Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Le Bon Genre De Mauvaise Fille
Le Bon Genre De Mauvaise Fille
Le Bon Genre De Mauvaise Fille
Livre électronique311 pages4 heures

Le Bon Genre De Mauvaise Fille

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Amusante et accompagnée de références musicales : la nouvelle histoire d'A. C. Meyer est le compagnon idéal pour ceux qui rencontrent des difficultés au début de l'âge adulte.

Ce roman est parfait pour ceux qui doivent faire face aux difficultés du début de la vie d’adulte : choisir une carrière, partir de la maison familiale, commencer l’université, se découvrir de nouveaux talents, apprendre à établir des liens. Pfiou ! L’âge adulte n’est vraiment pas quelque chose de facile, encore plus si vous n’êtes pas le genre de fille à faire ce que l'on attend de vous : cette fille qui rentre à l’université dans une filière que son père a choisi et qui fera tout pour y réussir ; cette fille avec des cheveux parfaits et des habitudes saines. Malu ne fait pas partie de ses filles. Elle est différente, elle vit sa vie à fond et rien ne semble ébranler son courage et sa détermination. Vie familiale compliquée avec ses parents, elle s'inscrit malgré elle à la faculté de droit. Là, elle rencontre Rafael, un étudiant de dernière année. Ils deviennent inséparables, liés par une très forte amitié. Peu à peu, cette amitié évolue en un sentiment plus fort. Quand l’attraction devient hors de contrôle, ils s’autorisent à vivre une relation sans contraintes : libre, intense et passionnée. Mais un jour le destin, parfois cruel, se met en travers de leur route. L’amour à lui seul, peut-il être plus fort que la peur d’aimer ?
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie17 nov. 2022
ISBN9788835446385
Le Bon Genre De Mauvaise Fille

En savoir plus sur A. C. Meyer

Auteurs associés

Lié à Le Bon Genre De Mauvaise Fille

Livres électroniques liés

Romance contemporaine pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le Bon Genre De Mauvaise Fille

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le Bon Genre De Mauvaise Fille - A. C. Meyer

    Chapitre un

    La mauvaise personne doit apparaître à tout le monde, parce que la vie n'est pas juste, rien ici n'est juste.

    Luís Fernando Veríssimo

    Malu

    Ce n’est pas une histoire à propos d’une princesse qui vit dans un château jusqu’à ce qu’un jour, elle trouve le prince charmant, tombe amoureuse de lui et où ils vivent heureux, galopant vers le couchant sur un cheval blanc. Je ne suis pas une princesse. Je ne l’ai jamais été. Ça ne veut pas dire que la vie ne m’a pas donné l’occasion d’être un peu une princesse, au contraire. Je suis née dans une famille conventionnelle pour ainsi dire. J’ai eu des parents conventionnels, je suis allée dans une école privée, mais j’ai toujours été le vilain petit canard de la famille : celle qui a des cheveux colorés et une attitude inappropriée ; celle qui fume, boit, jure et adore la vie de Bohémienne. Le bon genre de mauvaise fille. Cette fille que les mères ne voudraient jamais avoir comme belle-fille et que les garçons n’ont pas l’habitude de présenter à leurs parents. Cette fille drôle dans la bande qui est toujours prête pour de nouvelles aventures.

    Jusqu’au jour où la vie vous met à terre et vous fait réaliser que tout peut changer en un battement de cils.

    Il est quatre heures, un vendredi matin et je suis ici, allongée dans ce lit d’hôpital. Je regarde autour de moi et il y a Rafa, assis sur une chaise à coté de mon lit, les yeux fermés, plongé dans un profond sommeil. Je peux voir les cernes noirs sous ses yeux, sa barbe de trois jours, son manteau sur l’accoudoir. Je le regarde prudemment : ses cheveux bruns emmêlés par les doigts qui les ont trop souvent recoiffés ; les petites rides aux coins de ses yeux, qui font que ses yeux et ses lèvres sourient ensemble, et ses joues, qui marquent des fossettes irrésistibles. Pendant que je le regarde, je réalise combien sa présence est importante dans ma vie et dans la raison pour laquelle je suis ici, dans ce lit d’hôpital, avec toutes ses choses attachées sur moi.

    Tout ce que je voulais, c'était faire ce voyage, être en paix avec ce que la vie me préparait, mais Rafa ne le permettait pas. La seule chose dont j'avais besoin pour reconsidérer cette décision était une once d'espoir et c'est exactement ce que j'ai eu.

    Pour vous aider à comprendre comment les choses en sont arrivées là, on doit retourner huit ans dans le passé. Je me rappelle, comme si c’était hier, de la première fois où j’ai mis les pieds à l’université. C’était un jour d’été très chaud, où le soleil était brûlant. Mon voisin et mon pote de bière, Beto, m’a emmené en balade. Oui, j’avais seulement dix-sept ans, mais j’étais déjà à fond dans les sorties nocturnes. Mes amis ont l’habitude de dire que j’ai une vieille âme sage et bohémienne. J'étais en ville depuis un peu plus de trois mois pour étudier, devinez quoi, le droit. C’était ma dernière tentative pour faire plaisir à mes parents, qui ne voulaient même pas considérer la possibilité que je ne suive pas la carrière familiale, à la suite de mon père, mes oncles et mes grands-parents, qui travaillaient tous dans différentes branches du droit.

    Beto était un étudiant en communication sociale, en avance sur moi de quelques semestres, qui vivait dans l'appartement du dessous. Il était la personnification même du surfeur de rêve pour les femmes, presque un cliché vivant : des cheveux blonds quasiment tout le temps emmêlés, la peau bronzée, un tatouage de dragon sur l’un de ses bras, un sourire franc et des tongs aux pieds. Peu importe où nous allions, il ne portait jamais de chaussures ou de baskets : il disait que ça lui faisait mal aux pieds. Et honnêtement, ça fait partie de son charme naturel.

    On avait laissé la voiture dans un parking à côté du campus. La vieille voiture de Beto détonnait avec la plupart des nouvelles voitures des play-boys, comme il les appelait, mais ça ne le dérangeait pas. Il est allé à l’université à cause d’une promesse qu’il a faite à sa mère, qui est morte lorsqu’il avait quinze ans. La seule chose qui comptait réellement pour lui, après honorer ses promesses, était de savoir à quel point les vagues étaient bonnes.

    Nous nous sommes dirigés vers le majestueux campus, qui comprenait cinq immenses bâtiments et était noir de monde.

    - Bébé, ça doit être ton bâtiment. Beto m’avait montré un bâtiment un peu plus loin. Le mien, c’est le premier. Tu vas bien ? m’a-t-il demandé, apparemment inquiet, comme si j’étais sa petite sœur. Beto m’a toujours traité comme si j’avais besoin de protection. Il était comme ça, pas de romance de sa part ou quelque chose de ce genre. - Oui, ça va Beto. Je vais regarder l’emploi du temps que j’ai imprimé. Je suis sûre que les numéros des salles sont marqués dessus. - Parfait ! On se voit après les cours alors. Si tu as un quelconque problème, appelle-moi.

    - Cool. Je lui réponds avant de me diriger vers le bâtiment qu’il m’a montré. Après être sortie avec lui presque tous les jours, j’avais en quelque sorte appris son argot de surfeur et incorporé certaines choses dans ma routine quotidienne. J’ai cherché mes écouteurs dans ma poche et je les ai mis avant de traverser le campus, écoutant du rock et regardant tout le monde autour. Il semble qu’il y avait toute sorte de personne : les garçons de fraternités, les bimbos, les rockers, les skaters et ainsi de suite, ce qui était bien, parce que ça m’a faisait me sentir moins différente, si on considérait mon look habituel.

    Mes cheveux foncés étaient coupés de façon asymétrique, juste au-dessus de mes épaules, avec des mèches violettes. Je portais un short en jean, un t-shirt noir du groupe brésilien Legião Urbana, des sneakers et un sac à dos. J’étais sûre que si ma mère avait pu me voir à cet instant, elle aurait dit que je ressemble à une sans-abri. Réaction excessive, non ?

    J’ai attrapé le bout de papier dans mon sac à dos. J’ai comparé les numéros de salles et le nom des buildings à ceux figurant sur le panneau accroché à l'entrée du bâtiment, lorsqu'une voix grave a résonné derrière moi, ce qui a fait se dresser soudainement tous les poils de mon corps.

    - Besoin d’aide ?

    Je me suis retourné sur une vision qui m’a coupé le souffle. Je ne suis pas le genre de fille qui tombe amoureuse. Je suis plus tournée vers les flirts ou, encore mieux, être célibataire mais pas seule. Je ne crois même pas en l’amour, les fins heureuses et toutes ces merdes. Tout ce que je veux c’est boire, danser et donner des french kiss. Je n’avais toujours pas d’expérience sexuelle juste par manque d’opportunité. La raison ? C’est simplement que les types avec qui je suis sortie ne m’ont pas donné envie d’aller plus loin et pas parce que je crois que je dois me préserver pour l’amour de ma vie. Mais ce type en face de moi n’était pas comme les autres que j’ai connus. Il était un homme, dans tous les sens du terme. Ses longs cheveux étaient attachés en man-bun. Ses yeux avaient une teinte de gris que je n’avais jamais vue de ma vie. Sa peau brune, bronzée par le soleil, contrastait avec son sourire d’un blanc éclatant. Il portait un t-shirt qui lui serrait le corps et un jean délavé. Malgré sa barbe et ses cheveux longs, il ne semblait pas négligé, au contraire. J’avais secoué la tête, essayant d'organiser mes mots.

    - Je vérifie que ma salle est bien ici.

    Quand il a sourit, le coin de sa bouche a rejoint ses yeux.

    - Tu as cours de quoi ? Création de mode ? m’a-t-il demandé, me regardant de bas en haut. Quel cliché ! - Droit. Ma réponse ne s’est pas fait attendre, ce qui l’a fait rire. - Encore une rebelle ! Bienvenue dans la famille ! Il a rigolé et a pointé le bâtiment. Entre, fais comme chez toi.

    J’ai hoché la tête, me sentant reconnaissante, mais soudain j’ai réalisé que j’avais perdu la capacité de parler simplement en me tenant à côté d’un magnifique étranger. Il m’a entraîné dans le bâtiment, se tordant le cou pour regarder mon bout de papier et savoir à quel cours je devais me rendre.

    - Droit constitutionnel ! Ta salle est juste là. Il m’a montré la salle 01. - Merci. - Rafael. Il s’est présenté en me tendant la main. - Malu, lui ai-je répondu en prenant sa main. - Je te verrais plus tard, Malu. Il m’a sourit encore une fois et m’a fais un clin d’œil avant de disparaître dans le couloir, se rendant vers une autre salle.

    Et c’est à cet endroit, le premier jour de l’ennuyeuse école de droit, que j’ai rencontré l’homme qui a volé le cœur que j’ignorais avoir.

    Chapitre deux

    Argentant l’horizon, les rivières et les fontaines brillent dans une cascade de lumière.

    Lulu Santos

    Rafa

    Je continue de marcher tout droit sur la promenade, sentant la brise marine sur mon visage. Nuit étoilée et temps chaud : parfait pour les plans d'aujourd'hui. Il est presque 22 heures, un vendredi soir. Je suis un peu fatigué après avoir passé des heures à regarder des audiences pour compléter mes crédits. Même si je meurs d'envie de rester au lit après une semaine de dur labeur, il n'est pas question de manquer la fête d'anniversaire de Malu. C'est la plus jeune de notre groupe, mais de loin la plus amusante. A dix-neuf ans, Malu est l’étincelle de vie de nos fêtes et rien n’est pareil si elle n’est pas là.

    Beto a organisé une luau ¹à la plage près de chez moi et la fête n’est pas encore terminée. Je suis presque arrivé quand mon téléphone sonne.

    - Oui ? - Rafaaaa ! T’es où ? me demande immédiatement Malu, la musique en fond. - Je suis en route, Malu. Presque là. Le son de son rire est suffisant pour me rendre engourdi.

    En même temps, Malu me fait me sentir surprotecteur à cause de son intrépidité et quelques fois son impulsivité, deux aspects de sa personnalité qui me fascinent. Son rire sexy, la façon dont elle me regarde quand elle n’est pas sûre de ce que je raconte, sa peau aussi blanche que la lueur de la lune contrastant avec ses cheveux toujours colorés différemment. De temps en temps, elle change son look pour un plus adapté à ce qu’elle est : ses mèches ont déjà été mauves, vertes et bleues. Depuis deux ans qu’on se connaît, ses cheveux, normalement noirs ont déjà été colorés en rouge, marron et même en blond. Elle ressemble à un petit caméléon, changeant de couleur en fonction de son « état d’esprit », comme elle a l’habitude de dire, même si je préfère ses cheveux naturels. Au plus profond de moi, je crois que tous ces changements ont quelque chose à voir avec son esprit artistique, comme elle l’appelle. 

    - Ok, je t’attends, dit-elle en raccrochant.

    Malu est étudiante en deuxième année de droit, et je sais à quel point elle est malheureuse. Elle est à l'université pour faire plaisir à sa famille, qui se fiche complètement d'elle, au lieu de poursuivre sa passion et d'étudier ce qu'elle aime vraiment : l'art.

    Quand j’arrive au kiosque mis en place au point de rendez-vous, je peux voir les gens fourmiller au luau. Il y a une trentaine de personnes à la plage, bavardant ou mangeant des snacks offerts par le kiosque sur une table improvisée. Même de loin, je peux voir Malu à coté de Beto et Merreca, un ami de la fac qui a reçu ce surnom parce qu'il est toujours fauché et n'a presque jamais d'argent sur lui, comme il le prétend habituellement, merreca signifiant très peu d'argent en portugais. Elle porte une robe blanche ample, ses pieds nus à même le sable, et elle danse sur une ballade que quelqu'un joue à la guitare.

    Ses cheveux sont ondulés, pas lisses comme d’habitude, et descendent dans son dos. Je n’ai jamais vu ses cheveux aussi longs que maintenant, ça lui donne un air innocent, quelque chose qui ne colle pas à son exubérante personnalité.

    Il n’y a que de l’amitié entre nous. Depuis la première fois que je l’ai vu, perdue devant notre bâtiment pour son premier jour de cours, je l’ai, en quelque sorte, adopté et présenté à ma bande. On est juste amis, parce que je crois qu’elle est trop jeune pour mes vingt-deux ans. Je suis en dernière année, je prépare l’examen du barreau et même si elle provoque certaines réactions en moi, elle est trop jeune.

    Je pose un pied sur le sable et je sens les grains toucher mes pieds. J’enlève rapidement mes tongs et je les laisse à coté de ceux des autres invités qui sont rassemblés dans un coin. Je salue quelques personnes et je me dirige vers la reine du jour. Comme si elle pouvait sentir ma présence, elle se retourne et sourit en me voyant. Ses yeux brillent, ses lèvres sont rouges et elle tient une cigarette entre ses doigts.

    - Hey, jeune fille ! Tu fumes déjà ? Je me rapproche d’elle pour voir une expression amère sur son visage alors qu’elle étire ses bras pour m’enlacer. - Quand tu parles comme ça, tu me fais passer pour une ado de quatorze ans, au lieu de dix-neuf. Je suis une femme, Rafa, pas une jeune fille. Elle me répond en fronçant ses sourcils mais elle rigole et presse son corps contre le mien. C’est moi ou elle a gagné quelques courbes dernièrement ? - Joyeux anniversaire, femme. Je la taquine, la faisant rire encore plus et elle m’embrasse sur la joue. - Merci, beau gosse. Elle me répond, me faisant un clin d’œil, ses mains caressant mon visage là où il y avait ma barbe. « Ta barbe me manque ».

    Je soupire au souvenir d’avoir coupé mes cheveux et ma barbe l’année dernière à cause du travail. Je les ai fait couper, mais pas beaucoup, juste assez pour avoir un look plus convenable pour ma carrière, même si je peux toujours sentir quelques mèches rebelles près de mon cou.

    - Moi aussi. Je souris et me dégage de son corps toujours contre le mien. Je prends sa cigarette quand quelque chose sur son poignet attire mon attention. Après avoir mis la cigarette dans ma bouche, j’attrape son poignet et le tourne pour voir l’intérieur. - C’est quoi ça ? - Quoi, ça ? me demande-t-elle alors que je regarde le tatouage sur son bras. Un symbole infini entrelacé avec une phrase d’une des chansons des Beatles : « You may say I’m a dreamer »  Oh, je l’ai fait aujourd’hui. Tu aimes ?

    Mes yeux bougent du dessin à sa jolie tête avant de lui sourire.

    - Ça te va bien. Elle me sourit en retour, me regardant prendre une bouffée sur sa cigarette. Je ne fume pas d’habitude, seulement quand je sors boire un verre ou quand je me sens nerveux. Aujourd’hui, c’est un peu des deux. Je vais certainement boire un verre, mais en même temps je me sens étrangement agité à sentir son corps si proche du mien. Elle prend la cigarette de ma main. - Je vais aller parler aux gars et prendre une bière,  lui dis-je et elle hoche la tête.

    Je dis bonjour au type à la guitare et je bouge, rejoignant d’autres amis qui sont déjà là. Après avoir parlé à tout le monde, je prends une bière, suivi de Léo, mon meilleur ami.

    - Je ne sais pas combien de temps tu vas continuer à résister à ça. Je le regarde curieusement. - Résister à quoi ? - Ta Lolita, dit-il en rigolant et regardant Malu, qui danse encore. - Y’a rien entre nous, mec. Je proteste, dépité. On est juste amis. - Ouais, ouais… je sais c’est clair comme de l’eau de roche qu’elle te drague et que t’es sur elle.

    - Peut-être qu’elle m’excite mais elle est trop jeune pour moi. Je réponds, sentant mon corps réagir au mouvement de ses hanches quand elle danse. Mais tu sais que je n’ai pas de relation et que je n’en veux pas, c’est toujours source de problèmes.

    - Elle non plus, me répond Léo, me faisant hocher la tête. Ses mots me rappellent une conversation qu’on a eut, il y a quelques mois, avec Malu quand elle m’a raconté que ses parents se sont mariés par obligation et qu’elle ne croit pas vraiment à l’amour. Mais ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas sortir de temps en temps.

    Ces mots stimulent une série d’images mentales et je n’ai aucune idée d’où elles viennent. Nos lèvres s’embrassant dans un baiser urgent, son corps nu contre le mien. Je secoue ma tête essayant d’effacer ces images de mon esprit. Mauvaise idée, Rafael.

    On change de sujet quand César, un ami de la plage, arrive. La fête continue alors que la nuit tombe. Malu passe la nuit à aller de groupe en groupe, parlant à tout le monde, les faisant tous rigoler, interagissant avec chacun. De temps en temps, comme d’habitude, on échange des regards et des caresses. Je ne peux pas nier qu’il existe une forte connexion entre nous : c’est comme si un champ magnétique nous ramenait l’un vers l’autre.

    À la fin de la soirée, je la ramène à la maison, comme je le fais toujours quand on sort ensemble. Malu est distraite et toujours à deux doigts de laisser quelque chose lui arriver parce qu'elle ne fait pas attention et ne voit pas le danger possible. Nous sommes assez défoncés par les bières et les caïpirinhas – un cocktail brésilien. Heureusement, nous vivons près de la plage, donc nous pouvons rentrer à pied.

    On marche dans les rues du voisinage, se tenant la main, rigolant et parlant. À mi-chemin, elle lâche ma main et m’attrape la taille. Son corps doux et chaud la rend encore plus désirable.

    - Tu ne m’as même pas donné de cadeau, Rafa, me dit-elle en faisant une drôle de tête.

    - Ton cadeau est chez moi. Je ne pouvais pas l’emmener à la plage, tu l’aurais perdu après avoir trop bu, n’est-ce pas ? Ma réponse la fait rire davantage. - Je ne perdrais jamais quelque chose qui vient de toi.

    On entre dans son bâtiment et on prend l’ascenseur jusqu’au septième étage. Je la regarde pendant qu'elle se met devant sa porte, soulève le paillasson et prend une clé en dessous.

    - C’est quoi ce bordel ? - Quoi ? Ma clé … - Sous le paillasson ? Putain, Malu ! Quelqu’un pourrait trouver cette clé et rentrer dans ton appart ! - C’est mieux que de la prendre avec moi à la plage et la perdre. Où suis-je supposé la garder, si je n’ai pas de sac ? - Au même endroit où tu gardes ton téléphone ?  Pour la première fois, je réalise qu’elle n’a pas de sac et que son téléphone n’est à aucun endroit où on peut le voir. Peut-être qu’elle l’a perdu ? Où est ton téléphone ? - Juste ici. Elle plonge sa main dans son décolleté et sort son téléphone, caché entre ses seins. Cette vision réveille mon corps tout entier et rend mon souffle plus lourd. - Je ne veux plus que tu gardes tes clés sous ton paillasson maintenant. Tu dois les prendre avec toi. Si t’as pas de sac, garde les dans tes mains jusqu’à ce que j’arrive. Je les garderais dans ma poche. Ou demande à quelqu’un en qui tu as confiance. - Tu es trop autoritaire. Tu ne m’embrasses même pas mais tu veux me donner des ordres ? Je ne peux pas dire si c’est son ton audacieux, ses sourcils levés ou la vision d’elle dans cette robe blanche, peut-être que c’est un mélange des trois et beaucoup de caïpirinhas qui me poussent à l’attraper par la taille, la tenir dans mes bras et la plaquer contre le mur, pour lui voler un baiser passionné.

    Je n’attends aucune permission, ma langue envahit sa bouche, provoquant et attisant son désir. Je peux la sentir presser son corps contre le mien, passant ses bras autour de mon cou en me rendant mon baiser.

    Je ne peux pas dire combien de temps nous sommes resté ainsi, perdus sur les lèvres l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’un faible gémissement venant de sa gorge me signifie qu’il est temps d’y mettre fin. Le prochain niveau impliquerait un lit et je sais que Malu n’a aucune expérience. Elle me l’a dit de son plein gré et je ne suis bon pour personne en ce moment. Je laisse ses lèvres et je réalise que j’étais en train de tenir ses cheveux vraiment fort et que son corps est complètement pressé contre le mien. 

    - Ne laisse plus jamais ta putain de clé sous ton paillasson, Malu. Compris ? Ma voix sonne faible, irritée par le fait qu’elle ne se préoccupe pas de sa propre sécurité, et rauque à cause de l’excitation provoquée par ce baiser. Elle sourit et hoche la tête. Je la regarde et prends la clé dans sa main. J’ouvre la porte, la pousse à l’intérieur, lui redonne cette foutue clé, et je lui recommande vivement de fermer sa porte après que je sois parti.

    - Au revoir, Rafa, me dit-elle, appuyée contre la porte, les lèvres encore gonflées par notre baiser.

    - Joyeux anniversaire, tête de pioche.

    Chapitre trois

    Ma vie d’avant c’était whisky, larmes et cigarettes.

    Pink

    Malu

    Quand j’arrive à la maison, je claque la porte après être entrée. Je vois mes yeux dans le miroir, entourés de bavures de mascara et bouffis d’avoir trop pleuré. C’est la dernière fois que je verse des larmes pour eux. Les liens sont définitivement rompus après ce

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1