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L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN
L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN
L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN
Livre électronique243 pages2 heures

L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN

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À propos de ce livre électronique

Au Québec, les débats sur la pluralité ethnique et religieuse enflamment les esprits, mais n’ont souvent qu’un lien ténu avec les données scientifiques. Dans ce livre, des chercheurs reconnus présentent leurs réflexions sur le sujet. On y trouvera des analyses poussées sur la façon dont les nouvelles migrations transforment les villes et, de plus en plus, les régions ; sur les frontières toujours mouvantes entre le «nous» et le «eux» ; sur la mondialisation, la discrimination ou la cohabitation au pluriel dans les quartiers de Montréal ; sur les lieux de culte et les signes religieux. Fondées sur des travaux qui se sont échelonnés sur plusieurs décennies, et présentées dans un langage accessible, ces recherches novatrices sont ancrées dans la réalité actuelle et portent sur des questions capitales concernant l’avenir du Québec. Travail savant, donc, destiné tant aux universitaires et aux spécialistes qu’à tout lecteur intéressé par les questions du vivre-ensemble et de l’inclusion.
LangueFrançais
Date de sortie3 avr. 2018
ISBN9782760638921
L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN
Auteur

Deirdre Meintel

Deirdre Meintel est professeure d’anthropologie à l’Université de Montréal et ancienne présidente de CASCA. Elle est cofondatrice et rédactrice de la revue Diversité urbaine et elle dirige le groupe de recherche interdisciplinaire du même nom. Elle codirige le Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM), un centre de recherche interuniversitaire pour l’étude de la diversité ethnique et religieuse. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur les thèmes de la migration, l’ethnicité, l’identité et sur la religion et la modernité. Depuis 2007, elle dirige une recherche d’équipe sur les religions et spiritualités contemporaines au Québec.

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    Aperçu du livre

    L' IMMIGRATION ET L'ETHNICITE DANS LE QUEBEC CONTEMPORAIN - Deirdre Meintel

    Introduction

    Deirdre Meintel

    Le 25e anniversaire du Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM) en 2016 semblait l’occasion de proposer des réflexions sur l’apport du Centre au fil des années. Ce volume réunit les contributions de cinq auteurs¹, tous reconnus dans leurs domaines respectifs, membres du CEETUM depuis longtemps, et dans le cas de Danielle Juteau, depuis sa création. Dans les chapitres qui suivent, les auteurs soulignent non seulement l’apport théorique des recherches du Centre dans les domaines de l’ethnicité et du pluralisme, mais aussi leur résonance dans les débats publics sur les enjeux qui ont marqué les dernières décennies. Plus qu’un acte commémoratif, ce livre s’avère un bilan rétrospectif des travaux des auteurs ainsi qu’une mise en perspective de la recherche à l’aune de la critique actuelle.

    Le chapitre de Danielle Juteau présente les débuts du Centre dans un Québec où la question nationale primait celle de l’ethnicité et ce, en contraste avec le reste du Canada et les États-Unis. À l’origine, les recherches sur les relations interethniques portaient avant tout sur les relations entre Canadiens français et Canadiens anglais. C’est entre le premier référendum (1980) sur la souveraineté et le second en 1995 que les études ethniques ont véritablement pris leur envol au Québec. Créé en 1992, le Centre connut un essor considérable, et ses membres partagèrent leur engouement pour l’étude de l’ethnicité; il s’agit d’une période marquée par des échanges avec l’URMIS (Unité de recherche Migrations et société Paris), le SOLIIS (Centre de recherches sur la socialisation, l’interaction et les identités sociales, Nice) et le CERIEM (Centre d’étude et de recherche sur les relations interethniques et les minorités, Rennes), où nombre des chercheurs – dont Danielle Juteau, Victor Piché, Jean Renaud et moi-même – ­travaillèrent sur des questions touchant à l’ethnicité, à l’identité ­ethnique, à la transmission de l’ethnicité ou sur des questions connexes. Dans son chapitre, Juteau retrace l’évolution du paradigme de l’ethnicité et présente sa théorisation de l’ethnicité comme construit social et historique ancré dans les rapports sociaux. Les frontières des groupes ainsi constitués sont à la fois externes – c’est-à-dire construites dans le rapport inégalitaire constitutif du «Nous» et du «Eux» – et internes. Elles renvoient aux relations que le groupe nouvellement formé ou reconfiguré établit avec, entre autres, sa spécificité historique et culturelle, à laquelle peuvent s’ajouter des marqueurs empruntés à l’extérieur des frontières groupales.

    Comme le constate Juteau, l’ethnicité est largement évacuée du discours des chercheurs et d’autres intervenants (des milieux de pratique, du gouvernement, etc.) en faveur de concepts tels que la citoyenneté, la laïcité, et plus récemment, la «diversité» ethnique et religieuse. La notion de diversité et ses variantes, comme la «diversité complexe» (Kraus, 2011) ou la «superdiversité», rendent compte de diverses caractéristiques qui s’entrechoquent et s’entrecroisent: ethnicité, genre, orientation sexuelle, religion, langue, statut légal, etc. En Europe, l’apparition de cette «diversité diversifiée» a été plus soudaine qu’en Amérique du Nord et a suscité de nombreuses critiques à l’égard du multiculturalisme, récupérées parfois à des fins idéologiques et, souvent, au nom des «valeurs». Au Canada, le terme «diversité» semble connoter plutôt un effort d’appréhender les questions portant sur le pluralisme religieux qui ont accompagné l’arrivée d’immigrants musulmans. Cependant, on constate la même association, au Canada et au Québec, entre le discours sur les «valeurs», l’anti-­multiculturalisme déclaré et les idéologies islamophobes et anti-immigrants.

    Un exemple qui illustre bien la pertinence actuelle de l’ethnicité est celui de la catégorie «Arabe», présentée dans le cinquième chapitre, qui continue de se construire aujourd’hui. Il s’agit d’une catégorie ethnicisée et essentialisée définie par une frontière externe; dans les faits, les personnes de langue arabe ont diverses origines ethniques et appartiennent à des religions différentes. Cependant, de jeunes Montréalais musulmans commencent à s’identifier comme «arabes»², ce qui montre la pertinence du concept d’ethnicité pour bien comprendre la réalité sociale actuelle. Bref, la diversité (superdiversité, diversité complexe) ne remplace pas le concept d’ethnicité, ni ceux du multiculturalisme ou de l’assimilation. Comme le soutient Juteau, à l’instar de Kraus (2011), elle ne constitue pas un nouveau paradigme conceptuel. Si le concept d’ethnicité est temporairement éclipsé, conclut l’auteure, il faut espérer qu’il retrouvera sa place au cœur des analyses en sciences sociales.

    Dans le chapitre 2, Victor Piché reprend un autre thème qui a été au centre de plusieurs recherches importantes du CEETUM, soit la migration, la situant dans son contexte actuel. L’auteur constate que, d’un côté, la migration internationale est l’objet de débats sociaux et de plus en plus médiatisée. Certains pays ont même voté des lois destinées à la freiner, surtout en Europe. Dès lors, les obstacles et les dangers qui parsèment le chemin des migrants se multiplient. D’un autre côté, les théories de la migration ont de moins en moins d’impact sur les débats, et les réalités actuelles de la migration échappent en grande partie aux paradigmes théoriques dominants. Selon Piché, ceci s’explique par le nationalisme méthodologique qui limite la portée des théories traitant la mondialisation comme un élément externe au phénomène de la migration et par le fait que ces théories n’intègrent pas les rapports de force globaux et régionaux régissant les mouvements migratoires. Une troisième lacune criante est l’absence d’une dimension éthique, tout comme l’intégration des droits fondamentaux dans les politiques migratoires. Malgré un contexte idéologique où les droits des migrants attirent l’attention, les gouvernements continuent à privilégier des politiques restrictives et des mesures de contrôle de plus en plus serrées au nom de la sécurité, les théories demeurant timides sur le plan politique. Le paradigme esquissé par Piché cherche à combler ces lacunes et se trouve «à la croisée de l’économie politique, du cosmopolitisme et des droits des migrants et des migrantes».

    Le chapitre 3, rédigé par Victor Piché et Jean Renaud, traite d’importants travaux du CEETUM sur les discriminations à l’égard des immigrants. Les auteurs ont analysé l’insertion socioéconomique de groupes d’immigrants en fonction des origines nationales, en mesurant les inégalités sur le marché du travail, considéré comme un processus de différenciation sociale. Ce faisant, ils proposent une critique de la méthode d’analyse dominante fondée sur une comparaison des populations immigrantes avec les groupes «natifs». Les auteurs reprennent les principaux résultats de leurs recherches sur l’impact de l’origine nationale et revoient leurs résultats à la lumière des réactions qui en ont suivi la publication, par exemple, de la part de ceux qui veulent restreindre l’immigration et y trouvaient des justifications, de ceux qui blâment la culture des immigrants en invoquant leurs problèmes d’insertion économique, et des groupes qui défendent les intérêts des immigrants et s’opposent à l’idée que la discrimination ne soit que «passagère», interprétation que les auteurs contestent. Ils répondent à ces critiques tout en réexaminant la notion de discrimination et en proposant des voies pour l’éliminer. Il faut, selon eux, s’attaquer en priorité aux préjugés à la base de la discrimination indirecte et systémique qui passe par la dévaluation des diplômes et de l’expérience de travail.

    Dans le quatrième chapitre, Annick Germain explique comment le CEETUM a su rapprocher deux domaines jusqu’alors séparés, soit l’urbanisme et les études ethniques, dans un contexte historique où se pose la question de l’impact de l’immigration sur la qualité de vie dans les quartiers multiethniques de la ville, compte tenu des perturbations connues dans les grandes villes américaines où se sont concentrées les minorités racisées dans les années 1980 ainsi que des émeutes urbaines qui ont aussi gagné l’Europe. Une enquête sur la question, commandée par la Ville de Montréal et le ministère de l’Immigration du Québec au début des années 1990, et à laquelle plusieurs chercheurs de l’INRS ont collaboré, a mis en lumière les modes de cohabitation interethnique dans plusieurs quartiers centraux et excentriques, dont le quartier Côte-des-Neiges (par coïncidence, ce quartier fut également le sujet de recherches de membres du CEETUM à peu près à la même époque). Le champ des études urbaines est devenu interrelié à celui de l’immigration au Québec, étant donné que l’approche de l’immigration dans la province englobait des questions d’intégration sociétale³. Comme le montrent les chapitres de Piché et celui de Germain, si la question de l’immigration préoccupe les divers ordres de gouvernement, elle préoccupe aussi l’opinion publique. La compréhension de l’expérience des immigrants en ville et les effets que ces derniers ont sur les villes font inévitablement émerger la question de l’ethnicité.

    Germain présente trois domaines que les chercheurs du CEETUM ont développés pour explorer les interfaces ville et ethnicité. Profitant de partenariats avec les décideurs et les intervenants sur l’immigration mis en place par le réseau Métropolis via le Centre Immigration et métropoles, ils se sont penchés sur les trajectoires résidentielles des populations immigrantes et des minorités visibles, ainsi que sur la cohabitation interethnique dans différents types de milieux résidentiels, souvent en comparaison avec d’autres villes canadiennes, et parfois avec d’autres contextes nationaux. Le deuxième sujet qu’ils ont étudié, soit la gestion municipale de la diversité, les a amenés à examiner la question de l’aménagement des lieux de culte, qui est rapidement devenue un élément important des débats politiques et sociétaux dans les années suivant l’enquête. Leur troisième domaine de recherche concerne les commerces ethniques, qui sont en fait, comme l’explique Germain, multiethniques. Par ailleurs, l’auteure montre l’hétérolocalisme des nouvelles vagues immigrantes, qui ont pour effet d’augmenter la diversité de plusieurs quartiers sans être concentrées dans l’un ou dans l’autre.

    Le cinquième et dernier chapitre, que je signe, reprend la question de la diversité religieuse abordée dans le chapitre précédent. L’intérêt pour la religion des chercheurs du CEETUM a émergé en grande partie des changements dans l’immigration vers le Québec, notamment l’augmentation de l’immigration provenant des pays du Maghreb à partir des années 1990. Les débats occasionnés par la création de la Commission Bouchard Taylor en 2007 et ensuite par la proposition d’une Charte «des valeurs» en 2013 ont suscité quantité d’analyses et de commentaires de la part des chercheurs. Ainsi, un mémoire a été présenté à la Commission des relations avec les citoyens de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, certains travaux issus du Centre (notamment ceux de Josiane Le Gall et moi-même) et portant sur des questions ethniques ont généré des questionnements au sujet de la religion comme lieu d’ancrage dans la société québécoise pour les immigrants. De leur côté, les partenaires du Centre œuvrant dans des milieux de pratique soulevaient plutôt des questions au sujet de la religiosité des immigrants. Le cinquième chapitre porte donc sur trois dimensions des travaux du CEETUM, soit: 1) les liens entre la diversité religieuse, l’ethnicité et l’immigration; 2) la laïcité au Québec; 3) la contribution réelle et potentielle des groupes religieux au vivre-ensemble. Les recherches présentées dans ce chapitre montrent la pertinence des études ethniques pour comprendre la diversité et le pluralisme religieux. Le croisement de l’ethnicité avec le religieux est intéressant, que ce soit du point de vue interne ou externe, pour reprendre l’approche de Danielle Juteau. À l’interne, les groupes ethniques sont souvent traversés par des différences religieuses importantes (par exemple, les Marocains, les Haïtiens et les Vietnamiens) tandis que, dans d’autres cas, la religion renforce la communalisation ethnique (par exemple, les Arméniens). De l’extérieur, les adhérents d’une religion peuvent être ethnicisés, voire racisés, comme cela se constate à l’égard des musulmans. Enfin, je soulève le rôle des groupes religieux par rapport au vivre-ensemble qui ont, selon moi, également un rôle à jouer dans la lutte contre la radicalisation, que ce soit au nom de la religion, ou bien contre la religion (l’islamophobie, l’antisémitisme).

    Dans son ensemble, ce livre représente non seulement une synthèse, certes partielle, des travaux du Centre, mais aussi un lieu de transmission mémorielle qui situe les activités et les orientations actuelles du Centre par rapport à l’évolution des travaux de ses membres depuis plus de 25 ans, en parallèle avec celle de la société. En 1992, le Centre comptait quelques dizaines de chercheurs rattachés à deux facultés à l’Université de Montréal (Arts et sciences et Sciences de l’éducation). Aujourd’hui, il en regroupe plus d’une cinquantaine, provenant d’une dizaine d’institutions québécoises. La grande majorité d’entre eux se sont joints au Centre depuis le tournant du millénaire. Des centaines d’étudiants ont réalisé des thèses et des mémoires sous la direction de ses membres et ont participé aux recherches, aux colloques et aux autres activités du Centre. Plusieurs sont maintenant professeurs et membres du CEETUM. Actuellement, les membres supervisent plusieurs centaines d’étudiants diplômés. Le Centre publie la revue Diversité urbaine (anciennement «Les cahiers du GRES⁴») dans laquelle figurent des articles de chercheurs du monde entier.

    Les rencontres à distance que permettent dorénavant les nouvelles technologies de communication sont fréquentes entre les membres du Centre et leurs partenaires à l’étranger. Devenus de plus en plus nombreux avec le temps, ces partenariats incluent des laboratoires et des centres ailleurs au Canada, au Brésil et en Europe. Les partenariats avec des milieux de pratique se multiplient. Au fil d’années de collaboration, plusieurs en sont venus à inclure des travaux de recherche et des activités de transfert de connaissances planifiées en concertation; c’est le cas, notamment, des partenariats avec le CSSS de la Montagne et avec la Commission scolaire Marguerite-Bourgeois.

    Même si le Centre a continuellement développé de nouveaux centres d’intérêt, il convient de souligner certaines continuités qui forment, si l’on veut, son identité et sa personnalité. Premièrement, un grand nombre de nos recherches – la majorité sans doute – impliquent un contact direct avec des immigrants ou des personnes issues de minorités. La plupart de nos partenariats, par ailleurs, engagent des praticiens de première ligne actifs dans les domaines de l’immigration et du vivre-ensemble. Portés par l’idéal du pluralisme normatif, nous avons toujours été soucieux de mettre au jour les mécanismes de domination liés à l’ethnicité, mais aussi le fonctionnement et les contributions des groupes minorisés. Cet engagement se poursuit, comme en témoignent deux mémoires présentés par le Centre à la Commission des relations avec les citoyens de l’Assemblée nationale du Québec⁵, avec l’appui très large des membres, ainsi que de nombreux travaux récents.


    1. Dans ce livre, le masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

    2. Frédéric Castel, «Les Arabes du Québec: construction d’une communauté imaginée». Conférence présentée au CEETUM le 16 janvier 2016.

    3. Comme le Manitoba, le Québec envisage l’immigration comme un élément de développement sociétal depuis le gouvernement de Robert Bourassa en 1990 et adopte une approche «holistique» de l’immigration, c’est-à-dire une approche qui tient compte de l’ancrage des immigrants dans la société.

    4. Groupe de recherche ethnicité et société.

    5. Il s’agit du mémoire relatif au projet de loi 60 en 2013 et du mémoire soumis en 2015 au sujet de la nouvelle politique

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