SOS HÔPITAL PUBLIC LES SALAIRES DE LA HONTE
Infirmiers, kinés, aides-soignants, médecins (contractuels, internes)… Ils n’en peuvent plus. Et nous dévoilent leurs feuilles de paie
Jehane, Camille et les autres… Tous ont des salaires ridicules pour leurs qualifications et leurs responsabilités
Seize ans d’études, deux doctorats, une spécialisation en maladies cancéreuses rares du sang, plus de 50 heures de travail par semaine. Et la peur du chômage… Jehane a signé son sixième CDD d’affilée de six mois depuis novembre 2019. Et pourrait attendre encore trois ans avant d’obtenir un CDI. Camille, elle, devait être titularisée en septembre, mais reste stagiaire après deux ans à l’AP-HP. L’infirmière de jour a remis sa démission. Elle n’a pas d’autre projet que partir. Ce sera après l’été.
Elle s’est effondrée. Il y a dix jours, un vendredi, Patricia a éclaté en sanglots. Trop d’émotions. Sa belle-sœur était opérée en urgence après avoir accouché. Et, au travail, tellement d’examens impossibles à programmer pour «ses» malades… La faute au manque de personnel. Un drame pour cette femme perfectionniste et passionnée.
À l’hôpital Saint-Louis, Patricia, 48 ans, surnommée « la tour de contrôle », est la figure emblématique de Coquelicot 4, le lien entre le service d’immunologie et les patients. Entrée à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) voilà une vingtaine d’années, elle avait d’abord travaillé dans l’hôtellerierestauration. Femme de chambre, serveuse, réceptionniste, «un
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