Sous Pression

Par A. C. Meyer

Une romance qui vous fera rire, pleurer, tomber amoureux et croire que le véritable amour surmonte tout. Surtout le mal.

Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est une étape importante pour chaque jeune personne... Et il en va de même pour Amanda Summers, une jeune fille timide, inexpérimentée, pleine de peurs et d'insécurités qui proviennent de l'âge lui-même, ainsi que de son passé. Comme la plupart des jeunes filles qui traversent cette phase, ses sentiments sont intenses et sa tête est remplie de doutes, de craintes et de rêves.
Dans Sous pression, nous suivrons le parcours de Mandy : son entrée dans la vie adulte, la découverte du premier amour, les amitiés et le passage de l’état de jeune fille à celui d’une femme. C'était censé être le moment le plus incroyable de sa vie... Elle ne pouvait pas imaginer qu'il serait suivi par la terreur de l'intimidation physique et psychologique. Par l'auteure de la série ”After Dark” et ”The girls”, une romance qui vous fera rire, pleurer, tomber amoureux et croire que le véritable amour surmonte tout. Surtout le mal.

• Langue: Français
• Éditeur: Tektime
• Date de sortie: 14 avr. 2023
• ISBN: 9788835450931

Aperçu du livre

Sous pression

A.C. Meyer

« Apprenez que même les bons apprennent du mal. »

Bráulio Bessa

Sous pression

Copyright © 2020 par A. C. Meyer

Sans autorisation écrite préalable de l'auteure, aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise, quel que soit le moyen utilisé : électronique, mécanique, photographique, enregistrement ou autre, à l'exception de l'utilisation de brèves citations dans les critiques de livres.

Polices utilisées avec l'autorisation de Microsoft.

Le présent document est une œuvre de fiction. Les noms, lieux, personnages et incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteure et sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des événements ou des établissements est purement fortuite.

Traduction : Elodie Demogue

Couverture : Luizyana Poletto

Couverture / images : Depositphotos | @Anasteisha

Liste des choses irréalisables de Mandy Summers

- Être populaire

- Faire partie d’un véritable corps de ballet

- Ne pas se sentir honteuse devant des étrangers.

- Être plus courageuse

- Regarder un show live du groupe 4You2

- Faire la différence dans la vie de quelqu’un

- Obtenir l’amour de mon père

- Ryan McKenna

Note de l’auteure

Cher Lecteurs,

Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est une étape importante pour chaque jeune personne... Et il en va de même pour Amanda Summers, une jeune fille timide, inexpérimentée, pleine de peurs et d'insécurités qui proviennent de l'âge lui-même, ainsi que de son passé. Comme la plupart des jeunes filles qui traversent cette phase, ses sentiments sont intenses et sa tête est remplie de doutes, de craintes et de rêves.

Dans Sous pression, nous suivrons le parcours de Mandy : son entrée dans la vie adulte, la découverte du premier amour, les amitiés et le passage de l’état de jeune fille à  celui d’une femme.

Mais ne vous y trompez pas. Derrière le thème mignon du premier amour entre la ballerine et le capitaine de l'équipe de basket, se cache une histoire qui aborde des sujets très sérieux et importants, tels que l'intimidation, le harcèlement, l'anxiété et la dépression.

Cette histoire a été très difficile et très spéciale à raconter. J'espère qu'elle touchera votre cœur, comme elle a touché le mien.

Oh ! Et n'oubliez pas : vous n'êtes pas seul. Vous êtes digne. Et non veut toujours dire non.

Bisous et bonne lecture,

A. C. Meyer

Table des Matières

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Chapitre Onze

Chapitre Douze

Chapitre Treize

Chapitre Quatorze

Chapitre Quinze

Chapitre Seize

Chapitre Dix-sept

Chapitre Dix-huit

Chapitre Dix-neuf

Chapitre Vingt

Chapitre Vingt-et-un

Chapitre Vingt-deux

Epilogue

Liste des choses irréalisables de Mandy Summers

Note finale

Chapitre Un

Il fait nuit quand Mandy se réveille. Encore endormie, elle se frotte les yeux et regarde par la fenêtre ouverte, en face du lit. Les rideaux flottent au gré de la brise matinale, lui laissant entr’apercevoir le ciel qui change lentement de couleur, s’éclaircissant peu à peu. Les rayons orange et jaunes se mêlent au bleu de la nuit, faisant ressembler les nuages à un grand tableau de la Renaissance. Petit à petit, la nature fait son œuvre et la lumière du jour se lève, répandue par un soleil brillant qui fait s’emballer le cœur de la jeune femme.

Mandy a toujours été une fille introspective. Elle a toujours beaucoup réfléchi à tout, depuis chaque petite décision qu’elle prend jusqu’à son rôle dans le monde. Ce jour-là n’est pas différent, alors qu’elle vient à peine de commencer sa journée, enroulant une mèche de cheveux brun foncé autour d’un de ses doigts.

Un doux sourire sur les lèvres, elle se souvient de son enfance et combien elle croisait les doigts que le temps passe lentement, surtout en vacances, lorsqu’elle profitait de moments amusants avec sa meilleure amie, sautant dans la rivière, jouant à des jeux de ballon et grimpant aux arbres, espérant que l’été dure toujours. Maintenant que les temps de l’enfance sont terminés, l’attente du futur l’enveloppe, lui donnant envie de profiter de tout ce que la vie a à lui offrir.

Toujours souriante, elle se retourne et pose le regard sur sa montre. Il est encore très tôt, mais elle peut à peine contenir son excitation en pensant à la grande aventure qui l’attend aujourd’hui.

Un grand changement va se produire dans sa vie.

Dans quelques heures, elle fera le premier pas vers l’âge adulte : suivre May, sa meilleure amie, à l’université. C’est la première fois qu’elle va se retrouver seule, à vivre dans une autre ville que Gloucester, une petite ville côtière au nord de Boston, où elle a vécu toute sa vie.

Mandy a terminé ses études secondaires au lycée de Gloucester en juillet et, avant même d’être diplômée, elle a obtenu une bourse d’études puisqu’elle va intégrer le corps de ballet de l’établissement. Elle a postulé dans plusieurs universités du pays, mais lorsqu’elle a reçu la lettre d’admission et de bienvenue de Brown, qui n’est qu’à environ deux heures de chez elle, elle a su qu’elle aurait l’occasion de réaliser deux grands rêves en même temps : rejoindre un vrai corps de ballet et quitter Gloucester. Non pas qu’elle n’aime pas y vivre, bien au contraire, mais elle sait qu’elle n’aura guère la chance d’y devenir une ballerine professionnelle, ce qui est son plus grand rêve.

Sa mère est d’un grand soutien. Ayant pris soin de Mandy depuis que son père a quitté la famille pour vivre avec sa secrétaire de quinze ans sa cadette, sans jamais revenir ni donner signe de vie, Madame Summers a déployer toute l’énergie possible pour que sa fille réalise ses rêves. Après le départ de son mari, elle a obtenu son premier emploi en tant qu’assistante de service dans une société d’événementiel et a rapidement été promue organisatrice d’évènements en raison de son engagement au travail. Sa mère réussit tout ce qu’elle entreprend et Mandy sait qu’elle devra s’investir beaucoup pour atteindre ses objectifs.

Bien qu’elles s’aiment beaucoup, Mandy et sa mère sont très différentes l’une de l’autre. Peut-être à cause des exigences de son travail et, en partie, en compensation du départ de son mari, la mère de Mandy est devenue une femme obsédée par le paraître. Leur maison est toujours resplendissante, tout comme elle, qui ne sort jamais en public avec un cheveu de travers, à l’opposé de Mandy qui est l’adolescente type aimant porter des jeans et un t-shirt. Les discussions à ce sujet sont permanentes et, bien qu’elle sache que la maison lui manquera beaucoup, la jeune fille pense qu’une pause leur fera du bien à toutes les deux. Ainsi, elle aura une chance de découvrir par elle-même ce qu’elle aime ou n’aime pas et sa mère, elle l’espère, aura l’occasion d’avoir des relations amoureuses, ce qu’elle la soupçonne d’éviter à cause d’elle.

En soupirant, Mandy s’empare du livre posé sur la table de nuit et se concentre sur la belle histoire d’amour entre une star de la télé et son manager. Elle adore lire des romans d’amour et elle s’est toujours demandé si ce qu’elle lisait dans les livres lui arriverait un jour. Je dois contrôler ma timidité d’abord, je me sens toujours embarrassée pour tout, pense-t-elle en rigolant.

Tournant la dernière page, Mandy ferme le livre, un sourire aux lèvres, et se tourne dans son lit pour regarder l’horloge. Enfin ! C’est le moment, pense-t-elle, et son sourire s’agrandit.

Sautant hors de son lit, Mandy se dirige directement dans la salle de bain. Elle prend un long bain et lave ses longs cheveux. Elle sait qu’elle aurait dû le faire hier soir, étant donné que cela lui prend des heures pour les sécher, et elle doit réfréner son impatience pour ne pas les attacher alors qu'ils sont encore humides, ce qu’elle regretterait à la fin de la journée. Après son bain, elle retourne dans la chambre, enveloppée dans une serviette moelleuse, et enfile les vêtements qu'elle a laissé de côté pour le voyage. Le jean déchiré au genou et le T-shirt usé de Nirvana sont parfaitement assortis aux Converse bleues. Après s'être regardée dans le miroir, satisfaite de son apparence, elle prend son sac à dos et dévale les escaliers en direction de la cuisine.

Elle ouvre le réfrigérateur quand elle est surprise par la voix de sa mère :

—Amanda, ma fille, où vas-tu dans cette horrible tenue ? lui demande Madame Summers, la regardant de haut en bas, et Mandy n’a aucun contrôle sur le fait qu'elle lève les yeux au ciel.

—Pour le trajet, maman, je pense que c’est mieux de porter des vêtements confortables.

L’expression ennuyée de la mère de Mandy devient triste, au souvenir du départ de sa fille.

—Qu’est-ce qu’il y a ? demande Mandy.

—Ma petite fille grandit, dit sa mère en prenant sa fille dans ses bras.

Elles restent ainsi pendant un moment et se séparent pour prendre le petit déjeuner. Alors qu’elle prend la dernière bouchée de sa tartine, Mandy regarde de nouveau l’horloge, inquiète.

—May devrait déjà être là pour prendre la route.

Madame Summers hoche la tête et prend une dernière gorgée de café. Quelques instants plus tard, elles entendent le son du klaxon à l’extérieur et se lèvent pour quitter la maison. Pendant que Mandy récupère ses valises, sa mère la bombarde de questions, s’assurant que sa fille n’a rien oublié.

—N’oublie pas de m’appeler quand vous arrivez.

—Oui, bien sûr, répond Mandy en ouvrant la porte d’entrée.

Alors qu’elles quittent la maison ensemble, la mère et la fille se regardent et pour la première fois, Mandy voit sa mère, qui a toujours été une femme très forte malgré tout ce qui lui est arrivée, paraître fragile, les larmes aux yeux

— Oh, ma fille…. murmure-t-elle, prenant sa fille dans ses bras. Prends soin de toi et n’oublie pas de m’appeler. Tu vas terriblement me manquer.

—Toi aussi, maman.

Elles se serrent encore plus fort. Malgré leurs différences, elles s’aiment énormément et le départ de Mandy sera difficile pour chacune d’entre elles. Quand elles se quittent, elles ont les larmes aux yeux et Mandy songe qu’elle n’aurait jamais imaginé que son cœur se serre autant en quittant la maison.

Prenant ses bagages, elles se dirigent vers la voiture de May, qui a déjà ouvert le coffre rempli de ses propres valises.

—Faites attention sur la route, les filles, dit Madame Summers quand les deux filles montent dans la voiture pour partir. Se faufilant par la vitre côté passager, elle serre les deux filles dans ses bras.

—Évidemment, répondent-elles en chœur, faisant sourire la vieille femme qui frotte le visage de sa fille.

Soudainement, son expression change et elle devient très sérieuse.

—Amanda, promets-moi que si tu as le moindre problème là-bas, tu m’appelleras ! Peu importe le problème, je veux que tu saches que je suis là pour toi.

—Je te le promets maman, répond Mandy en souriant et sa mère hoche la tête.

En se disant encore au revoir, May démarre la voiture et Madame Summers se décale finalement, les laissant partir. Regardant dans le rétroviseur, Mandy voit sa mère hocher la tête et elle lui répond, excitée.

—Alors ? Prête pour l’aventure ? demande May alors qu'elle quitte la maison de Mandy, un grand sourire aux lèvres.

—Évidemment !

—Oh, je suis si excitée. Je suis sûre que ce sera un moment inoubliable de nos vies, dit May et Mandy sourit, montant le son de la radio alors que son amie descend de l’allée pour rejoindre la route.

—Je sens que ce voyage va complètement changer nos vies, dit Mandy et May sourit. Elles commencent à chanter au rythme de la ballade du groupe australien 4You2, qui sort des hauts parleurs.

Mandy a raison. Ce voyage va vraiment être inoubliable. Elle ne réalise pas encore à quel point.

Pour le meilleur et pour le pire.

Chapitre Deux

Quelques semaines plus tard…

Il est six heures et demie quand le réveil de Mandy sonne, l’avertissant que le grand jour est enfin arrivé. Avec May, elles partagent un appartement qu’elles peuvent heureusement louer. Il y a deux chambres, un salon et une cuisine, en plus d’une salle de bain. Il est évident que le coût du loyer est plus élevé que celui d’un logement dans une résidence étudiante, mais les parents des deux jeunes filles ont choisi de leur offrir un peu plus de confort, car ils savent que partager un espace plus petit ne serait pas facile. Au début, elles pensaient que c’était exagéré. Après tout, elles sont amies depuis toujours, presque des sœurs. Mais après quelques jours, Mandy a cédé : ils avaient raison. Elles sont amies, mais complètement différentes, avec des goûts et des habitudes, pour la plupart, à l’opposé. Si elle a besoin de s’enfermer et qu’elle soit contrainte de sentir le bâtonnet d’encens que May adore tant brûler, Mandy deviendrait sûrement folle. 

Elles ont profité de la période précédant le début de l’année scolaire pour s’adapter à leur nouvelle réalité. Après tout, elles viennent d’une petite ville et n’ont jamais quitté Gloucester auparavant, si bien que la grandeur du campus, avec tous ces gens qui viennent d’horizons différents, demande un effort d’adaptation. C’est plus facile pour May. Elle est amicale et extravertie, se fait des amis facilement et parle à tout le monde. Mais Mandy, en plus de sa timidité, doit encore surmonter la surprotection avec laquelle elle a été élevée. Depuis le divorce, sa vie est très contrôlée par sa mère, qui cherche à tout prix à compenser le départ de son père. La jeune fille n'a pas l'habitude d'aller à des fêtes, de sortir avec des garçons ou d'avoir beaucoup d'amis. De plus, la danse exige qu'elle mène une vie bien rangée et toute cette agitation universitaire est un peu trop pour elle.

Toujours endormie, elle se lève doucement et se dirige vers la salle de bain. Elle prend une douche chaude et lave ses cheveux en prenant soin de ne pas prendre trop de temps, pour que May puisse avoir une chance d’être prête avant les cours. Alors qu’elle quitte la salle de bain enroulée dans une serviette, May arrive dans la salle de bain et Mandy entend la porte claquer derrière elle, suivie par un grognement. Son amie déteste se lever tôt.

Alors qu’elle ouvre le placard de sa chambre et sort une paire de jeans sombre, elle pense à ce qu’elle est certaine que sa mère dirait, si elle était là.

—Un jean pour le premier jour de classe, Amanda ?

En rigolant, elle secoue la tête, se demandant comment elles peuvent être aussi différentes et elle cherche un T-shirt dans l’armoire. Le ballet est la seule chose qu’elle a en commun avec sa mère. Tout comme elle, Madame Summers est passionnée de ballet et a inscrit sa fille à des cours de danse dès qu’elle a eu cinq ans. Depuis qu’elle a vu une ballerine faire le premier plié quand elle était très jeune, Mandy s’est promis qu’elle donnerait tout ce qu’elle peut pour être une vraie ballerine, même si elle ne correspond pas au stéréotype de la ballerine professionnelle. Selon les normes standards, la jeune fille est petite pour ses dix-huit ans récemment atteints, mais pas pour une ballerine, dont le corps doit être beaucoup plus tendre que ses courbes, quoique très fines. De plus, elle n'a pas la beauté classique de la plupart des danseuses. Même si ses longs cheveux châtain foncé aux mèches lisses et épaisses ressortent dans les cours qu'elle fréquente, aux côtés de ses collègues qui sont blondes comme des anges, elle est considérée comme plus exotique que belle, avec des yeux verts très foncés, presque gris, et une bouche, qui selon elle, est trop grande pour que quiconque puisse dire qu'elle est belle.

Et pour compléter son bagage imparfait, elle est extrêmement avachie et maladroite. Cela dépasse l’entendement, comment parvient-elle à danser et à faire tous ces sauts et pirouettes, alors qu’elle peut à peine faire deux pas sans trébucher ou heurter quelque chose sur le sol. Ce qui la rend vraiment douée pour le ballet, c’est sa technique impeccable, qui compense toutes ses autres imperfections.

Cette maladresse l’a gênée plus d’une fois. À l’école, elle a connu de nombreuses chutes mémorables pendant les récréations, si bien que son endroit préféré avait toujours été la bibliothèque. Parmi les étagères pleines de livres, la jeune fille passait la plupart de son temps libre perdue dans son imagination. Les pages des livres sont sa retraite préférée, surtout les romans d’époque de Jane Austen. De toute évidence, ce ne sera pas différent à l’université. Elle a même déjà découvert où se trouve exactement son nouveau refuge littéraire.

On frappe à la porte. Cela ne peut être que May, pour dire qu’elle est prête.

— Entre, crie-t-elle, en enfilant le T-shirt de Pearl Jam. Le groupe est vieux, mais c’est son T-shirt porte-bonheur.

—Eurk ! Tu y vas avec ce chiffon ? demande May en entrant, faisant la grimace. Elle est belle dans une robe verte et ses cheveux auburn noués en une queue-de-cheval lâche.

— C’est pas un chiffon ! C’est mon t-shirt Pearl Jam ! proteste Mandy. Mais son amie fronce le nez en signe de dégoût.

— Qui mérite de devenir une serpillière. Sérieusement, Mandy, comment vas-tu trouver un petit ami, habillée en intello ? demande May, faisant rire son amie qui ignore son argument absurde et continue d’enfiler ses converses bleues.

— Et qui a dit que je voulais avoir un petit ami, espèce de folle ? réplique-t-elle. Mais elle ne peut s’éloigner à temps avant que May ne lui attrape les épaules et la pousse sur la chaise.

—Tu vas sortir dans cette étrange tenue, mais la coiffure et le maquillage, c’est moi qui prends les rênes.

Sachant qu’il est inutile de protester, la jeune fille laisse son amie lui sécher les cheveux et la maquiller légèrement. Une fois terminée, May la retourne pour qu’elle soit face au miroir avec un sourire satisfait et une expression victorieuse. En se regardant de plus près, Mandy ne peut s’empêcher de reconnaître qu’elle a l’air jolie. Ses longs cheveux sont détachés, comme un rideau de couleur chocolat tombant dans son dos. La frange, qui a gagné en volume à l’aide du séchoir, arrive presque au niveau des sourcils, ce qui la fait paraître encore plus jeune. Mandy ne sait pas quel genre de magie a fait May, mais ses yeux sont hauts, ressemblants à deux grosses billes.

—Enfin ! Tu es passée du statut d’intello maladroite à celui de geek sexy ! dit May en riant, tandis que Mandy regarde à nouveau son reflet dans le miroir, ne croyant évidemment pas à cette histoire, elle, sexy, non impossible, mais doit se rendre à l’évidence qu’elle est bien mieux qu’avant : son visage n’est plus aussi terne et ses cheveux sont brillants. Son regard dérive sur son corps et elle remarque le t-shirt ajusté sur ses seins, les faisant ressortir d’une manière inhabituelle jusqu’à l’année dernière.

Pour fêter le début des cours, elles ont décidé de prendre un petit déjeuner sur le campus et se dirigent alors vers le parking. Les couloirs de la résidence étudiante sont encore vides, puisqu’elles partent bien plus tôt que les heures normales de cours.

En entrant dans la vieille Subaru 2009 de May, qui a été achetée avec l’aide de ses parents et de nombreuses heures de travail en tant que baby-sitter pour économiser de l’argent, Mandy allume la stéréo.

—Alors ? Tu es prête ? J’ai tellement hâte de retrouver tout le monde.

Malgré leur éloignement, plusieurs de leurs compatriotes ont également été admis à Brown. Parmi eux, deux de leurs meilleurs amis : Yoshi, un Japonais de naissance, mais qui vit à Gloucester depuis l’âge d’un an, et Sean, un gars très intelligent, mais très calme. Les quatre ont été élevés ensemble, dans le même quartier et Mandy ne se souvient pas d’un moment où ils n’aient pas été ensemble. A l’université, ce ne sera pas différent, car ils ont postulé dans les mêmes établissements, pour ne pas