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L’incendie de Notre-Dame: Le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de Sainte Omerta
L’incendie de Notre-Dame: Le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de Sainte Omerta
L’incendie de Notre-Dame: Le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de Sainte Omerta
Livre électronique1 582 pages11 heures

L’incendie de Notre-Dame: Le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de Sainte Omerta

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À propos de ce livre électronique

« Fort d’une vaste connaissance universitaire et d’une expérience acquise sur le terrain dont peu d’experts de Justice “ incendie ” peuvent se prévaloir, Jean-Luc Cartault complète cette maxime d’Aristote : “ L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit, Jean-Luc Cartault s’interroge. ” N’hésitant pas à revisiter certaines définitions usuelles en s’appuyant sur une démarche intellectuelle et méthodologique éprouvée notamment dans le domaine de la recherche des causes d’incendies, l'auteur met en évidence l’impérieuse nécessité du doute qui ne peut être levé que de manière contrôlable et vérifiable. Ne s'interdisant aucune forme d’investigation, il remet en cause les dogmes souvent réducteurs et les idées reçues qui ne devraient être réfutés que par les faits. Si cet ouvrage n’a pas pour objet de réécrire l’histoire de l’incendie de Notre-Dame de Paris, il illustre toutes les questions qu’il conviendra de se poser pour comprendre la réalité de cet événement exceptionnel. » - Michel Garcin Architecte ESA, Urbaniste DESS Président AGREPI Île-de-France Ingénieur sécurité agréé INSSI par le CNPP Expert de Justice en Architecture - Ingénierie
LangueFrançais
Date de sortie8 août 2022
ISBN9791037761446
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    L’incendie de Notre-Dame - Jean-Luc Cartault

    I

    Les connaissances citoyennes à appréhender

    Il sera également nécessaire de préciser quelques phénomènes scientifiques ou techniques qui, sans instaurer des paragraphes formatifs, permettent, pour tous, de suivre la survenue des faits, leurs évolutions et leurs effets. Ces connaissances sommaires, qui relèvent des classes de collège, et si besoin des sites internet crédibles³⁸, permettent d’en compléter l’éventuelle compréhension nécessaire.

    Ces quelques précisions élémentaires, probablement déjà détenues, en tout ou partie, par la plus grande majorité des lecteurs, permettent également d’unifier le contexte de compréhension³⁹ au regard du caractère polysémique de nombreux de nos substantifs. Il est à prendre acte que même certains spécialistes n’observent pas le professionnalisme nécessaire d’usage du langage approprié permettant d’éviter les inévitables possibilités d’interprétations, de confusions, involontaires ou volontaires, voire d’instrumentalisation⁴⁰.

    I.1 – Les notions de combustion, de feu et d’incendie

    Bien que l’incendie ne relève pas d’une science exacte⁴¹, du fait de l’impossibilité d’identifier tous ses paramètres, puis de les mesurer, il n’en est pas moins effectif que ses signes objectifs⁴² s’argumentent, de façon contrôlable et vérifiable, en référence à des règles scientifiques et techniques, découlant des sciences dites dures, des Lois de la nature, et donc considérées de nos jours comme potentiellement exactes⁴³.

    Pour notre préoccupation de l’incendie, sans aller plus loin dans l’analyse, il reste à prendre acte que la considération, générique usuelle citoyenne, de la notion de feu, conserve l’expression qu’en produisait Gaston Bachelard en 1938 dans son ouvrage « La psychanalyse du feu » : « Le feu n’est plus un objet scientifique ».

    I.1.1 – La notion de combustion

    Il s’agit de l’élément fondamental initial des trois processus de combustion, de feu et d’incendie.

    En matière Expertale la notion de combustion doit être entendue de façon générique comme la réaction exothermique traduisant la jonction des trois éléments constitutifs du triangle de la combustion⁴⁴ à savoir le combustible, le comburant et la source d’énergie initiatrice. Cette notion de combustion, dite de principe fondamental, est une combinaison d’un corps combustible avec de l’oxygène⁴⁵, ayant été soumis à une source d’énergie, produisant un dégagement de chaleur avec ou sans flamme. Cette oxydation-réduction⁴⁶, peut-être lente, rapide ou vive à l’instar des explosions en leur sens de déflagration⁴⁷. La combustion ne se produit que si les matériaux combustibles sont sous forme gazeuse imposant donc initialement, à l’exception des gaz, une première transformation physique mobilisant un certain délai⁴⁸ et une consommation d’énergie.

    I.1.2– La notion de feu

    L’on trouve en ce substantif tout le caractère polysémique⁴⁹ de notre vocabulaire. Il pourrait être intéressant de relever toutes les expressions et formes linguistiques où le mot feu est utilisé. Il y aurait probablement un opuscule à en produire.

    Pour notre propos il est à retenir : « Manifestation physique de la combustion produisant des flammes lumineuses et de la chaleur ainsi que des effluents résidus de la réaction chimique. »

    La notion de feu est à considérer comme une combustion domestique, d’usage professionnel maîtrisé, dont les paramètres sont identifiables et mesurables, mais qui est également reproductible à l’identique. L’emploi non défini de ce terme est source de confusions, d’interprétations et de risques d’édiction de résultats erronés. Le Feu est officiellement défini par la Norme ISO 13 943 faisant référence « à un processus de combustion autoentretenue et produisant des effets utiles dont le développement est maîtrisé dans le temps et dans l’espace ». Il est à prendre acte, et à regretter, que les Sapeurs-Pompiers eux-mêmes, et la Direction Générale de la Sécurité Civile et de Gestion des Crises (D.G.S.C.G.C.), ne respectent pas cette définition dans leurs usages oraux mais surtout écrits.

    I.1.3 – La notion d’incendie

    Cette notion d’incendie est à retenir au sens générique usité en matière de Sécurité Civile, par les Services d’Incendie et de Secours (S.I.S.) et par le monde de la prévention. Il traduit une dérive de la combustion n’étant maîtrisée ni dans le temps ni dans l’espace. Son état ne permet pas d’en mesurer tous les paramètres voire même de les identifier de façon exhaustive. L’incendie n’est pas reproductible à l’identique.

    Son caractère peut être involontaire, dit accidentel, mais également volontaire sous deux sous-qualifications.

    La première communément perçue est celle de la conséquence d’un acte malveillant.

    La seconde est plus délicate en qualification, en ce que l’incendie soit une dérive accidentelle, non souhaitée, d’une combustion initialement voulue volontairement⁵⁰. Cette seconde qualification nécessiterait des travaux et des débats visant à en formuler une qualification technique et juridique reconnue et acceptée⁵¹.

    L’absence de rigueur en ce domaine conduit à une impossibilité de réelle gestion statistique,⁵² des causes d’incendie et, de là, à en traiter, avec pertinence, les modalités préventives à développer. En l’absence de victime, la banalisation⁵³ de l’incendie, relevant de la notion de trouble à l’ordre public⁵⁴, est de nature à se fonder sur la référence aux actions des Compagnies d’assurance. Soit elles agiront directement en réparation, soit en procédure de recherche en responsabilité, mais de façon quasi exhaustive devant les Juridictions civiles⁵⁵, soit parfois en recours devant la Juridiction pénale⁵⁶. Combien d’incendies de causes volontaires bénéficient ainsi d’un classement en cause accidentelle⁵⁷ eu égard à la lourdeur procédurale, voire à l’incertitude Juridique des suites qui auraient pu être engagées ?

    I.2 – Les modalités de réalisation de la combustion quelle qu’en soit son évolution

    Tout d’abord il est à retenir que la combustion ne peut se produire qu’avec un matériau combustible en phase gazeuse⁵⁸. Cette condition induit les modalités suivantes :

    I.2.1- La notion d’état de la matière

    La matière, en ce qui nous préoccupe, se traduit sous trois formes : l’état gazeux, l’état liquide, l’état solide. Consécutivement elle se répartit en deux catégories de combustible et de non combustible.

    I.2.1.1 – L’état gazeux

    Il est à observer l’exemple de plaques de cuisson à gaz, des chalumeaux où la présentation d’une flamme induit le processus de combustion si le mélange avec le comburant⁵⁹, l’oxygène de l’air, est en proportion adaptée. La combustion est directe sans nécessité de transformation initiale de l’état de la matière combustible.

    I.2.1.2 – L’état liquide

    Pour devenir combustible, en phase gazeuse, le liquide inflammable, doit préalablement se vaporiser et donc supporter un échauffement, une élévation de sa température jusque celle de vaporisation dite Point Éclair⁶⁰ (P.E.). Avant même que ledit liquide ne puisse brûler il va consommer de l’énergie présente pour permettre au matériau de répondre aux conditions physiques de la combustion. Il ne peut être exclu, si l’énergie n’est que ponctuelle, sans permanence dans le temps et en intensité,⁶¹ que ces effets ne dépassent pas le processus de vaporisation partielle dudit liquide. L’expansion gazeuse ne trouvant alors pas sa concentration de Limite Inférieure d’Inflammabilité (L.I.I.) il n’y aura pas d’inflammation gazeuse. Il en sera de même si la Limite Inférieure d’Inflammabilité (L.I.I.) est atteinte mais que l’intensité d’énergie ne soit plus suffisante pour produire la réaction d’inflammation.

    L’exemple théorique, à ne pas réaliser, est celui du jet direct d’un mégot de cigarette, dans un réceptacle d’essence ouvert et à l’air libre, ou par une température de moins 50°⁶². Il n’y aura pas d’inflammation, de combustion, ni de déflagration par l’absence de vapeurs présentes et dont la concentration⁶³ doive être en concordance avec la plage dite d’inflammation⁶⁴.

    Chaque produit liquide a sa propre température de vaporisation. Les quelques exemples à suivre permettent d’appréhender la condition de température à laquelle, outre celle de concentration, le risque d’inflammation est présent :

    - Essence automobile : - 43 degrés ⁶⁵ ;

    - Acétone : - 18 degrés ;

    - Alcool à brûler : + 13 degrés⁶⁶ ;

    - Gasoil : + 55 degrés.

    Il est à prendre acte de critères complémentaires pouvant être exprimés lors de mesure d’instruction et portés dans la rédaction des rapports.

    Les températures susvisées en sont constitutives. Bien que s’agissant de critères complémentaires, il est nécessaire que la personne, non initiée, empruntant au langage citoyen, visualise les effets de l’expression.

    À titre d’expérience personnelle, il est fréquent que la rédaction des rapports fasse l’objet de l’adjonction de vidéos empruntant à des expérimentations empiriques, avec une transcription du protocole de réalisation, afin de permettre une approche concrète⁶⁷ au profit des acteurs non-initiés. Sous réserve de devoir produire des essais officiels en laboratoire, un tel processus permet, tant aux Parties, qu’aux enquêteurs et aux Avocats, Procureurs et Juges, d’éviter l’instrumentalisation par l’usage du sophisme et d’affirmations sèches, ou de références de notoriété quelque fois totalement auto attribuée.

    I.2.1.2.1 – La notion de Point Éclair⁶⁸ (P.E.)

    Il s’agit de la température usuelle des références scientifiques et réglementaires. Ledit mélange gazeux s’enflamme en présence d’une flamme, dite pilote, mais la combustion s’arrête au retrait de celle-ci. Elle est généralement inférieure de quelques degrés⁶⁹ à celle dite d’inflammation.

    Cette température s’obtient par l’expérimentation selon deux procédés.

    - Point Éclair (P.E.) en coupelle fermée : le liquide à analyser est placé dans une coupelle qui est refermée. Chauffée, avec un thermomètre plongé à l’intérieur, à chaque degré d’élévation de température on approche un petit bec de gaz jusqu’à observer l’occurrence d’une flamme qui apparaît et s’éteint aussitôt ;

    - Point Éclair (P.E.) en coupelle ouverte : comme l’exprime l’intitulé la coupelle est ouverte et les vapeurs émises par le liquide se dispersent dans l’air. La température d’inflammation temporaire est donc élevée d’environ 2 à 3 degrés supplémentaires.

    La réglementation Européenne ne retient que le Point Éclair (P.E.) en coupelle fermée (Règlement CLP⁷⁰).

    I.2.1.2.2 – La notion de Point d’Inflammation (P.I.)

    Il traduit la température à laquelle le même mélange gazeux s’enflamme et pour lequel la combustion se poursuit après le retrait de la flamme présentée. Cette notion est plus appropriée au contexte de l’incendie mais, contrairement au Point Éclair (P.E.), elle n’est pas toujours disponible dans la bibliographie. La différence de valeur est très faible, de quelques degrés, selon le produit considéré, et, sauf cas très particulier, reste sans incidence sur les travaux à produire. Il a pu être constaté, lors d’audience de procès, de la part de certains sachants consultés, mais également de la part d’Experts de Justice visant à s’opposer à des Confrères, que ce sujet fasse l’objet de débats stériles⁷¹ entraînant l’opacité pour le Juge et les Droits de la défense.

    L’observation attentive de la combustion, sur une surface liquide, montre que la base de la flamme est légèrement détachée de la surface de séparation liquide – gaz de l’atmosphère. De façon simplifiée, la vaporisation du liquide, en son plan séparatif avec l’air, est à son taux de cent pour cent de concentration, le rendant trop riche pour s’enflammer. Avec l’élévation gazeuse dans l’atmosphère celui-ci s’abaisse jusqu’à atteindre la concentration d’inflammation-combustion⁷².

    Le rayonnement de la flamme, tridimensionnelle, dans son orientation vers le bas, vient renforcer la diffusion des vapeurs, augmentant leur pression d’émission et l’élévation de la zone basse d’inflammation possible.

    Il n’est à retenir que la flamme, traduisant la combustion, soit légèrement détachée de la surface libre du liquide. Ce contexte est également important en ce que la couche de liquide réalise un écran, absorbant les calories reçues, consommées dans le processus de vaporisation, au regard des effets thermiques ne pouvant donc survenir sur la surface plane d’épandage dudit liquide. Les effets, de combustion-carbonisation, ne s’observeront donc qu’en périphérie dudit épandage. Par conduction, la chaleur produisant l’évaporation du liquide imprégné, en sa jonction avec le matériau combustible, générera un début de pyrolyse, et donc de combustion périphérique, à la surface initiale de liquide déversé.

    I.2.1.2.3 – La notion de Point d’Auto-Inflammation (P.A.I.)

    Il s’agit de la température à laquelle le même mélange gazeux s’enflamme sans qu’il n’y ait nécessité d’une source d’énergie extérieure⁷³. Il convient d’être prudent sur cette notion d’absence de source d’énergie extérieure⁷⁴, qui reste toutefois relative, en ce que l’élévation de température du mélange de combustion provient bien d’un processus lui étant externe sauf le cas de réaction chimique instantanée⁷⁵.

    Certaines propagations distantes relèvent de ce phénomène⁷⁶. Ces phénomènes qualifiés d’inflammation de gaz de combustion, sous l’acronyme anglais de Fire Gas Ignition (F.G.I.), n’induisent donc pas d’acte volontaire de malveillance en leur survenue. C’est à l’Expert de Justice⁷⁷ de porter les argumentations, contrôlables et vérifiables, permettant aux personnes non initiées d’appréhender le probablement vrai ou le certainement faux de la cause de la propagation. Là encore quelques argumentations, sommaires en langage citoyen, permettront d’éviter de futurs débats qui seront stériles et discréditeront l’Expertise de Justice. C’est à l’Expert de Justice que cela incombe de les produire.

    Quelle que soit la conclusion finale, qui sera à retenir des argumentations, contrôlables et vérifiables, produite des travaux Expertaux, du sinistre de Notre-Dame de Paris, cette circonstance devra être l’objet d’une qualification de certainement faux ou de probablement vrai⁷⁸.

    La survenue d’une auto-inflammation provoquant, en première approche, une absence relative de source d’énergie, ne traduit donc pas qu’un des éléments du « triangle du feu », de la combustion, soit absent. La cause ne peut donc être techniquement qualifiée d’indéterminée⁷⁹.

    Le processus de combustion se produisant dans l’environnement quotidien il n’y a pas lieu de porter une attention particulière sur la spécificité de la pression retenue comme celle atmosphérique de l’instant.

    Néanmoins, outre les effets de pression, découlant du processus de combustion, tout comme la température ambiante, la pression atmosphérique aura une incidence sur la dilution des gaz combustibles dans l’atmosphère et donc dans l’environnement comburant. Ce caractère revêtira une importance fondamentale au regard du principe de réfutation à appliquer à toute conclusion, et notamment à celle hâtive de nature à satisfaire un plus grand nombre d’acteurs.

    Là encore, à l’exception de circonstances très particulières, mobilisant des scientifiques de très haut niveau⁸⁰, dont les conclusions ne sont pas nécessairement toujours en accord⁸¹, la pression n’emporte pas de caractère fondamental au titre des Expertises de Justice habituelles.

    Cependant, au regard de tous les sophismes diffusés, sur les vecteurs dits médiatiques, il sera de la mission de l’Expert de Justice d’argumenter, de façon contrôlable et vérifiable, en référence aux règles scientifiques et techniques, les possibilités et les probabilités de diffusions des gaz combustibles de pyrolyse notamment dans le cadre de la propagation du sinistre.

    I.2.1.3 – L’état solide

    L’inflammabilité et la combustion des matériaux combustibles solides se différencieront selon leur densité⁸² et selon leur état de division⁸³. Outre sa rapidité de combustion, liée à la surface de matériau exposée à la chaleur, et donc au processus de pyrolyse, le même matériau, en sa même forme générale, présentera une aisance ou une difficulté d’inflammation selon qu’il sera plus ou moins divisé⁸⁴.

    Placés dans un même contexte thermique il est à observer l’évolution de la rapidité de dégradation thermique, de forme pyrolyse, puis de vitesse de combustion d’une masse de bois cubique, d’un mètre cube, et de la même masse mais sous une forme parallélépipédique de dix centimètres d’épaisseur et de surface de dix mètres carrés.

    À titre d’exemple, permettant une approche « visuelle », il est à observer le processus de combustion du bois qui se déclinera donc en trois principales phases que sont :

    - Celle de séchage, d’évaporation d’eau qui consommera de l’énergie (réaction endothermique) de 100 degrés à 250 degrés y compris pour des bois très anciens⁸⁵ dont la structure intrinsèque contient cette eau avant décomposition chimique ;

    - Celle de la pyrolyse, traduisant la décomposition chimique des molécules complexes, en molécules plus simples, émettant des vapeurs, se produisant sur une plage de température étendue de 250 degrés à 800 degrés. L’inflammation des vapeurs gazeuses se produit entre 250 degrés et 350 degrés ;

    - Celle d’oxydation, de combustion avec flammes, de 800 degrés à 1 100 degrés produisant l’incandescence et les braises.

    Au regard du contexte, de notre thématique, il est à prendre acte que la production de cendres ultimes, ne comportant plus que des minéraux, se produit à partir de 1 000 degrés environ.

    En l’état aucune littérature n’est permise sur le fondement scientifique de présence de cendres⁸⁶, supposées ultimes, sur des surfaces verticales telles des menuiseries de façade, des pièces verticales de charpente. Les différents acteurs institutionnels interrogés répondent ne pas se préoccuper⁸⁷ de cet état de fait lors de leurs investigations. Pourtant certains réalisent des Expertises de Justice et les cendres ultimes constituent un réel signe objectif.

    I.2.1.4 – L’état particulier des matières plastiques

    Bien qu’étant probablement non impliqué, dans le sinistre de Notre-Dame de Paris, la spécificité du matériau ne peut être éludée des commentaires présentés sur la combustion. Il s’agit juste de permettre à tout lecteur d’appréhender le plus exhaustivement possible le processus de combustion en sa globalité. Peut-être certains pourront-ils en avoir nécessité un jour et avoir Droit à la connaissance ou à la compréhension des faits scientifiques.

    Les matières plastiques⁸⁸ méritent également un bref historique montrant leur évolution, du XVe siècle avant Jésus-Christ à probablement plusieurs siècles après notre ère⁸⁹. Leur histoire n’est probablement pas aboutie, tant en leur origine qu’en leurs exploitations permises.

    Même si une grande partie de leur histoire contemporaine, depuis la fin du XIXe siècle, a été associée au pétrole, leurs origines et leurs exploitations n’en sont pas exclusives. Il est d’ailleurs, pour de tels édifices historiques, à porter une attention particulière quant à la nature exacte des matériaux mis en œuvre. C’est notamment le cas de certaines peintures, du plomb, des pièces métalliques, etc.

    De la gélatine, de la caséine ou de l’albumine, de l’époque égyptienne, aux celluloïdes en 1856, puis à la bakélite de nos anciens téléphones en 1907, jusqu’au pétrole du dernier siècle, c’est maintenant vers un retour au naturel, par des produits d’origine végétale, à base d’amidon ou de cellulose, etc.⁹⁰, conduisant à une filière bioplastique⁹¹, que se tourne aujourd’hui ce matériau phare de la modernité. Si sa terminologie générique persiste éventuellement, ses caractéristiques, et notamment celles dans la réaction à la combustion, seront probablement différentes. L’Expert de Justice devra suivre cette évolution et déjà s’y mobiliser.

    I.2.1.4.1 – Les thermoplastiques

    Les matières plastiques thermofusibles, dites « thermoplastiques » sont des solides qui se comportent comme des liquides sous l’effet de la chaleur. Soumis à celle-ci ils deviennent malléables, fondent et durcissent au refroidissement.

    Ce caractère réversible les rend facilement recyclables et ils représentaient environ 80 % des matières plastiques consommées en Europe dans les années 2 000.

    Leur combustion se produit en deux phases, d’abord celle de fusion liquéfaction, puis celle de vaporisation. Composées de molécules simples, dans un enchaînement unidimensionnel, elles se déforment à la chaleur, ramollissent et fondent. La décomposition sera du type dépolymérisation. La combustion à suivre emprunte au même mode opératoire que les liquides.

    Leur combustion, du fait de leur fusion, et de leur fluidité éventuelle, pourra être source de propagation plus ou moins étendue.

    Les vestiges, des biens, en matière plastique thermofusible, laissent fréquemment, lors de leur refroidissement, des « galettes » recouvrant la zone de support où elles se situaient et se sont écoulées. Il s’agit là de signes objectifs⁹² d’une importance notoire pour l’Expert de Justice lors de ses investigations techniques. Ils se doivent d’être transcrits, en description, quantitative et qualitative, mais également en argumentation, de façon contrôlable et vérifiable, dans le rapport à produire. Cela est-il de généralité ?

    Quelques exemples de thermoplastiques et d’usages :

    - Polyéthylène : films, sacs poubelles, bouteilles de sauces, de produits d’hygiène, etc. ;

    - Polypropylène : Pare-chocs et tableaux de bord de voitures, mobilier de jardin, boîtes alimentaires, moquettes, tapis, cordes, etc. ;

    - Polychlorure de vinyle (P.V.C.) : industrie du bâtiment, du génie civil, de l’isolant électrique, etc. ;

    - Polystyrène composé de trois types : réalisation de mobilier, de grille de ventilation, de boîtiers type CD, de bacs à douches, de polystyrène expansé, etc. ;

    - Polyamides : tapis, robinetterie, serrurerie, engrenage, textiles, etc. ;

    - Polycarbonates : Casques de moto, boucliers de police, CD et DVD, etc.

    - Etc.

    I.2.1.4.2 – Les thermo durcisseurs

    Contrairement aux thermoplastiques, en refroidissant, ils prennent une forme définitive. Ces matériaux relèvent d’une composition plus complexe avec des macromolécules liées⁹³ de façon tridimensionnelle et de façon plus rigide.

    Sans devoir entrer dans les processus complexes de la chimie, il est à retenir qu’ils présentent une meilleure tenue à la chaleur que les thermoplastiques qui se déformeront et fondront, et qu’ils se comporteront comme les solides organiques tels le bois, le papier, etc.

    Soumis aux effets thermiques ils carbonisent empruntant un aspect meringage. La combustion de ce type de matériau suit le même processus que celui des matériaux solides c’est-à-dire la pyrolyse.

    Leur combustion sera souvent incomplète, avec production de monoxyde de carbone, génératrice de suies et de particules de carbone en suspension, rendant l’atmosphère dangereuse, toxique, voire explosive⁹⁴.

    Durant cette phase de pyrolyse, selon la nature de composition de la matière plastique thermodurcissable, et notamment de la nature de ses adjuvants, des gaz plus ou moins toxiques et corrosifs seront également libérés lors de la combustion.

    L’évolution de la recherche et des technologies permet aujourd’hui de savoir, en tout ou partie, les recycler.

    Quelques exemples de thermo durcisseurs et d’usages :

    - Polyuréthanes : Fibres Licra ; mousse de matelas, de sièges automobiles, roues de patins à roulettes, chaussures de ski, etc. ;

    - Phénoplastes ou Bakélite : Poignée de casseroles, de fer à repasser, plaques de revêtement, etc. ;

    - Aminoplastes : Mobilier de cuisine, plans de travail, pièces moulées d’ustensiles de cuisine, vernis de parquets, etc. ;

    - Etc.

    I.2.2 – La notion de plage de combustion

    Cette notion est importante pour la compréhension de la combustion ainsi que de son développement notamment s’agissant de la combustion de matériaux solides. Une nouvelle fois les contraintes sont minimes, si le besoin se manifeste, à en produire une expression simplifiée, mais juste, en langage citoyen. En notre analyse elle revêtira un questionnement fort quant à la probabilité d’un développement, éventuellement particulièrement rapide, de la combustion et de la propagation généralisée, à l’ensemble du volume de la toiture de la cathédrale Notre–Dame de Paris mais également de sa flèche. Ce questionnement sera-t-il produit ?

    Quel que soit le matériau, devenu en sa forme gazeuse, sa combustion découlera de ses propriétés physiques intrinsèques. Ladite combustion ne pourra s’établir que dans une plage de proportion définie du mélange gaz combustible – gaz comburant. Cette plage est délimitée par deux valeurs que sont celles de la Limite Inférieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité⁹⁵ (L.I.I. ou L.I.E.) et de la Limite Supérieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité (L.S.I. ou L.S.E.).

    I.2.2.1 – La Limite inférieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité (L.I.I. ou L.I.E.)

    La Limite inférieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité (L.I.I.) ou (L.I.E.) est la limite en deçà de laquelle le mélange est dit trop pauvre en gaz combustibles, pour s’enflammer.

    Tel est le cas de la fuite de gaz sur une plaque de cuisson, dans une pièce très largement ventilée, à l’instar des conditions estivales, qui ne génère pas d’inflammation brutale ou de déflagration ⁹⁶ lors d’un allumage « retardé⁹⁷ ».

    I.2.2.2 – La Limite Supérieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité (L.S.I. ou L.S.E.)

    La Limite Supérieure d’Inflammabilité ou d’Explosivité (L.S.I.) ou (L.S.E.) est la limite au-delà de la laquelle le mélange est dit trop riche, en gaz combustibles, pour s’enflammer. Dans cette dernière condition le danger surviendra, à nouveau, lors de la phase de ventilation d’un local, « dit saturé », où l’extraction de l’atmosphère gazeuse inflammable conduira à une situation où le mélange repassera dans sa plage de limites d’inflammation.

    Cette situation particulièrement dangereuse est celle de la fuite de gaz dans un volume clos, ou semi clos, dont la ventilation⁹⁸ est produite en vue d’un retour sécurisé à la normale. Si une source d’énergie se manifeste lors de l’abaissement de concentration, celle-ci se situant à l’intérieur de la plage d’inflammation, la déflagration se produira.

    I.3 - Les effets visuels d’une combustion

    Il ne sera retenu, au sein de cet ouvrage, que les effets visant à satisfaire l’objectif recherché de compréhension générale.

    Pour l’Expert de Justice, ces effets seront partiellement constitués d’éléments qu’il ne pourra constater puisque survenus exclusivement durant la phase active de l’incendie. C’est en cela que des entretiens⁹⁹ de témoins ayant assisté aux faits sont d’intérêt mais assortis de la prudence eu égard à leur factualité et à leur objectivité.

    En la présente circonstance, de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, ces entretiens sont judicieux à produire, en présence ou non des enquêteurs, sans toutefois qu’il n’y ait d’interférence¹⁰⁰ entre les deux domaines de recherche d’informations. Chacune des procédures ne doit-être produite qu’au regard de ses seuls objectifs¹⁰¹ à satisfaire.

    Complémentairement, toujours en notre thématique, ces effets passés pourront être constatés au travers de photos réalisées¹⁰² et surtout des vidéos¹⁰³ produites. Leur importance capitale portera sur le caractère éventuel d’horodatage dont le vecteur de fixation sera doté. Sans qu’aucun ne relève d’une probable réalité intangible¹⁰⁴ ils permettront de produire des recoupements, de restreindre des incertitudes et de contribuer à la réalisation du référentiel - événementiel¹⁰⁵ actualisable.

    Là encore les recueils de ces informations sont à privilégier avec les enquêteurs mais également en rapport avec leurs observations et leurs éventuels regards professionnels des faits. Les commentaires, factuels et objectifs, seront de sorte à faire évoluer la perception factuelle commune¹⁰⁶, de la réalité la plus probable, reconstituable, et source de la référence¹⁰⁷ identique des travaux pour tous les acteurs.

    I.3.1 – Les flammes¹⁰⁸ et les lueurs

    La différence, pas toujours significative pour un témoin¹⁰⁹, est notoire et il convient d’y porter une attention toute particulière. En l’état de notre sujet elle ne serait que peu significative mais ne peut être éludée et notamment au regard des reportages filmés produits.

    I.3.1.1 – Les flammes

    Il s’agit de la manifestation visuelle directe de la combustion. Leurs couleurs seront importantes dans la détermination du mode de combustion¹¹⁰ et de la température atteinte. Toutefois une prudence devra être observée en ce qui concerne la présence d’éventuels matériaux, tel le cuivre, de nature à en modifier les couleurs. La manifestation citoyenne à observer est celle des feux d’artifice pour lesquels les couleurs de combustions instantanées varient avec les adjonctions portées aux poudres.

    La couleur bleu d’une flamme va traduire la luminescence du dioxyde de carbone avec une température d’environ 1 200°. La couleur jaune d’une flamme correspond à une combustion bien oxygénée alors que les couleurs orange, puis rouge, montrent des combustions incomplètes avec une forte présence de carbone et d’imbrûlés.

    De la même façon, la hauteur de flamme atteinte sera l’un des caractères dimensionnels de l’incendie et de la masse combustible concernée mais aussi de la nature de certains matériaux combustibles. Dans la grande majorité des incendies cette notion¹¹¹ n’est pas utilisée et son usage ne se justifie pas.

    I.3.1.2 – Les lueurs

    La notion de lueur est différente de celle de la flamme car elle ne traduit que la manifestation indirecte des effets visuels de ladite flamme. Celle-ci n’est pas directement visible, seuls ses effets le sont. Pour l’Expert de Justice, cela traduit que la zone de combustion ne soit pas située dans l’axe de vision. Cela peut revêtir une importance conséquente pour la localisation de l’axe de propagation mais également pour celle d’identification du lieu, voire du point, d’origine de la combustion initiale. L’attention devra être très attentive quant à l’expression de témoignages en s’assurant de la nature exacte de la vision produite, flammes ou lueurs¹¹². Cette attention sera également de haute rigueur dans la retranscription et dans son exploitation ultérieure¹¹³. Lors des débats à l’audience, surtout si, comme en matière civile, mais également en matière correctionnelle, l’Expert de Justice n’est pas présent, des interprétations, des confusions, des instrumentalisations sont possibles.

    I.3.2 – Les fumées

    Il s’agit de la notion générique des effets visibles découlant de la production des produits de combustion. Il serait, initialement, probablement plus approprié d’évoquer la notion d’effluents gazeux. En effet, tel que cela est exprimé, ci-avant, la chronologie générique de la combustion se produit par l’évaporation de l’eau intrinsèquement contenue dans le matériau, puis par le dégagement des gaz de pyrolyse, initialement en concentration insuffisante pour s’enflammer, et enfin desdits produits résiduels de la combustion, celle-ci s’étant développée.

    Les fumées emportent avec elles, par convection, environ 60 % à 70 % de la puissance thermique produite. Cela explique que des fumées, même distantes de leur point d’émission, de la zone de combustion, soient de nature à produire la pyrolyse de matériaux solides voire même leur auto-inflammation¹¹⁴.

    L’Expert de Justice devra également tenter de trouver des photos ou des vidéos montrant l’incendie, et ses dégagements d’effluents gazeux, en leurs différentes étapes temporelles¹¹⁵. La couleur, la densité des fumées sont significatives de la combustion des matériaux et du développement du foyer.

    Non constatables, in situ, par l’Expert de Justice, mais présentant un fort intérêt d’analyse, les modes de production, et surtout de visualisation des « fumées », traduisent des significations précises quant au développement, tant quantitatif que qualitatif, de l’incendie.

    Dans le cas de Notre-Dame de Paris, en la phase initiale de constatation d’effluents gazeux, quelle est la part de vapeur d’eau intrinsèque du bois s’étant vaporisée, de celle des gaz de pyrolyse en concentration trop importante pour s’enflammer, puis de celles réelles des fumées de résidus de combustion ? De cette simple interrogation et de la ou des réponses lui étant portées, selon qu’elles soient argumentées, de façon contrôlable et vérifiable, et soumises au principe de la réfutation possible, la reconstruction de la réalité la plus probable pourra être envisageable ou définitivement perdue.

    Considérer de tels faits comme établis, et résultant des effets de l’incendie, sans leur porter une argumentation, contrôlable et vérifiable, en référence aux règles scientifiques, techniques et normatives techniques, relèverait d’une faute fondamentale¹¹⁶ de méthodologie et de raisonnement.

    Le simple fait de devoir argumenter, de la façon susvisée, les visions constatables de ces effluents gazeux initiaux¹¹⁷, pose des questions dont le certainement faux et le probablement vrai, à produire, seront de nature à fixer, en partie, le référentiel - événementiel initial servant de base aux travaux d’investigation technique et pratique. Combien de ces experts d’opportunité se sont-ils exprimés sur les effluents gazeux, de façon affirmative, sans aucune argumentation contrôlable et vérifiable ? Qu’en ont dégagé la presse et certains auteurs d’ouvrage sur le sujet ?

    Puisque maintenant les experts innés renvoient l’origine de l’incendie vers la flèche, eu égard à la perception des effluents gazeux, sans manifestation de flammes s’en dégageant, quelle est la concordance de temporalité entre cette vision initiale, celle du déclenchement initial de l’alarme de la Détection Incendie (D.I.), celle de la vision des flammes au sein de la forêt et celle de l’embrasement généralisé de celle-ci ? Quelle reconstruction de la réalité la plus probable d’une telle cinétique eu égard au référentiel - évènementiel initial de la situation constructive de l’édifice ?

    Si la conduite des travaux d’investigation n’est pas de nature à être fondamentalement modifiée, les zones d’intérêts spécifiques, elles, risquent d’être modifiées ou étendues. Un tel mode opératoire est-il systématisé ? Sa réalisation est-elle contrôlée et à quel niveau de la procédure ? Qui peut appréhender s’il y a un manquement ou non ?

    Les techniciens assistant les Parties, en procédure civile, font parfois, à juste titre, état de ces contextes qui relèvent de l’obligation de contradictoire technique¹¹⁸. En effet la prise en considération attentive, ou non, des premiers effluents gazeux diffusés, est souvent de nature à influer sur l’orientation de ce que seront les conclusions finales¹¹⁹. Ajouté à cela, ces effluents gazeux, se diffusant sous pression, laissent le long de leur cheminement des traces de dépôt qui seront d’une importance notoire en qualité de faits objectifs, dans les argumentations, contrôlables et vérifiables, à produire. Même après la disparition totale de la charpente et de la flèche il convient de rechercher si, avant la mise à l’air libre de la forêt, des poussées d’effluents gazeux ne se sont pas produites sur le pourtour du bâtiment. Là encore les recours aux vidéos et photos produites seraient d’importance à observer.

    La recherche a connu une importante évolution, dans les études, sur les fumées, et pas exclusivement au plan toxicologique, mais également au regard de leurs modes d’actions en général. Pour notre propos, il peut être nécessaire d’approfondir certains signes relevés lors des dégagements de fumées et « inflammations brutales »¹²⁰, notamment au regard des accidents thermiques¹²¹ tels les Embrasements Généralisé Éclairs (E.G.E.), (flashover), ou explosions de fumées (Backdraft).

    I.3.2.1 – La quantité de production de fumée

    Pour en appréhender la production il est à retenir quelques valeurs chiffrées de production de fumée¹²² pour la combustion de 10 kilogrammes de matériau :

    - Le papier = 10 000 m3 ;

    - Le polyuréthane = 22 000 m3 ;

    - Le gasoil = 25 000 m3 ;

    - Le caoutchouc = 25 000 m3 ;

    - Le polyéthylène = 22 000 m3 ;

    - L’essence = 25 000 m3 ;

    - Etc.

    La concordance des volumes de production de fumée, avec la cinétique de l’incendie, peut s’appréhender, également à titre d’aide à la compréhension, par des travaux de modélisation.

    De ces éléments d’information il peut être analysé l’état du développement de la combustion, de sa vitesse, et de sa concordance, ou non, avec les délais initialement constatables et à vérifier. Plus que des résultats, en vue de la construction des conclusions, ces travaux permettent de produire des levées de doutes, de contribuer au principe de la réfutation possible, et d’appréhension sous la forme de Plus Grand Dénominateur Commun (PGCD), pour l’ensemble des acteurs non-initiés et surtout de ceux croyant savoir.

    Pour le contexte de Notre-Dame de Paris l’approche dimensionnable des effluents gazeux, se dégageant de la base de la flèche, en l’absence initiale de flammes, est-elle concordante avec une origine d’incendie au sein de la flèche et de la cinétique du sinistre ? Quelle concordance avec sa propagation à la forêt, en relation avec l’horaire de déclenchement l’alarme de Détection Incendie (D.I.) et de la vision humaine, par l’ancien gendarme, du foyer ne permettant plus d’action de première intervention ?

    I.3.2.2 – La vitesse de production de fumée

    Un deuxième élément d’importance est celui de la vitesse de production de la fumée¹²³ pour lequel les valeurs suivantes sont à observer :

    Foyer de pneumatiques = 30 m3/s ;

    Foyer de bois = 9 m3/s ;

    Un ou deux véhicules légers = 20 à 40 m3/s ;

    Un poids lourd ou un bus 60 à 90 m3/s

    Etc.

    De la même façon, au plan théorique d’aide à la compréhension des faits, de tels travaux de modélisation peuvent apporter une assistance dans la confrontation de l’état visuel à un instant « T » et de celui du développement possible de la combustion depuis son origine.

    Il est indéniable qu’en la circonstance de l’incendie de Notre-Dame de Paris, ce fait doive impérativement être l’objet de travaux d’argumentations, contrôlables et vérifiables, référencées au regard des règles scientifiques et techniques s’appliquant. Un important travail coopératif avec des laboratoires et des modélisations sont à produire qui alimenteront de possibles banques de données profitables à d’autres sinistres de moindre ampleur.

    Selon le lieu de provenance des effluents gazeux, sans connaître leur composition, cette densité de production, selon qu’elle provienne de la partie inférieure de la flèche¹²⁴, isolée ou non de la forêt, ou de celle-ci, peut-elle être reliée avec une intensité, une surface et une de durée de combustion ? Ces délais¹²⁵ entre la vision externe des effluents gazeux, le déclenchement de la détection, l’origine supposable de la combustion peuvent-ils être établis, confrontés en leurs possibles concordances ou non-concordances ?

    I.3.2.3 – La production générale de fumée¹²⁶

    Contrairement à l’idée répandue, la production de fumée noire ne provient pas d’un manque d’oxygénation de la combustion. Tel est le cas de la combustion de pneumatiques à l’air libre où le comburant est en quantité illimitée.

    Celle-ci va dépendre de la nature du matériau, de sa quantité de matière combustible, au regard de celle du comburant, et de son environnement ouvert ou fermé. La hauteur de flamme est significative de la quantité de matière à brûler et, sous réserve d’un mélange comburant – combustible idoine, de façon complète ou non.

    Confronté à un obstacle plan, lui étant supérieur, la flamme perd de sa hauteur et ne peut plus brûler tout le combustible disponible. La réaction devient incomplète en partie haute de la flamme qui est tronquée.

    Soit par contact de la flamme avec la surface plane inférieure du plancher haut d’un volume, soit par évolution au sein d’une stratification gazeuse, en cette sous-face de cette surface plane¹²⁷, la flamme sera, en sa partie haute, soit perturbée, soit en sous oxygénation et n’assurera plus un état de combustion complète.

    Dans le développement d’effluents gazeux, il ne faudra pas confondre le dégagement de gaz de pyrolyse, de couleur blanchâtre, avec l’évaporation d’eau résiduelle intrinsèque du bois et le début de production des gaz de combustion. Dans le contexte des Embrasements Généralisés Éclairs (E.G.E.), accidents thermiques dénommés « Flashover », les éventuelles perceptions d’effluents gazeux, blanc grisâtre, ne traduisent pas de la fumée de combustion mais des gaz de pyrolyse encore non enflammés.

    I.3.2.4 – Processus de génération de la fumée

    Sous le terme générique de fumée, notamment pour ce qui concerne le bois, tel qu’impliqué dans cet incendie, de Notre-Dame de Paris, sa production se développe de la façon suivante :

    - Initialement, sous l’effet de la chaleur, va se dégager l’eau intrinsèque contenue dans le matériau¹²⁸. Cela se perçoit pleinement lors de l’allumage d’un foyer dans l’âtre d’une cheminée. L’évaporation de l’eau est de couleur blanchâtre et les vapeurs émises ne s’enflamment pas au contact d’une flamme pilote ;

    - La deuxième étape, constitutive des matériaux solides, va être l’état de pyrolyse ou les chaînes complexes moléculaires vont se fractionner sous l’effet de la température, et devenir, en leur état gazeux, combustible. Elles sont aussi de couleur blanchâtre, grisâtre, et peuvent présenter des états d’inflammation ponctuelle, lors de la présentation d’une flamme pilote, jusqu’à ce que la concentration et la température soient suffisantes pour produire une combustion continue ;

    - À la suite, il s’agira de la production de fumée contenant les produits de combustion et les couleurs seront variables et pour partie significatives.

    L’expert de Justice ne peut ignorer ce contexte des fumées. De nombreuses informations sont contenues, au regard de ce domaine. Elles permettent d’appréhender l’origine de la combustion, la vitesse de son développement et de sa propagation, ainsi que son mode de réalisation. Ces informations permettent également la confrontation avec les déclarations produites.

    La confrontation avec l’état des déclarations ne peut se produire que par une recherche de documents photographiques ou vidéos. Cette action doit, si possible, être réalisée avant même de débuter les investigations techniques pratiques. Sur quel référentiel - événementiel s’appuie-t-on¹²⁹ ?

    Il s’agit donc de pouvoir factualiser, le plus objectivement qu’il soit permis, l’argumentation, contrôlable et vérifiable, de la cinétique de l’incendie depuis sa découverte jusqu’à son terme¹³⁰.

    Ces éléments d’information ne sont pas indispensables pour le public profane mais lui permettent de mesurer la réalité et la justesse de l’information¹³¹ lui étant produite. Dans l’évolution concentrique de la progression d’investigation pratique, à l’occasion du débat contradictoire dynamique¹³², ces éléments pourront également mettre en relation la situation fumigène initialement évoquée et les faits, en constatation-débats.

    Les Procureurs et les Juges s’appuieront sur des faits objectivement constatés et sur des argumentations contrôlables et vérifiables, en référence à des règles scientifiques, techniques et normatives techniques.

    I.4 - Les effets matériels d’une combustion

    Sans, non plus, s’engager dans un long processus technique il est à porter quelques éléments d’information qui trouvent leur pleine application dans le contexte de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    Cela va se confronter à l’étape initiale d’identification structurelle des volumes sinistrés et pour ce qui nous concerne à l’aéraulique à laquelle ils sont soumis.

    Pour percevoir la suite il est à prendre acte d’une expérience réalisable à domicile avec l’allumage d’une bougie dans un bocal que l’on ferme hermétiquement. Une fois tout le comburant, l’oxygène, consommé la flamme va s’éteindre d’elle-même.

    Les deux modalités à suivre permettent d’appréhender certaines concordances, ou non concordances, entre la cinétique d’un incendie, tel qu’il était de nature à se produire, et celle à laquelle ont effectivement été confrontés les secours.

    I.4.1 - La combustion contrôlée par le combustible ou par le comburant¹³³

    Ces deux notions ne doivent pas être mésestimées dans les travaux d’investigation technique. Elles seront de nature à corroborer, ou non, certaines déclarations de témoins qui pourront se traduire par une concordance, ou non, avec celle des sinistrées ou des occupants¹³⁴ puis à la vision perçue par les secours.

    Il ne s’agit pas de propos réservés. Ils ne sont ni difficiles à appréhender ni superflus en leur expression. Ils synthétisent, sans grand développement, ce qui doit être argumenté aux personnes non initiées, dans un langage de compréhension commune.

    L’exploitation de ces deux notions¹³⁵, relève d’argumentations, contrôlables et vérifiables, auxquelles il est possible d’exprimer une contradiction sous réserve de s’opposer de la même façon. Il s’agit également, pour l’Expert de Justice, de vérifier la construction de sa conclusion au regard de la réfutation¹³⁶ possible.

    Ces analyses permettront d’argumenter, de façon contrôlable et vérifiable, le mode de développement de l’incendie et ainsi éventuellement d’écarter des orientations vers lesquelles il est cherché à pousser¹³⁷ l’Expert de Justice.

    Ces argumentations, contrôlables et vérifiables, permises par ces analyses, si elles n’emportent pas de détermination prédominante dans les travaux initiaux, permettent d’éviter ou de limiter toute utilisation d’affirmations sèches, voire du sophisme ultérieur, pour tenter d’alléguer des possibilités d’origine de l’incendie autres que celles se construisant.

    Le principal ennemi de l’Expert de Justice est le fait de s’arrêter à la première perception présentant un caractère satisfaisant¹³⁸. De telles circonstances se produisent-elles ?

    S’affranchir de cette aisance, c’est aussi se mettre en contraintes où parfois la résolution d’une question sera complexe, longue, aboutissant éventuellement à devoir argumenter un caractère indéterminé¹³⁹ de façon contrôlable et vérifiable.

    À plusieurs reprises, l’expérience Expertale a montré que ces perceptions initiales, satisfaisantes et sans non-concordances établies, s’avèrent être totalement erronées.

    Ce fut le cas de l’incendie de la dépendance d’une maison très ancienne mitoyenne avec une autre construction habitable de la même propriété. Tout conduisait à faire valoir que l’origine de l’incendie provienne du dépôt, à proximité directe de la porte en bois de ce bâtiment, de cendres retirées d’une cuisinière à bois. La persévérance, confrontée à certaines manifestations d’animosité, a permis d’aboutir à l’argumentation, contrôlable et vérifiable, que l’allégation portée relevait du certainement faux. La qualification de probablement vrai était de nature à invoquer le caractère d’une cause volontaire. Toutefois les éventuelles suites à donner ne relevaient plus de la mission de l’Expert de Justice.

    Une évolution se manifesterait dans l’instrumentalisation de la survenue de certains sinistres, dans le domaine de l’incendie, relevant d’une cause volontaire. Il s’agirait d’orienter les recherches, de la part des enquêteurs et des Experts de Justice¹⁴⁰, qui se satisferaient par séduction¹⁴¹ d’une première approche trop rapide, sans approfondissement d’exhaustivité, et surtout de soumission au processus de réfutation possible.

    L’observation, sur internet, d’une veille ciblée sur les incendies, conduit à prendre acte d’une fréquence accrue de ceux-ci mais surtout de leur développement très rapide alors mêmes que les mesures de prévention contre le danger d’incendie ne cessent de croître. N’y aurait-il pas là un signal faible à exploiter dont la mobilisation budgétaire à consentir pourrait, in fine, induire d’importants gains économiques ? Le coût et la durée, périodiquement dénoncés, des Expertises de Justice masquent certaines absences d’exercice des responsabilités de ceux qui en ont la charge et disent les assumer n’étant pas mis en cause. Le juste financement desdites mesures d’instruction n’aboutira pas à une exhaustivité de performances non critiquables mais restreindra de façon considérable les risques d’erreurs de Justice et de coûts sociétaux.

    I.4.1.1 - La combustion contrôlée par le combustible

    Au début de sa réalisation, dès que le mélange combustible - comburant est approprié, et qu’une source d’énergie l’active, la réaction est dite contrôlée par le combustible. Le comburant¹⁴², en excès des besoins chimiques, permet le développement optimal de la combustion en fonction de la chaleur dégagée, de la vaporisation ou de la pyrolyse produite et de ce comburant présent.

    Si la ventilation du foyer reste satisfaisante, par exemple par la présence d’ouvertures, l’intensité de combustion sera de nature à se réguler. L’évacuation des gaz de combustion, sous l’effet de la pression due à leur expansion par l’augmentation de température¹⁴³, générera une dépression. Celle-ci créera un courant de convection amenant de l’air frais oxygéné, à la base des flammes, et évacuant les fumées, les gaz de combustion et de pyrolyse non brûlés, qui pourraient abaisser la concentration « idéale¹⁴⁴ » de la combustion.

    Cette situation est de nature à conduire à un embrasement généralisé¹⁴⁵ de l’ensemble des biens combustibles situés dans le ou les volumes. Il s’agit de la progression de la combustion à ne pas confondre avec l’Embrasement Généralisé Éclair (E.G.E.), dit « flashover », qui lui est « éclair », instantané et constitutif d’un accident thermique.

    Ce processus peut permettre, selon les circonstances, d’argumenter, de façon contrôlable et vérifiable, que l’incendie trouve bien son origine au sein d’un volume non totalement détruit¹⁴⁶ alors que sa propagation a pu générer la destruction totale de locaux distants atteints.

    I.4.1.2 - La combustion contrôlée par le comburant

    La combustion contrôlée par le comburant est logiquement consécutive à celle initiale contrôlée par le combustible. La demande en comburant va augmenter par la combustion s’étant accrue en intensité et en étendue. Selon la ventilation du ou des locaux les échanges gazeux pourront se produire plus ou moins aisément. L’augmentation de la demande en comburant, par l’intensification de la masse en combustion¹⁴⁷, la production de produits de ladite combustion, le taux disponible du comburant, va s’abaisser.

    L’abaissement de ce taux de comburant va induire une combustion incomplète alors que la pyrolyse des matériaux combustibles, ne découlant que des effets de température, et non de présence, ou non, d’oxygène, va se poursuivre¹⁴⁸. À l’extrême, sans renouvellement d’air, la combustion vive s’arrêtera ne laissant persister que des braises dont l’éventuel apport brutal d’air frais générera un possible accident thermique¹⁴⁹.

    I.4.2 – Les modes de propagation de la combustion

    En la situation de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, se pose la question qu’il n’y ait eu qu’un seul volume constitué de l’ensemble de la couverture à laquelle s’associait celui de la flèche¹⁵⁰. Cela doit être confirmé ou infirmé en ce qu’initialement, si le volume est unique, les fumées auraient dû se dégager par les zones ouvragées en partie basse de ladite flèche¹⁵¹.

    Généralement le concept de propagation s’établit sur les modalités physiques de la combustion en sa réalisation de satisfaction du triangle de la combustion. Pour notre propos, et par simplification, nous intégrerons l’expansion de cette propagation au sein de l’ensemble du volume sinistré. Il est à ne pas omettre, selon les modalités de ventilation, au sein de la flèche, qu’une évolution des gaz de combustion et de pyrolyse se produira en son intérieur¹⁵², sous réserve que l’origine du sinistre ne se situe pas en ce volume supérieur, celui situé à sa base étant à l’air libre.

    I.4.2.1 – Les modes usuels de propagation de la combustion

    Ceux-ci sont constitués par les effets directs des Lois de la physique à savoir le rayonnement, la conduction, la convection et les projections.

    I.4.2.1.1 – Le rayonnement

    Celui-ci se manifeste sous forme de rayonnement électromagnétique qui se propage en ligne droite dans les trois dimensions de l’espace. Son intensité de flux thermique décroît avec l’éloignement du point d’émission selon la règle dite des carrés inverses. Cela signifie que si la distance d’éloignement de la source d’émission est multipliée par deux, l’intensité perçue à distance sera divisée par quatre. Si la distance est multipliée par cinq, l’intensité sera divisée par vingt-cinq, etc. À l’inverse le processus est similaire. La division de la distance d’éloignement par trois fera évoluer l’intensité reçue par neuf, etc.

    Pour une perception pratique il est à se placer à distance du foyer d’un âtre de cheminée et de se rapprocher ou de s’éloigner. Le rayonnement, en son flux thermique, n’est pas visuellement perceptible mais il se ressent sur la peau. Le rapprochement ou l’éloignement, plus ou moins important, permet éventuellement d’en appréhender le phénomène et sa relation intensité - distance.

    Bien entendu cet état de fait est subjectif en perception mais se mesure en termes de flux thermique¹⁵³.

    Là, à nouveau, la modélisation¹⁵⁴ peut être d’apport non négligeable pour déterminer si l’énergie initiale de combustion a pu permettre la pyrolyse distante des matériaux recevant le rayonnement thermique. En aucun cas, il ne peut être acceptable de se satisfaire¹⁵⁵ d’affirmations qui ne seraient pas argumentées, de façon contrôlable et vérifiable, éventuellement assorties de calculs exploitables en leur appréhension.

    I.4.2.1.2 – La conduction

    La conduction est la continuité et l’expansion thermique dans la masse du matériau qu’il soit solide ou liquide. Cette propagation s’effectue sans mouvement¹⁵⁶ par le simple fait d’agitation des molécules et des atomes les plus énergétiques de la matière. Selon la nature, l’homogénéité du matériau ce mode de propagation transmet plus ou moins rapidement la température depuis son point d’émission. Le bois est très peu conductible¹⁵⁷ de la chaleur contrairement à la fonte¹⁵⁸ et au cuivre.

    Dans le cadre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le processus de conduction est de nature à avoir été négligeable¹⁵⁹ au regard des autres modes de propagation. Pour autant, il devra supporter les mêmes argumentations, contrôlables et vérifiables, en son expression de probablement vrai et de certainement faux.

    De manière générale, le principe de conduction n’est pas exprimé pour les gaz qui génèrent un mouvement aéraulique induisant le principe de convection. Cependant la chaleur se diffuse du plus chaud vers le plus froid au sein de sa masse d’air présente¹⁶⁰. Dans un volume clos il n’est pas aberrant, au plan théorique simplifié, d’exprimer une « notion de conduction thermique dans l’atmosphère volumique » partiellement close.

    I.4.2.1.3 – La convection

    La convection associe au processus de conduction, une mise en mouvement de la matière. C’est en cela que, pour les gaz, on retient ce phénomène en ce que son échauffement initie sa dilution, et donc son expansion au sein du volume, créant un mouvement convectif.

    Ce mouvement convectif emporte environ 70 % de l’énergie produite par l’incendie. Ce caractère est d’importance dans le cas de propagation(s) distante(s)¹⁶¹ où le processus à constater ne traduit pas nécessairement un phénomène d’acte volontaire.

    Lors de son expansion, le volume gazeux chaud perd de son énergie qu’il transmet, par conduction, à la partie contiguë de la masse globale qui s’échauffe progressivement et se dilate dans les trois dimensions. Ce mouvement progressant, du plus chaud vers le moins chaud, supporte le même sens de progression de la zone de plus haute pression, au lieu de la production gazeuse, vers celle de moindre pression à distance où la température est atténuée.

    Une partie de cette énergie sera également absorbée par les matériaux rencontrés. Ceux combustibles, selon leur nature, engageront un processus de pyrolyse qui rappelons-le ne nécessite pas de présence d’oxygène. Ces gaz combustibles produits viendront se mélanger à l’atmosphère présente, de nature à atteindre leur plage d’inflammabilité, ne nécessitant plus qu’une source d’énergie adaptée pour s’enflammer plus ou moins brutalement et généralement.

    La propagation d’un volume incendié se produira vers celui des volumes voisins qui présentera la plus faible pression ou la moindre possibilité d’élévation de pression d’autant plus si la température y est plus faible.

    À nouveau, ces processus de compréhension, accessibles par tous, sont de nature, dans le cadre des procédures civiles, à ce que les Parties puissent contribuer strictement au débat contradictoire et à faire valoir certaines observations¹⁶². En matière pénale, pour le citoyen observateur, il s’agit de répondre au Droit à l’information¹⁶³.

    Dans le cadre de volumes contigus clos, la propagation se produira prioritairement vers celui de plus importantes dimensions¹⁶⁴. À température et pression constantes, entre tous les volumes, la propagation par convection se produira vers les plus grands là où la pression mettra plus de temps à s’élever et à s’équilibrer tout comme la température influant également sur la pression.

    Entre un volume clos et un volume avec une embrasure ouverte, c’est ce dernier qui générera le mouvement convectif.

    Dans le contexte de Notre-Dame de Paris, il est impérieux que les argumentations, contrôlables et vérifiables, soient produites et ne se satisfassent pas d’affirmations de pseudo-notoriété ou d’éventuelle expérience, imposant d’être réellement objectivées.

    Pour Notre-Dame de Paris, dans le volume à considérer, que ce soit la forêt ou la flèche, la zone de moindre température, et de moindre pression, sera celle extérieure dite à « l’air libre ».

    Si le prompt ultracrépidarianisme, de certains journalistes et auteurs d’articles, voire d’ouvrages, tente d’orienter la localisation du point d’origine vers la flèche, en sa zone d’implantation des cloches qui auraient été électrifiées, il conviendra d’argumenter, de façon contrôlable et vérifiable, le mouvement convectif au sein de la forêt. Ce mouvement de convection, composé d’effluents gazeux chauds, était de nature, si la communication entre la flèche et la forêt était permise et libre, à s’épandre, partiellement, en partie supérieure de ladite charpente de la forêt¹⁶⁵. Quelle proportion de mouvement convectif, et donc de gaz inflammables de pyrolyse, directement à l’air libre par la périphérie ouverte de la flèche ? Quelle proportion de mouvement convectif, et donc de gaz de pyrolyse inflammables, vers la forêt ? En cet état de fait, quelle concordance de présence d’effluents gazeux au sein du volume de la forêt avec la vision permise à l’ancien Gendarme ayant découvert le foyer, devenu inattaquable, et quelle concordance avec le positionnement de ce foyer ?

    Rien que cette notion de convection impose un travail conséquent d’argumentation du probablement vrai et du certainement faux, voire peu probable de l’indéterminé.

    I.4.2.1.4 – Les projections

    Ce mode de propagation a été ajouté aux trois précédents « ancestraux ». En effet, notamment avec des matériaux qui éclatent et ayant atteint une température élevée, mais plus particulièrement avec le bois produisant des escarbilles¹⁶⁶ braisantes, il a été constaté des transferts de points chauds capables de propager la combustion en générant une nouvelle zone de pyrolyse qui, selon la nature du matériau, s’enflammera plus ou moins rapidement¹⁶⁷.

    Là également, la diversité de points supposables d’origine, car distants, ne doit pas conduire à conclure, par séduction de la promptitude de conclusion, qu’il s’agisse d’une cause volontaire¹⁶⁸.

    À nouveau il ne peut être que regretté l’absence de littérature scientifique et technique sur le sujet, d’importance, qui éviterait, notamment à ceux qui voient leurs savoirs limités, d’utiliser l’approche diaphane, voire le sophisme.

    Il n’y a apparemment pas de littérature de fond sur ce sujet en ce qui concerne le bois. Pour les châtaigniers, il est évoqué la présence de silice dans le bois. Pour les résineux, il est allégué une production plus importante de gaz de pyrolyse, ainsi que plus de facilités d’inflammation, ce qui générerait des pressions gazeuses internes projetant des particules périphériques de braises se détachant de leur masse. Le dépôt de déchets d’enveloppes de noisettes sur un foyer actif conduit au même processus. Quel en est son processus de survenue ? Pourquoi refuser la recherche de compréhension de certains phénomènes ? Y a-t-il une honte à ce que l’on ne puisse répondre parce que la réponse n’a jamais été cherchée ? Combien d’incendies surviennent à partir de tels faits ? Sont-ils possibles à identifier dans la recherche de l’origine et de la cause ? Détenir une réponse scientifique c’est également pouvoir prodiguer des consignes de sécurité à ne pas déverser ces déchets dans un foyer ouvert.

    Cette thématique qui peut être de nature à trouver une fréquence non négligeable dans la causalité d’incendies pourrait, de la part des pouvoirs publics, initier une campagne d’essais. La charge budgétaire ne serait pas rédhibitoire et, éventuellement, en y associant les Compagnies d’Assurance, in fine, celles-ci et la Société elle-même, seraient quelque peu bénéficiaires avec le temps. Faudrait-il craindre que cet état de fait puisse être considéré, sans argumentation, contrôlable et vérifiable, en référence à des règles scientifiques et technique comme un fait lui-même irréfragable ? Pourrait-il servir, comme quelques autres éléments de même facture, de « joker » en certaines circonstances où l’on ne sache pas répondre et où la renommée impose que soit portée une réponse ?

    Au strict plan d’investigation pratique, ces contextes traduiront des points d’origine secondaires. Même si leur nature sera, par définition, accidentelle, il est indispensable de les considérer¹⁶⁹ pour assurer une argumentation exhaustive, contrôlable et vérifiable, à partir des règles scientifiques, techniques, applicables. Si, dans

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