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Les AA en prison : d’un détenu à l’autre: Découvrir la véritable liberté intérieure
Les AA en prison : d’un détenu à l’autre: Découvrir la véritable liberté intérieure
Les AA en prison : d’un détenu à l’autre: Découvrir la véritable liberté intérieure
Livre électronique157 pages2 heures

Les AA en prison : d’un détenu à l’autre: Découvrir la véritable liberté intérieure

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À propos de ce livre électronique

Écrit par et pour les détenus alcooliques, ce petit volume sans agrafe contient 26 histoires de membres des AA qui ont trouvé le chemin du Mouvement et qui sont devenus abstinents derrière les barreaux. Tous ces individus nous révèlent comment, à travers le programme des Alcooliques anonymes, ils ont transformé leurs vies et trouvé la sérénité malgré leur environnement.
L’un après l’autre, ces alcooliques en rétablissement – de tous les âges et de tous les types – partagent comment ils ont compris qu’aucune prison n’était aussi terrible que celle de l’alcoolisme actif. Une histoire nous dit : « Il peut sembler étrange de se sentir libre en prison. C’est pourtant ce que je ressens. J’ai connu plus de liberté au cours des 15 derniers mois qu’au cours de mes 32 années de vie. »
Plein de franche honnêteté, de révélations personnelles, et par-dessus tout, d’espoir au cœur de circonstances des plus difficiles, Les AA en prison : d’un détenu à l’autre, est une publication importante pour les alcooliques détenus ainsi que pour les membres des AA engagés dans le service au sein des établissements correctionnels.
Les AA en prison : d’un détenu à l’autre a été approuvé par la Conférence des Services généraux des Alcooliques anonymes.
LangueFrançais
Date de sortie28 sept. 2016
ISBN9781940889368
Les AA en prison : d’un détenu à l’autre: Découvrir la véritable liberté intérieure
Auteur

Alcoholics Anonymous World Services, Inc.

Alcoholics Anonymous World Services, Inc. (A.A.W.S.) is the corporate publishing arm of Alcoholics Anonymous, a worldwide fellowship that today numbers over two million individuals recovering from alcoholism. Best known as the publisher of the "Big Book," A.A.W.S.’s mission is to carry the message of recovery from alcoholism through print, ebooks, audio books, video, PSAs and more.

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    Aperçu du livre

    Les AA en prison - Alcoholics Anonymous World Services, Inc.

    TUER LE DRAGON

    J’ai été « l’invitée » du Service correctionnel de l’État de New York à trois reprises en trois ans. Chaque fois qu’ils m’ont remise en liberté, je n’étais « pas prête à faire face au monde ». Loin de là. La prison n’a rien appris à cette membre des AA. La seule chose que j’ai apprise a été de me sentir honteuse et sale. C’était normal pour une victime d’inceste.

    Je suis arrivée au Mouvement en 1988, j’avais 36 ans. Je n’avais pas encore de dossier criminel. J’ai compris que j’étais alcoolique après mon premier verre. Après ma première réunion des AA, je ne pouvais plus le nier. J’ai éprouvé de la reconnaissance. J’ai cru que j’avais enfin trouvé ma place. Le conférencier à cette réunion a raconté mon histoire. Ce fut ma première expérience spirituelle dans le programme.

    Avec l’aide du conférencier, je me suis rendue au centre de traitement le lendemain. Je ne savais pas que le traitement m’obligerait à abandonner mes jumeaux, âgés de cinq ans. J’ai été absente pendant quatre mois. Si j’avais su cela, je ne serais pas allée en traitement. Mais, en y pensant bien, c’était mieux pour moi de ne pas le savoir.

    Avec l’aide des AA et grâce à Dieu, je suis restée abstinente pendant six ans. Mes problèmes d’inceste ont été mis en veilleuse. Pendant les cinq premières années, je mangeais, je dormais, je respirais AA. C’était la colle qui me tenait en vie.

    La sixième année, j’ai décidé de faire mon cours d’infirmière. Cela prenait beaucoup de mon temps. L’école a pris le pas sur mon abstinence. Puis, je me suis perdue. Les AA sont devenus partie de mon passé.

    Pendant mon cours, j’ai commencé à ressentir des douleurs atroces dans mon bassin. Un médecin m’a prescrit des analgésiques. (Évidemment, je n’ai jamais révélé mon véritable passé médical.) Je suis devenue amoureuse de ce médicament. Il n’y a pas d’autre façon de le dire. Il me rendait intelligente. Il me donnait de l’énergie et je devenais « Super maman ». J’ai terminé mes études en tête de ma classe : enfin, infirmière!

    Je ne pensais qu’à ce médicament : comment l’obtenir, comment m’en procurer plus, et comment m’assurer de ne pas en manquer? Au cours de ma première année comme infirmière, j’ai été arrêtée pour avoir fait de fausses ordonnances.

    Chez les AA, nous disons que la folie, c’est « refaire toujours les mêmes choses en espérant des résultats différents. » Ma première arrestation m’a valu une mise en liberté surveillée. Ma seconde m’a conduit à une prison de style camp d’entraînement militaire du service correctionnel de l’état de New York. Il en fut de même à ma troisième arrestation. J’ai été arrêtée une quatrième fois pour conduite criminelle en état d’ivresse et violation de liberté conditionnelle. J’ai été condamnée à une année à la prison Albion. Tout cela s’est produit en moins de trois ans. Ça, madame, ça s’appelle de la « volonté déchaînée »!

    Pendant mes années de prison, j’ai perdu ma famille. Mes parents sont décédés, et mes frères et soeurs ont décidé qu’ils en avaient assez. Mes fils vivaient seuls. En liberté sous condition, je n’avais pas le droit de vivre avec eux. Cela me donnait une autre raison de boire.

    Un alcoolique ne connaît pas la peur – certainement pas cette alcoolique-ci. Pas question de me « casser par la peur ». À ma libération en 1999, je me suis soûlée. Je suis allée à mon rendez-vous avec mon officier de libération. On m’a testée et j’ai enregistré 0,01, une violation de mes conditions. J’aurais pu retourner en prison. Au lieu de cela, grâce à Dieu et avec l’aide des AA, je me suis retrouvée dans un centre de traitement dès le lendemain.

    Cette fois, je me suis concentrée sur moi. J’ai rouvert le dossier de l’inceste et avec l’aide d’une femme superbe, je l’ai vidé pour de bon.

    Ce fut un voyage dans le noir et la terreur. J’ai eu des crampes à l’estomac. J’ai vomi. J’ai tremblé à me faire mal aux dents, mais j’ai persévéré. Cette femme n’a jamais abandonné. Elle ne m’a laissé aucune chance. J’ai pleuré, je l’ai suppliée. J’ai quémandé un verre « pour passer au travers les moments difficiles ». Toujours, elle a refusé. Je lui ai dit que j’en mourrais, mais nous avons continué. Je l’ai haïe, mais ma colère ne l’a pas découragée. Les autres femmes dans le programme ne savaient pas comment me traiter. Mais leurs peurs ne m’ont pas arrêtée.

    On m’a donné un livre : « Strong in the Broken Places ». Nuit après nuit, je l’ai lu et relu. Après des semaines de ce régime, ma conseillère m’a prise dans ses bras. Elle m’a murmuré : « Carol, ce n’est pas de ta faute. Mais c’est ta responsabilité. » Par la suite, je n’ai jamais plus voulu abandonner. Je m’étais libérée de mes démons. Je savais que c’était terminé.

    On a mis un miroir devant ma face. On y voyait plusieurs images. Mais, en fin de compte, toutes étaient bonnes : j’ai aperçu une femme avec beaucoup de force et d’expérience. C’était une force qui m’a libérée d’une enfance damnée. J’avais survécu à l’inceste. J’avais survécu au service correctionnel de l’état de New York. J’étais une femme prête à faire face à sa vie, à l’assumer. J’étais maintenant une femme qui pouvait remercier Dieu pour tout le bien et tout le mal qu’elle avait vécu. Tout cela avait contribué à mon réveil.

    Il y a bientôt quatre ans que j’ai quitté la prison. Sans exception, les promesses des AA se sont réalisées. J’ai récemment terminé ma période de probation, mais cela n’a pas beaucoup d’importance. Je sais qu’elle était attribuable à ma consommation.

    Mes deux jumeaux de fils sont en troisième année de collège. Nous nous voyons souvent et nous nous parlons presque chaque jour. Dieu veille toujours sur eux. J’ai une bonne relation avec une de mes soeurs et une relation boiteuse avec l’autre. Mon frère a choisi de rester loin de ma vie.

    Mon partenaire de vie s’avère être un membre du Mouvement. Ce fut une belle surprise. Je ne l’aurais jamais rencontré si je n’étais pas devenue abstinente. Nous ne prenons pas la responsabilité de l’abstinence de l’autre. Nous sommes responsables de notre propre abstinence et demandons l’aide d’autres personnes dans les moments difficiles.

    Je téléphone à ma marraine et je la vois souvent. Je suis toujours amie avec les femmes que j’ai rencontrées à mon arrivée dans le programme. J’ai aussi de nouveaux amis. Les AA m’ont sauvée. Il m’arrive de me pincer, car mes rêves les plus fous se réalisent chaque jour. Je sais que je demeure abstinente par la grâce de Dieu et des gens dans le programme.

    Je suis en contact avec une femme qui doit sortir de prison en mars. Je peux lui offrir mon expérience, ma force et mon espoir.

    Il y a encore des moments difficiles. Il y a des difficultés et même des tragédies. Prendre la vie comme elle est est parfois désagréable. Les gens dans les salles de réunion me soutiennent, m’apprennent des choses et m’aiment. Je suis toujours têtue. Je résiste toujours à l’autorité. Et je laisse toujours la peur s’installer. Mais, c’est correct. J’ai de l’aide dans mon coeur et partout autour de moi. Je n’ai qu’à tendre la main et celle des AA est là.

    Je vais aux réunions et je partage quand on me le demande. Dans mon message, je parle toujours de l’inceste. Je veux aider les femmes qui sont prisonnières de leurs cauchemars d’abus et de honte. Je partage avec eux ce qui vient après. Je les encourage à faire face à la douleur pour qu’elles puissent lâcher prise. Je sais qu’elles pourront trouver leur force et leur bonté. Je sais qu’elles pourront partager leur espoir.

    Quand je demande de l’aide tout bas, je me rapproche de Dieu. Mon coeur est plein de gratitude et d’amour pour tout le monde. Ensemble, nous ferons en sorte que les promesses continuent de se réaliser. Nous allons tuer le dragon et finir par accepter la vie comme elle est. Ce voyage est plein de plaisir, de joie et de beaucoup de rires. C’est un magnifique présent que de savoir que nous n’aurons jamais plus à être seules.

    –Carol D., Homer, New York

    INTROSPECTION

    Il neigeait très fort. À travers les barreaux du centre de détention d’Ossining, je ne pouvais voir que les gros flocons de neige. J’avais été condamné à une peine de 5 à 15 ans. J’attendais d’être envoyé au Nord dans une autre prison à sécurité maximale.

    Toute ma vie, j’ai essayé de jouer au dur. C’est comme ça que j’ai survécu. Mais, au milieu de détenus qui étaient de vrais durs, j’ai compris que je n’étais pas à ma place. Je savais que je devrais survivre. Il faudrait faire beaucoup de pompes et manger beaucoup de pommes de terre. Des années d’alcool et d’errance avaient laissé leur trace.

    Assis dans ma cellule, je me demandais où ma vie avait mal tourné. Je ne connaissais rien à l’alcoolisme. Mais, au fond de moi, je savais que l’alcool était la cause de la plupart de mes problèmes.

    Un gardien s’est présenté à ma cellule. « Tu as de la visite », a-t-il dit. Impossible. Personne ne viendrait jusqu’ici par ce temps. Pas pour me voir! Je me méprisais, je n’avais aucun respect pour moi. Mais, j’étais prêt à n’importe quoi pour sortir de ma cellule. Je ne l’ai donc pas contredit.

    En entrant dans la salle des visiteurs, j’ai vu cet air dans les yeux de ma mère. Le même que j’avais vu des centaines, peut-être des milliers de fois. Pourtant, cette fois-ci, je ne pouvais pas compter sur l’alcool ou la drogue pour apaiser ma douleur. Je voulais ramper sous la table la plus proche. Tout ce que j’ai trouvé à dire ce fut : « Pourquoi as-tu pris la route par ce temps? Je peux très bien m’occuper de moi. » Je voulais encore lui montrer que j’étais un dur.

    « J’ai voulu m’assurer que tu ne manquerais pas de cigarettes et de café », a-t-elle dit avec amour, comme seule une mère peut le faire. À ce moment précis, j’ai su qu’il fallait

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