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Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot: Oracle, Magie & Co, #1
Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot: Oracle, Magie & Co, #1
Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot: Oracle, Magie & Co, #1
Livre électronique341 pages4 heures

Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot: Oracle, Magie & Co, #1

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À propos de ce livre électronique

Moi c'est Dick, fantôme lié à Sarah, une médium puissante qui tient une boutique d'ésotérisme à Paris avec l'aide de sa petite fille Sybille. Elle est au courant de rien sur le pouvoir des femmes dans sa famille et on est pépère depuis des années. Enfin, jusqu'à ce que Sarah se mette en tête d'aider ce foutu mage blessé qui s'est réfugié dans l'arrière cours de notre immeuble. Moi, je dis que le type, s'il peut mourir, c'est qu'il est pas si magique, non ? Mais les filles m'écoutent jamais pffff…. Oué, parce qu'en plus Sybille raconte tout à sa meilleure amie (pour moi, c'est la Morue…).
On se retrouve très vite dans un bourbier pas possible à essayer de démêler le vrai du faux avec à nos trousses les Electi (mages d'élite) et un flic qui nous lâche pas d'une semelle !
Nom d'un caïd, comment parvenir à déjouer le complot qui menace la société secrète des mages ? Sans parler d'aider Sybille à maîtriser son don de médium que ce Dimitri a éveillé chez elle ?

Magie, oracle et fantôme grincheux : découvre une aventure pleine d'humour et de rebondissements !
1er tome de la duologie d'Urban Fantasy : Oracle, Magie & Co.

#oracle #magie #fantôme #enquête #medium #complot

LangueFrançais
ÉditeurSunny TAJ
Date de sortie17 juin 2022
ISBN9782958328900
Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot: Oracle, Magie & Co, #1
Auteur

Sunny TAJ

Stories are, for me, the door to the imaginary world that can be opened infinitely to escape at will. Welcome to my world of Urban Fantasy, with its mix of strong characters, action, suspense and humor. I hope you'll enjoy the journey with me!

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    Aperçu du livre

    Oracle, Magie & Co - T1 Le Complot - Sunny TAJ

    Oracle, Magie & Co

    T1 : Le Complot

    Sunny TAJ

    Sunny TAJ Edition

    Copyright © 2022 Sunny TAJ

    Tous droits réservés.

    Les personnages et les évènements décrits dans ce livre sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est fortuite et non voulue par l’auteur.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, ni stockée dans un système de récupération, ni transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans l’autorisation écrite expresse de l’éditeur.

    Toute erreur qui subsisterait n’est imputable qu’à l’auteur.

    Crédits :

    — Couverture : NicoLino (contact@nico-lino.com)

    — Correction du texte : Cassandre-Anne PILLA (cassandre-anne@hotmail.fr)

    Édition : Auto-publié

    Dépôt légal : Juin 2022

    ISBN : 9782958328900

    Contents

    Title Page

    Copyright

    REMERCIEMENTS

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Chapitre 23

    Chapitre 24

    Chapitre 25

    Chapitre 26

    Chapitre 27

    Chapitre 28

    Chapitre 29

    Chapitre 30

    Chapitre 31

    Chapitre 32

    Chapitre 33

    Chapitre 34

    Chapitre 35

    Chapitre 36

    Chapitre 37

    Chapitre 38

    Chapitre 39

    Chapitre 40

    Lexique des personnages principaux

    REMERCIEMENTS

    Je me dois de commencer par mes enfants qui m’ont soutenue dès que je leur ai parlé de mon envie de changer de voie et de me lancer dans cette aventure : «Si ça te rend heureuse Maman, alors tu dois le faire!». Cette phrase est un des plus beaux moments de ma vie car elle traduit tout l’amour et toute la confiance qu’ils ont en moi, et c’est vraiment le plus beau des cadeaux! Quand j’ai choisi mon nom de plume, celui-ci s’est imposé comme une évidence : TAJ c’est l’initiale de chacun de leur prénom. Et Sunny c’est ce qu’ils représentent dans ma vie…

    Je ne peux qu’exprimer toute ma gratitude à mes amies qui m’ont également donné l’impulsion avec leur foi dans mon projet : «Bien sûr que tu y arriveras!». Elles m’ont supportée (dans tous les sens du terme!) aussi bien en m’aidant à réfléchir ou tout simplement en étant présentes quand j’avais un coup de mou.

    Je ne peux pas manquer non plus de souligner l’entraide des groupes d’auteurs que j’ai découverts tout au long de cette aventure, en particulier les Pandauteurs de Jupiter Phaeton en amont ou Une Pinte de Mots en aval de l’écriture et de la publication. Tous m’ont beaucoup apporté, aussi bien en termes d’apprentissage que de soutien : l’écriture est souvent un chemin solitaire, mais cela n’est pas pour autant synonyme de solitude grâce à ces belles personnes engagées et généreuses dans leur partage. Une mention spéciale à Stephanie, Julia et Maudinette.

    Enfin, MERCI à toi, LECTEUR (RICE)!

    Merci de m’avoir fait confiance et de t’être embarqué(e) avec moi dans ce roman. J’espère que tu as eu autant de plaisir et d’émotions en le lisant, que moi en l’écrivant pour toi!

    Si c’est le cas, et que tu as deux minutes pour rédiger un commentaire sur les plateformes en ligne, je t’en serai très reconnaissante. Car cela est d’une importance capitale pour moi, et m’aidera sans aucun doute à continuer cette palpitante aventure avec toi!

    Et tu peux également me suivre sur mes réseaux sociaux où je te partage mes aventures d’autrice en herbe.

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    Chapitre 1

    Une image contenant texte Description générée automatiquement

    Sybille

    Ouf ! Montage vidéo terminé ! Je vais pouvoir aller me coucher après l’avoir mis en ligne sur la chaîne YouTube de notre boutique : Grand-mère s’est surpassée pour les prédictions de la semaine avec son tirage de tarot. Elle a dû être comédienne dans une autre vie tant elle incarne le cliché de la cartomancienne : elle en fait des tonnes, mais ça marche vu qu’on a près de 100 k abonnés qui suivent « L’Oracle Pythie ».

    J’éteins l’ordinateur quand un grand cri venant de la cuisine me fait me précipiter hors de ma chambre.

    — Grand-mère !? Tout va bien ?!

    Non seulement elle ne me répond pas, mais la voilà qui parle encore toute seule…

    Mon aïeule est tellement dans son rôle de « mystique ésotérique » qu’elle a l’habitude de converser à voix haute avec son « guide » nommé Dick Malone, un soi-disant gangster des années 50 de Chicago qui « communique » avec elle d’aussi loin que je me souvienne…

    Mais là bizarrement, toute pâle et raide, elle « discute » avec Shujin et Bokhor ?

    Où est passé Dick ?

    — Grand-mère ! Mais que t’arrive-t-il ?

    — Dépêche-toi, Sybille ! Viens vite avec moi ! Nous n’avons que très peu de temps !

    — Mais… mais où veux-tu aller à 1 h du matin ?!

    — Dans la cour de notre immeuble, il est blessé et on doit le cacher !

    Confuse, je me précipite à la suite de Grand-mère qui vient de sortir en courant de l’appartement et de dévaler l’étage bien plus vite que son âge canonique de soixante-dix ans ne pourrait le laisser penser.

    Et là, à moitié dissimulé par les containers des poubelles, gît effectivement un inconnu. Il est évanoui et semble être dans un sale état.

    — Ah, ne commence pas, Dick ! Aide-nous plutôt à trouver une solution pour le monter à la maison !

    Tiens revoilà Dick, je me disais aussi…

    — Sybille, va chercher le chariot pour les livraisons. On va le glisser dessus et le rentrer dans la réserve : ce n’est pas génial, mais c’est le mieux qu’on puisse faire. Après, monte à la salle de bain et rapporte la trousse de secours fissa !

    Tout en piquant un sprint vers la boutique, je me demande dans quelle embrouille Grand-mère, qui a le chic pour ça, il faut bien l’avouer, nous embarque encore ! Mais elle ne me laisse pas vraiment le temps de réfléchir vu l’urgence avec laquelle elle veut « qu’on bouge »…

    La vache, il pèse un âne mort, le bougre !

    Tant bien que mal, nous arrivons à le rentrer et à l’allonger sur un « matelas » de carton. Heureusement que je n’ai pas déjà jeté les emballages démontés de notre dernière livraison cet après-midi !

    Il a une vilaine blessure au torse et sur le dos, comme une brûlure au second degré pas belle du tout, sans parler des ecchymoses qui parsèment son corps de la tête aux pieds.

    — Je me souviens, Dick, ça va, dit Grand-mère. Je gère. Je vais chercher les baumes et les pierres de guérison.

    Bon, je vais surtout rapporter du désinfectant et des bandages, sinon le bougre va mourir avant l’aube, et je ne me vois pas expliquer comment on s’est retrouvés avec un macchabée à la police : « Mais je vous assure, monsieur l’agent, le guide de ma Grand-mère nous a indiqué où trouver cet homme pour le soigner avec des cailloux »… J’imagine tellement la tête du policier qui nous emmènerait tout droit à l’hôpital psychiatrique de Sainte-Anne – mais ce serait toujours mieux qu’une cellule en prison ?

    Sarah

    — Franchement, Dick, tu voulais que je le laisse mourir dans la cour ?

    — Et qu’est-ce que ça peut faire un clamsé de plus ou de moins ? Tu vas t’attirer des ennuis : un gars ne se retrouve pas dans cet état parce qu’il a un « petit problème » ! Pourquoi tu as écouté ces fantômes-là ? D’habitude, ils te donnent des messages que tu ne relaies parfois même pas, mais jamais tu n’interviens autrement ? Je suis le seul fantôme que tu dois écouter !!!

    Et allez, Dick fait son grand numéro de caïd de la pègre…

    — Là, c’était une urgence, je te dis. Ce garçon a un rôle important à jouer dans l’histoire du monde des Mages. Sans lui, leur société va imploser !

    — Par le Parrain tout puissant, arrête de croire toutes les sornettes que des esprits zinzins peuvent te raconter ! Des Mages ? Et puis quoi encore ? En plus, s’il peut mourir, c’est qu’il est pas si magique ton bonhomme là, non ?!

    Dimitri

    Je suis convoqué à l’Atrium – notre QG situé dans un bel immeuble haussmannien du VIè arrondissement de Paris –, pour la rencontre annuelle entre les dirigeants de notre communauté magique, nos trois Magisters d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

    Et je suis en retard…

    Ma mission m’a pris plus de temps que prévu, mais j’aurais dû m’en douter avec ces fichus Mages d’Amérique. C’est le seul continent qui n’a plus de leader propre et qui est tombé sous la tutelle de l’Europe il y a vingt ans, mais ça n’empêche pas certains ambitieux de vouloir s’autoproclamer Magister régulièrement. En tant que Premier Electi dans mon escadron, je suis le garant de nos lois et dois les remettre dans le rang fréquemment !

    OK, celui-là, je l’ai atomisé tellement il était borné. Mais bon, on ne va pas chipoter sur la syntaxe…

    Tykala, notre Magister d’Europe sera contente d’apprendre que l’ordre et le calme sont revenus de l’autre côté de l’Atlantique, et que cette énième tentative de putsch n’aura pas duré plus d’une semaine.

    Absorbé par mes réflexions peu flatteuses sur ces Mages « Iznogoud » qui veulent devenir Magister à la place du Magister, comme on les surnomme dans mon escadron, je mets quelques secondes, en ouvrant les portes, à comprendre ce qu’il se passe devant moi.

    Erick, mon commandant, est debout, avec à ses pieds les corps de Shujin, Magister d’Asie et Bokhor, Magister d’Afrique, affalés sur le sol.

    Je me précipite et m’agenouille à côté de Shujin. Vu la profondeur de la blessure sur sa gorge, il n’aura pas eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait ni de lancer un sort de guérison : il était mort avant même de toucher la dalle…

    — Erick ? Que s’est-il passé ? Tu vas bien ? Où est Tykala ?

    Je n’ai pas la possibilité de me relever que mon commandant m’attaque avec une boule de feu qui fait exploser ma poitrine – en tout cas c’est l’impression que ça me donne. M’appuyant sur mes années d’entraînement, je fais fi de la douleur et roule vivement sur le côté pour me mettre provisoirement à l’abri, derrière une des grosses colonnes de marbre qui décorent notre salle d’apparat.

    — Erick ? Mais que t’arrive-t-il ?!

    Sa réponse d’une voix pleine de jubilation, totalement incongrue dans cette situation, me glace le sang.

    — Eh bien Dimitri, je suis heureux que tu sois enfin arrivé ! Toutes ces années à te former et la seule fois où tu es vraiment indispensable, tu es en retard. Tu étais à deux doigts de manquer la fête ! Tsss… Pourtant tu es l’invité spécial de cette rencontre ! Tu as tué Shujin et Bokhor ! Et gloire à moi, qui t’ai abattu avant que tu ne puisses en faire de même avec Tykala !

    — Personne ne croira une chose pareille ! Je n’étais même pas présent à cet entretien ! Et pourquoi aurais-je fait ça selon toi ?

    — Voyons, Dimitri, personne ne doutera quand je leur raconterai comment tu as attendu que les Magisters soient seuls après leur réunion officielle, et que tu as enfin montré ton vrai visage… Il faut dire que la perfidie est héréditaire dans ta famille, n’est-ce pas ?

    Il a raison.

    Malgré moi, la chape de plomb qui pèse sur mes épaules depuis vingt ans devient encore plus lourde. Mon père, Julius, l’ancien Magister d’Europe, a assassiné traîtreusement celui d’Amérique, Mattheus, il y a deux décennies. Mais il a été arrêté par son meilleur ami, Kyrios, qui a réussi à le blesser suffisamment pour le retenir, le temps que les Electi interviennent. Il n’a jamais expliqué son geste et a été exécuté en jetant l’opprobre sur notre nom.

    Âgé de quatre ans à l’époque, je n’ai pas voulu croire à cette histoire, mais Kyrios lui-même me l’a maintes et maintes fois racontée. En souvenir de sa relation avec mon père « avant son coup de folie », il m’a recueilli et élevé alors que tout le monde réclamait également mon élimination pour ne pas risquer une « contamination familiale », étant donné que personne n’a jamais su pourquoi il avait agi comme ça.

    Depuis vingt ans, je rachète mon nom en me plaçant au service de la communauté des Mages : je suis devenu le meilleur des Electi, et pourtant cela ne suffira pas à me donner le moindre bénéfice du doute. Ils sont tous là à attendre mon faux pas, et Kyrios a essuyé maintes fois des mises en garde le prévenant qu’il allait regretter son geste charitable un jour.

    Mon cœur saigne plus à cette pensée qu’à cause de l’attaque d’Erick. La seule personne bienveillante envers moi, et à qui je dois ma vie, va être anéantie par ce mensonge. Son « manque de discernement » risque même de lui coûter cher en termes de place au sein de notre communauté. Il pourrait même être désavoué en tant que conseiller de Tykala !

    Celle-ci ne me tolère qu’avec l’influence de Kyrios, car c’est grâce à lui qu’elle a réussi à prendre la tête des Mages d’Europe ET d’Amérique en tant qu’héritière de Mattheus. Kyrios a bien manœuvré pour racheter les fautes de mon géniteur, et a mis en place cette solution pour éviter une guerre ouverte entre nos deux continents.

    Mais je la comprends car si je devais, moi aussi, voir régulièrement le fils de l’assassin de mon père, je saisirais sans doute le moindre prétexte pour me venger. Je ne lui en veux pas vraiment pour ça, mais je souffre pour Kyrios qui ne devrait pas avoir à pâtir de ce complot, après tout ce qu’il a fait pour moi !

    Toutes ces pensées s’entrechoquent dans mon crâne, et la conclusion que ma seule possibilité de pouvoir empêcher une telle chose est de m’échapper, pour pouvoir ensuite tenter de prouver mon innocence, s’impose à moi.

    Je rassemble alors mes forces et prépare un sort d’isolement.

    Je n’aurai droit qu’à une seule chance, j’en ai conscience.

    De ce fait, je calcule dans ma tête : il y a vingt-deux pas jusqu’à la porte et Erick va certainement déclencher une autre attaque dès que je lui montrerai ne serait-ce qu’un centimètre carré de cible…

    Cela va faire mal…

    1, 2, 3 !

    Je bondis et cours vers les grandes portes de l’Atrium. Comme anticipé, Erick lance une nouvelle boule de feu redoutable qui me fait tomber à plat sur le sol en détruisant mon dos ! Mais dans ma chute, je réussis à atteindre les portes de l’Atrium que je claque en libérant le sort qui enferme Erick dans la salle.

    L’arrogance de ce dernier est son point faible : sous prétexte qu’il est commandant, il se croit le plus fort, mais même s’il est très puissant, j’ai appris il y a bien longtemps à cacher mon potentiel. Car avec mon « hérédité entachée », j’aurais alors présenté un trop gros danger aux yeux de ces Mages mesquins et méfiants à mon égard. Déjà, devenir le Premier des Electi était un risque calculé de ma part. Je suis sans cesse en équilibre très précaire afin d’être, aux yeux de ma communauté, une force sur laquelle s’appuyer et non constituer une menace qu’il faudrait éliminer.

    Erick m’a balancé une attaque puissante, mais il n’a pas jugé bon d’y mettre toute son énergie d’un coup. C’est sans doute cette erreur qui me permet de me relever tant bien que mal, et de me glisser hors du siège, protégé par un sort d’invisibilité que je lance à la hâte. J’évite les Mages qui accourent, alertés par les coups contre les portes et les cris de rage d’Erick qui emplissent l’étage.

    Seulement, utiliser autant d’énergie à la suite, alors que mon corps lutte également contre les blessures, finit par avoir raison de moi. Au bord de l’évanouissement, je suis contraint de me cacher derrière des containers de la petite cour dans laquelle je me suis introduit au cours de ma fuite. Je lance, avec mes dernières forces, un sort de guérison contre les brûlures qui sont une vraie torture avant que tout ne devienne noir.

    Je reprends conscience sans bouger, en ouvrant à peine les yeux, en entendant des voix… de femmes… Je suis allongé sur le côté, à moitié nu, et couvert d’une espèce de baume pâteux qui sent affreusement fort et mauvais.

    Où suis-je ?

    M’ont-ils retrouvé finalement ?

    Des pas approchent et je me tiens prêt à intervenir même si mon corps proteste au plus léger mouvement.

    Chapitre 2

    Une image contenant texte Description générée automatiquement

    Dimitri

    La Porte s’ouvre et quelqu’un se penche vers moi.

    — Dick me dit que vous êtes réveillé ! Vous nous avez fait peur ! Comment vous sentez-vous ?

    J’observe la femme âgée, grande et mince qui se tient devant moi. Elle a un air décalé avec sa jupe longue cintrée aux couleurs chatoyantes, son chemisier bouffant et son foulard sur la tête. Et que sont toutes ces breloques qu’elle porte autour du cou et aux poignets ? Ça tintinnabule au moindre de ses mouvements… et elle gesticule sans arrêt…

    — Comprenez-vous ce que je dis ? … Mais enfin Dick, laisse le temps à ce pauvre garçon de se reprendre ! Tu as bien vu dans quel état on l’a trouvé  ! Tout le monde serait déboussolé dans cette situation, cela ne veut pas forcément dire qu’il est « zozo » !

    En plus, elle parle toute seule !

    Je ne fréquente pas vraiment les humains, mais même moi, je sais que ce n’est pas normal. Elle ne semble pas armée, mais je ne baisse pas ma garde pour autant.

    Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, une autre jeune femme nous rejoint.

    Non, une déesse ! C’est la plus belle femme que j’aie jamais vue : petite avec des rondeurs pleines de promesses, des cheveux « noir de jais » et de grands yeux gris pâle.

    J’ai le souffle coupé comme si j’avais reçu un coup au plexus.

    Et ça non plus, ce n’est pas normal. En tant qu’Electi, j’ai la discipline de fer la plus rigide qui soit, et en tant que meilleur élément de cette garde d’élite, rien ne peut troubler ma vigilance !

    — Grand-mère, il est réveillé ? Doit-on lui changer ses emplâtres ?

    Sa voix est douce et mélodieuse.

    À bien y regarder, elle n’est pas d’une beauté si spectaculaire. Ce n’est pas un « top model » comme les humains les affectionnent, mais ses traits sont fins, son corps très harmonieux et surtout, son regard est lumineux.

    Elle a appelé la vieille dame « Grand-mère » ? Ah oui, je retrouve effectivement le tracé de ses lèvres pulpeuses et la forme de son nez en trompette chez elle. Mais pour le reste elles sont aussi éloignées l’une de l’autre que le jour et la nuit.

    À l’inverse de la première femme, la nouvelle venue est en tenue simple et moderne : un pantalon cargo kaki et un top noir à manches longues, avec une natte sur le côté qui souligne la courbe gracile de son cou.

    — Il est revenu à lui, mais ne parle pas, et contrairement à ce que pense Dick, je ne crois pas qu’il soit cinglé. Même si, compte tenu de ses blessures, il a dû subir un gros trauma et…

    Sybille

    Houlà, si elle commence un échange avec « Dick » on peut y passer la journée !

    La coupant dans sa tirade que je n’écoute plus – j’ai appris à occulter sa voix quand elle part dans ses délires – je m’agenouille à côté de l’inconnu et lui prends doucement la main.

    — Comment vous appelez-vous ? Moi, c’est Sybille et voici Sarah, ma Grand-mère. Nous vous avons découvert dans notre cour cette nuit et vous étiez grièvement blessé. Que vous est-il arrivé ?

    Je l’observe de plus près : à la lumière du jour et nettoyé du sang qui coagulait partout, je le trouve magnifique. D’une beauté classique avec des traits altiers qui font ressortir ses yeux d’un bleu polaire. Physiquement, il semble grand, même si allongé il est plus difficile d’évaluer sa taille, et il a une corpulence que mon prof de krav maga appelle « chat maigre », puissant, fin et pas du tout bodybuildé ; bref une force cachée.

    Une force « masculine » vêtue uniquement de son jean déchiré, sa chemise déjà en lambeaux ayant été découpée par mes soins pour le soigner, révélant ainsi des abdominaux à faire pâlir de jalousie les meilleurs champions olympiques…

    — Comme nous ne savions pas ce qu’il se passait vraiment, nous n’avons pas encore prévenu les autorités. Mais vous sentez-vous d’attaque pour leur raconter votre agression ?

    — Sybille, je t’ai expliqué que Shujin et Bokhor ont insisté sur le secret absolu ! On ne dit rien à la police ! Il faut que Dimitri lance dès que possible un sort de camouflage ! Et les cartes m’ont confirmé que nous devions impérativement l’aider, car sans nous, il n’arrivera pas à remplir sa mission. Ce qui serait catastrophique pour le monde !

    — Grand-mère, s’il te plaît, peux-tu arrêter avec tes délires ? Ce n’est pas un client, là…

    Je soupire intérieurement, légèrement inquiète de devoir prendre rendez-vous pour une IRM du cerveau de Grand-mère. Elle est toute la famille qu’il me reste depuis la mort de mes parents, et sans elle, comme mon amie Sélène – que moi j’appelle Barbie vu son physique – je me serais retrouvée en foyer à la Protection de L’Enfance. Je ne peux envisager ma vie sans elle, même si je me passerais bien de son côté fantasque qui n’est pas facile à gérer tous les jours.

    — Shujin ? Bokhor ? Dimitri ? Comment connaissez-vous ces noms ? Un sort de camouflage ? D’où tenez-vous ces informations ?

    L’homme est devenu encore plus froid en posant toutes ces questions et dévisage ma Grand-mère avec l’air le plus dur que j’aie jamais vu.

    Pas bon, ça !

    Je lui serre la main en le regardant et en espérant qu’il ne va pas heurter sa sensibilité avec une répartie cinglante : elle est excentrique, mais je ne permettrais à personne de lui faire du mal !

    — Ne vous inquiétiez pas Dimitri, Shujin et Bokhor m’ont expliqué tout ce qu’il s’était passé. Comment croyez-vous que nous vous ayons trouvé en plein milieu de la nuit ? Normalement, à cette heure-là, on dort, nous autres humains. Mais ils ont été tellement insistants que je n’ai pas pu ignorer leur appel. Et je le répète, La Pythie m’a également parlé et confirmé que nous étions liés. Donc, nous vous aiderons autant que faire se peut et vous accueillerons dans notre famille. N’en déplaise à Dick ! Mais je lui accorde que rester éveillée toute la nuit n’est plus aussi amusant à mon âge, alors je vais aller me reposer un peu car la boutique ne va pas s’ouvrir toute seule. J’ai un rendez-vous avec Mme Fontenay dans trois heures.

    Mme Fontenay est une cliente régulière qui vient tous les mois, pour une guidance et un philtre d’amour qu’elle essaie de faire boire au pauvre homme sur lequel elle a jeté son dévolu à ce moment-là. Elle est gentille au fond, même si elle est complètement farfelue. Mais comme elle est une des plus anciennes habituées de Grand-mère, celle-ci la traite en VIP. Cela me fait penser que je vais devoir lui préparer son thé préféré tout à l’heure.

    Quant à la déclaration de Grand-mère sur son entrée dans notre famille, il est clair qu’elle emplit ce pauvre jeune homme de confusion – et moi aussi, d’ailleurs…

    — Ne vous inquiétez pas, nous patienterons le temps que vous soyez prêt à nous parler de ce qui vous est arrivé, si vous le souhaitez, bien évidemment. En attendant, détendez-vous : je reviens juste pour changer vos emplâtres. Allez, Grand-mère, va te reposer, je m’occupe de tout.

    Dimitri

    Et elles sortent de la pièce sans avoir répondu à mes questions.

    Qui sont-elles ?

    Des Mages infiltrés parmi les humains qui essaient de me piéger ?

    Notre communauté est secrète et vit cachée. Mais certains d’entre nous se font passer pour des mortels afin d’avoir du pouvoir dans ce monde-là : avec notre magie, il est facile de connaître les secrets et de faire pression pour obtenir ce qu’on veut.

    Et pourquoi s’être désignées comme humaines ? Se peut-il qu’elles le soient vraiment ? Mais en ce cas comment connaissent-elles l’existence des Mages et de « tout ce qu’il s’est passé » ?

    Ceci dit, elle n’a pas tort, je dois récupérer des forces et lancer un sort de camouflage aussi vite que possible si je ne veux pas me faire repérer par les Electi, qui doivent me chercher sans relâche. Vu la gravité de mes blessures, mon aura est inexistante pour l’instant, mais d’ici quelques heures, elle sera régénérée suffisamment pour briller, et ce sera comme si j’allumais un phare dans la nuit pour les traqueurs !

    Si ces femmes sont humaines et au courant de notre présence, nos lois sont implacables : elles doivent mourir pour préserver notre secret. Notre histoire nous rappelle amèrement que le monde n’accepte

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