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Maman les p'tits bateaux
Maman les p'tits bateaux
Maman les p'tits bateaux
Livre électronique56 pages26 minutes

Maman les p'tits bateaux

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À propos de ce livre électronique

Marie-Bénédicte a 12 ans. Pour son anniversaire, ses parents lui offrent un ordinateur. À cet ordinateur, elle va confier son terrible secret : depuis cinq mois, tous les mercredis après-midi, son oncle Laurent – le jeune frère de sa mère avec qui elle a passé de si belles vacances lorsqu’elle était enfant – abuse d’elle sexuellement.
Elle écrit son mal-être, sa souffrance, son sentiment de culpabilité, son découragement devant son entourage qui ne peut ou ne veut rien voir. Mais comment briser le silence ?


À PROPOS DE L'AUTEURE

Claire Mazard a écrit une cinquantaine de récits pour la jeunesse, pour enfants dès 7 ans, mais surtout pour les adolescents. Ces récits sont des policiers, des souvenirs, de l’aventure ou des romans basés sur des faits de société. Elle habite Paris, un petit coin tranquille, où elle se plaît à écrire. Elle est notamment l’auteure de L.O.L.A. (Flammarion, 2010) et de L’absente (Syros, 2008). Au Muscadier, elle a publié Jours de neige en 2016 et Jours de soleil en 2017.

LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie22 mars 2023
ISBN9782383020189
Maman les p'tits bateaux

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    Maman les p'tits bateaux - Claire Mazard

    1

    Les parents viennent de m’offrir un ordinateur pour mes douze ans. Tout de même, se rendent compte que je ne vais pas bien. Ne savent que faire pour me sortir de ma léthargie.

    Je m’en moque, de leur ordinateur. Envie folle de le leur balancer à la figure, de le fracasser par terre. Mais je n’ai rien dit. Ni « je m’en moque », ni « je vous remercie ».

    Grand silence. Ont attendu. Un mot. Un regard. Un geste de ma part.

    Suis restée de pierre.

    Alors, dans son embarras, ma mère a bafouillé :

    « Pour Noël, tu sais, nous ne t’oublierons pas. Tu auras un autre cadeau. Que ton anniversaire tombe un 22 décembre n’est pas une raison pour… »

    Je sais. Je sais. JE SAIS. J’ai droit à deux cadeaux.

    Ils me le ressassent chaque année depuis onze ans !

    Devant mon regard foudroyant, elle s’est tue.

    Sont restés, bras ballants, désemparés devant cette fille qui est la leur et qu’ils ne comprennent plus.

    * *

    *

    Père consterné.

    Eh, oui ! Je ne suis plus la fillette qui riait aux éclats sur tes genoux.

    Tu n’es plus mon petit Papriska.

    Plus jamais je ne rirai aux éclats.

    * *

    *

    Mère au bord des larmes.

    Peut pleurer tant qu’elle veut.

    Ça m’est égal.

    Je ne l’aime plus.

    Je ne veux plus l’aimer.

    * *

    *

    Ai pris l’ordinateur dans mes bras, les ai plantés là, devant leur gâteau aux douze bougies. Colorées. Scintillantes. Éclatantes comme le bonheur. Leur bonheur. Nicolas n’aura qu’à les souffler.

    Nicolas. Pourquoi avoir choisi un aussi beau prénom à mon frère et m’avoir affublée, moi, de ce double prénom ridicule : Marie-Bénédicte. Marie : tout seul, déjà douteux. Bénédicte : affreux. Alors, les deux à la fois…

    Un tel prénom décide de toute une vie.

    Rien d’étonnant à…

    J’aurais aimé m’appeler Anne, Claire, Émilie…

    N’importe comment mais pas Marie-Bénédicte.

    Que leur a-t-il pris ?

    J’aurais aimé m’appeler Maud.

    * *

    *

    Me suis enfermée à clé dans ma chambre.

    Ai entendu ma mère sangloter, puis :

    — Tu devrais aller l’aider à l’installer, Richard.

    Mon père a chuchoté quelque chose, hésité, et finalement :

    — Elle a certainement besoin d’être tranquille.

    C’est ça. Laissez-moi tranquille ! Je ne veux plus vous voir !

    2

    J’ai posé l’ordinateur – petit, discret –

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