Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023
Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023
Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023
Livre électronique448 pages4 heures

Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Depuis 2007, les meilleurs experts européens se retrouvent dans cet ouvrage, pour y livrer leurs analyses de l’Union européenne et en décrypter les enjeux et perspectives. De fait, cette édition 2023 est marquée par un contexte tout à fait extraordinaire, avec la guerre aux portes de l'UE et la crise énergétique. Ces événements majeurs rebattent entièrement la donne mondiale.

Au sommaire:
Partie 1 : L'Union européenne face à la guerre
Partie 2 : La stratégie économique, financière et énergétique de l’Union
Partie 3 : La consolidation de l'intégration européenne
Partie 4: Verbatim, un grand entretien avec une personnalité européenne
Partie 5 : Synthèse de l’Europe politique
Partie 6 : l’Europe en chiffres commentés : un ensemble inédit de statistiques économiques et sociales.


À PROPOS DES AUTEURS

Directrice générale de la Fondation Robert Schuman, ancienne auditrice de la 56e session nationale de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), Pascale Joannin dirige le Rapport Schuman sur l’Europe, l’état de l’Union, éditions Marie B, et codirige l’Atlas permanent de l’Union européenne, éditions Marie B (5e édition), 2021. Elle est l’auteur de L’Europe, une chance pour la femme, Note de la Fondation Robert Schuman, n° 22, 2004. Elle a publié de nombreuses études sur les questions européennes.

Président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani a été directeur de cabinet du Président du Sénat René Monory et directeur à la SOFRES. Ancien Conseiller spécial à la Commission européenne et membre du Conseil de Surveillance d’Arte, il codirige l’Atlas permanent de l’Union européenne, Éditions Marie B (5e édition), 2021. Il est l’auteur de Européen, sans complexes, éditions Marie B, 2022 et de La Grande bascule, éditions de l’école de Guerre, 2019.

LangueFrançais
ÉditeurMarie B
Date de sortie12 avr. 2023
ISBN9782492763403
Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023

En savoir plus sur Pascale Joannin

Auteurs associés

Lié à Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023

Livres électroniques liés

Politique pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Etat de l'Union, rapport Schuman sur l'Europe 2023 - Pascale Joannin

    Image de couverturePage de titre : L’ÉTAT DE L’UNION (RAPPORT SCHUMAN 2023 SUR L’EUROPE), Éditions Marie B, Publication de la Fondation Robert Schuman aux Éditions Marie B, Sous la direction de Pascale Joannin avec Niccolò Bianchini et Stefanie Buzmaniuk

    L’État de l’Union 2023 Rapport Schuman sur l’Europe est une œuvre collective créée à l’initiative de la Fondation Robert Schuman au sens de l’article 9 de la loi 57-298 du 11 mars 1957 et de l’article L.113-2 alinéa 3 du code de la propriété intellectuelle.

    Textes originaux en anglais traduits en français

    par Niccolò Bianchini et Stefanie Buzmaniuk.

    Mise en page : Nord Compo

    Maquette de couverture : Nord Compo

    Image de couverture : Wirestock/Alamy photo

    Gare de Kiev, Ukraine

    Copyright : Éditions Marie B, collection Lignes de repères

    ISBN : 978-2-49276-3-403

    Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.

    Sommaire

    Page de titre

    Page de copyright

    Sommaire des cartes

    Ont contribué à cet ouvrage

    Préface

    La nouvelle vie de l’Union européenne

    1. Les défis

    Avec la guerre à sa porte, la Moldavie accélère son rapprochement avec l’Union européenne

    Les enjeux de défense et de sécurité pour l’avenir de l’Europe à l’aune de la guerre en Ukraine

    La diplomatie préventive de l’Union européenne – l’exercice ne fait (pas encore) le maître

    L’intégration européenne après la conférence sur l’avenir de l’Europe

    L’Union européenne à 36 : dégager l’horizon

    Le modèle économique européen à l’épreuve de l’invasion russe de l’Ukraine

    Logique de bloc : l’Europe a des atouts

    Entre inflation et croissance : pour une BCE au service de la puissance et de l’autonomie stratégique européenne

    Nouveaux équilibres politiques en Europe à un an des élections européennes

    2. Les solutions

    Une nouvelle architecture de sécurité européenne

    Plan de relance européen : conséquences, risques et opportunités

    Les institutions européennes face aux crises

    La Communauté politique européenne : quels objectifs, quel horizon ?

    Identité, histoire et intégration européennes

    La nouvelle politique spatiale européenne

    La réponse européenne à l’IRA doit être une offensive scientifique et technologique tous azimuts : un Apollo 2.0

    La défense commune européenne : ambition légitime ou vœu pieux ?

    Des situations politiques contrastées entraînant des coalitions nouvelles

    3. L’Union européenne par les statistiques

    Partie I – Le poids de l’Union européenne dans le monde

    Partie II – Économie politique

    Partie III – La transition écologique et la crise énergétique

    Sommaire des cartes

    1957-2023 : la construction européenne

    Territoires de l’Europe

    L’Europe au féminin

    1. Les défis

    Dépenses militaires dans le monde

    Sécurité dans le monde : sanctions, interventions et participations de l’Union européene

    Préoccupations majeures des Européens

    L’Europe face à la crise énergétique

    L’origine de l’électricité en Europe

    Les principales zones de libre-échange

    Inflation

    Couleur politique des premiers ministres et nombre de partis dans les coalitions

    Les populismes

    2. Les solutions

    Le budget de l’Union européenne

    Identités européenne et nationales

    Le secteur spatial

    L’essor du New Space

    Dépenses de R&D

    Les licornes européennes

    Espace ultra-marin

    Nucléaire

    L’Europe politique en 2023

    3. L’Union européenne par les statistiques

    Projections de croissance (reprise économique) au niveau mondial

    Commerce extracommunautaire

    Commerce intracommunautaire

    La population de l’Union

    Migrations internes

    Migrations externes

    Dette publique

    Numérisation de l’Europe

    Indice de performance environnementale des États membres

    Ont contribué à cet ouvrage

    Textes

    Alexandre Adam

    Maître des requêtes au Conseil d’État, Alexandre Adam a été conseiller Europe adjoint, puis conseiller Europe du Président de la République (2020-2022). Ancien diplomate, il a été en poste à la direction des affaires juridiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne et à l’Ambassade de France en Allemagne.

    Laurence Boone

    Docteure d’économétrie appliquée de la London Business School, Laurence Boone est secrétaire d’État chargée de l’Europe depuis juillet 2022. Économiste en cheffe de Barclays Capital France (2004-2011), puis cheffe économiste et Directrice générale de Bank of America Merrill Lynch Global Research (2011-2014), elle est devenue en 2014 sherpa et conseillère spéciale pour les affaires économiques et financières multilatérales et européennes du Président de la République. Ancienne cheffe économiste du groupe AXA, elle fut cheffe économiste et Secrétaire générale adjointe de l’OCDE (2018-2022).

    Corinne Deloy

    Diplômée de Sciences Po et titulaire d’un DEA de sociologie politique de l’université de Paris I – Panthéon Sorbonne, Corinne Deloy a été journaliste au Nouvel Observateur et Secrétaire générale de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Elle est chargée d’études au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI) et rédactrice de l’Observatoire des élections en Europe (OEE) de la Fondation Robert Schuman.

    José Manuel Fernandes

    Membre du Parlement européen (PPE, PT) depuis 2009, José Manuel Fernandes est coordonnateur du Parti populaire européen au sein de la commission des budgets et président de la délégation pour les relations avec la République fédérative du Brésil. Il est également chef de la délégation du Partido Social Democrata (PSD) au Parlement européen. Il a participé aux négociations du nouveau cadre financier pluriannuel 2021-2027 (CFP), de la Facilité pour la reprise et la résilience et du programme InvestEU. Il est aussi co-rapporteur permanent pour les nouvelles ressources propres de l’Union européenne.

    Charles Fries

    Depuis mai 2020, Charles Fries occupe les fonctions de Secrétaire général adjoint en charge de la Paix, de la Sécurité et de la Défense au sein du Service européen pour l’Action extérieure. Il a occupé les fonctions d’Ambassadeur de France en Turquie (2015-2020), au Maroc (2012-2015) et en République tchèque (2006-2009). Secrétaire général des Affaires européennes (2011-2012), il a été conseiller diplomatique du Premier ministre (2009-2012), conseiller pour les affaires européennes du Président de la République (2002-2006) ainsi que Conseiller pour les affaires européennes du ministre des Affaires étrangères (1993-1995). Ancien élève de l’École nationale d’administration (1989).

    Jean-Dominique Giuliani

    Président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani a été directeur de cabinet du Président du Sénat, René Monory, et directeur à la SOFRES. Ancien Conseiller spécial à la Commission européenne et membre du Conseil de Surveillance d’Arte, il codirige l’Atlas permanent de l’Union européenne, éditions Marie B (5e édition), 2021. Il est l’auteur de Européen, sans complexes, éditions Marie B, 2022 et de La Grande bascule, éditions de l’école de Guerre, 2019.

    Nicolas Goetzmann

    Responsable de la recherche macroéconomique et de la stratégie à la Financière de la Cité, une société de gestion d’actifs, Nicolas Goetzmann est chroniqueur régulier pour des journaux français (Les Échos, Le Monde). Auparavant, il a travaillé pour un site d’information, d’abord comme rédacteur économique couvrant la macroéconomie, les institutions européennes et le commerce international, puis comme rédacteur en chef. De 2000 à 2013, il a travaillé dans le secteur de la banque privée, en tant que gestionnaire de portefeuille et conseiller de particuliers fortunés, à Luxembourg, Genève et Paris.

    Francisco Juan Gómez Martos

    Docteur en Sciences politiques, économiste et ancien fonctionnaire de l’Union européenne, Francisco Juan Gómez Martos a été professeur à l’Université Autonome de Madrid (Faculté de Sciences économiques) et professeur invité à l’Université Adam Mickiewicz de Poznan (Faculté des Sciences politiques et Journalisme). Il est l’auteur de plusieurs publications académiques dans des revues européennes et de nombreux articles publiés dans le journal El País. Il a publié de nombreuses études pour la Fondation.

    Pascale Joannin

    Directrice générale de la Fondation Robert Schuman, ancienne auditrice de la 56e session nationale de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), Pascale Joannin dirige le Rapport Schuman sur l’Europe, l’état de l’Union, éditions Marie B, et codirige l’Atlas permanent de l’Union européenne, éditions Marie B (5e édition), 2021. Elle est l’auteur de L’Europe, une chance pour la femme, Note de la Fondation Robert Schuman, no 22, 2004. Elle a publié de nombreuses études sur les questions européennes.

    Alain Lamassoure

    Diplômé de Sciences Po Paris et de l’ENA, Alain Lamassoure a commencé sa carrière comme conseiller à la Cour des comptes. Ministre des Affaires européennes (1993-1995), ministre du Budget et Porte-parole du gouvernement français (1995-1997), il a été député à l’Assemblée nationale de 1986 à 1995 et député européen (PPE, FR) de 1989 à 1993 et de 1999 à 2019. Il a présidé la commission des Budgets (2009-2014) ainsi que les commissions spéciales sur les rescrits fiscaux (TAX 1 et 2) et a été rapporteur sur l’assiette commune consolidée sur l’impôt sur les sociétés (ACCIS). Il préside le Comité scientifique de la Fondation et le Comité de direction de l’Observatoire de l’enseignement de l’histoire en Europe.

    Mathilde Lemoine

    Group Chief Economist d’Edmond de Rothschild, Mathilde Lemoine est spécialiste en macro-économie internationale et politiques publiques. Elle a été conseiller du Premier ministre en 2005-2006 après avoir été Conseiller technique auprès de plusieurs ministres français de l’Économie et des Finances. De 2007 à 2015, elle était Directeur des études économiques et de la stratégie marchés d’une grande banque internationale. En 2013, elle a été nommée membre du Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP). Coauteur d’un manuel d’Économie et de Finance Internationales (de Boeck éditions) et de nombreuses publications, elle est éditorialiste pour les quotidiens Les Échos, Expansión (Espagne) et L’Agefi (Suisse).

    André Loesekrug-Pietri

    Président et Directeur Scientifique de la Joint European Disruptive Initiative (JEDI), l’ARPA européenne, André Loesekrug-Pietri a débuté comme assistant du PDG d’Aerospatiale-Airbus. Il a ensuite passé 15 ans dans le capital investment, dont 10 en Asie. En 2017, il est conseiller spécial du ministre français de la Défense. Diplômé d’HEC Paris et de la Harvard Kennedy School et ancien élève de Sup’Aéro, il est réserviste (RC) au sein de l’Armée de l’Air française. Il est membre du Conseil d’Innovation de la Conférence de Sécurité de Munich et du Fonds du Futur du Land de Sarre.

    Christophe Lucas

    Entré à l’École navale en 1988, le Vice-amiral d’escadre Christophe Lucas est pilote de spécialité. Il a servi au sein de l’aéronautique navale et sur des bâtiments de surface. Il a participé à de nombreuses opérations et a commandé une frégate anti-sous-marine. En échelon central, il a occupé des postes dans les domaines des ressources humaines, des relations internationales et des opérations. Il a commandé la Force maritime des fusiliers marins et commandos, puis a occupé les fonctions d’autorité de coordination pour les relations internationales de la Marine nationale, avant d’être nommé Directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) en 2022.

    Paraskevi Papantoniou

    Directrice de l’espace (ff) à la Direction générale de l’industrie, de la Défense et de l’espace (DG DEFIS) de la Commission européenne, Paraskevi (Evi) Papantoniou est chargée de la politique spatiale et des programmes Copernicus et Galileo/EGNOS et responsable des actions de soutien à l’écosystème aérospatial, ainsi que des relations avec l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence du programme spatial de l’Union (EUSPA). Elle était auparavant Cheffe d’unité à la Direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME (DG GROW). Avocate, spécialiste de la concurrence, elle a travaillé à la Cour de justice européenne à Luxembourg.

    Odile Renaud-Basso

    Présidente de la BERD depuis novembre 2020, Odile Renaud-Basso est la première femme à diriger une banque multilatérale de développement. Elle occupait précédemment les fonctions de Directrice générale du Trésor français de 2016 à 2020. Avant d’occuper ces fonctions, elle a été Directrice adjointe du cabinet du Premier ministre de 2012 à 2013, puis Directrice générale adjointe de la Caisse des Dépôts et Consignations de 2013 à 2016. Elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) et de l’École nationale d’administration (ENA).

    Maia Sandu

    Présidente de la République de Moldavie depuis novembre 2020, Maia Sandu a commencé sa carrière politique en 2012, lorsqu’elle est devenue ministre de l’Éducation. En 2015, elle a lancé un mouvement politique luttant contre la corruption en Moldavie. En 2019, elle a brièvement occupé le poste de Première ministre. Sous sa direction, la Moldavie est devenue un pays candidat à l’Union européenne en juin 2022. Avant de se lancer dans la politique, Maia Sandu a travaillé au ministère moldave de l’Économie, à la Banque mondiale, à Chisinau et à Washington D.C. Elle a étudié à l’Académie d’études économiques de Moldavie et a obtenu un diplôme de la John F. Kennedy School of Government de l’université de Harvard en 2010.

    Dubravka Šuica

    Depuis décembre 2019, Dubravka Šuica est Vice-présidente de la Commission européenne en charge de la démocratie et de la démographie. Elle a été la première femme maire de Dubrovnik (2001-2009) et a reçu le World Mayor Award en 2006. Entrée en politique au sein de l’Union démocratique croate (HDZ), elle a été députée (2000-2011). Pendant dix ans, elle a été Vice-présidente du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe. De 2013 à 2019, elle a été députée européenne (PPE, HR), Vice-présidente de la commission des Affaires étrangères. Depuis 2012, elle est vice-présidente des femmes du Parti populaire européen.

    Pierre Vimont

    Licencié en droit, diplômé de Sciences Po et ancien élève de l’ENA, Pierre Vimont a rejoint le service diplomatique français en 1977. En 1999, il est nommé Ambassadeur, Représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne. Directeur de cabinet de trois ministres des Affaires étrangères, il est ensuite nommé Ambassadeur de France aux États-Unis, de 2007 à 2010, et deviendra Secrétaire général exécutif du Service européen pour l’action extérieure (2010-2015). Depuis lors, il a été chargé de diverses missions par les autorités françaises.

    Željana Zovko

    Diplomate et femme politique croate, Željana Zovko est députée européenne (PPE, HR). Elle est Vice-présidente du groupe PPE au Parlement européen et Vice-présidente de la commission des Affaires étrangères. Elle est aussi vice-coordonnatrice du PPE pour les affaires étrangères et Vice-présidente de la délégation pour les relations avec la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo. Elle est également membre de la commission de la culture et de l’éducation et de la sous-commission de la sécurité et de la défense, et membre de la délégation pour les relations avec les États-Unis et de la délégation à l’Assemblée parlementaire euro-latino-américaine.

    Statistiques

    Olivier Lenoir

    Normalien, diplômé en économie et en diplomatie, Olivier Lenoir est actuellement analyste stratégique dans le numérique à Varsovie, au sein du groupe Orange. Son parcours européen l’a également amené à travailler au Bureau International du Travail, chez le Défenseur des droits ou à l’université La Sapienza de Rome.

    Cartes

    Pascal Orcier

    Ancien élève de l’ENS de Lyon, Pascal Orcier est professeur agrégé et docteur en géographie, spécialiste des pays baltes, cartographe, enseignant en classes européennes au lycée Beaussier de La Seyne-sur-Mer (83) et en classes préparatoires au lycée Stanislas de Cannes (06).

    Préface

    La nouvelle vie de l’Union européenne

    Jean-Dominique GIULIANI

    La construction européenne a été lancée en 1950, cinq ans après la fin des combats en Europe. Le contexte était très particulier. Pour tous les États du continent, il s’agissait de survie et de reconstruction, d’urgence à redresser des situations désespérées et à dépasser les traumatismes du pire des conflits.

    Le contexte actuel n’a évidemment plus rien à voir avec ces problématiques.

    Au fil des ans et des traités, la Communauté, devenue Union, s’est adaptée en s’élargissant. Dix traités en ont modifié les institutions, les politiques et les moyens. L’Union européenne n’est toujours pas un État mais se dote de certains de ses attributs dans les domaines de ses compétences exclusives (Union douanière, concurrence, monnaie, protection des océans, commerce) mais aussi dans le domaine des compétences partagées, voire des compétences réservées aux États. En effet ceux-ci font de plus en plus appel à la « dimension européenne » pour résoudre des difficultés qu’ils ne peuvent solutionner seuls. Ce fut le cas pendant la pandémie de Covid. C’est aujourd’hui la demande d’une politique consolidant l’industrie européenne. De plus en plus de secteurs sont concernés par ces demandes des États, qui, d’ailleurs, correspondent souvent aux attentes des citoyens.

    La vieille querelle récurrente entre fédéralistes et souverainistes est largement dépassée. L’Union est plus intergouvernementale que les plus souverainistes n’en avaient jamais rêvé ; elle est plus fédéraliste que les plus fédéralistes ne l’avaient souhaité. Ses évolutions ont donné raison aux uns et aux autres. Les États se tournent de plus en plus vers les institutions de l’Union ; rien n’est plus possible au niveau européen sans l’accord des États.

    Si les principes qui ont fondé la coopération européenne demeurent largement inspirés de la même méthode, celle de Schuman et de Monnet, son visage et ses attributs n’ont plus grand-chose à voir avec la création d’origine. Sa transformation s’accélère au diapason des bouleversements si rapides d’un monde en grande mutation.

    C’est donc véritablement une nouvelle vie dans un nouveau contexte qu’a déjà entamée l’Union européenne.

    Elle a permis à l’Europe de rester dans l’histoire malgré un XXe siècle tragique venant ponctuer un long cheminement au milieu des divisions et des conflits.

    Soixante-treize ans de construction européenne, c’est-à-dire de coopération organisée entre les nations du continent, ouvrirent aux États membres l’espérance de recouvrer leur richesse par la stabilité et le développement de relations entre eux apaisées.

    Le bilan en est extraordinairement positif : une paix assurée, un marché intérieur prospère, des solidarités organisées, la deuxième monnaie de réserve du monde, des valeurs partagées et revendiquées face au durcissement des rapports de force sur la scène internationale. Le produit intérieur brut de l’Union représente 15 % du PIB mondial, une part à peine inférieure à celle des États-Unis et le PIB/habitant s’établit en moyenne à plus de 40 000 €. L’Union est devenue la première zone commerciale du monde, premier commerçant de services au monde avec 24,5 % du total, un commerce extérieur prospère représentant 16,2 % du commerce mondial et un commerce intérieur particulièrement dynamique représentant 61 % des échanges des États membres.

    Au tournant du siècle, le pari européen a réussi au-delà de toutes les espérances.

    Mais, depuis quelques années, le XXIe siècle l’interpelle avec deux évolutions fondamentales et des évènements qui les accentuent.

    Le monde entier s’est ouvert aux échanges et le développement est désormais partagé. De nouveaux acteurs connaissent la croissance et leur démographie leur promet une place privilégiée au sein du classement des puissances. Les rapports de force ont évolué et l’Europe doit faire face à de nouvelles concurrences, notamment venues d’Asie. De surcroît, un renouveau nationaliste, aiguillonné par des États en manque d’idéologies mais désireux de maintenir leurs régimes autocratiques, marque la planète et pousse au repli.

    L’Europe ne se connaissait plus d’ennemis. Elle en découvre avec la Russie qui nie ses réalisations et ses idéaux ; elle doit rivaliser avec d’autres comme la Chine ; elle rencontre des acteurs provocateurs comme la Turquie ou des proches turbulents comme le Royaume-Uni ; enfin elle doit faire avec des alliés solides mais aux intérêts parfois différents.

    Dans le même temps, l’économie et la société européennes doivent s’adapter à une double révolution numérique et écologique. La numérisation et ses promesses futures, quantiques et artificielles, constituent une révolution bien plus importante que l’invention de l’imprimerie. Elles bouleversent les processus de production, obligent à réinventer une commercialisation nouvelle, changent totalement les manières de communiquer et donc aussi d’exercer les droits et devoirs des citoyens dans les régimes démocratiques. Cette révolution est à l’œuvre mais n’a pas fini d’entraîner de nouvelles conséquences.

    Parallèlement les opinions publiques occidentales prennent progressivement conscience des limites d’un modèle économique basé sur la seule exploitation des ressources et surtout de ses conséquences sur la santé, la diversité biologique et les espaces naturels. Un puissant mouvement s’est levé, notamment en Europe, appuyé sur des revendications citoyennes, qui pousse les gouvernements et les autorités européennes à décréter qu’ils seront les meilleurs dans l’instauration d’un ordre économique respectueux de l’environnement. En découlent nombre de règlementations que s’imposent les Européens, persuadés d’ainsi montrer l’exemple, au risque de ne pas suffisamment prendre en compte et compenser l’impact déstabilisateur de ces mesures sur la compétition économique, c’est-à-dire la croissance, l’emploi et, donc, les politiques sociales auxquelles les populations sont attachées.

    L’accumulation de ces nouveaux défis pour l’Union européenne constitue un challenge vital. Elle doit s’adapter au plus vite et a commencé à le faire. En dépend son avenir dans un contexte mondial totalement renouvelé.

    Le défi de l’efficacité

    Les citoyens attendent de la coopération européenne qu’elle démontre son efficacité. Les réflexes restent encore nationaux, mais la dimension européenne s’est naturellement et rapidement imposée. La pandémie de Covid en est un bon exemple : les mesures nationales n’ont pas tenu plus de deux mois et une vigoureuse réponse européenne a permis à l’Europe de devenir le premier producteur et le premier donateur de vaccins, puis de bâtir une réponse financière musclée à la situation économique qui en découlait, le fameux plan de relance postpandémie de 750 milliards €. Les Européens ont été massivement vaccinés, la pandémie a été maîtrisée et la croissance a bondi sitôt les restrictions levées. Rétrospectivement, c’est un succès.

    L’Union européenne ne s’est pas arrêtée en chemin et a entamé, à l’occasion de la crise, une refonte de ses politiques de soutien à l’économie. Le règlement général d’exemption par catégories ¹ a autorisé des exceptions aux règles de concurrence et du contrôle des aides d’État. La mise en place des Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC) a ouvert la voie à de véritables mesures de politique industrielle, permettant de financer des programmes en matière de batteries, d’hydrogène ou de puces électroniques. La Commission européenne estime que, grâce à ce dispositif, 91 % des aides distribuées pour faire face à la crise ont pu être décidées rapidement par les États car exemptées du contrôle européen préalable. Elle indique qu’à ce titre 672 milliards € d’aides ont été distribués par les États membres. Elle entend désormais aller plus loin en instaurant un « cadre temporaire de crise et de transition », un fonds d’aide commun aux industries en reconversion, des aides spécifiques « antidélocalisation » et autoriser des avantages fiscaux, pour autant que l’ensemble de ces actions contribue à favoriser la transition écologique.

    Le Commissaire Thierry Breton s’est montré imaginatif en proposant un fonds d’aide à l’industrie de défense qui investira prioritairement en Europe, en lançant nombre de programmes spécifiquement européens pour offrir des puces électroniques de nouvelle génération, se doter de capacités spatiales propres, explorer et anticiper l’informatique quantique et instaurer un fonds souverain pour alimenter l’investissement dans les industries du futur. Son projet de Clean Tech Act vise à soutenir les industries estimées critiques (solaire, éolien, etc.) pour réussir la transition écologique.

    Ces avancées représentent d’incontestables innovations dans la nature et la rapidité de réaction des autorités européennes, même si leur préparation n’a pas occulté des divergences entre Européens qui ne partagent pas les mêmes conceptions des politiques dites industrielles et n’ont pas toujours les mêmes intérêts de court terme. Elles ont, a contrario, fait la preuve d’une vision à long terme mettant en évidence l’avantage d’un volet européen des politiques d’adaptation au nouveau contexte.

    Le « logiciel libéral », qui a permis à l’Europe de construire son marché unique, a constitué un acquis réel pour le consommateur. Il est aujourd’hui défié par des États-continents concurrents qui subventionnent généreusement leurs champions industriels. Le retour de la « logique étatique » et de l’intervention de la puissance publique est justifié par l’ampleur des changements intervenus dans la chaîne de production de valeur et les rapports de force dans le monde. Révolution numérique, développement des grands États démographiquement puissants, exigence écologique et compétition pour les ressources ont entraîné des comportements particulièrement actifs de ces grands États, en tête de la croissance et de la compétition mondiale.

    Souveraineté européenne plutôt que mercantilisme

    L’Union européenne n’est pas un État. Dans nombre de domaines, elle ne peut pas agir de manière aussi rapide et franche que de grands États. Malgré ses efforts, impensables il y a encore quelques années, elle doit maintenant se doter de l’agilité dont les États sont capables dans leurs réactions aux crises et faire davantage preuve d’unité et de rapidité dans les solutions apportées. En son sein, les divergences demeurent, en effet, entre certains pays de petite taille encore trop fidèles aux schémas dépassés de règles économiques anciennes, privilégiant le statu quo confortable et d’autres, contraints à plus de réactivité et d’audace, privilégiant la croissance sur les disciplines. Le débat « croissance ou disciplines » fait rage et n’est pas près de se terminer rapidement.

    L’année 2023 est, à cet égard, déterminante. Si l’Union européenne parvient à mieux démontrer l’efficacité de ses décisions pour soutenir son économie de manière solidaire et partagée entre les États membres, elle prendra date pour la croissance future.

    Plusieurs défis majeurs l’attendent à cet effet.

    Saura-t-elle créer en son sein ce sentiment d’appartenance qui peut légitimer le principe de préférence européenne ? Un « Buy European Act », équivalent à celui de tous les États, est réclamé par certains, qui estiment que l’argent public européen doit en priorité profiter à l’économie européenne. C’est déjà une règle retenue pour le Fonds européen de défense ; cela devrait désormais devenir une pratique usuelle qui n’emprunte rien au protectionnisme et tout à une logique d’efficacité et d’identification politique. Le Commissaire au marché intérieur entend accentuer cette orientation pour certains programmes communs d’armements qui verraient coopérer des industries militaires de l’Union. Le contrôle des investissements étrangers fait partie de la même logique. Alors que l’Union européenne a pris des dispositions particulières en 2020 pour éviter que des groupes étrangers subventionnés par leur puissance publique mettent la main sur des pépites industrielles ou commerciales européennes, les États membres ne les appliquent pas de la même manière. L’Allemagne a ainsi laissé l’entreprise d’État chinoise Cosco prendre 25 % des parts du terminal de conteneurs du port de Hambourg malgré l’avis négatif de six ministères allemands, des services de sécurité et de la

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1