« Les idéaux antiracistes ont été mis au service de l’intolérance »
L’importation du mouvement Black Lives Matter en France a fait apparaître au grand jour ce qui bouillonnait depuis quelques années déjà dans les cercles militants et universitaires: l’essor d’un antiracisme, faisant paradoxalement de la race la clef d’explication de toutes les discriminations. Ce changement complet de perspective, qui rejoue l’histoire coloniale là où l’universalisme voit des individus injustement traités en raison de leur couleur de peau, ne tient pas seulement, pour Pierre-André Taguieff, du « terrorisme intellectuel ». Il frappe également au coeur l’ethos républicain, s’inquiète le politologue dans son dernier essai, L’Imposture décoloniale (éd. de l’Observatoire).
La Licra ou SOS Racisme semblent aujourd’hui dépassés par une nouvelle génération d’activistes « racialistes », à l’opposé de leur approche universaliste. Comment cette bascule a-t-elle pu s’opérer?
Le contexte historique n’est plus le même que dans les années 1980 et 1990. A l’époque, l’ennemi
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits