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Raisonnement et argumentation infirmiers: Essai de logique et rhétorique des sciences infirmières
Raisonnement et argumentation infirmiers: Essai de logique et rhétorique des sciences infirmières
Raisonnement et argumentation infirmiers: Essai de logique et rhétorique des sciences infirmières
Livre électronique764 pages6 heures

Raisonnement et argumentation infirmiers: Essai de logique et rhétorique des sciences infirmières

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À propos de ce livre électronique

Ce livre répond aux attentes d’une clarification scientifique et d’un contenu d’enseignement rigoureux du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Il présente la forme, le contenu et le caractère persuasif des liens que l’infirmier établit entre les données pour sa prise en soin personnalisée des patients et pour la crédibilité disciplinaire de chacun de ses actes. Il se veut une contribution à l’histoire de la rupture épistémologique des sciences infirmières dont nous donnons une ébauche nouvelle fondée sur les idées novatrices et non sur les dates, les lieux et les personnes.

Cette étude introduit en science infirmière une perspective logique et rhétorique du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Elle aboutit, sur le plan logique, à la proposition de nouveaux concepts infirmiers, au statut des jugements cliniques et paracliniques, ainsi qu’à la formulation d’un modèle épistémologique du raisonnement clinique infirmier. Sur le plan rhétorique, elle introduit la notion d’argumentation infirmière décrite en termes de moyens discursifs qu’adopte le raisonnement infirmier pour produire un impact chez un patient ou un intervenant de santé. Elle s’achève par l’étude des erreurs infirmières de raisonnement et d’argumentation qui se manifestent par des erreurs de soin.
LangueFrançais
Date de sortie6 oct. 2022
ISBN9782312125695
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    Aperçu du livre

    Raisonnement et argumentation infirmiers - Raphaël Ntambue-Tshimbulu

    cover.jpg

    RAISONNEMENT

    ET ARGUMENTATION INFIRMIERS

    RAPHAËL NTAMBUE-TSHIMBULU

    RAISONNEMENT

    ET ARGUMENTATION INFIRMIERS

    Essai de logique et rhétorique

    des sciences infirmières

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12569-5

    À vous, mes enfants, qui vous étonnez de me savoir, « en plus », infirmier !

    – « Infirmier ! Ah bon ! Papa, t’es infirmier ! Hein ! ».

    – « Eh oui, mes bébés, je suis infirmier ! comme quoi ! », vous ai-je répondu.

    – « Eh ben ! Alors ? », m’avez-vous demandé.

    – « Hum ! Là là ? Si vous saviez ! », ai-je conclu.

    ABRÉVIATION

    ACR : Arrêt cardio-respiratoire

    AE : Alimentation entérale

    AMA : Abcès de la marge anale

    AP : Alimentation parentérale

    ARE : Anesthésiste

    AS : Aide-soignante

    ASH : Agent des services hospitaliers

    ATB : Antibiotique

    ATE : Antiémétique

    ATG : Antalgique

    BU : Bandelette urinaire

    CDAR : Cible, Donnée, Action, Résultat

    CIP : Chambre implantable

    COQA : Couleur, Odeur, Quantité et Aspect

    Cs : Consultation médicale

    Cstes : Constantes

    DAR : Donnée, Action, Résultat

    DASRI : Déchets d’activités de soins à risque infectieux

    DID : Diabète insulino-dépendant

    DNID : Diabète non insulino-dépendant

    ECBU : Examen cytobactériologique des urines

    EEH : Echo-endo haute

    EN : Échelle numérique de la douleur

    FAV : Fistule artério-veineuse

    FEI : Fiche d’événement indésirable

    FOGD : Fibro-oeso-gastro-duodénale

    IBODE : Infirmier du bloc opératoire diplômé d’État (France)

    IMC : Indice de masse corporelle

    IPP : Inhibiteur de la pompe à protons

    IV : Intraveineuse

    J0 : Jour opératoire

    J1 : Le lendemain du jour opératoire

    Jn : Nième jour postopératoire (n étant un entier)

    KTC : Cathéter central

    OIIQ : Ordre des infirmières et infirmiers de Québec

    PCN : Post Christum Natum

    PES : Problème, Étiologie, Signes

    PIA : Pratique infirmière avancée

    Pst : Pansement

    RA : Redon

    RAI : Recherche d’agglutinines irrégulières.

    RCI : Raisonnement clinique infirmier

    RDV : Rendez-vous

    RI : Raisonnement infirmier

    RPI : Raisonnement paraclinique infirmier

    RTUP : Résection transurétrale de la prostate

    RTUV : Résection transurétrale de la vessie

    SAD : Sonde à demeure

    SECU : Organisme de sécurité sociale en France

    SHA : Solution hydro-alcoolique

    SNG : Sonde nasogastrique

    SNPC : Sonde de néphrostomie percutanée

    VAC : Vacuum Assisted Closure

    VVC : Voie veineuse centrale

    VVP : Voie veineuse périphérique

    INTRODUCTION

    Objet et notions majeures de cette étude

    De l’objet de cette étude

    Dans ce travail, nous essayons de comprendre et de décrire, sans polémique et sans arrière-pensée corporatiste, la structure, l’énoncé et le fonctionnement quotidien du raisonnement et de l’argumentation dans le contexte contemporain de la « prise en soin infirmière{1} ».

    Il s’agit d’une étude multidimensionnelle, orientée vers la logique et la rhétorique des soins infirmiers.

    Nous prenons l’infirmier lui-même comme point de départ ou comme référence. Nous présentons chaque acte infirmier tantôt comme une prémisse, tantôt comme la conclusion d’un raisonnement personnalisable. Ce qui nous fait dire que toute prise en soin infirmière est susceptible d’être justifiée et retracée.

    La personnalisation de la prise en soin infirmière fait du patient un partenaire et un expert. Elle est portée par l’argumentation. Celle-ci comprend l’ensemble des mécanismes du discours qui, non seulement sollicitent les indices de la personnalité du patient ou de l’intervenant de la santé, mais surtout disposent chacun à adhérer au soin ou à refuser ce soin ou à s’y résigner.

    Autrement dit, tout raisonnement infirmier s’accompagne d’une argumentation destinée à l’adapter à la socio-psychologie du patient ou de l’intervenant de la santé. C’est l’argumentation qui facilite ou complique ou relativise, par exemple, l’adhésion problématique du patient à son soin ou la relation soignant-soignant-soigné.

    Dans cette étude, nous restons dans une optique de singularité disciplinaire ou mieux dans un processus de production des connaissances. Nous nous limitons, en effet, à la promotion des sciences et techniques infirmières en essayant d’accroître la compétence logique et rhétorique de l’infirmier. Nous mettons ainsi entre parenthèses la perspective interdisciplinaire de coordination des spécialités que recèlent les sciences de la santé ou le discours du « raisonnement clinique partagé ».

    Notre but reste la description et la théorisation aussi bien du raisonnement que de l’argumentation qui fondent et accompagnent, tous les deux, la pratique et la science infirmière.

    Notre ambition est double :

    (1) présenter une étude qui résume la problématique et les aspects pertinents, non seulement du raisonnement clinique et paraclinique de l’infirmier, mais aussi de l’argumentation infirmière ;

    (2) initier une approche logique et rhétorique des soins infirmiers, qui récupère les occasions manquées de l’action et la recherche infirmières.

    Des notions majeures de cette étude

    Dans cette étude, le raisonnement s’entend de deux manières distinctes, mais complémentaires :

    (1) comme une « activité mentale », d’aucuns diront comme un « processus cognitif » ou mieux comme un ensemble de mécanismes intellectuels de génération de liens inédits entre données ; et

    (2) comme le « résultat de cette activité » ou mieux comme « l’énoncé explicite » des liens inédits entre données.

    En tant qu’activité mentale, le raisonnement se définit de deux manières différentes mais équivalentes : la manière empirique et la manière rationnelle ou scientifique.

    La manière empirique de définir le raisonnement consiste à utiliser les notions usuelles de « données » et de « liens conséquents entre données ». La façon rationnelle d’expliquer le raisonnement revient à utiliser les notions de la logique classique, notamment : le « concept », le « rapport entre concepts » connu sous le vocable de « jugement » et le « rapport entre jugements » appelé « raisonnement ».

    Ainsi, de manière empirique, le raisonnement, en tant qu’activité mentale, consiste à établir des liens entre au moins deux données A et C préalablement « comparées » ou liés à une troisième et même donnée B. Il fonctionne sur base des connaissances disponibles, en vue d’un but quelconque et en fonction d’un certain intérêt. Il est boosté par l’habitude ou mieux par l’expérience du traitement des problèmes analogues. Il est ralenti et parfois faussé, non seulement par des contextes psychologiques malencontreux comme, entre autres, le stress et les émotions fortes, mais aussi par l’insuffisance des connaissances, l’intégration défaillante de celles-ci dans l’analyse des données, les biais cognitifs et la faiblesse des compétences. Il est à la base de la distinction classique entre infirmer novice et infirmier expert.

    De manière rationnelle ou scientifique, le raisonnement, en tant qu’activité mentale, consiste à établir des rapports d’antécédent et de conséquent entre au moins deux jugements qui sont eux-mêmes des rapports entre concepts en jeu.

    De ce double point de vue de l’activité mentale, le raisonnement constitue l’activité cognitive la plus partagée entre tous les humains lucides, particulièrement entre les intervenants de la santé, ainsi qu’entre ceux-ci, le patient et les proches de ce dernier. Ce qui nous amène à dire que l’infirmier, en tant qu’être humain et soignant, n’a jamais pu ne pas raisonner. Mais, historiquement, il n’a pas toujours raisonné de la même manière ni avec les mêmes types de données. Tout comme, dans l’histoire de la pensée, on ne lui a pas toujours reconnu les mêmes attributs de son raisonnement clinique. De même, il n’a pas toujours et partout raisonné de façon différente.

    En tant que résultat de l’activité cognitive de l’infirmier, le raisonnement se présente comme l’énoncé de l’enchaînement logique non seulement des concepts et des jugements antécédents qui témoignent de l’état de santé du patient, de sa prise en soin direct, de la gestion de son environnement et de la prise en compte des problématiques diverses des soins, mais aussi des jugements conséquents générés par des jugements antécédents grâce aux liens entre tous les concepts.

    Les études qui portent sur l’aspect de l’« activité mentale du raisonnement » s’intéressent au fonctionnement de ce dernier, au processus de production des liens entre données et aux conditions de possibilité de ces liens. Par contre, les recherches qui concernent l’aspect du « résultat de cette activité mentale » développent les notions de validité, de forme propositionnelle, de règles d’inférence, de codes conventionnels et de contenu scientifique du raisonnement.

    Lorsque le raisonnement porte sur l’état de santé d’un patient ou sur la prise en soin direct de ce dernier, on parle de raisonnement clinique. Il s’agit ici d’établir des liens inédits, soit entre les données concernant le patient, soit entre ces données et celles de la littérature scientifique comme les pathologies, les catégorisations médicales ou paramédicales, les traitements, les résultats classiques des soins, les effets secondaires des médicaments ou des soins, les réactions somatiques et psychologiques aux soins ou aux pathologies, etc.

    Le raisonnement clinique n’est pas monolithique. Il est, au contraire, protéiforme. Il prend donc plusieurs formes en fonction de ses visées dont, entre autres :

    (1) la visée de catégorisation : identifier et classer le besoin d’un patient ou d’un soin à partir de ses indices ; identifier un problème global de santé ou de soin ; exemples : dyspnée sur base de ralentissement ou accélération de rythme cardiaque, de l’effort fourni pour respirer et de la perturbation de la fréquence respirtoire ; extravasation de la VVP sur base de gonflement, d’induration des tissus et de perméabilité difficile de la VVP.

    (2) la visée diagnostique : lier un ensemble des signes ou symptômes ou facteurs de risque d’un problème de santé à des diagnostics connus ou à des catégorisations classiques ; reconnaitre un problème traité en collaboration avec les autres intervenants de santé ;

    (3) la visée thérapeutique : lier un diagnostic à une intervention de soin, concevoir ou présenter un plan de soin, planifier un ou plusieurs soins ;

    (4) la visée de communication professionnelle : faire une transmission ciblée, initier une démarche de tri des données en fonction des besoins de communication (par exemple, l’infirmier rapporte au médecin traitant les données pertinentes ou probantes du patient, c’est-à-dire les données dont il a besoin à l’instant t) ;

    (5) la visée de surveillance d’un état de santé ou d’un soin chez un patient lambda : démarche déductive qui part des connaissances scientifiques établies pour évaluer les données ou l’évolution des données du patient ; démarche inductive qui part des données du patient vers des connaissances scientifiques classiques ; démarche prédictive ou projective qui anticipe les résultats des soins par des pronostics ;

    (6) la visée métacognitive ou visée critique et auto-critique d’un soin : comparer une démarche de soins à ses modèles, évaluer sa propre prestation de soin, établir le résultat d’une intervention, etc.

    (7) la visée pronostique ou prédictive : lier l’évolution des données du patient à des résultats connus dans la littérature ;

    (8) etc.

    Lorsque le raisonnement concerne l’environnement lointain de la prise en soin directe ou les problématiques éparses des soins, on évoque la notion rare de raisonnement paraclinique. Il s’agit d’établir des liens inédits, soit entre les prises en soins directs, soit entre celles-ci et les méthodologies éparses ou l’éthique contextuelle des prises en soin.

    Chez l’infirmier, le raisonnement paraclinique prend, entre autres, les formes suivantes : établir la nomenclature des soins infirmiers, présenter les conditions d’un diagnostic d’un problème de santé, inventorier le matériel des soins, classifier les soins, etc.

    Le tableau suivant résume cette analyse préliminaire du raisonnement.

    Tableau 1. Cinq perspectives d’étude du raisonnement

    L’argumentation, dans ce travail, n’est ni le « raisonnement » ni « l’argument ». Elle est plutôt, tantôt une opération mentale orientée ou liée à l’efficacité du dialogue, tantôt le résultat ou mieux la formulation langagière de cette activité. Elle consiste à énoncer le raisonnement dans des termes et formes du discours qui sollicitent intentionnellement les susceptibilités sentimentales ou émotionnelles de l’interlocuteur. Autrement dit, l’argumentation habille le raisonnement et colle à ce dernier les éléments du langage pour lui permettre de produire un effet émotionnel chez le destinataire. Elle concerne ainsi le caractère persuasif, délibératif, impressif, expressif et sentimental du raisonnement. Elle sert, en technique infirmière, entre autres, à obtenir l’adhésion du patient à son soin et à rendre efficace la communication entre intervenants de la santé ou entre ceux-ci et le patient.

    Le tableau suivant reprend les grandes lignes de l’analyse de la notion d’argumentation

    Tableau 2. Éléments constitutifs de l’argumentation

    Grille d’analyse

    Nous avons fondé et organisé cette recherche sur la base de six préjugés méthodologiques classiques, à savoir :

    (1) la hiérarchie ascendante en complexité analytique suivante :

    (1.1) concept,

    (1.2) jugement,

    (1.3) raisonnement et

    (1.4) argumentation ;

    (2) la distinction didactique entre :

    (2.1) logique et rhétorique, et

    (2.2) raisonnement et argumentation ;

    (3) des liens inextricables entre :

    (3.1) logique et raisonnement, et

    (3.2) rhétorique et argumentation ;

    (4) la hiérarchie épistémologique ascendante suivante :

    (4.1) donnée clinique ou paraclinique ;

    (4.2) catégorie au sens d’une classe spécifique ou d’un groupe déterminé de données ;

    (4.3) hypothèse en tant qu’explication provisoire des liens entre données cliniques ou entre ces données et les données paracliniques ;

    (4.4) catégorie finale, comme, entre autres, diagnostic, pronostic, thérapeutique ;

    (4.5) loi comme catégorisation et/ou explication des diagnostics, des thérapeutiques et des pronostics ; par exemple : épidémiologie, fiche technique des soins, etc. ;

    (4.6) théorie comme explication contextuelle des lois ; par exemple : typologie de soins ;

    (5) la hiérarchie ontologique suivante :

    (5.1) raisonnement

    (5.2) raisonnement clinique

    (5.3) raisonnement clinique infirmier

    (5.4) raisonnement paraclinique infirmier.

    (6) le choix idéologique d’étudier le raisonnement et l’argumentation infirmiers à partir de l’infirmier lui-même comme référence. Nous mettons provisoirement entre parenthèse les analyses des autres sciences de la santé qui parlent de l’infirmier selon leur schème de pensée, c’est-à-dire qui étudient l’infirmier à partir d’elles-mêmes comme référence.

    Notre choix idéologique de rétrécir et de centrer notre recherche sur l’infirmier plutôt que sur tous les intervenants de la science de la santé, ne remet pas en cause la pertinence d’un « raisonnement clinique partagé ». Ce dernier est un fait têtu comme le révèlent, non seulement le cours du « raisonnement clinique » du MOOC de l’Université de Montréal destiné à tous les intervenants cliniciens, mais aussi les plates-formes numériques de communication et de partage des informations cliniques ou paracliniques.

    Il s’agit, pour nous, du choix d’une méthodologie de la recherche scientifique qui part du fait privé, du singulier infirmier en vue d’apporter quelque chose au rendez-vous du donner et du recevoir des sciences de la santé.

    Nous assumons donc provisoirement le risque, par ailleurs non financé, de la redondance des caractères partagés avec les autres sciences de la santé et le risque rentable du cloisonnement scientifique inhérent à toute recherche, au profit de la chance de la compréhension des particularités du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. C’est ce choix qui nous permet de parler légitimement de raisonnement clinique médical, paramédical, sociétal, écologique et donc infirmier.

    Cette grille d’analyse est essentielle pour notre recherche. Elle met en évidence des notions incontournables et leurs hiérarchies dont nous devons nous donner maintenant une signification rapide de certaines d’entre elles. Nous nous référons pour ces acceptions à l’histoire séculaire de la logique et de la rhétorique, et non aux définitions des dictionnaires usuels de la langue française ou anglaise.

    Notions préliminaires de notre grille d’analyse

    Concept, jugement, raisonnement, argumentation

    Un concept est une représentation abstraite et générale d’un individu-objet ou mieux un substitut mental de quelque chose.

    Un jugement renvoie à une association de deux ou plusieurs concepts.

    Un raisonnement comprend un ensemble de liens rationnels et contraignants entre deux ou plusieurs jugements donnant lieu à un ou plusieurs nouveaux jugements.

    Une argumentation est l’expression contextuelle, souvent sentimentale ou affective, d’un raisonnement.

    Chacune de ces quatre notions est le résultat d’une opération mentale qui peut ou ne peut pas porter le même nom. Nous avons donc quatre opérations mentales, c’est-à-dire ce que nous faisons, en pensée, quand nous énonçons respectivement un concept, un jugement, un raisonnement ou une argumentation.

    Ces quatre opérations mentales, appelées parfois « processus cognitifs », ont toutes, en commun, quatre propriétés suivantes :

    (1) chacune de ces quatre opérations mentales est fondée sur des connaissances antérieures ou sur des habitudes de penser. Quand nous raisonnons, quand nous « jugeons », quand nous nous représentons quelque chose, nous traînons derrière nous nos préjugés ainsi que nos habitudes de penser, et nous mettons en scène les connaissances et les humours disponibles à une époque ;

    (2) chacune de ces quatre opérations mentales s’applique sur des données ; elle désigne et développe sa propre relation avec les données.

    L’opération de concept, par exemple, désigne l’identité d’une donnée. Elle intègre la « compréhension » et l’« extension » des concepts. Elle concerne la définition et la classification des concepts.

    L’opération de jugement, sur base des associations des données nommées par des concepts, favorise le rapprochement, la catégorisation et la comparaison des données.

    L’opération de raisonnement ne retient que la donnée qui provient de la comparaison des données antérieures.

    L’opération d’argumentation ajoute aux données des registres émotionnels.

    (3) chacune de ces quatre opérations mentales procède par attribution des caractéristiques à des types précis des données ;

    (4) chacune de ces opérations mentales aboutit à un résultat du même nom, respectivement le concept, le jugement, le raisonnement et l’argumentation.

    Il faut donc arriver à distinguer clairement une opération mentale de son résultat. C’est la première garantie d’une analyse qui se veut logique, scientifique et sans ambiguïté.

    Rapport de ces notions avec la réalité

    Rapportés à la réalité, le concept, le jugement, le raisonnement et l’argumentation expriment respectivement quatre niveaux distincts mais solidaires du réel, à savoir :

    (1) le fait,

    (2) la situation d’un fait,

    (3) le mouvement d’un fait ou le mouvement de la situation d’un fait, ainsi que

    (4) le sentiment de la situation d’un fait.

    Le concept représente et nomme un « fait ». Un fait c’est ce qui arrive ou mieux ce qui est connu ou à connaître.

    Le jugement exprime la « situation d’un fait ». Celle-ci est la position d’un fait par rapport à un autre fait ou mieux la relation d’un fait à un autre fait.

    Le raisonnement traduit le « mouvement d’un fait » ou le « mouvement de la situation d’un fait ». Il retrace la « généalogie » d’un « fait » ou d’une « situation d’un fait ». Il montre comment une « situation d’un fait » est une conséquence ou une suite chronologique ou une cause d’une autre « situation d’un fait ».

    L’argumentation expose le « sentiment de la situation d’un fait ». Elle présente un « fait » ou une « situation d’un fait » sous l’angle affectif, en fonction des susceptibilités du locuteur ou de l’interlocuteur. Elle est constituée, selon les mots de Chaïm Perelman (1912-1984), « des techniques discursives permettant de provoquer ou d’accroître l’adhésion des esprits aux thèses qu’on présente à leur assentiment{2} ».

    Rapport à la réalité infirmière

    Par rapport au contexte infirmier, le concept, le jugement, le raisonnement et l’argumentation représentent respectivement quatre aspects fondamentaux différents mais complémentaires de la réalité infirmière.

    Le « concept infirmier » nomme :

    (1) le signe ou le symptôme ou le facteur ou la complication d’un état de santé ou d’un soin ;

    (2) le diagnostic infirmier au sens d’un lien qu’un infirmier établit entre un ensemble de signes ou symptômes ou facteurs de risque d’un problème de santé ou de soin et une catégorie connue des problèmes de santé ou de soin ;

    (3) le pronostic infirmier, au sens d’un lien qu’un infirmier établit entre son expérience antérieure de soin et le bilan des indices aggravants ou favorables du soin ;

    (4) le problème traité en collaboration avec le médecin ou avec les autres intervenants de la santé,

    (5) l’intervention infirmière,

    (6) le soin infirmier,

    (7) l’outillage des soins infirmiers,

    (8) la démarche d’analyse des soins,

    (9) le matériel d’analyse rationnelle infirmière des problèmes de santé (principe ou théorie de soin),

    (10) les composantes de la communication infirmière,

    (11) le matériel lié aux 14 besoins fondamentaux de l’être humain,

    (12) le résultat d’une prise en soin infirmière, ainsi que

    (13) l’autocritique et la métacognition infirmière.

    Le « jugement infirmier » établit un lien entre les concepts infirmiers.

    Exemples des liens :

    (1) liens entre un signe ou une constellation de symptômes et un diagnostic infirmier ;

    (2) lien entre un diagnostic infirmier et une intervention infirmière, entre celle-ci et un pronostic infirmier, entre l’exécution d’un soin infirmier et son protocole, entre une action infirmière et son résultat, entre ce dernier et les attentes ou les objectifs de l’acte posé ;

    (3) liens entre le patient, l’infirmier et le soin, entre l’infirmier et les autres intervenants de la santé, etc.

    Le « raisonnement infirmier » exprime une relation entre jugements infirmiers de manière à produire un autre jugement infirmier considéré comme conclusion.

    Exemple de raisonnement infirmier :

    Liens inclusifs entre diagnostic infirmier, intervention infirmière et résultat obtenu.

    L’« argumentation infirmière » présente le raisonnement infirmier en tenant compte des éléments de subjectivité de soi-même ou du patient ou des autres intervenants de la santé, fussent-ils des médecins, des membres de la famille, des pairs ou des membres du personnel d’une structure de santé. Elle renvoie à tous les moyens discursifs susceptibles, entre autres, de déclencher et de prolonger non seulement l’adhésion du patient à son soin, mais aussi l’adhésion des intervenants de la santé aux jugements et raisonnement infirmiers.

    Illustrations

    Exemple :

    La « constipation » et le « diagnostic infirmier » sont deux concepts infirmiers.

    La proposition suivante, qui établit un rapport entre ces deux concepts infirmiers, est un jugement infirmier :

    « La constipation est un diagnostic infirmier ».

    L’argument suivant, composé de trois jugements infirmiers en relation entre eux, est un raisonnement infirmier :

    « Tout pansement souillé doit être refait.

    Or, le pansement du moignon trans-fémoral de madame T est souillé.

    Donc, il doit être refait ».

    Le raisonnement suivant composé de trois jugements infirmiers est une argumentation infirmière :

    « Avez-vous senti ce matin des fortes odeurs des urines de madame T ? (J1)

    Dans des cas pareils, je procède habituellement à un prélèvement urinaire et à l’analyse de la bandelette urinaire. (J2)

    Je pense que je vais lui faire une bandelette urinaire. (J3)

    Vous ne trouvez pas ? » (J4)

    Raisonnement et logique vs argumentation et rhétorique

    Dans cette étude, le raisonnement relève de la logique qui étudie sa nature, ses formes, ses enchaînements et son contenu. L’argumentation procède de la rhétorique qui décrit la formulation discursive et affective du raisonnement, le contexte de ce dernier, ses formes et sa portée communicationnelle.

    Cette distinction entre, d’une part, raisonnement et argumentation, et d’autre part, logique et rhétorique, est certes historiquement idéologique. Elle a servi parfois une certaine idée de hiérarchisation des sciences qui tend, non seulement à donner un statut prestigieux à la logique et aux savoirs qui s’y appuient, mais aussi à minimiser ou à caricaturer l’apport de la rhétorique et des disciplines qui s’y réfèrent{3}.

    Ce n’est pas pour légitimer cette scission, logique – rhétorique et raisonnement – argumentation, que nous maintenons cette différenciation dans cette recherche. Nous savons, en effet, que le raisonnement et l’argumentation, tout comme la logique et la rhétorique, sont, dans leur usage quotidien, inextricablement liés. D’une part, le raisonnement se formule dans des formes rhétoriques qui respectent, en retour, la rigueur de son code logique. D’autre part, l’argumentation s’articule selon l’enchaînement logique du raisonnement qui, en retour, s’accommode des formes littéraires et des indices de personnalité des interlocuteurs.

    La distinction entre raisonnement et argumentation, dans ce travail, est simplement didactique. Elle sert à faciliter l’analyse méticuleuse de l’exercice et du contexte complexe du « penser infirmier ». Le raisonnement et la logique se suffisent tous les deux des liens rigoureux et contraignants qu’exige la science infirmière. L’argumentation et la rhétorique se préoccupent toutes les deux de rapports essentiellement persuasifs et délibératifs qu’oblige l’art ou la pratique infirmière.

    Du point de vue de l’analyse strictement logique, le raisonnement est présenté comme un enchaînement ou une succession des jugements ou des groupes de jugements qui donnent lieu à un nouveau jugement considéré comme conclusion.

    Par exemple, les quatre jugements suivants constituent un raisonnement logique inscrit dans le rôle propre de l’infirmier :

    (1) La patiente T est grabataire.

    (2) Elle est en surpoids avec un IMC à 35 m2/T.

    (3) Elle a beaucoup transpiré dans la nuit.

    (4) Donc, je fais sa toilette complète au lit avec l’aide de la collègue.

    Du point de vue de l’étude rhétorique, le raisonnement, qui se nomme cette fois « argumentation », se soumet et s’accompagne des attributs, des nuances et du contexte de sa communication. Les concepts, les jugements et leurs associations se maquillent non seulement des nuances littéraires et des indices de la personnalité du locuteur et/ou de l’interlocuteur, mais aussi des caractéristiques ou des circonstances d’élocution et de réception de la communication. On peut, par exemple, raisonner en disant :

    « C’est parce que Virginia Anderson était une infirmière qu’elle a découvert sa théorie des besoins ».

    L’argumentation prendra la tournure suivante :

    « Franchement, c’est véritablement parce que la canadienne Virginia Anderson était une infirmière consciencieuse et autocritique qu’elle a ingénieusement découvert pour la première fois sa théorie combien humaniste des besoins humains ».

    L’argumentation n’a pas altéré le raisonnement initial. Elle l’a tout simplement enrobé ou maquillé, c’est-à-dire qu’elle a inscrit le raisonnement dans le contexte historique, géographique, scientifique, anthropologique, esthétique et identitaire de son élocution et de sa réception.

    Il ressort de cette grille d’analyse une nette distinction et une hiérarchie méthodologique à respecter entre le concept, le jugement, le raisonnement et l’argumentation. Ces préalables sont censés nous éviter de prendre le jugement clinique pour un raisonnement clinique.

    Subdivision du livre

    Ce travail comporte une introduction, treize chapitres regroupés en trois parties, une vue d’ensemble pouvant servir de conclusion, un glossaire, une bibliographie sélective, un index des mots-clés et une liste des tableaux illustratifs de notre propos.

    L’introduction est présentée de manière à faciliter la lecture du reste de cet ouvrage. Elle visite et survole les notions-clés que nous développons respectivement dans les différents chapitres.

    La première partie décrit les contextes d’exercice, d’étude et d’analyse historique du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Elle comprend trois chapitres.

    Le premier chapitre présente le contexte pratique de l’exercice sain du raisonnement et de l’argumentation infirmiers, à savoir la prise en soin infirmière. Nous y présentons le contenu, les valeurs et les moments phares de celle-ci.

    Le deuxième chapitre est consacré à l’étude du contexte scientifique de l’analyse du raisonnement et de l’argumentation infirmiers, à savoir les sciences infirmières. Nous décrivons la problématique, l’objet, la méthodologie, le contenu, les grands courants, la théorie des soins infirmiers, ainsi que le caractère historique et idéologique de la science infirmière. Notre analyse se limite à la théorie de la prise en soins infirmière, en évitant le plus possible des généralités liées aux substrats philosophiques, sociologiques et anthropologiques de la théorie générale de la santé.

    Le troisième chapitre expose la problématique générale des études de raisonnement et d’argumentation infirmiers dans le double contexte de la prise en soin infirmière et des sciences infirmières.

    La deuxième partie présente l’analyse logique du raisonnement infirmier. Elle comprend huit chapitres.

    Le premier chapitre de cette deuxième partie traite du concept, en général, et du concept infirmier, en particulier. Nous donnons une approche logique du « concept infirmier », une classification des concepts utilisés par l’infirmier, une méthodologie et un essai de création de nouveaux concepts infirmiers. Nous proposons, à titre d’exemples, trois nouveaux concepts infirmiers qui reflètent trois situations infirmières absentes de la nomenclature scientifique infirmière et non encore désignées par des concepts scientifiques.

    Le second chapitre concerne le jugement, en général, et le jugement infirmier en particulier. Nous développons une « analyse logique » du jugement infirmier qui prend des distances avec les acceptions courantes, juridiques et anthropologiques de jugement. C’est, pour nous, la meilleure façon de nous affranchir de ce qui nous paraît comme des ambiguïtés de plusieurs analyses du jugement infirmier. Nous introduisons la distinction entre jugement clinique et jugement paraclinique infirmiers.

    Le troisième chapitre porte sur le raisonnement logique, en général, et le raisonnement infirmier, en particulier. Nous analysons l’opération du raisonnement en nous limitant aux considérations de la logique classique. Nous distinguons, sans les opposer, le raisonnement en général et le raisonnement spécifique. Ce dernier est présenté comme un raisonnement contextuel soumis au verdict de la logique des sciences. Nous étudions la notion de raisonnement infirmier. D’abord, nous parcourons brièvement sa problématique. Ensuite, nous donnons son approche définitionnelle et présentons ce que nous nommons son « anatomie » et sa « physiologie », c’est-à-dire ses constituants et son fonctionnement. C’est l’occasion rêvée pour nous de distinguer sa dimension clinique, sa dimension paraclinique, ainsi que sa dimension environnementale ou écologique.

    Le quatrième chapitre est le plus long. Il présente les différents aspects cliniques du raisonnement infirmier, notamment l’identification et la formulation infirmières des catégories des problèmes de santé, des diagnostics infirmiers, des problèmes traités en collaboration, du plan de soin, de la planification, des interventions infirmiers, des résultats, des résumés infirmiers, des pronostics infirmiers, du devenir et du vécu des patients, ainsi que des transmissions infirmières.

    Le cinquième chapitre propose un modèle épistémologique du raisonnement clinique infirmier. Il retrace le schéma des étapes parcourues par le raisonnement infirmier pour la prise en charge holistique directe du patient.

    Le sixième chapitre traite des notions, de la problématique et du conflit entre raisonnement infirmier et raisonnement clinique partagé. Il aboutit à l’idée qu’il y a un mouvement de va-et-vient permanent entre ces deux familles de raisonnement et que la prise en soin infirmière holistique est fondée sur la cohabitation pacifique et la coopération gagnant-gagnant entre elles pour le bien du patient.

    Le septième chapitre est consacré à l’aspect paraclinique du raisonnement. Il s’agit de présenter ce versant méconnu ou négligé du raisonnement infirmier, à savoir les rapports de convenance et de disconvenance entre pratiques et théories de la prise en soin infirmière, entre protocoles des soins et interventions concrètes, entre exigences scientifiques et réalités des soins.

    Le huitième chapitre est un cas concret du raisonnement infirmier journalier. Il est destiné à illustrer une des manières dont l’infirmier raisonne, cliniquement et paracliniquement, pendant une journée de travail.

    La troisième partie de ce livre est consacré à deux problématiques rares de la prise en soin infirmière, à savoir : l’aspect rhétorique du raisonnement infirmier, c’est-à-dire l’argumentation infirmière, et les erreurs d’argumentation et de raisonnements infirmiers.

    Dans le premier chapitre de cette troisième partie, nous évoquons des aspects concrets de l’argumentation infirmière en nous référant à tout échange infirmier à l’intérieur, en périphérie et autour des soins infirmiers. C’est le moment choisi d’introduire de nouveaux procédés rhétoriques comme la « réserve infirmière », la « communication persuasive infirmière » et « l’alliance thérapeutique » ou l’alliance des soins.

    Le deuxième chapitre est très court. Il présente l’analyse des erreurs de raisonnement et d’argumentation dans le contexte infirmier. Nous distinguons clairement une « erreur de soin » d’une « erreur de raisonnement et d’argumentation » sans devoir les opposer.

    La conclusion fait le point de cette recherche et l’ouvre vers des horizons épistémologiques et herméneutiques nouveaux.

    Le glossaire que nous ajoutons à la fin de cette étude se limite aux notions incontournables que nous avons utilisées et à leur signification contextuelle. Il sert à faciliter la compréhension de ce livre et à vulgariser les expressions techniques de cette recherche.

    L’index des mots-clés donne une liste alphabétique et les pages de toutes les notions que nous considérons indispensables à l’étude de cette thématique. Il constitue un guide précieux de ce livre.

    Pr. Raphaël Ntambue-Tshimbulu, Ph D.,

    Directeur des recherches au CNRS France

    Enseignant chercheur invité à l’ENA Paris/Strasbourg

    Infirmier des hôpitaux et cliniques de l’Ile-de-France

    Infirmier de santé au travail de Paris

    Formateur des IFSI, Ile-de-France

    PARTIE I

    Problématique et contextes d’exercice et d’application du raisonnement et de l’argumentation infirmiers

    Dans cette première partie, nous présentons trois préalables à la compréhension du raisonnement et de l’argumentation infirmiers. Il s’agit, d’une part de deux lieux où se joue le destin du raisonnement et de l’argumentation infirmiers, et d’autre part de l’état de lieu de la problématique de ces deux opérations mentales.

    Nous décrivons concrètement :

    (1) le lieu d’application ou d’exercice quotidien du raisonnement de l’argumentation infirmiers, précisément la prise en soin infirmière, constituée en amont par la préparation et la réflexivité des soins et, en aval, par les soins directs au patient,

    (2) le contexte d’étude ou d’analyse scientifique du raisonnement et de l’argumentation de l’infirmier, à savoir la science infirmière qui en détermine le contenu, la validité, le statut et les conditions de possibilité,

    (3) la manière dont la littérature scientifique pose et traite le problème

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