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Petit guide de la flore de Kabylie et d'ailleurs
Petit guide de la flore de Kabylie et d'ailleurs
Petit guide de la flore de Kabylie et d'ailleurs
Livre électronique341 pages2 heures

Petit guide de la flore de Kabylie et d'ailleurs

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À propos de ce livre électronique

Beaucoup de personnes pensent que l’avenir de l’humanité se trouve dans les plantes. En plus de nous faire rêver, elles nous nourrissent et nous soignent. Écrit par Houria Tas, ce guide est destiné à tous ceux qui veulent connaître le nom des végétaux qui nous entourent autant que leurs vertus, qu’elles soient culinaires ou médicinales. Présenté sous forme de fiches d’une approche simple et pédagogique, ce livre permet d’aborder l’univers riche et complexe des végétaux. Il donne des conseils de vie tout en proposant des références culturelles pour faire pousser le bonheur dans nos têtes comme dans nos jardins.
LangueFrançais
Date de sortie22 mai 2023
ISBN9782312132921
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    Aperçu du livre

    Petit guide de la flore de Kabylie et d'ailleurs - Houria Tas

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    Petit guide de la flore de Kabylie et d’ailleurs

    Houria Tas

    Petit guide de la flore de Kabylie et d’ailleurs

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-13292-1

    Préface

    Depuis que je suis enfant, les plantes me fascinent. Mes grands-mères ont largement contribué à me transmettre cette passion, elles qui se soignaient presque exclusivement à l’aide des plantes. Je leur suis très reconnaissante pour tout le savoir qu’elles m’ont légué et je leur dédie ce livre. À mon tour, je voudrais faire partager aux autres ce trésor qui nous vient de nos ancêtres, afin que ce bien commun ne se perde pas.

    J’ai d’abord commencé par nommer chaque plante avec son nom kabyle, ce qui n’était pas toujours facile en raison du manque de traces écrites. J’ai aussi été confrontée à la diversité des vocables pour désigner un même végétal, ce qui m’a révélé la richesse de notre patrimoine culturel. En parallèle j’ai indiqué pour chacune des plantes son nom en français, puis son nom scientifique, c’est-à-dire en latin, cette belle langue si chère à nos premiers botanistes.

    Les plantes appartiennent toutes à une famille au sein de laquelle elles sont liées par des caractéristiques communes comme la silhouette, la hauteur et la forme des divers organes. Pour chacune des 104 plantes de ce livre, j’ai indiqué sa famille. Une annexe reprend la classification des végétaux par famille.

    Je voudrais aussi définir brièvement quelques notions qui seront utiles pour toute personne entrant dans l’univers floral, car c’est un immense palais où l’on peut facilement se perdre.

    Précisons d’abord qu’une plante est un végétal à racine, à tige, à feuilles et à fleurs, excluant les champignons et les mousses qui ne font pas de photosynthèse.

    Tout botaniste se heurte à la problématique de la classification des plantes et je n’ai pas échappé à cette règle. Après plusieurs tentatives, j’ai finalement opté pour un classement des végétaux selon leur taille, du moins pour les quatre premières parties de ce livre (arbres, arbustes, arbrisseaux, plantes aromatiques et aromates). Quant aux deux dernières, elles renvoient aux plantes potagères, aux graminées et aux autres plantes à fleurs.

    Comme l’arbre, l’arbuste possède une seule tige, appelée tronc, mais de diamètre moins important. Si la notion de taille permet aussi de ne pas confondre les arbustes et les arbres, la croissance de ces derniers est parfois ralentie par des conditions particulièrement rudes.

    L’arbrisseau, lui, possède de nombreuses tiges qui partent de la base et s’élèvent à une hauteur d’un demi mètre, voire quatre ou cinq mètres.

    Quant aux plantes aromatiques et aux aromates de ce livre, ils ne dépassent généralement pas 30 centimètres. Fraîches ou séchées, ces plantes sont utilisées pour assaisonner des plats ou préparer des tisanes. Elles servent aussi à fabriquer des produits cosmétiques et des médicaments.

    Une plante potagère est un légume ou une herbacée comestible. Les différentes parties que l’on peut consommer sont les feuilles comme la laitue, la tige comme le céleri, les racines comme la carotte, les tubercules comme la pomme de terre, les bulbes comme l’oignon et les fleurs comme le brocoli.

    Les graminées sont des plantes à tiges creuses et à fleurs minuscules, groupées en épis. Les céréales en sont des exemples. La reproduction des plantes à fleurs s’appelle la pollinisation.

    Que l’esprit de nos grands-mères vous aide à entrer dans cet immense palais floral comme j’ai été moi-même guidée du temps de mon enfance où tout avait une saveur et des fragrances nouvelles.

    Arbres

    ANIS ÉTOILÉ (ḤEB LEḤLAWA)

    Schisandracées – Illicium Verum

    L’anis étoilé ou badiane est un arbre à feuilles persistantes (c’est-à-dire conservées toute l’année), de taille moyenne, qui aime les climats doux et les sols humifères acides. Son fruit, en forme d’étoile, porte le même nom que lui.

    Connu pour ses arômes anisés et son parfum poivré, il est souvent utilisé en pâtisserie, dans des boissons aux vertus digestives et pour agrémenter les infusions et les plats à base de viande ou de poisson. Toutefois, son excès peut provoquer des problèmes du foie, en raison de la substance qu’il contient : l’anéthol ou le camphre d’anis.

    Après les repas, nos grands-mères prennent en infusion deux ou trois anis étoilés avec de la menthe et du miel pour lutter contre la toux, l’angoisse et la dépression nerveuse, le gonflement du ventre et la constipation.

    Elles l’utilisent aussi pour soigner des problèmes urinaires ou hormonaux, retarder la ménopause et soulager les bouffées de chaleur. Quant à l’huile essentielle de l’anis étoilé, elle est employée en massage pour apaiser les douleurs articulaires.

    Il paraît qu’en portant en permanence sur soi des graines d’anis étoilé, tel un talisman, on est assuré d’être protégé des esprits malveillants, des énergies négatives et du mauvais œil.

    On raconte également que lorsqu’on a besoin de purifier son esprit, on fait brûler un bâton d’encens d’anis étoilé. On peut en outre mettre de l’encens ou quelques graines sous son oreiller avant de dormir, ce qui permettrait de passer une nuit paisible, sans faire de mauvais rêves.

    AULNE (ASγARSIF – ṬAMEṬṬ WALA)

    Bétulacées – Alnus Glutinosa

    À l’abattage le bois de l’aulne est d’abord d’un blanc jaunâtre, puis il devient rouge orangé. Cette particularité pourrait bien être à l’origine de la vieille croyance nordique citée ci-dessus. En effet, quand on le fend, son tronc saigne.

    Bien que l’aulne blanchâtre s’accommode de sols secs et calcaires, ce bétulacée pousse généralement là où il y a de l’eau. On le retrouve au bord de presque toutes les rivières d’Akfadou. Le nom kabyle « asγarsif » se compose d’ailleurs des deux mots suivants : « asγar » qui signifie bois ou tronc et « asif » fleuve ou rivière.

    Peu exigeant, il colonise les friches et les éboulis et prépare le terrain pour les autres espèces, car ses racines enrichissent les sols pauvres en nitrates. C’est pourquoi l’aulne est qualifié d’espèce pionnière.

    L’écorce de certaines espèces se parsème de craquelures verticales. Ses feuilles rondes sortent en mars et gardent leur couleur verte tard en automne. Entre les feuilles se logent les graines qui deviennent noires à maturation.

    Nos grands-mères laissent macérer pendant deux semaines des feuilles d’aulne dans de l’huile d’olive. Après avoir filtré la solution obtenue, elles l’utilisent alors comme massage pour apaiser une entorse, des rhumatismes, des douleurs articulaires, ainsi que certains problèmes de la peau. Elles s’en servent aussi comme bain contre les douleurs des pieds ou sous forme de fumigation contre la grippe.

    L’aulne a inspiré le poète allemand Goethe pour écrire en 1792 « Erlkönig (Le Roi des Aulnes) ». En 1813, Schubert composera un lied à partir de ce poème. Au 20e siècle Michel Tournier reprendra le thème du « Roi des Aulnes » dans un roman qui obtiendra le prix Goncourt en 1970.

    CANNELIER DE CEYLAN (ṬṬAJRA LQERFA)

    Lauracées – Cinnamomum Verum

    Originaire du Sri Lanka, le cannelier ou la cannelle de Ceylan est un arbre d’une dizaine de mètres de hauteur qui pousse dans les régions tropicales ou subtropicales. Difficilement cultivable ailleurs, il nécessite une température variant de 10 à 30 degrés Celsius, un sol riche et bien drainé et une exposition plein soleil.

    Persistantes et lancéolées, ses feuilles coriaces et luisantes passent du rouge au vert foncé. Lorsqu’elles sont distillées à la vapeur d’eau, elles fournissent une huile essentielle aux vertus anti-infectieuses.

    De l’écorce interne du cannelier, on extrait de la cannelle, une épice qui aide à lutter contre les bactéries et les virus grâce à l’aldéhyde cinnamique qu’elle contient. En renforçant le système immunitaire, elle soigne tous les maux de l’hiver comme le rhume, la toux ou la grippe.

    Nos grands-mères font bouillir dans de l’eau un bâton de cannelle avec du citron et du miel, laissent refroidir deux minutes, puis prennent un verre le matin pour apaiser les douleurs des règles, perdre du poids, faciliter la digestion, lutter contre le stress et stimuler la circulation sanguine.

    Elles ajoutent également une pincée de cannelle en poudre dans du lait ou un yaourt pour arrêter les diarrhées, déballonner le ventre et faire baisser le taux de sucre dans le sang.

    Mélangée avec du miel, la cannelle traite aussi l’acné. Toutefois, son utilisation pure sur la peau peut entraîner l’apparition d’un érythème rouge et une sensation de picotement, puis de brûlure.

    La cannelle symbolise la richesse, la renaissance et la vie triomphant sur la mort. Par son pouvoir anti-infectieux, son parfum chaud et épicé, son huile essentielle est synonyme de puissance et d’immortalité.

    CAROUBIER (ṬAXARUVṬ)

    Fabacées – Ceratonia Siliqua

    Le caroubier est un arbre qui vit longtemps. Il peut dépasser 500 ans. Il grandit vite avec beaucoup de ramifications. C’est un arbre qui aime les hauteurs. Il pousse dans les montagnes. Ses feuilles sont persistantes. Robuste, il résiste à la chaleur.

    Cette césalpiniacée est un arbre dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles sont portées par des arbres différents. Pour que l’arbre femelle donne des fruits, il faut que ses fleurs soient pollinisées grâce à l’action du vent, des insectes, des oiseaux ou à la main humaine.

    Son fruit, la caroube, atteint sa maturité en été après neuf à dix mois de développement. Elle mesure alors 10 à 20 cm de long et 2 à 3 cm de largeur. Sa couleur varie du marron foncé au noir. La gousse présente à l’intérieur une pulpe sucrée (90 % du poids total du fruit) enveloppant 10 à 20 graines brunes (10 % du poids total du fruit).

    Préparées en infusion, les feuilles soignent les diarrhées. Quant aux fruits, ils sont utilisés depuis l’Antiquité pour produire de la farine. Cette farine soigne l’anémie, le diabète, la diarrhée, les gonflements du ventre. C’est un coupe-faim utile aux régimes amaigrissants.

    Durant les temps difficiles, les Kabyles mélangeaient cette farine avec de l’huile d’olive et la consommaient avec des figues sèches. Ce mélange est appelé selon les régions : « aḍamin », « ṭizmit uxaruv » ou encore « rwina ».

    Le bois du caroubier est réputé chez les Anciens, car il est très solide. On fabriquait la roue dentée

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