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L'Emprise Du Sang: Série Des Liens Du Sang- Livre 11
L'Emprise Du Sang: Série Des Liens Du Sang- Livre 11
L'Emprise Du Sang: Série Des Liens Du Sang- Livre 11
Livre électronique279 pages4 heures

L'Emprise Du Sang: Série Des Liens Du Sang- Livre 11

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À propos de ce livre électronique

Michael pense parfois que le sang des puissants immortels ne devrait pas se mélanger, même pour deux âmes sœurs prises dans le feu de la passion. La marque d'accouplement est un symbole d'appartenance mais pour Michael, ce petit avant-goût sanglant va précipiter sa chute. Le sang du Déchu est trompeusement séduisant pour un Dieu Solaire et sa puissance déferlante qui envahit Michael le plonge dans une profonde addiction. Dans l'intention de protéger Aurora de lui-même, Michael se met à pourchasser les plus puissants démons de la ville afin de satisfaire son appétit ténébreux. Alors que le sang noir pulse dans ses veines, ilse perd dans les méandres de cette soif et devient aussi dangereux que les démons qu'il pourchasse.
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie12 mars 2019
ISBN9788835400554
L'Emprise Du Sang: Série Des Liens Du Sang- Livre 11

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    Aperçu du livre

    L'Emprise Du Sang - Amy Blankenship

    Chapitre 1

    Toya s’accroupit sur le toit de la maison de Kyoko et laissa ses yeux dorés descendre vers le petit bâtiment qui abritait la statue de la jeune fille, à l’arrière du jardin. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis la nuit où il s’était glissé au travers de la barrière pour la trouver dans cet univers, mais il se souvenait toujours de chaque détail comme si c’était hier.

    Un sourire se forma sur ses lèvres lorsqu’il pensa qu’elle allait sauter dans cette eau glaciale, juste après lui… cette petite idiote ne savait même pas nager mais elle s’en fichait. Subitement, ses pensées s’assombrirent lorsqu’il se rappela chacune de leur rencontre, chaque fois dans une réalité différente.

    Et quel que soit le monde dans lequel ils se rencontraient, Kyoko, prise dans le feu de l’action, ne prenait jamais le temps de réfléchir quand il s’agissait de se sacrifier pour sauver quelqu’un qu’elle aimait. Toya se pinça les lèvres. Il espérait pouvoir lui faire abandonner cette petite habitude ou bien alors il serait obligé de l’enchaîner pour pouvoir la protéger.

    Il bougea les yeux et contempla l’immense étang de la partie arrière de la propriété. Il espérait vraiment qu’elle suivrait ses conseils et qu’elle apprendrait à nager. Il a vraiment cru qu’il allait faire une crise cardiaque cette nuit-là, en la voyant se noyer à ses côtés. La prochaine fois qu’il la verra, il lui dira vraiment ce qu’il en pense !

    Quand il la trouvera... les traits de Toya se détendirent alors qu’il se rappela pourquoi elle n’avait pas pu être là pour attendre ses protecteurs, lorsqu’ils s’étaient croisés. Ses frères et lui y avaient déjà pensé puisque Kyoko ne l’avait pas reconnu quand il s’était pointé pour la première fois. Elle ne se rappelait pas de ses protecteurs, ce qui était normal si on prenait en compte toutes les dimensions dans lesquelles ils l’avaient retrouvée : elle ne gardait en mémoire que les souvenirs de toute une vie et il ne s’agissait que de la vie qu’elle était en train de vivre, dans une dimension bien précise.

    Habituellement, cette amnésie dimensionnelle affectait également tous les protecteurs... y compris lui. Il n’arrivait pas à compter combien de fois il avait rencontré Kyoko pour la première fois, mais ce monde était différent. Le Cœur du Temps l’avait envoyé ici avec un don, mais aussi avec une malédiction. Et pour une fois, ses frères et lui se souvenaient de tout à son sujet... même du fait qu’ils en étaient tous amoureux et qu’ils avaient combattu au-dessus d’elle dans des mondes parallèles.

    Sa poitrine se serra dans un souvenir qu’il aurait souhaité ne pas avoir. Il pouvait encore ressentir l’horreur de Kyoko mourant dans ses bras, leurs corps se déplaçant ensemble car ils étaient tous deux empalés par un coup mortel qui n’était destiné qu’à lui. Elle avait essayé de le sauver de Hyakuhei... et elle y était parvenue ! Toya cligna des yeux alors qu’une larme glissa jusqu’au bas de sa joue. Il repoussa ce souvenir aussi loin qu’il put.

    Et puis, même Hyakuhei s’en souvenait très bien, ce qui semblait aller en leur avantage, étant donné qu’il les avait attaqués dans un endroit plutôt à l’écart de tout. Bien sûr... et il n’a pas non plus été très sociable. Ils avaient déjà décidé de s’éloigner de lui et de ne pas le contrarier, cette fois-ci.

    Hyakuhei n’était pas avec eux quand ils avaient suivi les démons à ce moment-là, ce qui fait qu’ils n’avaient pas la moindre idée de l’endroit par lequel il était arrivé et cela les inquiétait un peu. Jusqu'à présent il semblait juste recoller les morceaux du cristal que Kyoko avait brisé... une fois de plus ! Ce n’était pas la faute de Kyoko... mais elle ne pouvait pas apprendre de ses erreurs du passé si elle n’était pas autorisée à s’en rappeler. Il l’avait pardonnée parce qu’il savait que si elle n’avait pas cassé le cristal, ses protecteurs ne l’auraient pas entraînée dans ce monde-là pour la retrouver.

    Une moue apparut sur ses lèvres quand il ressentit l’attraction familière d’un fragment de ce même cristal brisé tout près de lui. Le Cœur de cristal protecteur était incroyablement puissant et chacun de ses petits éclats contenait une part de cette force, et n’importe quel homme ou démon qui parviendrait à mettre la main sur l’un de ces morceaux en prendrait aussi possession et comme par hasard, les démons en étaient attirés comme les mouches l’étaient par le miel.

    C’était parce que le cristal était apparu ici, à Los Angeles, que cette ville était devenue le lieu de prédilection des créatures paranormales. Tout ce qui n’était pas humain en était attiré sans même savoir pourquoi.

    Cherchant le cristal qu'il sentait autour de lui, Toya balaya lentement le regard sur les maisons entourant les lieux. Il s’arrêta quand il aperçut quelqu'un regardant par la fenêtre sombre de la maison voisine. Il se leva et vit la silhouette qui l’observait, puis sourcilla quand la forme sombre tomba brusquement en-dessous du bord de la fenêtre.

    Il se mit à sourire. Il était temps de s’amuser ! Il glissa rapidement hors de la vue de l’homme, alors que ce dernier était parvenu à rassembler suffisamment de courage pour lui lancer un nouveau regard.

    Tasuki inspira profondément tout en maintenant son arme devant lui comme un bouclier. C’était avec lui que Kyoko était la nuit où elle avait disparu... il en était certain. Que faisait-il à rôder sur le toit de Kyoko ? Déterminé, il redressa les épaules. Il n’y n'avait qu’une seule façon de le savoir et le fait d’être flic lui donnait tout à fait le droit d’aller enquêter là-dessus.

    En s’assurant que son Berretta était bien chargé, il enleva la sécurité et se dirigea vers la porte d’entrée. Ce n’était pas la première fois qu’il mettait les pieds dans cette propriété depuis la nuit où Kyoko avait disparu il y a dix ans, mais c’était la première fois qu’il voyait quelqu'un qui assurait la sécurité des lieux et qui était apparemment embauché par une entreprise qui était différente de celle qu’il connaissait.

    La première fois qu’il s’était confronté aux membres de cette entreprise, ils faisaient tourner leur tondeuse-tracteur et il n’a pu que constater qu’ils avaient été embauchés de manière anonyme. Quand il avait essayé de suivre cette piste pour les traquer, ce n’était qu’une impasse parce que l’argent, tout simplement, ne tombait qu’une fois par an dans la boîte postale de la société et parce que tout était payé en liquide.

    Empruntant le chemin usé qui courrait entre les deux maisons, Tasuki s’arrêta, incapable de stopper les souvenirs qu’il avait de Kyoko et de son frère Tama. Si Kyoko n’avait pas rencontré ce soi-disant « ange » la nuit dernière, elle ne serait jamais partie… de ça aussi, il en était certain. Il n’avait pas honte de l’admettre... il détestait cet homme pour lui avoir pris Kyoko loin de lui, mais s’il était de retour, il y avait de grandes chances pour que Kyoko le soit aussi.

    Ne trouvant personne dans les parages, il se glissa à l’arrière de la propriété où la statue était enfermée à l’intérieur d’un sanctuaire. Évoluant en silence, il tourna au coin de la maison et fit un bond en arrière lorsqu’il vit de nouveau l’homme debout devant le hangar... dont les portes étaient grandes ouvertes.

    L’ayant seulement vu de loin étant enfant, Tasuki put cette fois l’observer en gardant en mémoire chaque petit détail qui pouvait le caractériser : ses longs cheveux noirs avaient des reflets argentés assez prononcés et il était habillé tout aussi bizarrement que la moitié des gens qu’il avait vu travailler avec l’équipe de l’EEP. Il n’avait pas l’air normal, mais il n’avait certainement pas d’ailes sur le dos ; il réfuta donc l’idée de « l’ange » que Kyoko avait de lui.

    - PAS UN GESTE ! hurla-t-il en sortant de l’ombre tout en élevant son Berretta pour viser le cœur de l’homme.

    Le sourire de Toya s’élargit et il se retourna lentement pour dévisager l’homme qui pensait s’être faufilé sur lui. La contrariété se lut rapidement dans son regard lorsqu’il fit face à un retour dans le passé. Sacré Tasuki... il aurait dû se douter que les humains pourraient eux aussi rôder dans le coin. Toya fronça les sourcils lorsque ce dernier ouvrit la bouche pour lui parler :

    - Je savais bien que c’était toi. Je m’en souviens très bien... tu étais ici la nuit où les démons sont arrivés. Es-tu l’un d’entre eux ? Tu as fait quelque chose à Kyoko... je t’ai vu prendre son corps inanimé, et tu oses le nier. 

    Toya fixa les yeux sur l’homme dont Kyoko avait toujours été raide dingue tout en riant mentalement rien qu’à penser que Tasuki ne se souvenait pas de toutes les fois où ils s’étaient rencontrés... ce qui était probablement une bonne chose. Il plissa les yeux au moment où il sentit la puissance du cristal brisé venant de Tasuki, ce qui l’énerva d’autant plus.

    - C’est toi qui a le cristal, déclara Toya. Donne-le-moi.

    À son tour, Tasuki fronça les sourcils :

    - Hein ?

    Il n’eut aucune chance d’appuyer sur la gâchette car l’homme se jeta sur lui en un éclair, le renversant à terre tout en pressant fortement le bout de ses doigts durs contre sa poitrine. Tasuki serra les mains autour du poignet de l’homme, le repoussant de toutes ses forces.

    - Un ange... mon... cul, siffla Tasuki en plantant son pied dans l’estomac de l’homme. Tu agis plutôt comme un démon ! 

    Il réussit à l’éloigner avec plus de force qu’il pensait avoir.

    Toya s’envola en arrière, atterrissant sur ses pieds en dérapant sur le gazon bien entretenu. Il porta une main sur sa hanche en grognant. Alors, c’était ça, le cristal qui le protégeait ?

    - Qu’as-tu fait pour faire partir Kyoko ? demanda Tasuki en tentant tant bien que mal de se relever alors que la couleur des yeux de son adversaire passa d’un doré parfait à un argenté effrayant. Il garda la tête haute au moment où leurs regards se rencontrèrent.

    Toya gronda quand les yeux de Tasuki devinrent couleur améthyste.

    - Toya ! 

    Le gris argenté quitta ceux de Toya et il regarda par-dessus son épaule pour apercevoir son frère Shinbe :

    - Shinbe ? Qu’est-ce que tu veux ? Tu ne vois pas que je suis en train de récupérer le cristal ?

    Calmement, Shinbe inclina la tête :

    - T’as pas compris qu’il faudra que tu le tues pour récupérer le cristal ? Hein ?

    - Ça ne me dérange pas. D’ailleurs, on sait tous les deux que c’est un mortel, grogna Toya en grondant encore lorsqu’un coup de feu retentit. Il sentit la balle percer son épaule droite.

    - Fils de pute ! 

    Shinbe en profita pour ricaner un moment :

    - Tu vois, Toya, je pense que tu le méritais bien, celui-là ! Maintenant, laisse Tasuki... on doit partir, et vite !

    - Pour lui, tu serais capable de tout reprendre, dit ironiquement Toya alors que deux dagues sortirent de sa main en glissant pour creuser dans son épaule et en extraire la balle.

    - Mais pourquoi partir ? On commençait tout juste à s’amuser, grogna-t-il en regardant la balle dévier sur l’herbe jusqu’aux pieds de Tasuki.

    - Il arrive, lui répondit Shinbe sur un ton énigmatique.

    La dague de Toya disparut et ses lèvres esquissèrent un sourire en regardant Tasuki :

    - Au moins, je ne serai pas blâmé pour ça.

    - Qui doit venir ? demanda Tasuki sans vraiment savoir à qui s’adresser... même si Toya aurait été la première personne à qui il aurait pu demander. Son sourire complice lui donna la chair de poule.

    Shinbe lui adressa un long regard :

    - Crois-moi, Tasuki... tu dois partir dès maintenant. Sinon, tu peux toujours te cacher jusqu’à ce qu’il parte.

    Il reconnut le regard têtu de Tasuki lorsqu’il redressa les épaules et resserra son emprise sur l’arme. Secouant la tête, Shinbe décida de donner un petit cadeau bien utile à sa réincarnation capricieuse : en quelques gestes rapides de la main, il érigea une barrière permanente autour de Tasuki lui permettant que les ondes du cristal qu’il portait ne soient ni décelées par les démons, ni par toute autre personne. Il soupira mentalement en pensant qu’il était déjà trop tard pour cacher ce petit détail à Toya.

    Tasuki ouvrit les yeux en grand lorsque la pierre d’améthyste de Shinbe se mit à briller doucement et qu’il disparut avec celui qui s’appelait Toya. Son regard se baissa au niveau de ses mains puis du reste de son corps alors qu’une légère lumière couleur améthyste se mit à suivre les contours de sa silhouette avant de s’éteindre.

    - Peut-être que cela t’aidera à rester en vie cette fois, fit la voix de Shinbe, comme un écho à l’intérieur de sa tête avant de disparaître.

    - Cette fois ? demanda Tasuki, confus. Il tressaillit lorsque la porte du hangar se ferma en claquant. Un pressentiment soudain s’abattit et il aurait juré avoir vu le ciel s’assombrir en plusieurs nuances.

    Ensuite, Tasuki ne put contrôler le besoin urgent d’aller se cacher dans l’ombre des arbres qui étaient derrière lui. Il s’accroupit, à moitié caché derrière deux troncs d’arbres pour pouvoir être capable de voir ce qu’il se passait.

    Il fut glacé jusqu’aux os quand il vit un homme aux longs cheveux noirs apparaître de nulle part au milieu de la cour arrière. L’air s’arrêta dans sa poitrine comme une peur accablante et un calme absolu le figea sur place. C’était lui… l’homme de ses cauchemars se tenait à seulement quelques mètres de sa cachette.

    Hyakuhei se dirigea vers le hangar le visage concentré. Il était pourtant certain d’avoir senti la présence d’un talisman, mais ce sentiment s’estompa très vite. Il pensait qu’il s’agissait là d’une belle coïncidence : en effet, comment un talisman pourrait se trouver exactement là où habitait la jeune fille ? Il s’arrêta devant le hangar, dont la porte s’ouvrit encore une fois toute seule, comme si elle obéissait à un ordre silencieux.

    Ses yeux sombres virèrent au brun clair alors qu’il étudiait le vrai désir qu’il avait au fond du cœur. Il étendit un bras pour toucher la main de la jeune fille statufiée, mais tout ce qu’il sentit fut la froideur de la pierre. Ainsi, même après tout ce temps, elle le rejetait toujours, refusant de le laisser dans le Cœur du Temps. Il leva les yeux au niveau des siens et fut récompensé lorsqu’ils se mirent à briller doucement pendant un moment. Un sourire diabolique apparu sur ses lèvres parfaites... tant pis !

    Son regard rétrécit quand il sentit les énergies de Toya et de Shinbe. Il était évident qu’ils étaient venus ici pour réclamer le cristal. Jetant un dernier coup d’œil sur la statue, Hyakuhei tourna les talons et quitta la propriété.

    Tasuki n’osa pas bouger jusqu'à ce que le monstre de ses cauchemars ait quitté les lieux. Il glissa jusqu’au sol, respirant enfin parce qu’il avait oublié qu’il avait le souffle coupé, et bascula sur le dos pour regarder les étoiles. Mais qu’est-ce qu’il se passait ? Il était habitué à voir des choses paranormales un peu de partout dans la ville de Los Angeles, mais là, c’était différent... et en plus, trop près de chez lui à son goût !

    Même s’il connaissait déjà la suite, il se pinça le bras. Assez fortement. Bon d’accord, ce n’était pas la preuve dont il avait rêvé, mais Jade avait raison... tout ce qu’il s’était passé était bien plus qu’un simple rêve. Et d’ailleurs, il n’avait rien vu d’aussi effrayant de toute sa vie. Il respira plusieurs fois profondément et se laissa le temps de reprendre son souffle avant de se remettre lentement debout et de sortir de la propriété entre les maisons.

    Lorsqu’il atteignit le bout de son jardin, il sprinta jusqu’à sa porte d’entrée, la forçant presque, quand sa main cafouilla pour trouver la poignée. Puis, la refermant derrière lui, il fit tourner chaque verrou et s’éloigna rapidement pour venir s’assoir sur le canapé en s’enveloppant dans une couverture tout en veillant à garder le doigt sur la gâchette de son Berretta... ça ne lui ferait pas de mal, après tout.

    Il grinça des dents rien qu’en pensant à celui qui s’appelait Toya et qui était allé récupérer la balle avec ce qui ressemblait à la pointe d’une lame effilée. Il leva les yeux sur le portrait accroché au-dessus de sa cheminée et ses lèvres se séparèrent dans une impression de déjà-vu. Sur le tableau, Kyoko touchait les mains de la statue de la même façon que le sombre et sinistre personnage l’avait fait devant lui.

    Chapitre 2

    Jade savait que le sentiment serein du sommeil l’avait quittée mais elle se sentait tellement bien qu’elle ne voulait pas faire face à la réalité. Du moins, pas encore. Elle ressentait la chaleur du corps qui était collé à elle et ronchonna presque. Finalement, peut-être que se lever n’était pas une si mauvaise idée.

    Elle ouvrit les yeux doucement et vit le torse musclé et bronzé de celui qui dormait auprès d’elle. À en juger par le bruit des battements de cœur qu’elle pouvait percevoir, Titus dormait encore et il serait cruel de le réveiller d’un coup - voire même de le pousser hors du lit - juste à cause de ce contact physique. De plus, il n’était certainement pas complètement guéri, alors elle décida de lui laisser un peu de rabe… juste pour cette fois !

    Se blottir contre lui pendant la nuit était probablement tout ce qu’elle aurait pu faire de mieux, vu qu’elle avait l’habitude de dormir avec plusieurs oreillers. Et puis, honnêtement, sa jambe et son bras plaqués sur lui ne devaient pas le gêner. Et pour elle, c’était certainement le meilleur substitut à ses oreillers.

    Elle décala sa jambe une fraction de seconde, sentant l’intérieur de sa cuisse étendu sur la bosse de son entrejambe et soupira intérieurement. Même si elle détestait l’admettre, malgré le fait qu’il soit très doux, Titus restait tout de même plus qu’impressionnant. Jade sentit qu’il bougeait sa cuisse contre son entrejambe et se força mentalement à ne pas céder même si en fait, elle en mourait d’envie. Elle respira lentement son parfum enivrant et ferma les yeux, savourant l’idée que ce mâle brut pourrait facilement lui enlever cette douleur battante et chaude qui commençait à s’installer en elle. Elle était têtue et jusqu’à présent, il lui avait été assez facile de ne pas céder au besoin de sexe écrasant que ses hormones avaient provoqué.

    Puis, elle ressentit comme un chatouillement brûlant monter en flèche et son estomac se comprima. Avant qu’elle puisse le stopper, son corps la trahit et elle fléchit les hanches. Ce sentiment était tellement incroyable qu’au lieu de se retirer, elle resta dans cette même position.

    Elle leva les yeux en l’air rien qu’en y pensant. Et là, Titus se dit que l’odeur de sa chaleur allait le rendre fou. Eh bien, elle avait des nouvelles pour cet Alpha puissant… et d’ailleurs, elle n’était pas la seule qui aurait besoin d’utiliser du parfum, en ce moment. Elle fronça les sourcils en se disant qu’elle n’avait jamais été attirée par l’odeur d’un humain, mais dans ce cas elle n’aurait jamais... n’est-ce pas ?

    Cela lui confirma sa théorie lui indiquant qu’il valait mieux se réveiller dans un lit avec un humain à ses côtés parce qu’au moins, elle aurait quelque chose à comparer.

    Plus elle se collait à Titus, plus ses pensées avançaient vite, jusqu’à ce que son esprit s’immobilise au moment où elle se remit à bouger. D’un coup, elle se frotta contre sa cuisse pour aller encore plus loin. Jade grimaça en pensant au fait qu’elle se soit vantée de sa ténacité en passant pour une menteuse.

    Au moment où Titus se réveilla de son profond sommeil guérisseur, il la prit immédiatement dans ses bras et se renversa pour se mettre au-dessus d’elle. Il lui coinça les poignets dans les coins du lit et pressa encore plus sa cuisse contre elle. Il regarda Jade et compris tout de suite qu’elle avait envie de lui : ses yeux étaient brillants et vitreux, ses joues étaient devenues toutes rouges, et ses lèvres molles étaient légèrement entrouvertes. Il se demandait même comment il avait pu dormir.

    Jade le regarda, abasourdie par la rapidité avec laquelle il venait de se déplacer pour la dominer. Elle voulait goûter à cette vitesse et à cette puissance brute… juste une fois. Elle voulait sentir la différence entre la passion d’un humain et la sexualité brute du loup qui était au-dessus d’elle. Elle se berça contre lui, sachant qu’il était trop tard pour stopper cette fougue et il n’était pas à blâmer… par contre, elle, oui !

    Titus gémit et grogna en même temps quand il se sentit raidir douloureusement et rapidement. Il savait qu’elle avait dépassé son point de rupture et, même s’il était heureux que ses préjugés soient tombés, il voulait l’entendre dire qu’elle avait besoin de lui pour qu’elle n’ait pas à lui balancer tout ça en pleine figure.

    Baissant la tête au-dessus de ses lèvres, il demanda :

    - Qu’attends-tu de moi ?

    En entendant la profondeur rauque de sa voix, Jade sentit encore plus de chaleur courir en elle. Elle s’éleva contre lui en frissonnant. Elle était presque arrivée au-delà du point de la pensée rationnelle, mais elle parvint à se contenir et le regarda droit dans les yeux. Elle avait encore assez d’auto-préservation pour savoir qu’elle était dangereusement proche de franchir une limite.

    Paniquant presque, Jade répondit à sa question :

    - Toi qui prétends, en tant qu’Alpha, être un homme d’honneur, eh bien je veux ta parole : que tu ne me fasses rien et que tu me laisses ma liberté. Peux-tu faire ça et me montrer ce que c’est que d’être avec un loup afin que je puisse m’enlever cette idée de la tête ?

    Titus sentit sa demande désespérée le piquer et la regarda :

    - Si cette chaleur ne te rendait pas à moitié folle, tu ne voudrais pas de moi du tout juste pour ce que je suis, l’accusa-t-il.

    Il ne voulait pas la lui enlever, cette idée

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