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Bernard Quiriny VIES CONJUGALES

Non, la littérature belge francophone ne se résume pas à Amélie Nothomb. Elle est le chapeau qui cache la forêt. De Thomas Gunzig à Charly Delwart, le plat pays est riche en écrivains excentriques. Depuis près de quinze ans, alternant romans et recueils de nouvelles (avec, au passage, aussi un essai), Bernard Quiriny construit ainsi une œuvre drôle et inquiétante à découvrir de toute urgence quand on aime Pierre Daninos, Marcel Aymé, Pierre Bayard, Roald Dahl ou Borges. La nouvelle est sans doute son genre de prédilection. Dans son précédent recueil, Histoires assassines, il y avait au moins trois chefsd’œuvre : « Bleuir d’amour », « Le nouveau Landru » et « Sévère, mais juste », où il imaginait un critique littéraire qui décidait de descendre, au sens propre, un écrivain par jour pendant un mois. Quiriny est très fort (créatif et envoûtant), quand il invente des auteurs imaginaires aux bibliographies fantasques. Dans Vies conjugales, mention spéciale à « Préfaces » et « Roman d’une préface », qui auraient rendu jaloux le Bolaño de La Littérature nazie en Amérique. Mais son inspiration maniaque ne s’arrête pas là, et nous vous conseillons de ne pas rater « Monsieur reste une énigme », « J. » ou ce séduisant « Club des sédentaires » que nous vous présentons en exclusivité – et auquel tout honnête homme devrait adhérer plutôt que d’emprunter ces trains et avions qui ne mènent nulle part.

Le cLub des sédentaires

J’ai assisté récemment à une compétition extraordinaire, organisée par le club des sédentaires de Paris.

Cette institution réunit des adhérents qui détestent les voyages. Plus qu’une question de goût, leur haine du voyage est maladive, pathologique, exaspérée. La seule idée de quitter leur domicile leur donne des vertiges. La plupart d’entre eux, Parisiens, n’ont jamais dépassé le périphérique. Le

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