Sept ans qu’il est locataire de Bercy et que ses pouvoirs ne cessent de s’étendre. Lors du dernier remaniement, voyant son nom circuler fréquemment comme potentiel Premier ministre, il a clairement affiché sa vision pour l’avenir du pays. Aujourd’hui, Bruno Le Maire nous reçoit dans son bureau du ministère de l’Économie, là où, impuissant en 2019, il a assisté à l’incendie de Notre-Dame. Un moment qu’il a décrit dans son livre L’Ange et la Bête. C’est d’ailleurs pour un nouvel ouvrage que le JDD s’est déplacé jusqu’ici. En début de semaine, Flammarion nous en a fait parvenir deux exemplaires à l’adresse de notre rédaction. Bruno Le Maire a attendu le Conseil des ministres de mercredi pour révéler la sortie de cet ouvrage au président de la République, le seul à l’avoir lu jusqu’à présent. Et c’est au JDD que le numéro deux du gouvernement a choisi de donner sa première interview. Nous avions initialement prévu de discuter avec le ministre de la conjoncture économique française. C’est pourtant un futur candidat à la présidentielle que nous avons interrogé. Trois ans avant 2027, Bruno Le Maire dresse avec La voie française un cap clair pour les années à venir.
Comment qualifiez-vous ce nouveau livre ? S’agit-il d’un discours de politique générale, d’une annonce de candidature pour l’avenir, d’une main tendue à Emmanuel Macron pour les trois prochaines années ?
Rien de tout cela : c’est un acte de foi. Un acte de foi envers la France. Je crois en mon pays. Je crois en sa capacité à jouer un rôle majeur au XXIe siècle. Vous connaissez Demain ne meurt jamais. La France ne meurt jamais, quand elle reste fidèle à son histoire et à sa grandeur. Je souhaite que la France prenne les décisions audacieuses qui sont nécessaires maintenant.
Dans cet ouvrage, vous présentez un diagnostic de la situation française, alertant sur le risque de déclassement. Il se pourrait que certains soulignent votre présence au sein du pouvoir depuis deux décennies, dont sept années passées à la tête du ministère de l’Économie…
Avec le président de la République, depuis sept ans, nous avons pris les décisions économiques et fiscales nécessaires pour que la France relève la tête, crée des emplois, se réindustrialise, devienne la nation la plus attractive pour les investissements étrangers. Est-ce un succès ? Oui. Est-ce suffisant ? Non. Car nous sommes à un grand tournant de notre histoire. Tournant géopolitique,
