Le miracle d’Alexandrie chef-d’oeuvre d’ingénierie hydraulique
21 juillet 365. Un tsunami, déclenché par un violent séisme dont les Anciens situent l’épicentre au sud de la Crète, s’abat sur la cité d’Alexandrie. « », raconte avec emphase l’historien antique Ammien Marcellin. Une « », renchérissent ses contemporains devant l’ampleur de la catastrophe naturelle, qui touche la ville côtière tutoyant le niveau de la mer. Si l’étude historique du séisme relativise aujourd’hui ces récits, le raz-de-marée ébranle bel et bien les Alexandrins – les textes anciens rapportent d’importants dégâts humains et matériels, un tiers de la cité aurait alors été rasé – et ce, jusque sous leurs pieds, là où dort l’eau douce qui abreuve la ville. Car dans le sous-sol calcaire d’Alexandrie s’étend, depuis sa fondation en 331 av. J.-C., un complexe système de canaux reliés à des puits qui alimentent la ville en eau potable. Celleci provient des eaux d’infiltration, dont celle du », estime Isabelle Hairy, architecte-archéologue au CNRS, spécialiste du système hydraulique alexandrin. La catastrophe a contribué à renforcer un phénomène qui trouble depuis longtemps la cité égyptienne: son sous-sol s’érode et la mer, qui ne cesse de gagner du terrain, fait s’effondrer des pans entiers de la côte et contamine les eaux douces de la nappe phréatique. L’eau des puits dont on remplit outres et amphores est menacée par le sel. Pour étancher sa soif, Alexandrie doit alors repenser sa relation au dieu-fleuve, indispensable à sa survie.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits