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Une Vie D'Hôtesse De L'Air: Prochain Vol
Une Vie D'Hôtesse De L'Air: Prochain Vol
Une Vie D'Hôtesse De L'Air: Prochain Vol
Livre électronique306 pages4 heures

Une Vie D'Hôtesse De L'Air: Prochain Vol

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À propos de ce livre électronique

L’auteur est une hôtesse de l’air, qui parvient en s’inspirant aux épisodes réellement arrivés durant les vols à faire respirer au lecteur le climat qui se vit à l’intérieur d’une compagnie aérienne, justement dans la peau de la Vie d’une hôtesse de l’air, où le travail et la complexe organisation de la vie publique et privée, en fonction des horaires, pauses et départs, devient presque un style de vie. C’est un livre qui affronte le thème de l’enrichissement personnel et du changement, au travers d’ un voyage qui dure depuis vingt ans et peut être plus encore, qui verra Anna se transformer de jeune fille naïve pleine de rêves, en une femme et mère consciente et réalisée, qui réussit à s’adapter aux inéluctables changements de la vie, habituée à toujours avoir une valise en main en voyage autour du monde


Anna est une hôtesse de l’air qui a quitté sa terre natale, la Sicile, pour réaliser ses rêves: voyager, être libre et indépendante. Fatiguée de subir les règles sévères imposées par ses parents et par la société dans laquelle elle vit, la protagoniste rebelle et passionnée, un jour a une intuition et comprend que seule la profession d’ hôtesse de l’air pourra la rendre heureuse, réalisée. Elle commence ainsi une existence de “femme avec des ailes” qui la verra partagée entre ciel et terre, dans des pays lointains désirés par de nombreuses personnes, et la vie de tous les jours avec ses problèmes communs à tous mortels. Une dichotomie qui se retrouve dans la structure du livre, où les souvenirs de vie de la protagoniste, tantôt joyeux et amusants, tantôt tristes et dramatiques, sont intercalés d’ histoires arrivées en vol, “fenêtres” d’un monde charmant comme celui de l’aviation civile, peu connut, mais complexe et structuré. C’est ainsi que sont illustrés les “usages et les coutumes”, en fournissant des informations sur les “oiseaux volants”, comme est comunément appelé le personnel naviguant, et donnant en outre des conseils humoristiques aux passagers.
L’auteur est une hôtesse de l’air, qui parvient en s’inspirant aux épisodes réellement arrivés durant les vols à faire respirer au lecteur le climat qui se vit à l’intérieur d’une compagnie aérienne, justement dans la peau de la Vie d’une hôtesse, où le travail et la complexe organisation de la vie publique et privée, en fonction des horaires, pauses et départs, devient presque un style de vie. C’est un livre qui affronte le thème de l’enrichissement personnel et du changement, au travers d’ un voyage qui dure depuis vingt ans et peut être plus encore, qui verra Anna se transformer de jeune fille naïve pleine de rêves, en une femme et mère consciente et réalisée, qui réussit à s’adapter aux inéluctables changements de la vie, et habituée à toujours avoir une valise en main en voyage autour du monde
Quels sont les secrets d’une hôtesse de l’air? Qu’arrive t’il à bord d’un avion? Que font les hôtesses quand elles arrivent à destination? Comment sont-elles instruites? Comment une hôtesse de l’air vit-elle la réalité de sa vie privée? Comment fait- elle pour s’organiser avec les fréquents départs Que pense-t’elle au décollage et à l’attérissage? Les hôtesses ont-elles peur? Qu’est-ce qui mijote dans leur tête quand se présente une urgence? Comment instaurent’elles les relations avec l’équipage? Comment gère t-on les passagers les plus difficiles? Quels sont les défauts des passagers? Q’est ce que la “pilotite”? Quels sont les différents types d’approche en avion? Et les différentes typlogies de passagers? Quels sont les conseils pour affronter un voyage et que mettre dans une valise? Que prévoît le “Manuel de survie à bord”? Dans ce livre il y a toutes les réponses à ces questions et à bien d’autres encore.
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie12 sept. 2019
ISBN9788835400684
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    Aperçu du livre

    Une Vie D'Hôtesse De L'Air - Marina Iuvara

    Marina Iuvara

    VIE D’ UNE HÔTESSE DE L’AIR

    Une vie en vol

    Traduit par Loretta Barbarossa

    Ouvrage protégé par le droit d'auteur - tous les droits réservés – Toute publication, reproduction, même partielle, est interdite sans autorisation expresse

    Copyright © 2019 - Marina Iuvara

    Ce livre est la révision de la première édition de

    Vie d’une hôtesse de l’air

    Quelques années après la première publication de ce livre j’ai ainsi décidé de le rennouveler et le complèter.

    Bienvenue à bord : this is the next flight

    Marina Iuvara

    Table des Matières

    Copertina

    Marina Iuvara

    Anges de l’air

    Introduction

    Avant-propos

    A quoi peut-on reconnaître une hôtesse de l’air ?

    Comment étions-nous?

    Comment devenir hôtesse de l’air

    Moi, Eva, Valentina, Ludovica.

    Le premier vol

    Peur de voler

    L’adolescence

    Une vie imprévisible

    Dakar-New York

    Encore des souvenirs, avant de dormir:

    Vol Rome- Caracas.

    Vive les mariés

    Embarquement des passagers

    Les restes d’un mariage

    Vol AM 1148 Milan-Bari

    U.M.: Mineur non accompagné

    Moi, toi, elle

    Passagers – Attitudes bizarres en avion

    Un crapaud à avaler

    Population on board

    Pillules

    Incidents de parcours

    Un vol inoubliable

    Rien de grave

    Vol AM 1902 Roma - Las Vegas

    Guide pour le passager courtois

    Le commandant

    L’imprévu

    Tout va bien

    En alternance, Vol Naples-Nice

    Béatrice

    Tout s’éclaircit

    Before flight

    En vol Roma-Johannesburg

    After flight

    Local time

    Pause repos

    Anna

    Postface

    Remerciements

    Anges de l’air

    Femmes indépendantes, en uniforme, en voyage autour du monde.

    Icone glam de liberté.

    Femmes surtout, qui ont une profession d’une grande  particularité, et de ce fait source de joies et de satisfactions uniques mais aussi, pleine de revers  difficiles et de réflexions importantes pour leur vie.

    Dans l’imaginaire collectif les hôtesses de l’air sont traditionellement identifiées en fonction de ce qui apparaît extérieurement : leurs uniformes élégants, les arrêts dans tous les coins du monde, le contact et la connaissance de nombreuses personnes, ou encore les achats en tout lieu. Il arrive facilement de les rencontrer à l’aéroport avec tout l’équipage : aujourd’hui encore on les regarde parfois avec admiration et un tout petit peu d’envie. Beaucoup pensent en secret J’aurais tant voulu moi aussi faire ce travail ou l’opposé : Je ne pourrais jamais faire ce travail .

    En réalité les hôtesses de l’air – les assistants de vol en général, assument naturellement avec efficacité et professionalité un rôle très important et sont effectivement un élément fondamental de la ligne de sécurité du vol, capables de gérer avec technique et patience des urgences de tout genre. Ils doivent continuellement être prêts à résoudre les imprévus les plus compliqués et impensables, et assumer en outre la distance de leurs proches et de chez eux, ou encore, la difficile organisation de la gestion du temps ainsi que les effets du décalage horaire.

    Dans ce livre j’ai essayé d’en raconter les aspects les moins connus et les plus inimaginables.

    Pour cette raison, je le dédie à nous toutes.

    Introduction

    La figure de l’hôtesse de l’air apparaît pour la première fois dans les années 30 sur une ligne aérienne américaine.

    Au début la plupart des personnes doutaient de l’utilité de ce rôle : fragiles et gracieuses jeunes filles dont le poids ne devait pas eccéder les 52 kilogrammes, d’une hauteur de 163 centimètres, d’un âge inférieur à 25 ans, vêtue du même uniforme, rigoureusement diplomates, comme des infirmières qui invitent gentillement les passagers à occuper leur place sur l’avion.

    Leur figure et leur rôle ont subit de nombreux changements durant les années.

    En 1940, après l’attaque de Pearl Harbour, les hôtesses furent engagées sur les avions militaires pour servir la patrie.

    En 1950, le premier manuel de la parfaite hôtesse de l’air est rédigé : forte comme un soldat, affectueuse comme une mère, disponible comme une geisha, informée comme un guide touristique.

    Dans les années 60 et 70, les hôtesses furent un  motif d’orgueil pour la représentation des compagnies aériennes et furent comparées à des modèles.

    Elles étaient vues comme des femmes douées de beauté, désirables et enviables, qui avaient la possibilité non encore à la portée de tous, de voyager et de connaître le monde.

    En 1960 sur le quotidien New York Times, des statistiques américaines décrivent les hôtesses comme des épouses parfaites qui, en marchant 300 milles de haut en bas des sièges,  apparaissent très entraînées et de grande résistance à la fatigue.

    Avec l’arrivée de la révolution féministe et des ultérieures conquêtes en matière des droits de la  femme, en 1971, la loi qui leur interdit de se marier est abolie ; en 1975, l’interdiction de maternité est éliminée et en 1979 également les limites de poids.

    Avant-propos

    Parfaitement formée dans le secteur de la sécurité aérienne, autorisées et agréées au premier soins médicaux, compétentes en langues étrangères, abiles nageuses, soignées, souriantes, bien élevées, les hôtesses ont la nécessité d’avoir, en plus d’une prédisposition aux relations interpersonnelles, également un excellent équilibre émotif et un fort sens pratique.

    Le style de vie est frénétique, le travail est fatiguant et stressant, celà également à cause des décalages horaires, l’environnement dans lequel elles travaillent est sous pression et le sol sur lequel elles se déplacent durant leur travail n’est pas toujours en position horizontale, toutefois elles agissent avec une parfaite maîtrise d’elle même et doivent toujours être prêtes à se débrouiller dans des situations imprévisibles.

    Les hôtesses de l’air sont en contact avec des personnes de différentes ethnies, culture, éducation, provenance et caractère.

    Elles rencontrent des enfants resplendissants comme un rayon de soleil, ou parfois, même plus turbulants que les turbulences, des personnes âgées qui nécessitent tact et réserve, des hommes d’affaires, des stars du spectacle, des groupes de vacanciers joyeux et insouciants, des couples romantiques en voyage de nozze, des malades à soigner, des émigrants en pays lointains, des professeurs et  amateurs de fois et religions différentes. Tous doivent être traités avec soin et professionalité.

    Elles doivent gèrer les charges urgentes à terminer avant chaque décollage et attérissage, se conformer aux dispositions sur la sécurité et sur les tâches et obligations, se conformer à une hierarchie bien précise à respecter, et mettre tout en oeuvre pour les multiples requêtes à satisfaire ; elles sont soumises à de longues et continues permanences loin de chez elles et à des relations sociales privées difficiles à cause de la particularité des absences déterminées par ce type de travail.

    Les aspects qui pèsent sur cette activité unique en son genre sont multiples : ils sont tout au moins peu connus et mal imaginés par la plupart des  personnes qui observent de l’extérieur.

    Pourtant chaque hôtesse, malgré tout, éprouve de la mélancolie et de la nostalgie quand elle ne vole pas.

    De splendides cartes postales sont emmagasinées dans leurs pensées à chaque alternance et même le vol le plus difficile est toujours une expérience qui enrichit.

    Le sushi japonais, le sable des Maldives, les  gratte-ciel de New York, la movida argentine, la bonne humeur brésilienne, les ciels de Londres et les parfums parisiens apparaîssent à l’horizon, prennent vie, et offrent des émotions uniques, même s'ils ne se trouvent que  dans un espace restreint de l’existence,  même si imprégnées de fatigue à cause du décallage horaire et  toujours si pressées par le peu de temps à disposition.

    Les couchers du soleil vus d’en haut au dessus des nuages sont splendides.

    Et à bord des avions tout arrive et tout peut arriver: beaucoup de passagers se distinguent par leur classe et leur style sans égal, d’autres se révèlent moins élégants, d’autres encore inspirent de la tendresse.

    Il peut arriver que certaines personnes perdent le contrôle si elles sont nerveuses ou stressées : beaucoup d’entre elles  nécessitent d’un support psycologique car elles souffrent de pathologie aérophobiques ou claustrophobiques.

    Exceptionnellement par exemple, les épisodes de personnes qui en levant le coude risquent de devenir violentes, le spectre de cette possibilité reste pourtant très large.

    En avion, en effet , même le plus petit et insignifiant épisode ou incident peut se transformer en quelque chose qui nécessite le maximum d’attention.

    Les personnes qui ont besoin de soins doivent être immédiatement assistées, les urgences médicales bien souvent sont brillament résolues.

    Et pratiquement sur chaque vol, d’émouvantes expériences imprégnées d’une profonde humanité et solidarité se présentent  immanquablement.

    A quoi peut-on reconnaître une hôtesse de l’air ?

    - Contrôlez les objets qu’elle possède chez elle : vous ne comprenez pas de quoi il s’agit, à quoi ils servent, d’où ils proviennent ?

    - Regardez les photos qu’elle expose : les scénarios semblent appartenir à une autre partie du monde ?

    - Demandez-lui si elle a déjà goûté le poulet frit aux étales du marché de Bangkok, fréquenté les meilleurs restaurants français et consumé un room-sevice devant le miroir d’un luxueux hôtel.

    - Remarquez les horaires où elle mange ou dort : ils ne respectent pas les rythmes habituels ?

    - Observez-la à l’heure du déjeûner : elle mange souvent debout, mais elle a hâte de s’assoeir ?

    - Vérifiez le frigo : elle a mis des verres en plastic à côté de la bouteille d’eau ?

    - Demandez-lui où elle achète les vêtements qu’elle porte : vous devriez prendre l’avion pour les avoir également

    - Elle ne peut renoncer à cette paire de jeans à pattes d’éléphant, vue à Londres sur l’Oxford Street, elle connaît les dates des soldes de Gap à New York, elle achète des vêtements de marque Gucci dans les outlets de Miami, les sacs de Louis Vuitton en solde à Tokyo, le palmito pour la salade en Argentine, le jus de açai, le pan de queso et le tapioca du Brésil ?

    - elle fait des séances de bronzage chez son coiffeur préféré à San Paolo ou en alternative à Milan ?

    - Elle est convaincue que les crêmes de Tel Aviv et les shampoings organiques achetés  à Toronto sont les

    meilleurs 

    - Observez-la avec attention : elle enlève ses chaussures à talons dès que possible? ( Epiez sous la table ou en voiture. )

    -  Regardez dans son casier à chaussures : les escarpins de la même couleur ne manquent pas ?

    - Elle parle avec une excessive désinvolture de lieux que vous pouvez uniquement imaginer et desquels une vie ne suffirait pas pour les visiter tous ?

    - Demandez-lui quel est le lieu le plus attrayant et séduisant de tous les lieux qu’elle a visité : le divan de chez elle est le premier au classement ?

    - Demandez-lui le compte rendu des nouvelles d’actualité tant culturelles que politiques, mais surtout de scandales : elle est toujours au courant ?

    - Vérifiez le contenu de son sac personnel : on peut y trouver les objets les plus disparates pour toute éventualité ? ( Lime à ongles, livre, appareil photographique, pc portable, bas de réserve, brosse à dents. )

    - Elle a une infinité de numéros de téléphone et de contacts de collègues et connaissances, mais elle ne se souvient pas du lieu, de l’année, et des modalités avec lesquelles ils se sont connus ou fréquentés ?.

    - Chaque fois qu’elle sent une odeur de fumée, elle en contrôle la provenance et se met à rechercher l’estincteur le plus proche ?

    - Elle reconnaît à première vue n’importe quelle typologie caractérielle et sociale de chaque personne, et  est à même de se rapporter avec chacune d’elle, du plus jeune au plus âgé.

    - Elle ne perd pas courage si elle doit secourir quelqu’un en difficulté ?

    - Elle sait socialiser brillament dans chaque situation mais aime les moments de solitude ?

    - Elle n’éprouve même pas un brin de ce noeud à l’estomac qui vous prend dès que l’avion commence son décollage ?

    - Fouinez dans sa chambre à coucher : elle a toujours une valise prête dans l’attente d’un départ imprévu, elle parvient à faire entrer tout le nécessaire qui pourrait être utile pour plus d’une semaine, celà dans un très petit espace et elle n’est pas déconcertée s’il elle n’est prévenue qu’une heure à l’avance pour un voyage imprévu de Rome à Caracas ?

    Si toutes ces réponses sont affirmatives, n’ayez aucun doute : il s’agit d’une : FEMME AUX AILES

    Bon vol

    Comment étions-nous?

    Je rentre chez moi, en Sicile, au moins deux fois par an pour les jours de fêtes et durant l’été si les pauses et les vacances me le permettent.

    Voyager en avion est pour moi désormais habituel, celà fait partie de mon travail.

    Même si de nombreuses années sont passées, chaque fois que j’arrive, un intense parfum de fleur d’oranger qui recouvre les orangeries et le vent du sirocco provenant d’Afrique entourent silencieusement même mes souvenirs d’enfance.

    Aujourd’hui c’est un jeudi du mois de juillet : les trente-six degrés sont dans la norme.

    Durant l’été cette terre est chaude, lumineuse et ensoleillée : tout apparaît plus lent, difficile de maintenir un rythme de vie dynamique à cause de cette température que j’aime, mais parfois si envahissante.

    Les rayons du soleil s’étendent sur tous les espaces libres de la peau, ils pénètrent dans les os, souvent me fortifient et parfois me relaxent jusqu’à m’étourdir pour ensuite m’endormir.

    La pause de l’après.midi , habituelle dans cette région, interrompt la productivité de la journée.

    J’écoute le son répétitif et presque hypnotique des pales d’un ventilateur posé sur un coffre antique ; sa brise contraste l’air chaud et étouffant de cet après-midi au ciel bleu privé de nuages.

    Le soir la température diminue légèrement et d’aimables vents légers apaisent le climat du soir.

    Je suis invitée chez mes parents et chaque détail sur lequel se pose mon regard, me renvoie à des scènes vécues et des souvenirs désormains lointains.

    J’entrevois un jupon en soie couleur crême avec une délicate broderie d’un ton légèrement plus clair, pendu dans l’armoire en style Louis XVI que ma mère a choisi il y a plus de quarante ans pour décorer sa chambre à coucher et qui depuis lors est toujours la même, inchangée dans le temps ; moi je m’aperçois au contraire d’être si différente depuis le temps où je me blotissais sous les couvertures de ce grand lit pour écouter les fables qu’elle me raccontait avant d’aller au lit et différente également du temps où plusieures années après, à peine adolescente, en cachette, je parvenais à essayer ses coliers les plus précieux en me regardant dans ce grand miroir au grand cadre doré, placé au centre de la pièce, tandis que je dansais seule de manière spontanée et libre, comme une éhontée , ainsi aurait dit mon papa, s’il m’avait vue.

    Je me souviens d’avoir possédé en ce temps là, un sous vêtement d’une couleur identique à celui de ma mère ; j’aimais le porter pour la sensation de légèreté et  fraîcheur qu’il me procurait durant les journées les plus humides.

    Dans l’éducation que j’ai reçue ce vêtement n’était permis qu’à la maison et porté en ayant soin de bien entrouvrir les persiennes, afin éviter les indiscrets regards extérieurs vu que le balcon donnait sur une grande cour interne.

    Dès mon jeune âge j’ai été amenée à me cacher et à bien  me couvrir devant qui que ce soit.

    Peu à peu des gouttes de pudicité étaient installées dans mon âme, jour après jour. .

    Couvre-toi, couvre-toi car quelqu’un pourrait te  voir ! me disait-on si parfois je m’attardais dans ma chambre pour me vêtir, en oubliant de tirer les rideaux pour les fermer.

    Aujourd’hui encore, avant d’enlever mes vêtements, je vérifie que tout soit fermé pour que personne ne puisse me voir, et celà je ne l’ai jamais confessé, même pas à Valentina, une de mes chères collègues avec laquelle j’ai partagé un appartement près de l’aéroport, dans la ville où je réside : Rome.

    Toute petite j’obéïssais aux règles avec une scrupuleuse attention pour éviter de subir des punitions, souvent excessivement sévères.

    Il y avait une austérité de point de vues et coutumes transmises de générations en générations.

    Ma tante Carmela, surnomée Lina, raccontait que la première fois où elle osa dire un gros mot, elle fut invitée à ouvrir la bouche et sortir la langue.

    Quel jeu étrange ! pensais-je.

    Sa mère, ma grand-mère, pris une des épingles à cheveux qui assemblait ses longs cheveux recueillis, et embrocha sa langue.

    Vu les conséquences, dans ma famille, peu de filles et petites filles disent des gros mots, même si dans les moments opportuns elles n’en pensent pas moins.

    Je suis à Catania en vacances pour une semaine et je retrouve les antiques saveurs, odeurs, sensations.

    Le sourire lumineux de ma mère m’accueille, elle évite de m’embrasser aussi fort qu’elle le voudrait, peut- être par peur de me broyer.

    Elle caresse maintes fois mes cheveux noirs comme du charbon, semblables aux siens, longs jusqu’aux épaules, déliés pour les libérer des constrictions de bandages imposées par mon travail.

    La peau de maman est blanche et délicate, tendre comme le sable et parfumée comme des pétales de roses mélangées aux agrumes.

    Elle me voit toujours amaigrie ( même si selon moi, j’ai bien pris au moins un ou deux kilos par rapport à mon utopique poids idéal ), donc, elle m’invite à manger les gourmandises qu’elle a commencé à cuisiner dès le premier jour, presqu’en m’obligeant à consumer tout ce qu’elle a mis avec abondance dans mon assiette.

    Aujourd’hui elle a préparé mes plats préférés : linguine au noir de seiche et espadon en papillote.

    Elle n’en finit pas de me regarder et de me cajoler, euphorique et émue à la seule pensée de me revoir.

    Même mes tantes et cousines me témoignent leur

    affection à chaque geste, chaque fois qu’ elle me revoit et veulent tout écouter sur mes voyages et sur mon travail.

    Dans leur imaginaire, je suis une partie de leur monde qui s’est réfugié dans un autre monde : ce monde fait de rêves devant une revue attrayante même si décrite comme dangereuse, tentaculaire, en  mesure de dépraver de manière irréversible. Moi, je suis celle, d’entre elles, qui comme elles avait les yeux illuminés mais qui un jour est partie. Je suis la preuve vivante que le monde vous change mais vous restez la même, parce que celà dépendra uniquement de ce que vous êtes à l’intérieur, et elles sont, pour moi, la partie la plus importante de ce que j’ai appris durant tous ces voyages : que l’on peut aller  loin uniquement si on a un lieu intérieur d’où  l’on est parti et où on retourne. J’ai appris que l’on pourra être partout, mais en vérité on restera toujours où se trouve nos racines émotionnelles.

    Elles ont été enchantées par la photo que j’ai prise à New York et elles voudraient partir avec moi pour visiter la Grande Pomme. Elles désireraient  aussi que je les emènent visiter Hong Kong pour faire un tour au Stanley Market et au Lady’s Market, les marchés de nuit desquels je leur ai parlé bien souvent avec enthousiasme, oubien passer par Casablanca, où se trouve la médina avec ses couleurs et ses épices, où la menthe et le thé ont une saveur plus forte et une odeur plus presistante que celle de notre mentuccia,  goûter les dates exceptionnelles que je leur avais données à mon retour d’un vol, ou circuler dans les ruelles fourmillantes de Shanghai, plonger dans cette foule colorée et ces milles couleurs que j’essaie de décrire sans jamais y parvenir comme je le voudrais

    Elles ont un grand sens de l’hospitalité, un art naturel de l’accueil transmis au cours des siècles et elles me saluent toujours avec l’habituel pincement sur la joue en tirant pas très délicatement de chaque côté, elles m’embrassent en prononçant la même phrase depuis que j’étais enfant : Sangu miu ! , Zzuccheru miu !

    Mon père, même en étant heureux de me revoir, est toujours très silencieux, peu expansif et extrêmement réservé.

    Nous avons la même couleur d’yeux, bleus de mer, mais les siens ont cependant une légère nuance de violet qui fait entrevoir de constants réflexes qui parfois me rendent tristes.

    Il tend constament à faire des prévisons défavorables, pleines d’anxiété et d’inquiétude, comme ma meilleure amie Stefania, elle aussi sicilienne.

    C’est un homme instruit, il aime étudier et est toujours informé sur tous les évènements socio-politique actuels.

    Il est discret dans ses manières et formel dans son comportement, il reste des heures enfermé dans son bureau, mais à l’heure du déjeûner et du dîner nous nous retrouvons à table, tous ensemble.

    Ce que mes parents, ma famille, et la société où j’ai vécu m’ont enseigné c’est la grande importance de la famille, du respect des règles et en particulier, du lien inviolable du mariage : une valeur à défendre à tout prix,  coûte que coûte, souvent avec d’énormes sacrifices.

    Une union à sauvegarder dans tous les cas, même en présence de problèmes qui devront être dépassés ou réprimés, parfois même ignorés.

    Ce lien indissoluble a une sacralité absolue que seule la mort peut rompre.

    Jusqu’à ce que mort ne nous sépare

    Une promesse qui ne peut plus être inobservée à partir du moment où elle a été stipulée.

    Un engagement rigoureux et constant, opportun  pour conserver solidement les racines de la famille.

    Ce n’est pas uniquement le sentiment d’affection, la cérémonie officielle, le profond devoir qui est inculqué déjà toute petite à travers l’éducation, qui lie la

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