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L’Héritier des Trépassés: Une enquête de Sarah Christmas - Tome 5
L’Héritier des Trépassés: Une enquête de Sarah Christmas - Tome 5
L’Héritier des Trépassés: Une enquête de Sarah Christmas - Tome 5
Livre électronique132 pages1 heure

L’Héritier des Trépassés: Une enquête de Sarah Christmas - Tome 5

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À propos de ce livre électronique

Alors que des plongeurs recherchent une cité antique, leur hôtel devient un lieu de crime...

On dit que la Baie des Trépassés ne rend jamais ni les corps ni les âmes de ceux qu'elle enlève. Sans doute est-ce vrai… puisqu'on le dit. Un jour pourtant, elle a dû déclarer forfait et laisser à la vie une jeune femme qu'elle voulait engloutir. À la même période, une équipe de plongeurs tente de localiser Ys, l'antique cité dont Dahut causa la disparition, mais ces recherches sont perturbées par un événement imprévu : un crime a été perpétré dans l'hôtel où ils résident… Suivons le fil que déroule le lieutenant de police Sarah Christmas pour éclairer cette affaire…

Suivez les pas de la lieutenant Sarah Christmas au coeur de l'histoire de la Baie des Trépassés pour une cinquième enquête inquiétante, dans ce polar breton empli de suspense !

EXTRAIT

Mais, avant sa mort, le vieux marin Talouarn avait confié à Marcelin un formidable secret. Un soir, en effet, le vieux avait fait venir son voisin et ami et, assis à la table, il lui avait raconté une histoire fantastique : la sienne. C’était une aventure assez incroyable dont personne n’avait entendu parler. Elle concernait, une soixantaine d’années auparavant, une plongée en scaphandre dans les environs de Mein Brein (roche pourrie) aux Glénan, lors de laquelle une grande tempête avait emporté ses camarades.
—Je sais que je n’en ai plus pour longtemps, avait confié Talouarn. J’ai d’ailleurs bien cru mourir la nuit dernière. Je vais te raconter une longue et vieille histoire, un secret, dit-il en breton. Alors laisse-moi parler, sinon je n’arriverai pas au bout. Voilà, écoute bien… Je suis très malade du coeur depuis des années et je peux partir d’un moment à l’autre. Je vais te dire quelque chose que personne ne sait. Tu ne me coupes pas la parole et tu me laisses parler jusqu’au bout. Après, tu feras ce que tu voudras. Tu seras le seul dépositaire d’un grand secret. Il faut remonter à loin. Alors écoute-moi attentivement…
Le vieil homme mourut d’ailleurs quelque temps plus tard et moins de dix personnes, curé et Marcelin compris, assistèrent à l’enterrement.
Pour comprendre l’affaire, il fallait savoir qu’en 1942, un sous-marin anglais avait torpillé et coulé aux Glénan le “Kaiser”, un cargo allemand contenant du caoutchouc, une manne pour l’époque. Un avion bombardier torpilleur avait achevé le travail. Il y eut deux survivants. Plus précieuses que le caoutchouc encore, quatre larges caisses de lingots d’argent et d’or étaient cachées dans la passerelle. Ces trésors convoyés par les Allemands étaient destinés à rémunérer des collaborateurs notoires, mais également à alimenter les trésors de saboteurs irlandais ayant fait alliance avec les nazis. Certains Irlandais, en effet, avaient pensé que leur pays pouvait trouver son indépendance grâce à l’Allemagne nazie. Ce fut d’ailleurs la même chose en Bretagne où des mouvements nationalistes
qui n’eurent jamais, heureusement, que quelques centaines de membres, rejoignirent le même camp.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Breton, régionaliste convaincu, Jean-Pierre Le Marc est né le 27 Juillet 1948 à Larvor, Loctudy (Finistère). Après une solide expérience de l'environnement économique et des relations humaines acquise au sein d'entreprises industrielles régionales, il se consacre depuis des années à une vocation ancienne et forte : le journalisme de terrain. Indépendant de nature et à de nombreux titres, il axe son activité sur des reportages essentiellement basés sur les réussites et les challenges économiques du Grand Ouest, ainsi que sur le patrimoine et la culture bretonne. Passionné d'Histoire, il est, également, depuis son enfance, marqué par la grande aventure de l'Indochine, ses errances et ses souffrances. Il est décédé en mars 2010.
LangueFrançais
Date de sortie30 sept. 2019
ISBN9782355506291
L’Héritier des Trépassés: Une enquête de Sarah Christmas - Tome 5

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    Aperçu du livre

    L’Héritier des Trépassés - Jean-Pierre Le Marc

    PROLOGUE

    Un bandeau de cuir lui cerclant le front tenait les longs cheveux blancs du cavalier. Son visage, aux traits déterminés, lui donnait un air farouche de guerrier. Mais la lutte que menait le roi Gradlon en sa cité d’Ys n’avait pas pour objet les hommes. Voilà d’ailleurs bien longtemps que, dans la contrée, sa sagesse avait contribué à échanger les armes contre la faucille et le fléau à blé. L’homme était sans âge et ne semblait faire qu’un avec sa monture au galop. De l’écume s’échappait des naseaux de l’animal luttant contre le flot. La marée montante levait des rouleaux de vagues cassantes, traîtresses, capables de rouler les corps. Le vent porta un nouvel appel au secours au vieil homme, mais il ne pouvait rien faire. Il essaya pourtant de repartir vers le large, de tenter de ramener avec lui la jeune femme qu’il venait d’abandonner et que la mer engloutissait lentement. Tout à l’heure, il l’avait solidement tenue en croupe, mais un paquet de mer la lui avait arrachée en un long cri de détresse. Sant Gwenolé, prieur de l’abbaye de Landévennec, qui chevauchait les flots à ses côtés, commanda à Gradlon, roi d’Ys d’abandonner sa fille Dahut aux flots déchaînés. Gradlon obéit au saint homme et la mer se calma sous les sabots de leurs chevaux.

    Un énorme tourbillon se forma derrière eux et la jeune femme fut emportée, disparaissant par moments avant de remonter quelques secondes à la surface puis de nouveau disparaître. Elle ne fut plus bientôt qu’un chiffon d’écume et son dernier cri de terreur se perdit dans un roulement de tonnerre. Une longue flamme de foudre jaillit du ciel, puis la mer recommença son bouillonnement. La cité d’Ys s’écroulait. Le cavalier éperonna sa monture, tentant une nouvelle fois de rejoindre le lieu où disparaissait la jeune femme. Mais le cheval se cabra, refusant d’aller plus avant. Le cavalier ne pouvait plus le maîtriser. Sa vie, il le savait, dépendait d’une simple décision. Un pas de plus et lui aussi disparaîtrait dans les flots. Il luttait contre des forces à la puissance mystérieuse et infinie. Il laissa alors son cheval reprendre la direction de la grève au sable épais du Ris, à Douarnenez. Les sabots des chevaux claquaient sur les pavés de la voie empierrée que les flots n’allaient pas tarder à submerger. Un dernier regard en arrière lui laissa voir la forme lointaine d’un buste, jouet de l’océan. Les tragiques appels au secours étaient couverts par le roulement du vent. C’était la fin. La prophétie s’accomplissait dans le drame. Le roi Gradlon regardait disparaître sa fille Dahut, prisonnière de la ville d’Ys, ville qu’elle avait livrée au démon. Par la magie des mythes, Gradlon et sa cavale se transformèrent en une statue de pierre.

    Un cri d’horreur couvrit le fracas des vagues. Une longue modulation déchirait l’air tel un appel de sirènes. Le drame était consommé. La cité d’Ys n’existait plus.

    Gradlon et son cheval, tous deux pétrifiés, étaient désormais juchés entre les flèches de la cathédrale de Quimper.

    ***

    Les lambeaux du cauchemar se dissipaient et l’homme se réveilla en sueur. Il avait passé une mauvaise nuit peuplée de démons aux longs cheveux d’algues, de tours crénelées, de châteaux enfouis au fond des mers. Malgré son expérience, son travail de plongée des derniers jours l’avait mis à rude épreuve. L’équipe de plongeurs sous-marins dont il était, avait beaucoup donné les jours précédents. La dernière plongée surtout, celle de la fin d’après-midi, avait été difficile. Il avait fallu lutter contre un fort courant de fond dans le raz de Sein. Les chefs de palanquées, communiquant par signes conventionnels, avaient eu la prudence de faire remonter les plongeurs. Ils s’aperçurent que la mer se creusait déjà de profonds sillons noirs, crénelés d’une barbe d’écume blanche. Bien que le vent ne fût pas très fort, il pouvait bien annoncer un coup de chien sur le secteur. Au-dessus d’eux, le gros pneumatique semblait une tortue géante sortie de la préhistoire Alors, mieux valait être à l’abri : la pointe déchiquetée de la Bretagne prenait parfois des allures de Cap Horn. Et il fallait être un fin marin pour circuler entre les nombreux écueils. Certains s’érigeaient tels des cierges démoniaques, alors que d’autres, invisibles, à fleur d’eau, brisaient les quilles et jetaient les marins à la mer. L’histoire maritime s’était écrite sur des récits dantesques. Pas un siècle n’avait échappé à des tempêtes d’anthologie. On relatait même des raz de marée qui auraient ravagé la région.

    I

    Le cri inhumain avait donc réveillé le dormeur en sursaut. Mais ce n’était pas seulement un cri né des limbes de son cauchemar. L’image de Gradlon n’était qu’un rêve mais là, il ne rêvait plus. Il était 7 heures 30 du matin. Le t-shirt qu’il portait pour dormir était trempé de transpiration. La fenêtre sans volets laissait deviner une aube violette et grise. La mer sale roulait des flots de sable épais et de laminaires arrachés au fond. Ils ne plongeraient pas aujourd’hui dans la baie des Trépassés. Zachary – ainsi se prénommait-il – râla pour la forme. Mais il savait que, depuis deux jours, la météo annonçait un coup de chien sur la pointe de la Bretagne. Le jour précédent avait laissé présager un orage de mer de ce type. Zachary était logé à l’angle de deux bâtiments, à proximité de l’aile qui accueillait les touristes dont il entendait parfois les conversations. Mais elles ne l’intéressaient pas. Seule comptait pour lui la mission à laquelle il participait.

    Un nouveau cri d’horreur alerta Zachary maintenant tout à fait éveillé. Son tricot lui collait à la peau et il aurait pu servir de modèle à une de ces photos publicitaires des magazines people. Il avait les muscles durs, le corps souple et ses veines saillaient sous sa peau brunie par tous les soleils de la planète.

    Le cri atroce n’était pas un écho de son cauchemar mais le hurlement de terreur d’un être humain. Ancien militaire, Zachary avait beaucoup baroudé dans de nombreux pays du monde avec son commando. Menées dans la discrétion, les actions des bérets verts faisaient rarement la une des médias. En fait, à part ce qu’indiquaient ses papiers d’identité, on ignorait tout de lui. Alors que les autres évoquaient leur passé, leurs plongées, leurs joies et leurs frayeurs parfois, Zachary se contentait d’opiner. Brut de décoffrage, il aimait à la fois la solitude et le silence. Et, seuls, les fonds marins avaient pu combler ses désirs. Mais il était un agréable compagnon qui, comme les autres membres de son équipe de plongée, ne fumait pas et ne buvait jamais d’alcool, ou alors à doses homéopathiques. Comme en opération ou à l’entraînement, Zachary fonça tel une balle. Quelques secondes lui suffirent pour rejoindre l’aile ouest d’où provenaient les cris…

    Il arriva sur le palier au moment où les autres locataires de l’aile, terrorisés et pris au dépourvu, attendaient on ne sait quoi au tournant des escaliers du deuxième étage.

    Les vacanciers – aucun d’entre eux ne semblant particulièrement intrépide ni téméraire – restaient instinctivement groupés dans la recherche d’une protection mutuelle. La peur et l’inquiétude les tétanisaient. Les compagnons de plongée de Zachary, trop éloignés du lieu du drame, n’avaient sans doute rien entendu.

    — Que se passe-t-il ? demanda Zachary.

    — Nous n’en savons rien. Quelqu’un a hurlé à la mort dans la chambre du haut, dit une femme.

    — Et vous êtes resté là !

    — Vous savez… nous ne sommes pas…

    « Des héros », pensa Zachary. Il leur demanda de ne pas bouger.

    Il réclama un téléphone, personne n’en proposa.

    — Mais nom d’un chien, l’un d’entre vous a bien un portable tout de même ! Je ne vais pas retourner chercher le mien ! s’irrita-t-il.

    Alors un homme proposa timidement :

    — J’en ai un dans… ma chambre, à côté.

    — Eh bien alors, qu’attendez-vous pour aller le chercher ?

    Zachary retrouvait ses réflexes de commandement, mais face à ce petit homme falot et très inquiet, il radoucit le ton.

    — S’il vous plaît, ajouta-t-il. C’est très important.

    — Oui, bien sûr. J’y vais immédiatement.

    Durant la courte absence de l’homme, il observa avec attention ses compagnons d’un instant : aucun, il en était sûr, n’avait fait les commandos marine ! Le plus âgé devait avoir une soixantaine d’années, mais tous semblaient manquer totalement de dynamisme et d’énergie. Ils étaient simplement des vacanciers venus profiter du printemps, des bains de mer et des jeux de boules. Ce qui, au demeurant, n’avait rien de péjoratif ni de répréhensible.

    Zachary avait ôté son t-shirt dévoilant un torse musclé de sportif… Il s’en enveloppa une main afin de ne pas brouiller les différentes empreintes. L’homme au portable revint rapidement.

    Zachary prit l’appareil puis gravit quatre à quatre les marches menant à l’étage.

    La main protégée par son tricot, il poussa doucement la porte entrouverte, prenant garde de ne toucher à rien. Le spectacle qu’il découvrit était du genre de celui qu’il attendait : à la fois impressionnant et effrayant. Un homme mort, torse nu, la bouche démesurément ouverte, les yeux exorbités, était allongé sur le lit, une courte flèche de fusil sous-marin plantée dans

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