Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

L'Ensorcellement des Sens
L'Ensorcellement des Sens
L'Ensorcellement des Sens
Livre électronique162 pages3 heures

L'Ensorcellement des Sens

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Paolo Gadrielli, étoile montante de la gastronomie, est l’homme chez qui il faut être vu ! Il a fait l’acquisition d’une vieille demeure qu’il a restaurée, pour y implanter son nouvel hôtel-restaurant.

La propriété, de sinistre réputation, l’a immédiatement enthousiasmé.

Avec humour, il a baptisé son établissement « L’ensorcellement des sens ». Car, en sus des prestations classiques, le chef a intégré un divertissement au menu. Il s’agit d’un escape-game à l’atmosphère ésotérique.

Rien de surprenant au fait qu’il exploite la sulfureuse notoriété du lieu pour attirer tous les riches curieux, en quête d’émotions. Inauguration en grande pompe devant un parterre de journalistes, soirée privée avec ses clients les plus proches ; Gadrielli ne lésine pas sur les moyens pour en mettre plein la vue à tout le monde.

Mais, dès la première nuit, une employée se fait assassiner. L’affaire est confiée au capitaine Richard Guton. Ce denier va enquêter dans ce milieu, dont il ignore les codes. Et, pour réussir à démêler le faux du vrai, Guton devra constamment s’adapter.

Car, derrière le faste et la perfection apparente, Paolo Gadrielli, ses employés et ses prestigieux invités, cachent bien des secrets.

Quant à la bâtisse, il semble qu’elle ne soit pas près de faire oublier sa funeste réputation…


Entre gastronomie, charme, meurtres et mystères, Florence Ciampi nous propose une friandise détonante, à consommer sans modération…


À PROPOS DE L'AUTEURE


Née en 1984, Florence Ciampi raffole de culture sous toutes ses formes : poésie, peinture et bien sûr littérature. Son début de vie professionnelle dans la restauration l’empêchera un peu de dévorer des livres, mais après avoir changé de métier et être devenue maman en 2012, elle profite de la douceur de vivre provençale et dispose enfin de temps pour se consacrer à sa passion pour l’écriture.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie4 juil. 2022
ISBN9782381572871
L'Ensorcellement des Sens

Lié à L'Ensorcellement des Sens

Livres électroniques liés

Procédure policière pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur L'Ensorcellement des Sens

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L'Ensorcellement des Sens - Florence Ciampi

    Prologue

    Après avoir conquis les plus grandes villes de France avec sa cuisine gastronomique, Paolo Gadrielli nourrissait bien des espoirs pour sa nouvelle entreprise. Toujours en quête d’idées originales, il avait la ferme intention d’attirer les riches curieux autour d’un concept, regroupant au sein d’une immense propriété, sa passion de l’art culinaire et son attrait pour les jeux d’énigmes.

    Afin de créer la surprise, l’animation proposée serait un « escape game » à l’atmosphère fantastique, voire ésotérique. Durant un long séjour aux États-Unis, Gadrielli fut conquis par l’ambiance festive qui s’emparait de l’Amérique durant la période d’Halloween. Mais c’est surtout son enfance, aux côtés d’une grand-mère calabraise, qui lui avait donné le goût du mystère. Paolo fut bercé par de nombreuses histoires qui faisaient la part belle aux rituels magiques et superstitions d’un autre âge.

    Ce nouveau défi était en quelque sorte « sa madeleine de Proust ». Et, pour parvenir à réaliser son rêve, Paolo Gadrielli avait missionné plusieurs agents immobiliers pour lui trouver, la perle rare.

    Lorsqu’il visita, aux abords d’un village provençal, un bâtiment à rénover, il sut qu’il avait trouvé la propriété idéale. Le mas permettait de créer non seulement un confortable hôtel-restaurant, mais le parc de plus de deux hectares offrait la possibilité de construire des bâtiments annexes dont l’un abriterait le jeu d’escape. Cerise sur le gâteau, selon les dires de l’agent immobilier, ce lieu avait été le théâtre de crimes sordides commis dans les années 1810. La maîtresse de maison, surnommée « diablesse rousse », fut accusée de pratiquer la magie noire. D’après la rumeur, elle sacrifiait de jeunes vierges pour atteindre l’immortalité. Il n’en fallait pas davantage pour que le chef signe l’acte d’achat.

    Les travaux avaient duré vingt-six mois. Ils furent ponctués de plusieurs évènements visant à faire cesser toute activité sur le domaine, sujet de beaucoup de fantasmes et de convoitises.

    Dans l’esprit de quelques locaux, l’endroit était maudit. Pour d’autres, bien plus terre à terre, l’arrivée de cette star des fourneaux allait inévitablement changer leur paisible bourgade en un bruyant site touristique. Pour finir, deux ambitieuses familles aspiraient à devenir propriétaires de cet endroit. Toutefois, faute de moyens financiers adaptés, ce rêve ne se concrétisait pas et Gadrielli venait de leur couper l’herbe sous le pied. Voilà pourquoi la majorité des villageois ne voyait pas cette installation d’un très bon œil. Et, visiblement, ils étaient fermement décidés à lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu dans le coin.

    De lettres anonymes menaçantes en cadavres d’animaux mutilés, toutes les actions engagées finirent par participer à entretenir l’aura mystique enveloppant le domaine depuis plus de 200 ans. La publicité autour du nouveau projet de Paolo Gadrielli était faite et elle allait attirer une horde de richissimes clients en quête de distractions et d’anecdotes croustillantes à raconter dans les dîners mondains.

    Dans une interview pour la presse nationale, le chef étoilé apparaissait souriant sur une photographie prise sur ses terres et, juste au-dessous du cliché, le journaliste avait mis en valeur une partie des déclarations de Gadrielli : « Si je condamne ces actes barbares d’un autre temps, je tiens à indiquer que rien n’arrêtera mon projet ! Je suis de ceux qui ne se laissent pas intimider. Cet établissement va sortir de terre et je vous promets de vous faire saliver et frémir ! ».

    L’enquête sur les sacrifices d’animaux fut confiée au capitaine Richard Guton, un gendarme plusieurs fois félicité pour ses états de service et dont les dossiers, bien ficelés, étaient du pain bénit pour le ministère public.

    Bien que l’homme ne soit pas un modèle d’obéissance – Guton pouvait se montrer aussi charmeur que désagréable –, il avait la confiance de tous dans la région. Une reconnaissance qui lui donnait toute latitude pour coincer sa proie, sans avoir systématiquement sa hiérarchie sur le dos.

    S’il était parfaitement à son aise devant les délinquants, les maris violents ou les criminels de la pire espèce, Guton avait en horreur la bourgeoisie aux airs supérieurs. En plus, cette fois-ci, maire, préfet et procureur ne le laissaient pas souffler une minute. Le gendarme devrait se déplacer avec eux, pour la journée d’inauguration.

    Cette présence était destinée à montrer que les menaces à l’égard de cette personnalité de la gastronomie étaient prises au sérieux. Pour éviter de se retrouver esseulé, Guton avait demandé à son bras droit, le lieutenant Nathan Lobel, de l’accompagner.

    Richard l’ignorait encore, mais cette immersion dans la haute société allait changer à jamais le cours de son existence.

    L’antre du mystère

    Dans la froideur et le calme de cette nuit d’automne où la lune jouait à cache-cache avec quelques nuages, deux silhouettes chuchotaient. Cachées par les grands arbres du parc, elles essayaient fiévreusement de se convaincre mutuellement.

    La supplication n’eut aucun effet positif. Pire encore, la tension entre les deux êtres devenait pesante et inquiétante.

    L’affirmation fut donnée sur le ton de la fureur. Puis, un long silence s’installa, suite à ces paroles. Il semblait que ces deux personnes venaient soudainement de s’apaiser et qu’elles écoutaient maintenant les bruits nocturnes de la nature.

    Malheureusement, ce n’était qu’illusion. L’une d’elles avait en tête un noir dessein. Telle une araignée qui tisse sa toile pour y attirer puis dévorer l’insecte trop téméraire, cette ombre menaçante avait déjà imaginé un cruel scénario pour se débarrasser d’un simple élément gênant, si le besoin s’en faisait sentir.

    Maintenant convaincue qu’il n’y avait plus rien à tirer de sa proie, elle était bien décidée à accomplir ce pour quoi elle était ici. Sans plus attendre, elle empoigna l’arme dissimulée dans son manteau. Les nuages s’écartèrent, laissant passer un rayon de lune qui fit étinceler la lame du couteau, comme pour avertir l’autre d’un danger imminent.

    Réalisant ce qui allait arriver, la pauvre âme tressaillit. N’ayant rien pour se défendre, cette dernière essaya de fuir, mais c’était peine perdue. La peur l’avait pétrifiée.

    L’autre, dont la détermination ne faiblissait pas, ne lui laissa pas la moindre chance.

    Disant ces mots, elle lui enfonça le couteau dans le cœur, d’un geste assuré. Le sang jaillit vigoureusement.

    La victime regarda son buste ensanglanté, puis considéra, sans vraiment y croire, l’autre qui la fixait froidement en attendant que la mort s’empare d’elle. Son regard se voila, et elle glissa lentement vers les limbes.

    À ce moment-là, maîtrisant à la perfection ses émotions, la forme noire vérifia le pouls. Satisfaite de constater que le travail était parfaitement achevé, elle lui susurra un petit commentaire au creux de l’oreille.

    L’instant d’après, sans l’once d’un remords, cette créature diabolique s’affaira autour du corps pour effacer ses traces. Habile et calme, elle se pencha sur le cadavre et l’empoigna. Telle une personne possédée, l’obscure silhouette déplaça, sans effort, la dépouille sous les yeux ronds de l’unique témoin de la scène, un rapace nocturne qui survolait l’endroit.

    L’air devint soudain plus vif, apportant avec lui une brume lugubre. Cotonneuse et grisâtre, celle-ci tapissa le sol en une fraction de seconde, faisant ainsi disparaître la scène qui se jouait.

    Plusieurs heures auparavant…

    Par un agréable après-midi du mois d’octobre, tout le gratin se présenta à l’inauguration du dernier établissement du chef.

    « L’ensorcellement des sens » était un nom tout désigné, évoquant à la fois la capacité de la cuisine de Paolo à enchanter le palais des fins gourmets, tout comme l’ambiance mystique de l’animation proposée. Des membres de la classe politique, des personnalités du monde du show bizness ou encore des critiques culinaires reconnus, tous s’agglutinaient à côté du propriétaire, dans l’espoir de paraître à la une de quelques journaux.

    Un parterre de journalistes faisait scintiller leurs appareils afin de ne manquer aucun détail. Deux chaînes de télévision s’étaient déplacées pour retransmettre l’évènement sur petit écran.

    De l’aveu même de l’édile du village, la réhabilitation de la bâtisse était une réussite remarquable :

    Se frottant les mains, le maire imaginait d’ores et déjà les retombées économiques pour son village. Mais Paolo Gadrielli le sortit rapidement de sa rêverie :

    Devant la presse, il n’y eut pas à proprement parler de visite de l’espace jeu. Il fallait maintenir le suspense pour donner envie aux clients de découvrir, par eux-mêmes, ce lieu riche en surprises. Du coup, seule l’entrée fut accessible. Pièce dans laquelle l’animateur grimé et déguisé comme un aristocrate décédé depuis des siècles énonçait les règles du jeu. Mais toute cette ferveur n’intéressait guère les gendarmes, qui décidèrent de rester à l’extérieur.

    Le regard de Guton s’arrêta sur une jeune femme, dont la beauté était à couper le souffle. Certainement consciente de ses charmes, elle minaudait légèrement tout en restant très distinguée. Elle aussi avait remarqué le militaire et lui adressa un sourire littéralement rayonnant. Quelque peu déstabilisé, Guton esquissa à son tour un sourire. Plusieurs secondes passèrent avant qu’il ne revienne à la conversation. Lobel s’en aperçut, mais il se garda bien de faire une quelconque remarque à ce sujet. Lui aussi jeta un œil sur la divine brunette, qui semblait à peine majeure. Cependant, contrairement à son chef, elle ne le considéra même pas lorsqu’elle passa devant lui pour continuer la visite.

    L’observation du vestibule donnait déjà un avant-goût de l’atmosphère dans laquelle les joueurs allaient évoluer.

    Le mur face à la porte était peint d’un bleu sombre qui faisait ressortir l’hôtel sacrificiel en bois blond sur lequel la décoration était particulièrement abondante. Bougies, bouteilles de poison, poignard servant aux sacrifices, le tout agrémenté de toiles d’araignées et crânes humains.

    Au sol était posé un énorme chaudron en fonte dont la couleur noire tranchait avec le vert du liquide figé le long de ses parois. Sur les étagères de longueur et profondeur différentes, alignées contre tous les murs de la pièce, étaient disposés des animaux décharnés, des statues de corbeaux, des pentacles, des rats noirs aux yeux rouge brillant et bien d’autres bibelots destinés à donner l’illusion de pénétrer dans l’antre d’une sorcière maléfique.

    Un squelette suspendu accueillait les joueurs. Les franges de son habit, en lambeaux, vinrent caresser le cou dénudé d’une journaliste. Cette dernière réagit immédiatement en laissant échapper un petit cri aigu.

    Le chef ne manqua pas de lui répondre d’un clin d’œil complice, avant d’inviter tout le monde à sortir pour se diriger vers la bâtisse principale.

    L’intention de l’architecte était de donner l’impression de « rentrer chez soi ». Par conséquent, il n’y avait pas de grand comptoir de réception. Les clients pénétraient dans un hall d’entrée de belle dimension où, seul, un bureau style Louis XVI matérialisait l’espace conciergerie. Juste derrière, dissimulés dans une pièce à part, se trouvaient le bureau des réceptionnistes et la loge du veilleur de nuit. Une vitre teintée permettait au personnel d’observer les va-et-vient de la clientèle.

    Gadrielli, qui prenait plaisir à instrumenter la visite, recherchait les compliments de façon peu subtile.

    Chaque personne jouait le jeu du propriétaire, en s’émerveillant de tout. Avant de pénétrer dans l’hôtel, un détail surprit particulièrement.

    Au bout de plusieurs minutes, la troupe réapparut dans le hall d’entrée.

    Ils empruntèrent le passage voûté, situé juste en face de la porte d’entrée, et arrivèrent dans un vaste séjour que Gadrielli aimait appeler « bar-salon ». Son agencement permettait de se réunir autour d’un verre ou, au contraire, de profiter d’un des nombreux coins intimistes pour s’adonner à la lecture ou la rêverie. Au fond de la pièce, l’imposante cheminée murale créait une ambiance cosy, et c’est en passant devant le comptoir du bar que les clients rejoignaient la salle de restaurant. Élégantes et lumineuses, grâce à leurs portes-fenêtres hautes de plus de 2,50 m, ces deux pièces offraient une magnifique

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1