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LA PLURALITE RELIGIEUSE AU QUEBEC
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LA PLURALITE RELIGIEUSE AU QUEBEC
Livre électronique169 pages1 heure

LA PLURALITE RELIGIEUSE AU QUEBEC

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À propos de ce livre électronique

Fruit d’une recherche de terrain sur plus de 230 groupes religieux ou spirituels au Québec répartis dans plusieurs régions, cet ouvrage collectif est une synthèse lisible et concise de la diversité des croyances actuelle de la province. Il explique pourquoi une grande partie du religieux y est, socialement et physiquement, invisible, objet d’un tabou assez particulier ; il montre comment les individus circulent entre plusieurs traditions et pratiques ; il traite de l’importance de la guérison, ou « mieux-être », au sein d’une certaine approche de la spiritualité. Ce livre remet aussi en question de nombreuses idées reçues : le quasi-athéisme de la majorité comparé à la grande religiosité des immigrants ; l’opposition entre religion et spiritualité ou celle entre religion et vivre-ensemble ; le manque de dynamisme de l’Église catholique québécoise, souvent perçue comme moribonde. Ce tableau du Québec, tel qu’il se présente dans une société séculière et de modernité avancée, dévoile également une force rassembleuse et génératrice de liens toujours en action.
LangueFrançais
Date de sortie25 nov. 2022
ISBN9782760647169
LA PLURALITE RELIGIEUSE AU QUEBEC
Auteur

Deirdre Meintel

Deirdre Meintel est professeure d’anthropologie à l’Université de Montréal et ancienne présidente de CASCA. Elle est cofondatrice et rédactrice de la revue Diversité urbaine et elle dirige le groupe de recherche interdisciplinaire du même nom. Elle codirige le Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM), un centre de recherche interuniversitaire pour l’étude de la diversité ethnique et religieuse. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur les thèmes de la migration, l’ethnicité, l’identité et sur la religion et la modernité. Depuis 2007, elle dirige une recherche d’équipe sur les religions et spiritualités contemporaines au Québec.

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    Aperçu du livre

    LA PLURALITE RELIGIEUSE AU QUEBEC - Deirdre Meintel

    Sous la direction de Deirdre Meintel

    La pluralité religieuse au Québec

    Les Presses de l’Université de Montréal

    Remerciements

    Nous remercions Raymond Lemieux, Gilles Routhier et Annick Germain pour leur appui à notre projet depuis le début. Nous reconnaissons la contribution précieuse des auxiliaires de recherche dont le travail de terrain est à la base de cette étude. Par-dessus tout, nous sommes immensément reconnaissants aux leaders religieux et aux membres de leurs groupes dont la participation a rendu cette étude possible.

    Mise en page: Chantal Poisson

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: La pluralité religieuse au Québec / sous la direction de Deirdre Meintel.

    Nom: Meintel, Deirdre, 1946- éditeur intellectuel.

    Collection: Pluralismes (Presses de l’Université de Montréal)

    Description: Mention de collection: Pluralismes | Comprend des références bibliographiques.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20220021732 | Canadiana (livre numérique) 20220021740 | ISBN 9782760647145 | ISBN 9782760647152 (PDF) | ISBN 9782760647169 (EPUB)

    Vedettes-matière: RVM: Pluralisme religieux—Québec (Province) | RVM: Québec (Province)—Religion—21e siècle. | RVM: Diversité culturelle—Québec (Province)—Aspect religieux.

    Classification: LCC BL2530.C3 P58 2022 | CDD 200 .9714—dc23

    Dépôt légal: 4e trimestre 2022

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    © Les Presses de l’Université de Montréal, 2022

    www.pum.umontreal.ca

    Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

    Avant-propos

    Deirdre Meintel, Claude Gélinas et Géraldine Mossière

    Le projet de recherche à l’origine du présent ouvrage avait comme premier objectif de faire état de la diversité et du pluralisme religieux au Québec. Nous cherchions non seulement à saisir la pluralité religieuse de la province, mais aussi à rendre compte de la manière dont elle est gérée dans la société québécoise. L’enquête a débuté à Montréal, parce que c’était le site des recherches précédentes de Deirdre Meintel et que la ville abrite une diversité religieuse très visible. Toutefois, l’étude ethnographique de Yannick Boucher, alors étudiant à la maîtrise, s’intéressant, dans le cadre d’un groupe de recherche, à un centre islamique situé à Saguenay, montrait que la diversité religieuse se présente différemment en région et dans la métropole, un constat qui fut également confirmé par nos explorations préliminaires des régions autour de Saint-Jérôme, Sherbrooke et Saguenay. Contrairement à ce qui se produit à Montréal, les immigrants issus d’un même pays ne sont pas suffisamment nombreux, dans ces régions, pour former à eux seuls un groupe religieux homogène, ce qui les amène à se regrouper avec des personnes d’autres origines, qui sont souvent aussi de nouveaux arrivants. De plus, nous avons constaté que chacune de ces régions présentait un paysage religieux distinctif, où prédominent des religions et des spiritualités différentes, et avait sa propre histoire sur le plan du pluralisme religieux.

    En conséquence, nous avons entrepris une deuxième phase de recherche lors de laquelle l’enquête couvrait davantage de régions du Québec. Le choix des régions reposait sur plusieurs facteurs, dont l’un des principaux était la possibilité de maintenir la présence sur le terrain, pour de longues périodes, d’un étudiant de doctorat ou d’un chercheur travaillant sur le religieux. Nous avons ainsi eu la chance de pouvoir compter sur deux doctorants expérimentés et un cochercheur (Claude Gélinas, Université de Sherbrooke) qui encadraient les terrains de recherches dans les régions retenues. L’arrivée dans l’équipe de Daniela Moisa, alors stagiaire postdoctorale dont les recherches étaient basées à Rawdon, nous a permis en outre d’intégrer la région de Lanaudière à l’enquête. Un autre facteur qui a influencé notre choix pour une localité plutôt qu’une autre était la disponibilité des assistants sur les lieux ou la possibilité qu’ils s’y rendent plusieurs fois par semaine, nos moyens ne nous permettant pas de financer de nombreux séjours prolongés sur le terrain.

    Le second objectif de la recherche consistait à mieux comprendre la place du religieux dans le quotidien des personnes vivant dans cette société moderne et sécularisée qu’est le Québec contemporain. Nos résultats montrent que le Québec participe à des dynamiques largement généralisées à l’échelle de l’Amérique et de l’Europe. Cependant, les pages qui suivent montrent également que ces dynamiques prennent une configuration particulière lorsqu’elles se conjuguent aux caractéristiques de la diversité religieuse propre à la société québécoise.

    Afin de situer les résultats de notre recherche, le premier chapitre présente l’enquête, sa méthodologie et les régions où elle s’est déroulée. Dans le deuxième chapitre, nous établissons les tendances généralisées et bien documentées ailleurs dans le monde du religieux contemporain, ce qui permet de replacer ce qui s’observe au Québec dans un contexte mondial. Parmi ces tendances, notons déjà la mobilisation des nouvelles technologies à des fins religieuses, l’individualisation des croyances et des pratiques, la fluidité des frontières du religieux par rapport au séculier et entre les groupes religieux, la transmission intergénérationnelle, souvent brisée, et les parcours variés et non linéaires des individus. Nous abordons également deux phénomènes qui s’observent ailleurs, mais qui prennent une coloration unique au Québec en raison de son histoire particulière, soit la distinction entre religion et spiritualité dans les représentations vernaculaires des participants à la recherche et l’invisibilité sociale d’une grande partie du religieux dans la province.

    Le troisième chapitre s’inscrit dans la continuité du précédent et traite de la mobilité religieuse, largement tributaire de l’individualisation du religieux. Cette mobilité se manifeste par la circulation d’un individu d’une tradition à l’autre ou encore par des fréquentations plurielles, soit la fréquentation parallèle par un individu de plusieurs groupes de traditions différentes. Ces mouvements donnent parfois lieu à des conversions ou à des changements d’affiliation religieuse formalisés par des rites d’initiation à l’âge adulte. Le quatrième chapitre, quant à lui, se consacre au thème de la guérison, la quête du mieux-être constituant l’un des motifs les plus importants de l’expérimentation de nouveaux courants spirituels à l’âge adulte.

    Enfin, le dernier chapitre aborde le vivre-ensemble, sujet de maints débats sociaux et politiques. Nos résultats de recherche nuancent, voire contredisent, certaines des grandes prémisses sur lesquelles se fondent les discours publics et populaires sur la diversité religieuse, comme celles suggérant qu’elle serait le seul fait des immigrants ou que les minorités religieuses seraient «non intégrées» à la société québécoise. Suivant le sillon des données présentées au fil des chapitres, nous en venons à soutenir que la religion peut constituer un atout pour le vivre-ensemble.

    Nous sommes conscients que d’autres thèmes auraient pu trouver leur place dans une étude du religieux contemporain au Québec (par exemple, les rapports qu’entretiennent les jeunes avec la religion ou encore ceux des fidèles avec l’autorité religieuse). Toutefois, ceux que nous avons choisi d’aborder dans cet ouvrage et la séquence dans laquelle nous les présentons émergent directement de nos études de terrain et représentent, à notre avis, les résultats les plus significatifs de notre enquête.

    1

    Une recherche sur le religieux contemporain au Québec

    Deirdre Meintel, Claude Gélinas, Guillaume Boucher, Yannick Boucher, Daniela Moisa et Sarah Wilkins-Laflamme

    Ce livre est issu d’un projet de recherche qui prend sa source dans les années précédant la Commission Bouchard-Taylor, période où la diversité religieuse et, plus particulièrement, les signes visibles du religieux commençaient à occuper le centre des débats publics. C’est dans ce contexte que plusieurs chercheurs de l’équipe, qui travaillaient alors sur les migrations et l’ethnicité, ont pu observer l’importance de la religion comme dimension identitaire et comme ressource symbolique mobilisatrice de liens sociaux. En même temps, les intervenants travaillant dans les organismes publics, comme les centres locaux de services communautaires (CLSC), exprimaient le besoin de mieux connaître les religions introduites par les immigrants. À cela s’ajoutait le constat d’une augmentation impressionnante du nombre de lieux de culte sur l’île de Montréal: les urbanistes Annick Germain et Julie Gagnon (2002) en recensaient 800 au début des années 2000. Notre objectif initial était de faire état de la diversité religieuse à Montréal afin de mieux saisir le pluralisme religieux en émergence au Québec ainsi que son rapport à la diversité ethnique.

    Nous privilégiions alors les religions et les courants religieux qui avaient pris racine au Québec depuis la Révolution tranquille. Ce faisant, nous cherchions également à comprendre ce que la religion signifiait pour des personnes vivant dans le Québec sécularisé du xxie siècle. Financé initialement en 2006, le projet a connu une seconde phase (2010-2015)1 où nous avons étendu l’enquête à d’autres régions, dont le Saguenay–Lac-Saint-Jean, Lanaudière, les Laurentides et l’Estrie. Nous avons également exploré la nouvelle diversité engendrée par le catholicisme des années 1960.

    Au total, nous avons répertorié 232 groupes religieux (à la suite d’au moins une observation et une entrevue), dont 133 à Montréal. Parmi ces groupes, 81 ont fait l’objet d’études en profondeur, qui consistaient en plusieurs mois d’observation participante lors d’activités religieuses et non religieuses, des entretiens formels avec un ou plusieurs leaders et au moins trois membres, ainsi que des entretiens plus informels. Les groupes observés comprenaient: 1) des religions ou des courants religieux introduits au Québec depuis 1960 par des immigrants (islam, hindouisme, certaines formes de bouddhisme, évangélisme et pentecôtisme) ou par des personnes issues de la majorité sociale (comme le druidisme, les spiritualités yogiques, la Wicca et d’autres spiritualités centrées sur la nature); 2) de nouveaux courants ayant émergé de religions déjà bien établies, notamment au sein du judaïsme et du catholicisme; 3) des courants religieux plus «classiques» implantés de longue date au Québec (catholiques et presbytériens, par exemple) et majoritairement composés d’immigrants.

    Nous avons choisi de ne pas traiter des spiritualités autochtones, puisque, à l’exception de Claude Gélinas, les chercheurs n’étaient pas spécialisés dans ce domaine. Néanmoins, l’enquête a touché à plusieurs courants d’inspiration autochtone et une assistante a réalisé une thèse sur les spiritualités autochtones ouvertes aux Non-Autochtones dans la région des Laurentides (Petropavlovsky, 2019). Par ailleurs, nous avons interviewé deux guérisseurs autochtones dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, dont un Atikamekw qui reçoit parfois des personnes non autochtones, et un Ilnu2 qui accueille surtout des

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