es parements dégradés, des statues et des bas-reliefs très altérés… Les intempéries et la pollution des automobiles qui passent tout près ont ravagé l'arc de triomphe du Carrousel, ce monument vieux de deux siècles situé entre le Louvre et les Tuileries. Depuis l'automne dernier, sa restauration est en cours. Une opération rendue possible grâce à son retour victorieux de la bataille d'Austerlitz. Au-dessus des colonnes en marbre rouge destinées initialement à décorer le Grand Trianon à Versailles s’élèvent de grandes statues de grognards, le nom donné aux soldats des différents corps de l'armée napoléonienne, grenadier, dragon, chasseur de cavalerie, canonnier ou carabinier. Surplombant l’édifice qui s’élève à 15 mètres de hauteur, le quadrige, un char tiré par des chevaux en bronze, s'inspire de ceux qui ornaient les arcs antiques. La rénovation de cet ensemble pesant pas moins de trente tonnes s'effectue dans un atelier aménagé au pied du monument. Grâce à une palissade vitrée, les passants peuvent observer le travail des artisans d'art. Aux côtés des maîtres du bronze oeuvrent les connaisseurs de la pierre. C'est là que l'on voit au travail les sculpteurs en train de donner vie aux nouveaux grognards. , explique Patrick Turini, parmi les tailleurs de pierre mandatés par le Louvre. ajoute Marion Benaiteau, responsable de la communication. Une fois restaurés, ils ont été numérisés et modélisés afin de fabriquer des répliques 3D en mousse polyuréthane qui servent aujourd'hui à la fabrication de huit répliques selon la méthode dite de « la mise aux points ». , nous explique l'enseignant aux Beaux-Arts, profondément attaché à transmettre les anciens savoir-faire de l'art statuaire. Depuis quatre mois qu'il travaille à la réplique du cuirassier, le sculpteur espère laisser sa touche, comme ses confrères qui ont chacun leur soldat. s'enthousiasme Patrick Turini qui a participé à près d'une quinzaine de chantiers pour le Louvre. Derrière la bâche d’échafaudage reproduisant le monument, une quinzaine d'entreprises se chargent de redonner une nouvelle jeunesse aux multiples décors et ornements qui rythment la façade: corniches, frises, chapiteaux en bronze ainsi que les somptueux bas-reliefs vantant les exploits militaires de l'empereur. Un travail d'orfèvre que l'on aura plaisir à redécouvrir l’été prochain.
