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Les ouvrages d'art: les ponts
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Les ouvrages d'art: les ponts
Livre électronique192 pages59 minutes

Les ouvrages d'art: les ponts

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À propos de ce livre électronique

Train d union entre deux mondes, le pont est un point de tension entre deux endroits identitaires. Libre, n appartenant ni à une terre ni à l autre, il enfreint le paysage et défie la nature. Le pont incarne à lui seul la volonté humaine de tisser des liens économiques, nécessaires et vitaux entre les hommes. Symbole de progrès et d innovation, le pont, qui fut en bois puis en pierre, démonstration anonyme de la solidité et la maîtrise des techniques assimilées, devient avec le temps de plus en plus aérien et fluide, défiant sans cesse les technologies de pointe. Véritable acte esthétique, le pont, dont la création est désormais revendiquée, pourrait aujourd hui s apparenter à une uvre d art ; c est ce que ce livre par ses magnifiques photographies propose au lecteur de découvrir.
LangueFrançais
Date de sortie31 déc. 2015
ISBN9781785259234
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    Aperçu du livre

    Les ouvrages d'art - Victoria Charles

    illustrations

    Pont suspendu en acier

    Mustang, Annapurna, Népal

    Introduction

    Les paysages ruraux et urbains comptent de nombreuses structures architecturales, parties intégrantes de notre environnement, dont l’usage quotidien est réduit à la banalité.

    Les ponts, utilisés chaque jour, en sont un exemple flagrant. Les habitants de San Francisco s’extasient-ils sur le pont Alexandre III, ou les Londoniens sur le Tower Bridge ? En effet, leur esthétisme et, souvent, les prouesses technologiques qui ont présidé à leur élaboration, méritent quelques minutes d’arrêt sur ces sculptures dynamiques qui habitent nos paysages, marquant le temps de leur empreinte. Par ces structures en bois, en pierre ou en fer, s’expriment nos moyens de communication, du chemin de fer à la route, qui relient nos villages, nos villes, nos régions, nos pays. S’élançant au-dessus des rivières et des fleuves, conquérant les vallées, reliant les continents, les ponts sont nécessaires au développement des civilisations et un point de rencontre entre les hommes. Ces structures architecturales portent en elles davantage de symboles qu’une simple construction utilitaire, et sont l’expression même de notre histoire et de notre avenir.

    Le premier pont fût-il un miracle de la nature ? Probablement un arbre foudroyé qui tomba entre les deux rives d’une rivière. Avant que l’homme ne réalise l’avantage de traverser à pieds secs les cours d’eau, les animaux empruntèrent, sans doute, ce nouveau chemin. En copiant ce premier pont naturel, de prime abord rudimentaire, l’homme découvrit qu’il lui était possible de sophistiquer ce passage et de lui apporter, désormais, stabilité et pérennité.

    Avec le développement et les progrès des civilisations, les ponts furent construits avec des bois travaillés, la pierre venant renforcer les assises.

    Déjà, pendant la Haute Antiquité, les fresques ou les textes font état de la construction de ponts, rattachés à des noms de souverains, dont ils symbolisent la puissance et la pérennité. Deux ponts restent dans l’histoire, celui du pharaon Ménès, construit vers l’an 3140 avant J.-C. sur le Nil, et celui de Sémiramis, reine de Babylone, construit sur l’Euphrate vers 800 avant J.-C.

    Avec les Grandes Invasions des ve et vie siècles, les lignes romaines furent enfoncées par les hordes de barbares venues de l’Est. Wisigoths, Francs, Huns et Vandales déferlèrent sur l’Empire et détruisirent villes, routes et ponts.

    La stabilité s’instaura à nouveau en Europe au cours du viie siècle. Charlemagne, vers la fin du viiie siècle, reforma une unité territoriale et, ressentant le besoin de déplacer rapidement ces troupes, commença à améliorer les voies de communication au sein de l’Empire.

    Les chantiers de rénovation, bien que timides, furent mis en œuvre, et différents moyens de construction furent redécouverts.

    Dès le Moyen Âge, les progrès, sous la pression des marchands qui développaient leurs échanges au-delà de leurs propres cités, furent sensibles. Les ponts furent remis en état, et de nouveaux ponts furent construits sur les rivières et les fleuves en des lieux devenus stratégiques.

    Au cours de la Renaissance, les ponts devinrent véritablement indispensables au commerce et aux armées guerroyant dans toute l’Europe. À cela, s’ajouta le prestige des princes qui, dans chacune de leurs villes, voulurent marquer leurs contemporains et laisser à jamais une trace dans l’histoire. Florence, Venise, Paris, Londres virent ainsi s’ériger de nombreux ponts, souvent surmontés de boutiques ou de petits immeubles d’habitations. S’ajouta encore à cela l’usage du droit de péage sur les marchandises et les hommes.

    De plus, grâce au renouveau culturel et aux innovations scientifiques, les ponts gagnèrent en longueur et en esthétisme. La France fut, en 1747, le premier pays, sous l’égide de Louis xv, à créer une école d’ingénieurs spécialisés dans la construction et l’aménagement des infrastructures urbaines : l’École royale des Ponts et Chaussées.

    Au cours des xviiie et xixe siècles, les techniques évoluèrent au rythme effréné des découvertes. Si le bois ou la pierre restèrent d’usage, le fer, l’acier et le béton vinrent, en raison de leurs qualités techniques plus performantes, les remplacer. L’audace des ingénieurs n’ayant plus de limite, le monde occidental couvrit chaque rivière, chaque fleuve d’un pont les enjambant. Les vallées furent reliées les unes après les autres, permettant, parallèlement, le développement du chemin de fer.

    Ainsi, les pays, les capitales, les villes furent connectés par ce nouveau moyen de communication et l’évolution que connurent les trains, ceux-ci devenant de plus en plus lourds et de plus en plus longs, stimula la conception de ponts toujours plus innovants. Parallèlement, des ingénieurs utilisèrent le métal et ses performances pour hisser l’esthétisme des ponts au niveau des monuments architecturaux, tel Gustave Eiffel avec le pont Garabit construit en 1882, témoignage d’un xixe siècle conquérant. En outre, avec la colonisation de l’Afrique et de l’Asie, l’ensemble du monde se transforma en vastes routes, ponts et autres voies ferrées.

    Enfin, le xxe siècle fut celui de l’automobile, des grandes routes et autoroutes que continuent d’emprunter des millions de personnes. Les ponts réalisés sont plus grands, plus larges et toujours plus nombreux, plus rien ne semblant pouvoir étancher la soif des ingénieurs ni rivière, ni fleuve, ni canyon …

    Cependant, au-delà de cette folle course aux performances, plusieurs ponts, réalisés par le passé, sont aujourd’hui bien plus que des constructions. Témoins intemporels de notre histoire collective, ils sont devenus des monuments, des symboles : ainsi les ponts de la Bérézina, de la rivière Kwai ou de Remagen.

    Pont

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