteraient-elles dans les caniveaux, son habitat naturel ?
― Je ne suis pas idiot, déclara Pembroke.
Riant et secouant la tête, il posa soigneusement ses cartes sur la table, puis les repoussa. Se délassant sur sa chaise, il engloutit le reste de son cognac tout en regardant Pierce et leur compère, Benton, par-dessus le bord de son verre.
Une petite épinglette – la lettre L – sur les revers de leurs vestes ajustées révélait leur adhésion au club exclusif des Comtes Libertins, une société secrète pour les débauchés et les vauriens impénitents et totalement irrécupérables. Personne, à part les membres, ne connaissait la signification des épinglettes. Si un comte perdait tout sens de la raison et franchissait l’étape fatidique du mariage, il devait quand même protéger l’identité des autres aristocrates libres d’attache.
― Ouais, moi non plus. Benton rendit ses cartes lui aussi, mais il se contenta de jeter sa main, faces visibles, sur la table à cartes en palissandre. Il leva son verre à l’intention de Pierce, une lueur espiègle gambadant dans ses yeux bleus perçants. Sur qui parierais-tu, Pembroke ? demanda-t-il dans l’anglais concis du roi, son discours précis agrémenté d’un accent écossais des plus subtils.
La bouche de Pembroke s’étira en un sourire, et il gratta ses sourcils.
― Eh bien, à vrai dire, la Mouche n’a jamais vraiment été le jeu de Wainthorpe. Trop civilisé.
― C’est vrai, son truc c’est plutôt les jeux de hasard et les courses. Benton fit un signe de tête mesuré à Pierce et épousseta un morceau de peluche de sa manchette. Il lança un regard pensif à son compagnon. C’est tellement difficile de lire cette expression impassible. Parfois, ses yeux révèlent un tout petit quelque chose si on regarde attentivement.
― Toujours été comme ça.
Pembroke s’empara de la carafe gravée et la leva, demandant silencieusement qui voulait un autre doigt d’alcool. Devant les hochements de tête affirmatifs, il en versa à tout le monde.
Fairfax en but immédiatement une gorgée.
― Tu te souviens à Eton quand il s’était cassé le bras ? Pembroke désigna Pierce d’un geste du menton. Pas de larmes ni de gémissements. Juste un clignement de ces yeux obsidienne.
― Si vous voulez discuter de moi, pouvez-vous au moins le faire quand je ne suis pas présent ?
Pendant des décennies, ces deux-là avaient fait de leur mieux pour obtenir une réaction de la part de Pierce. Le tout de manière taquine, comme le sont autorisés les amis proches qui ont vécu des moments difficiles ensemble.
Le baron dévisagea Pierce, son visage ridé se froissant de perplexité. Il rétrécit les yeux jusqu’à ce que ceux-ci ne soient plus que deux fentes pénétrantes.
― Êtes-vous sûr que nous n’avons jamais joué ensemble auparavant, Wainthorpe ? demanda Fairfax. Je ne peux m’empêcher de penser que nous nous sommes rencontrés avant cette partie de Loo. Vous me semblez vaguement familier.
Il ne reconnaissait toujours pas Pierce. Mais pourquoi le devrait-il ?
La dernière fois que Fairfax l’avait vu, Pierce était un gamin maigrichon aux cheveux hirsutes.
― Je suis certain de ne jamais m’être assis à une table de cartes avec vous, Fairfax. C’était la vérité. Vous continuez, ou pas ?
Pierce savait très bien que cet idiot ne possédait pas un shilling de plus. Il s’était fait un devoir d’apprendre tout ce qu’il pouvait sur Fairfax. Il en savait probablement davantage sur ses finances et sa situation que l’homme lui-même.
Mais sur sa jolie cousine ?
Eh bien, son existence était inattendue. Et Pierce détestait qu’on le surprenne ainsi.
Demain, l’homme qu’il avait engagé pour ses recherches allait devoir expliquer ce flagrant – charmant – oubli.
Les domaines du baron et ses quelques têtes de bétail n’intéressaient aucunement Pierce. Néanmoins, il avait l’intention de laisser l’homme sans rien. Pas même un pot dans lequel pisser, comme Popplewell, ancien marin devenu valet de Pierce, avait coutume de dire.
S’il n’honorait pas ses dettes de jeu, ce serait une honte totale pour Fairfax. À l’heure actuelle, il rôdait aux limites les plus reculées de la bonne société. Un scandale le ferait basculer par-dessus ce bord fragile dans l’ignominie. Il serait mis sur la liste noire des assemblées d’élite du beau monde qu’il admirait tant, incapable d’acheter à crédit
