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Physiologie du voyageur: Essai humoristique
Physiologie du voyageur: Essai humoristique
Physiologie du voyageur: Essai humoristique
Livre électronique112 pages50 minutes

Physiologie du voyageur: Essai humoristique

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À propos de ce livre électronique

Extrait : " Vivre en touriste c'est vivre en bipède nomade qui tient à la fois du cerf par les jambes, de la pie par le ramage, et du singe par son penchant à l'imitation. Chaque année, Quand la nature est reverdie, Quand l'hirondelle est de retour. le touriste ne va pas exclusivement revoir sa Normandie, mais il éprouve sous la plante des pieds une invincible démangeaison de s'exporter

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• Livres rares
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• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie22 avr. 2015
ISBN9782335054125
Physiologie du voyageur: Essai humoristique

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    Aperçu du livre

    Physiologie du voyageur - Janet-Lange

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    EAN : 9782335054125

    ©Ligaran 2015

    Avant-propos illustré

    La physiologie du voyageur doit être le tableau animé de ce mouvement incessant qui pousse l’humanité en avant, en arrière, et la fait circuler ou flâner de droite à gauche, sur les parties solides ou liquides de la mappemonde.

    Il y a bien de l’espace devant nous, et je pourrais, lecteur, abuser des nombreuses variétés de la locomotion, et vous faire essayer tous les moyens de transport que la civilisation, le hasard, la Providence ou le charron ont créés pour l’exportation de l’espèce bipède. Ils sont au nombre de seize mille, compris les patins sur lesquels la laitière hollandaise apporte sa marchandise à la ville… et la canne-poste à laquelle le baron de Drais avait donné le nom primitif de Draisienne, et qui a reçu depuis une dénomination plus expressive, celle de vélocipède, qui signifie que dans cette voiture on marche à pied.

    Je pourrais vous faire assister à la toilette de l’éléphant blanc du roi de Siam, sur lequel il est défendu, sous peine de mort, de se livrer aux exercices de l’équitation ; et j’arriverais, par une douce transition, sur le dos de l’éléphant brun, espèce ilote qui a sur nos chevaux de coucou l’avantage d’être à la fois quadrupède et voiture.

    J’aurais le droit de vous inclure dans le traîneau moscovite et de vous faire faire un cours ex professo de botanique au milieu des bottes de lichen qui servent d’aliment au voyageur et à ses coursiers à cornes quand les vivres viennent à manquer.

    Sous un autre ciel, à défaut de places de fiacres, il y a des places de nègres ; et au lieu de prendre une citadine à l’heure, on prend deux noirs à la course, et on leur donne pour boire trois coups de bambou.

    Il y aurait aussi de belles lignes à ajouter aux belles pages de M. de Buffon sur le dromadaire.

    Le chameau était loin de penser à l’honneur qui lui était réservé de servir un jour de monture au pantalon garance. Nous pourrions nous mettre en croupe avec le tourlourou, et courir une poste dans la Mitidja.

    Mais cela nous mènerait trop loin : circonscrivons la description, resserrons l’itinéraire ; limitons notre tableau de mœurs aux types de notre patrie, et renfermons-nous dans une zone où il soit permis à la majorité des Français de circuler.

    CHAPITRE PREMIER

    Les touristes

    Vivre en touriste c’est vivre en bipède nomade qui tient à la fois du cerf par les jambes, de la pie par le ramage, et du singe par son penchant à l’imitation. Chaque année,

    Quand la nature est reverdie,

    Quand l’hirondelle est de retour.

    le touriste ne va pas exclusivement revoir sa Normandie, mais il éprouve sous la plante des pieds une invincible démangeaison de s’exporter. Il est pris d’une humeur parricide pour son toit maternel ou conjugal, et surtout pour son domicile politique : alors la fraction de mappemonde qu’on nomme la France et son littoral, devient le partage de la grande famille nomade dont nous allons classer les membres.

    Le touriste artiste éprouve au mois de mai le besoin de croquer tous les points de vue de l’Europe. Il part, et devant chaque site il s’arrête, allume sa pipe et se dit : – Je reviendrai croquer cela l’année prochaine.

    Le touriste universitaire est un délégué de l’instruction publique, qui va faire ses vendanges ou celles des autres, sous prétexte d’aller voir si les enfants des écoles mutuelles battent la semelle en mesure.

    Le touriste causeur est un être qui, ne trouvant plus dans son département personne qui ait la patience de l’entendre raconter chaque jour la même chose, se décide à aller chercher d’autres oreilles plus charitables.

    Le touriste humorique quitte son logis sous l’influence du regret. Il voyage sans espoir de se trouver mieux ailleurs que chez lui ; il est parti sans savoir pourquoi, ni pour où : partout il se plaint, les lits sont durs, le vin aigre, les cigares amers. Quand il revient au logis, c’est le domicile qui alors est en butte

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