Notre grande responsabilité: Une sélection de discours de Bill W. à la Conférence des Services généraux, 1951 – 1970
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À propos de ce livre électronique
Pour accompagner le texte, vous trouverez plus de 60 photographies et images d’archives provenant des Archives du Bureau des Services généraux, dont certaines n’ayant jamais été publiées, ainsi qu’une histoire concise de la fondation de la Conférence des Services généraux des AA, le mécanisme de la « conscience de groupe » annuelle de ce Mouvement. Le livre comprend également des discours des « amis des AA », dont la femme de Bill, Lois ; le Dr « Jack » Norris et Bernard Smith. Dans son ensemble, l’ouvrage Notre grande responsabilité fourni à la fois une fenêtre sur le comment de la croissance des Alcooliques anonymes au fil des ans, et un guide sur comment le Mouvement peut continuer à exister dans l’unité.
Que vous souhaitiez le lire par intérêt historique, pour trouver de l’inspiration sur votre chemin de rétablissement, ou pour mieux comprendre les principes puissants qui font fonctionner les Alcooliques anonymes aujourd’hui, Notre grande responsabilité est un outil à la fois éducatif et inspirant pour les lecteurs d’aujourd’hui.
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Aperçu du livre
Notre grande responsabilité - Alcoholics Anonymous World Services, Inc.
Titre original:
Our Great Responsibility —
A Selection of Bill W.’s General Service Conference Talks, 1951–1970
Copyright © 2019 par Alcoholics Anonymous World Services, Inc.,
dont l’enregistrement auprès des comissions du droit d’auteur aux
États-Unis et au Canada.
Traduit de l’anglais. A.A.W.S., Inc., New York, NY, possède également les droits d’auteur de cet ouvrage en anglais. Tous droits réservés. Aucune partie de cette traduction ne peut être reproduite sans la permission écrite d’A.A.W.S., Inc.
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans la permission de A.A.W.S., Inc. Aucune partie de cette publication ne peut être stockée sur un serveur numérique, copiée, partagée, ou reproduite sous aucune forme, que ce soit mécaniquement, par le biais de photocopies, ou par enregistrement (audio, vidéo, ou autre), sans la permission de A.A.W.S., Inc.
A.A.W.S., Inc. exprime toute sa gratitude envers la collaboration de la Fondation Stepping Stones. AA Grapevine, Inc. détient les droits de la documentation de Grapevine et celle-ci a été reproduite avec la permission de la maison d’édition. La photographie du Dr. Carl Jung, page 116, a été publiée avec l’aimable autorisation des Archives de la famille Jung. La photographie du Rev. Harry Emerson Fosdick, page 39, a été publiée avec l’aimable autorisation des Archives de la Riverside Church. Utilisées avec autorisation. Jeune femme lisant le Post, à la page 67 : image reproduite avec la permission de la Norman Rockwell Family Agency. Copyright ©1941, Norman Rockwell Family Entities.
Deuxième tirage 2020.
Publication approuvée par la Conférence
des Services généraux des AA.
Adresse postale:
Box 459 Grand Central Station
New York, NY 10163
www.aa.org
Dépôt légal:
Alcoholics Anonymous®, Alcooliques anonymes® et A.A.® sont
des marques déposées de Alcoholics Anonymous World Services, Inc.
ISBN 978-1-644270-53-0
eISBN: 978-1-64427-886-4
FB-70 – 4/19 (RP)
Imprimé aux États-Unis
Notre
grande
responsabilité
Une sélection de discours de Bill W.
à la Conférence des Services généraux
1951 – 1970
Table des matières
L’historique
La route vers la Conférence
Préface aux discours de la Conférence
I. Les origines
1952: Nous avançons vers l’aube, remplis d’espoir
1966: La personnalité encadrée par les principes
II. La responsabilité
1963: La conscience de groupe et le serviteur de confiance
1965: Notre grande responsabilité: la direction des Services Mondiaux des AA
III. Transformation
1953: Variations dans les Douze Étapes et les Douze Traditions
1960: Le Mouvement des AA en cette ère de changement
1961: Un but véritable, élevé et constant
IV. La confiance
1958: L’utilisation constructive des difficultés
1959: Gratitude, confiance et joie
V. Le service
1956: Pétition, appel, participation et décision: Quatre principes de service des AA
1963: Se retrouver seul
1965: Qu’est-il advenu de ceux qui sont partis?
VI. L’avenir
1955: Ce qui nous garde unis
1968: Préserver les Traditions
1969: Bannir le mauvais esprit
VII. D’autres voix
1966: Lois W.
1953: Bernard Smith
1971: Le Dr John Norris
Annexes
Annexe I – 1955:
Bill et les visiteurs de la nuit
Annexe 2 – 1956:
Bill et la Conférence : le gardien de la mémoire
Annexe 3 – 1970:
Dernier discours de Bill à la Conférence — Discours d’ouverture
Les Douze Étapes des Alcooliques anonymes
Les Douze Traditions des Alcooliques anonymes
Les Douze Traditions (Version intégrale)
Les Douze Concepts des Services mondiaux
L’historique
La route vers la Conférence
« J’ai passé presque tout mon temps, ces quelque quinze dernières années, à essayer — et Dieu sait si j’ai eu de l’aide — de voir comment ancrer cette fonction supérieure dans le Mouvement, comment éviter que ne saute le toit de cette vieille baraque des AA. »
— Bill W., discours de clôture
de la Conférence des Services généraux, 1960
Àpart sa formulation des Douze Traditions des AA à partir d’expériences parfois difficiles, rien de ce que Bill W. accomplit pendant les années 1940 n’a davantage montré sa profonde compréhension des besoins du Mouvement des Alcooliques anonymes que sa croisade acharnée en faveur de la création de la Conférence des Services généraux.
Les Alcooliques anonymes étaient passés de cent membres en 1938 à environ 30 000 membres vers le milieu des années 1940. Le Mouvement était alors une association assez peu structurée, composée de groupes autonomes dont la source d’inspiration, de prise de décision et d’information était le « Siège social », le bureau de New York, aujourd’hui connu sous le nom de Bureau des Services généraux (BSG), où Bill travaillait sans relâche, aidé de sa secrétaire non alcoolique, Ruth Hock¹, et d’un groupe de bénévoles. La Fondation alcoolique² (aujourd’hui le Conseil des Services
Ruth Hock fut la première secrétaire du Mouvement des AA. Elle a aussi dactylographié presque toute la première ébauche du livre Alcoholics Anonymous. On la voit ici en compagnie de Bill.
généraux), qui comptait en 1948 cinq administrateurs non alcooliques et quatre alcooliques, avait été mise en place en 1938 afin de veiller aux aspects juridique, commercial et financier du Mouvement des AA.
Tout cela fonctionnait plutôt bien, mais après la publication de l’article de Jack Alexander³ dans le Saturday Evening Post, en 1941, le Mouvement a commencé à prendre rapidement de l’expansion, et Bill a pris conscience d’un certain nombre de choses. L’une d’elles était que lui, le Dr Bob, et d’autres pionniers étaient, selon sa jolie formule, « périssables ». Aucun d’eux n’était éternel. De fait, le Dr Bob allait mourir du cancer en 1950. Ensuite, la Fondation réglait des questions importantes quant aux politiques du Mouvement, mais les administrateurs « ne voulaient pas s’immiscer dans la vaste arène des affaires des groupes », comme devait l’écrire plus tard l’archiviste Nell Wing⁴. Il n’y avait aucun
C’est en grande partie grâce à l’article empathique de Jack Alexander sur les Alcooliques anonymes, paru en mars 1941 dans le Saturday Evening Post, que le Mouvement des AA a pu quadrupler le nombre de ses adhérents en une seule année.
Après trois ans comme réceptionniste au Bureau des Services généraux, Nell Wing est devenue, en 1950, la secrétaire de Bill, une fonction qui lui a permis de préserver plusieurs des documents relatifs à la fondation du Mouvement. Quand le BSG a inauguré officiellement les Archives, en 1975, Nell est devenue la première archiviste, un poste qu’elle a occupé jusqu’en 1982.
lien direct entre les membres et les administrateurs de la Fondation, à part Bill et le Dr Bob. C’était courir au-devant de sérieux problèmes.
Une rencontre annuelle entre « bons membres des AA »
« Qu’allait-il se passer, expliqua Bill plus tard, quand la mort et l’invalidité nous auraient finalement éliminés, nous les quelques pionniers? Dans quelle situation notre disparition allait-elle laisser les administrateurs et le siège social? Une seule bévue de leur part pourrait entraîner une perte de confiance irréparable […] Il était évident que nous avions là un mouvement d’envergure mondiale sans accès direct à l’administration centrale de ses services. »
Bill avait compris que l’autorité du Mouvement des AA, ultimement, devait venir du Mouvement lui-même. Restait la question de savoir quelle était la meilleure façon d’y parvenir.
En 1947, Bill rédigeait à l’intention des administrateurs une proposition intitulée: « La Fondation alcoolique d’hier, d’aujourd’hui et de demain ». Il y écrivait: « La meilleure suggestion, pour combler le fossé entre notre Fondation alcoolique et les groupes des AA, serait peut-être de créer ce que nous pourrions appeler la Conférence des Services généraux des Alcooliques anonymes », une rencontre annuelle entre « un nombre important de bons membres des AA », les administrateurs, et le personnel du siège social du Mouvement et de la revue Grapevine.
Dans sa note, Bill ajoutait que la conférence proposée ne devrait jamais avoir « le moindre caractère politique », un espoir qui lui était cher et qu’il allait répéter maintes et maintes fois dans les années qui suivirent. En décembre 1950, il écrivait à un ami du Mouvement: « La Conférence n’est pas une idée révolutionnaire […] Les prédicateurs du dimanche aussi bien que les barmans semblent organiser ce genre d’événements sans causer de tort excessif. Peut-être le pouvons-nous aussi. »
« Tu ne t’es certainement pas montré diplomate… »
Ç’aurait été trop beau. La résistance à la proposition de Bill vint de plusieurs directions. La plupart des administrateurs ne voyaient pas la nécessité d’une Conférence des Services généraux. Dans une lettre d’avril 1948 au père Ed Dowling⁵, Bill écrivait, quelque peu frustré, que les administrateurs n’aimaient pas l’idée de « partager leurs prérogatives avec une conférence […] Ils défendent tous la démocratie, mais je crains que certains soient totalitaires dans l’âme. » Plus Bill poussait, plus ils réagissaient. « À cause de mon humeur récente, pleine d’exaspération et d’agressivité, écrit Bill dans sa lettre au père Dowling, [Horace C., un administrateur de la première heure,] et deux des hommes de Rockefeller ont démissionné. » Un administrateur non alcoolique écrivait à Bill, en août 1948: « Tu ne t’es certainement pas montré diplomate dans ta façon de présenter les choses, et cela a donné lieu à des propos désobligeants, des rumeurs, des accusations qui n’ont pas leur place dans cette discussion. »
Le problème amena Leonard Harrison⁶, non alcoolique, président du Conseil, à présenter sa démission. Il écrivit à Bill, le 18 février 1948, que la Conférence allait affecter « le degré d’isolement [nécessaire] pour s’occuper des indispensables affaires administratives
, juridiques et financières » dans lesquelles étaient engagés les administrateurs. Comme nombre d’entre eux, Harrison croyait que la Conférence allait seulement encourager « la dissension et les luttes pour le pouvoir », qui risquaient, à terme et irrémédiablement, de diviser le Mouvement des AA, un résultat à l’exact opposé de ce que visait Bill. (Harrison, toutefois, demeurait un admirateur de Bill. Il allait plus tard revenir au Conseil pour appuyer la Conférence.)
Mais il n’y avait pas que les administrateurs. Henrietta Seiberling⁷, qui était membre des Groupes Oxford et qui avait présenté Bill au Dr Bob, prit la tête d’un groupe d’opposants qui comprenait entre autres un membre des AA de la première heure, Clarence S.⁸, de Cleveland. Prenant le
Convaincu que la Conférence allait à terme entraîner des divisions fatales dans le Mouvement des AA, Leonard Harrison démissionna de son poste de président du conseil des Alcooliques anonymes. Il allait plus tard réintégrer le conseil et appuyer la Conférence.
Henrietta Seiberling, cette membre des Groupes Oxford qui avait présenté Bill au Dr Bob, prit la tête, en Ohio, d’un groupe d’opposants à la Conférence qui se désignaient eux-mêmes sous le nom d’Orthodox Group. Ce « groupe orthodoxe » voyait dans la Conférence une tentative voilée de concentrer à New York le pouvoir du Mouvement des AA.
nom d’« Orthodox Group », ils prétendaient que l’idée de Conférence qu’avait Bill était une façon détournée de s’approprier le pouvoir pour concentrer revenus et autorité à New York. On ne devrait pas avoir besoin, écrivait Seiberling, « de manigancer pour élire des délégués afin de conseiller les administrateurs sur la façon de partager l’argent, de dispenser des largesses, de faire de nouveaux principes, etc., et nul besoin de recevoir des héritages
discutables. » Clarence S., qui avait toujours eu une relation quelque peu antagoniste avec Bill, écrivit à Seiberling que les vieux membres de l’Ohio étaient « cent pour cent opposés à toute forme d’organisation ou de contrôle, et protestent contre toute allusion à une quelconque autorité dont serait investi New York […] Bill a imposé ses combines à beaucoup de groupes […] mais il a perdu la tête s’il croit pouvoir tenter le même coup ici. »
« Nous avons tous bien besoin de ta présence et de ton influence »
Une opposition parmi les plus tenaces, de façon peut-être surprenante, venait du cofondateur du Mouvement des AA, le Dr Bob. L’insistance inflexible de Bill au sujet de la Conférence et la controverse que cela engendrait parmi les administrateurs amena le Dr Bob à s’en plaindre à Bill en mai 1948. « J’ai pour le Mouvement des AA le même intérêt que toi, déclarait-il, mais je ne suis pas cent pour cent certain quant à la voie la plus sage à suivre et quant à l’organisation finale […] peut-être que lentement mais sûrement
est la meilleure façon d’agir. […] Patiente encore un peu et rappelle-toi que, quoi qu’il arrive, nous t’aimons énormément. Smithy⁹. »
Cette rebuffade affectueuse n’a pas dissuadé Bill bien longtemps. À l’été 1948, il écrivait à Bob: « La plupart des alcooliques du Conseil doivent quitter à la fin de l’année. Mais […] ils vont sans doute essayer de nommer comme successeurs des gens qui pensent comme eux. […] À moins, bien sûr, que les groupes clament haut et fort leur appui à
Le programme du Premier Congrès international, en 1950, où le Dr Bob et Bill devaient tous deux prendre la parole.
[une Conférence] ou que toi et moi nous insistions pour qu’il se passe quelque chose. »
Peu après avoir reçu cette lettre de Bill, le Dr Bob apprenait qu’il avait un cancer. Il dut bientôt subir plusieurs opérations qui le vidèrent de son énergie, alors même que tant les adversaires que les partisans de la Conférence le pressaient de prendre position. Fin février 1949, Bill écrivit à Bob, dont la santé se détériorait, une lettre dans laquelle il résumait une fois de plus les raisons justifiant la Conférence. Il terminait sur ces mots: « Sérieusement et très respectueusement, j’espère que tu pourras nous donner un coup de main. Nous avons tous bien besoin de ta présence et de ton influence, spécialement moi. Ton calme et ton appui ferme pourraient faire la différence. »
En mars, Bob écrivait à Bill: « J’ai été passablement malade et souffrant depuis ta visite […] je n’ai pas l’impression que cela [la Conférence] soit une action particulièrement avisée pour le moment. J’ai peut-être tort, mais c’est ce que je crois. »
La question culmina finalement quelques semaines après le Premier Congrès international, à Cleveland, en juillet 1950, quand Bill rendit visite à Bob, à Akron. Comme il l’évoque dans Le Mouvement des Alcooliques anonymes devient adulte, Bill annonçait alors à Bob « la bonne nouvelle, à savoir que les administrateurs, selon toute vraisemblance, consentiraient enfin à la création d’une Conférence des Services mondiaux ». Bill poursuit: « Mon message a semblé rassurer grandement le Dr Bob, mais il n’a rien dit immédiatement. » Si nous devions tous deux disparaître, insiste Bill, « sans faire un geste, tout le monde croirait que nous approuvions pleinement l’état actuel des choses ».
Même si c’était quelque peu exagéré de la part de Bill — personne ne pouvait douter de sa position sur le sujet, et après tout, c’était Bob et non lui qui était sur le point de mourir —, l’argument eut un certain effet sur Bob. « Bill, dit-il, il faut que ce soit la décision des AA, pas la nôtre. Je suis d’accord. Convoquons cette Conférence. »
Les principes avant les personnalités
Bob est mort le 16 novembre 1950, et la Première Conférence des Services généraux — appuyé conjointement par les deux cofondateurs — eut lieu en avril 1951. Bernard Smith¹⁰, président non alcoolique du conseil d’administration (dont Bill allait dire, plus tard, qu’« il avait une remarquable faculté de persuasion et de négociation ») persuada les administrateurs réticents de faire l’essai de la Conférence. On convint ainsi de tenir la Conférence à titre expérimental de 1951 à 1954. En 1955, on évaluerait la performance et l’on prendrait alors une décision quant à la pertinence de rendre la Conférence permanente.
L’histoire du Mouvement des AA a confirmé l’importance de la ferme résolution de Bill quant à la tenue d’une Conférence des Services généraux, mais il se peut qu’il ait eu le sentiment que le Dr Bob n’avait jamais été vraiment convaincu. À la Conférence des Services généraux de 1963, dans son discours sur « La conscience de groupe et le serviteur de confiance », Bill tient une conversation très publique avec Bob, décédé depuis près de treize ans.
J’allais voir Smithy à ce sujet et je disais: « C’est vraiment affreux d’être en désaccord avec son meilleur ami. Je sais que tu as des doutes à ce sujet, c’est ton droit. D’un autre côté, on a ce conseil qui a la garde de la Deuxième Tradition et qui pourtant s’en écarte. Pire encore, il n’a aucun lien avec le Mouvement qu’il sert, de sorte qu’à la première bourde ici il va s’effondrer, surtout quand toi et moi nous ne serons plus là. Alors, ne nous y trompons pas, Bob, si nous ne faisons rien, nous faisons quand même l’histoire, mais au mauvais moment peut-être. Cette société démocratique ne dispose-t-elle pas d’un droit inhérent, celui de venir au moins jeter un coup d’oeil à ces affaires qui ont une si grande valeur spirituelle? Ce Mouvement n’a-t-il pas le droit d’envoyer