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L'art de l'Asie Centrale
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Livre électronique305 pages1 heure

L'art de l'Asie Centrale

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À propos de ce livre électronique

Dans les pays d’Asie centrale, la stricte interdiction de
représenter la figure humaine a permis de développer
la création architecturale et son ornementation. Ce livre
invite à un voyage magique dans cette région réunissant
des civilisations anciennes (Kirghizistan, Tadjikistan,
Turkménistan et Ouzbékistan), dépositaires des arts
islamiques et bouddhistes. Les cités abandonnées de
Merv, Urgench et Khiva sont présentées grâce à des
photographies en couleur de qualité, qui emmènent le
lecteur sur la « Route dorée de Samarcande », la mythique
cité bleue.
LangueFrançais
Date de sortie15 sept. 2015
ISBN9781783108954
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    Aperçu du livre

    L'art de l'Asie Centrale - Vladimir Lukonin

    Ouzbékistan.

    Bref Regard sur l’histoire

    L’Asie centrale, territoire historique où la nature joue de contrastes sans commune mesure ailleurs dans le monde, regroupe traditionnellement quatre républiques de la Communauté des Etats Indépendants : le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui s’étendent de la mer Caspienne aux frontières de la Chine.

    On y rencontre d’immenses déserts de sable, des vergers florissants, des vignobles, des montagnes enneigées et des vallées verdoyantes. On peut également y admirer d’antiques cités abandonnées, des villages traditionnels ainsi que des villes modernes fières de leur passé plusieurs fois millénaire et qui comptent de célèbres monuments. Foyer de civilisations successives et de cultures multiples, cette vaste région possède aujourd’hui un exceptionnel patrimoine architectural, artistique et artisanal. Déjà à l’âge de bronze et au début de l’âge de fer, l’Asie centrale rivalisait avec l’Orient classique, qui s’étendait de la Mésopotamie à l’Inde, par son savoir-faire et l’adresse artisanale de ses peuples.

    Au VIe siècle avant notre ère, elle fut en grande partie conquise par la puissante dynastie des Achéménides puis, au IVe siècle, par l’armée d’Alexandre le Grand. Deux invasions qui lui donnèrent un élan artistique considérable.

    La période comprise entre le Ie-IIIe siècle avant notre ère et le Ie-IIIe siècle de notre ère fut alors marquée par l’apparition de puissants royaumes : celui des Gréco-bactriens, celui des Kushâns, qui comprenait la Bactriane et les terres s’étendant au-delà de l’Amou-Daria jusqu’à l’Indus et au Gange, et celui des Kangas, qui réunissait le Kharezm, la Sogdiane et les territoires se trouvant au nord de celle-ci. Le développement social et intellectuel de ces royaumes jeta les bases d’un essor culturel complètement nouveau sur l’ensemble des terres qu’ils contrôlaient.

    Si le développement des arts de l’Asie centrale fut étroitement lié à celui des régions voisines, cette époque fut marquée par une conjonction d’influences : hellénistique, indo-bouddhique et persane au sud tandis que, dans le nord-est et les territoires du centre, les Saces et les Scythes laissaient l’empreinte de leurs propres traditions. Mais les artistes locaux ne se contentaient pas de copier des formes et des motifs qui leur étaient étrangers : modifiant au gré de leur sensibilité les images et les sujets issus de cultures étrangères, ils les retravaillaient selon leurs procédés ancestraux et conformément à leur sens de l’esthétique et à leur idéologie.

    C’est ainsi qu’ils donnèrent naissance à un art neuf et profondément original, au seuil du IVe siècle de notre ère. L’effondrement des empires antiques de l’Asie centrale et leur invasion aux IVe-Ve siècle par les nomades venus du nord prédéterminèrent l’établissement d’un système social nouveau, une féodalisation intensive et la constitution d’un grand nombre de principautés semi-indépendantes. Ce fut l’époque de la domination des riches propriétaires terriens, dont les innombrables forteresses étaient dispersées dans les plaines et les montagnes.

    Une des particularités de ce nouveau système social fut la formation d’une culture médiévale spécifique : dans les villes, encore peu nombreuses, se développèrent des métiers artisanaux touchant aux divers domaines de l’art. Le morcellement politique favorisa la conquête de la contrée par les Arabes et sa soumission, à partir des VIIe et VIIIe siècles, au pouvoir du califat. C’est à cette époque que toute la région comprise entre l’Amou-Daria et la Sémirétchié (Le pays aux sept rivières) prit le nom de « Mareva-un-nahr ». Le sud du Turkménistan actuel forma une partie de la province du Khorassan et seul le Kharezm conserva son ancien nom. Une partie du patrimoine fut détruite pendant cette période : peintures murales, sculptures et représentations figuratives contraires aux lois des ornements à arabesques. Mais, en même temps, bien des aspects de la vie artistique furent influencés par la culture musulmane.

    Ark (Citadelle) : porte d’entrée et murs

    d’enceinte, Boukhara, Ouzbékistan.

    Le Développement de la culture urbaine

    Aux Xe-XIIe siècle, l’art connut une fois encore de brusques changements. Les traditions antiques furent délaissées, le développement de la peinture monumentale et de la sculpture se trouva stoppé et l’on vit apparaître un style ornemental-décoratif commun à tous les pays islamiques. L’architecture et les arts appliqués devinrent les supports principaux de la création, tandis que, sur le plan politique, les seigneurs locaux, bien que soumis nominalement au califat, s’étaient mis à gérer leurs états en toute indépendance dès les IXe-Xe siècle.

    Enfin, au début du XIe siècle, à la suite d’une vague d’invasions turcomanes, les dynasties turkmènes s’affirmèrent dans ces régions. Cette période favorisa la croissance des villes et le développement de la culture urbaine, dont Merv, aujourd’hui abandonnée, Samarcande, Khiva et Boukhara restent quelques-uns des symboles. Jusque vers 1150, l’architecture de l’Asie centrale était restée monochrome.

    Au milieu du XIIe siècle, la brique bleue glaçurée commença à être utilisée et des progrès considérables furent faits dans l’art de la construction et de l’ornementation décorative. Mais une nouvelle parenthèse, ouverte par l’invasion tartaro-mongole du début du siècle suivant, vint tarir ce développement pendant une centaine d’années.

    Madrasa Tilakari (La Dorée), détail,

    Samarcande, Ouzbékistan.

    Ark (Citadelle), Boukhara, Ouzbékistan.

    Gour Emir, mausolée de Tamerlan,

    Samarcande, Ouzbékistan.

    Frapper le Regard et le cœur

    Après une longue période s’ébaucha un renouveau artistique qui aboutit, au XVe siècle, sous le règne de Tamerlan et des Timourides, à la construction de ce que le patrimoine d’Asie centrale connait aujourd’hui de plus fastueux : les édifices qui nous sont parvenus se caractérisent par leur aspect décoratif et la richesse des couleurs des ornements vernissés. La palette de ces revêtements de céramique devint de plus en plus variée, avec une prédominance bleue turquoise. Sous Tamerlan, pendant la décennie 1470, Samarcande connut un grand développement dans le domaine de la construction, ce qui témoigne de la puissance du gouverneur. Les édifices de cette époque se distinguent par une conception monumentale, destinée à frapper le regard et le cœur du peuple. La gamme des techniques décoratives - briques vernissées, carreaux de majolique et terre cuite sculptée - relevait d’une grande maîtrise artistique.

    Parallèlement aux édifices destinés au culte, on éleva également des bâtiments destinés au confort de la population : tims et takis (galeries à coupole) pour le commerce, caravansérails, bains publics, ponts et sardobas (réservoirs d’eau). Ces édifices sont de taille plus modeste et le revêtement décoratif qui leur est appliqué plus sobre. Cette tradition se poursuivit pendant deux siècles, sous les dynasties ouzbèkes des Chéibanides et des Ashtarkhanides. Mais l’affaiblissement des liens économiques et politiques extérieurs de l’Asie centrale, par ailleurs en proie à des guerres féodales intestines, conduisit à une grave crise sociale à la fin du XVIIIe siècle. L’activité culturelle de toute la région s’en ressentit, à l’exception du khanat de Khiva, dont les conditions économiques et politiques lui étaient demeurées favorables. Ce n’est qu’au cours du siècle suivant, sous l’émirat de Boukhara et les khanats de Khiva et de Kokand, que la culture connut son nouvel âge d’or. C’est à cette même époque, tandis que ces deux khanats étaient intégrés à l’Empire russe, que les territoires de l’Asie centrale prirent les noms de « Turkestan » et de « Province transcaspienne ».

    Madrasa Cher-Dor (La Porte des Lions), 1619-1639,

    Samarcande, Ouzbékistan.

    Yourte reconstruite à l’occasion du

    1000e anniversaire de Manas, héros national kirghiz.

    Entre Faste et déclin

    Au gré des invasions successives, l’activité créatrice connut tantôt des périodes d’essor fastueux, tantôt des périodes de déclin. Mais, de manière générale, l’on constate que ce fut dans les domaines de l’architecture, de l’artisanat et de l’enluminure des manuscrits que les bâtisseurs et les artistes ouzbeks, turkmènes, tadjïks et khirgiz donnèrent le meilleur d’eux-mêmes.

    Après la révolution d’Octobre, l’Asie centrale fut intégrée à la république autonome socialiste soviétique du « Turkestan ». Plus tard, conformément aux principes de la politique nationale léniniste, celui-ci fut divisé en quatre Républiques soviétiques indépendantes. À la chute de l’URSS, les ex-Républiques soviétiques furent integrées, à des degrés divers, dans la « Communauté des Etats Indépendants » (CEI). De nouvelles formes d’art apparurent à cette époque, telles que la peinture de chevalet, les

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