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Le Code Thanatos
Le Code Thanatos
Le Code Thanatos
Livre électronique294 pages3 heures

Le Code Thanatos

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À propos de ce livre électronique

Un ennemi redoutable - Une alliance improbable - Un chat qui parle. Comment vivre en harmonie avec les siens quand on est un émissaire de mort que tuer rend malade ? La réponse est "on ne peut pas". Qualifiée d'erreur par ma communauté, je me suis enfuie le jour de mes seize ans quand j'ai refusé mon premier assassinat. Car selon le Code Thanatos qui régit les Charons depuis des millénaires, nous devons prendre l'énergie des mort pour développer notre puissance. Ce qui explique que moi, Max, qui refuse de prendre une vie, n'ai quasiment pas de pouvoir. Cela fait deux ans que je survis loin des miens en me faisant passer pour une humaine, et tout aurait pu rester ainsi si le Cerbère, gardien de nos lois, n'avait pas déboulé inopinément un soir dans ma morgue avec perte et fracas !
Il est blessé et à la poursuite de l'Hydre qui, pour une raison inconnue, s'en prend aux Charons. Et il m'embarque dans sa traque, bien malgré moi !
Comment vais-je bien pouvoir me sortir de ce guêpier ? Quelque chose me dit que le conseil fétiche "câlin copains" de mon chat, Choupi, ne résoudra pas le problème...

LangueFrançais
ÉditeurSunny TAJ
Date de sortie4 févr. 2023
ISBN9782494720176
Auteur

Sunny TAJ

Stories are, for me, the door to the imaginary world that can be opened infinitely to escape at will. Welcome to my world of Urban Fantasy, with its mix of strong characters, action, suspense and humor. I hope you'll enjoy the journey with me!

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    Aperçu du livre

    Le Code Thanatos - Sunny TAJ

    Le Code Thanatos

    Sunny TAJ

    Sunnt YAJ Editions

    Copyright © 2023 Sunny TAJ

    Tous droits réservés.

    Les personnages et les évènements décrits dans ce livre sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est fortuite et non voulue par l’auteur.

    Toute erreur qui subsisterait n’est imputable qu’à l’autrice.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, ni stockée dans un système de récupération, ni transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans l’autorisation écrite expresse de l’éditeur.

    Crédits :

    — Couverture : NicoLino (contact@nico-lino.com)

    — Correction du texte : Cassandre-Anne PILLA (cassandre-anne@hotmail.fr)

    Édition : Sunny TAJ Editions

    Dépôt légal : février 2023

    Contents

    Title Page

    Copyright

    Remerciements

     Prologue  

     Chapitre 1  

     Chapitre 2  

     Chapitre 3  

     Chapitre 4  

     Chapitre 5  

     Chapitre 6  

     Chapitre 7  

     Chapitre 8  

     Chapitre 9  

     Chapitre 10  

     Chapitre 11  

     Chapitre 12  

     Chapitre 13  

     Chapitre 14  

     Chapitre 15  

     Chapitre 16  

     Chapitre 17  

     Chapitre 18  

     Chapitre 19  

     Chapitre 20  

     Chapitre 21  

     Chapitre 22  

     Chapitre 23  

     Chapitre 24  

     Chapitre 25  

     Chapitre 26  

     Chapitre 27  

     Chapitre 28  

     Épilogue  

    Liste des personnages principaux

    Remerciements

    Je me dois de commencer par mes enfants qui m’ont soutenue dès que je leur ai parlé de mon envie de changer de voie et de me lancer dans cette aventure, ô combien excitante et effrayante, d’autrice autopubliée : « Si ça te rend heureuse Maman, alors tu dois le faire ! ». Cette phrase est un des plus beaux moments de ma vie car elle traduit tout l’amour et toute la confiance qu’ils ont en moi, et c’est vraiment le plus beau des cadeaux ! Quand j’ai choisi mon nom de plume, celui-ci s’est imposé comme une évidence : TAJ c’est l’initiale de chacun de leur prénom. Et Sunny c’est ce qu’ils représentent dans ma vie…

    Je ne peux qu’exprimer toute ma gratitude à mes amies qui m’ont également donné l’impulsion avec leur foi dans mon projet : « Bien sûr que tu y arriveras ! ». Elles m’ont supportée (dans tous les sens du terme !) aussi bien en faisant la bêta-lecture de ce roman, qu’en m’aidant à réfléchir ou tout simplement en étant présentes quand j’avais un coup de mou !

    Je ne peux pas manquer non plus de souligner l’entraide des groupes d’auteurs que j’ai découverts tout au long de cette aventure, en particulier les Pandauteurs de Jupiter Phaeton et la Masterclass de Roxanne Dambre en amont ou le Wonderchro en aval de l’écriture et de la publication. Tous m’ont beaucoup apporté, aussi bien en termes d’apprentissage que de soutien : l’écriture est souvent un chemin solitaire, mais cela n’est pas pour autant synonyme de solitude grâce à ces belles personnes engagées et généreuses dans leur partage !

    Avec une mention très spéciale à Jérôme, Camille, Cynthia et Amandine, des groupes de bêta-lecture sur Facebook, pour leurs retours bienveillants et constructifs sur ce roman.

    Enfin, MERCI à toi, LECTEUR (RICE) !

    Merci de m’avoir fait confiance et de t’être embarqué(e) avec moi dans ce roman. J’espère que tu as eu autant de plaisir et d’émotions en le lisant, que moi en l’écrivant pour toi !

    Si c’est le cas, et que tu as deux minutes pour rédiger un commentaire sur  les plateformes en ligne, je t’en serai très reconnaissante ! Car cela est d’une importance capitale pour les autoédités comme moi, et m’aidera sans aucun doute à continuer cette palpitante aventure avec toi !

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    Prologue

    Il y a des milliers d’années, les humains vénéraient les dieux et par leur foi, les alimentaient dans leurs pouvoirs qui les plaçaient au-dessus des simples mortels.

    Thanatos, dieu de la mort, est furieux contre un de ses généraux qui n’a pas rapporté son quota de trépassés. Car cela lui aurait permis de renverser Hadès pour devenir Roi des Enfers plutôt que de rester son lieutenant assigné au Tartare, antichambre des condamnés.

    Le général fut donc condamné, ainsi que sa légion, à vivre sur Terre pendant mille ans parmi les humains afin de collecter l’essence des morts sans attendre que ceux-ci traversent le Styx.

    C’est ainsi que les Charons sont devenus les émissaires de Thanatos en parcourant le monde terrestre à la recherche des mourants afin de recueillir leur énergie pour leur maître.

    Leur dieu, dans sa colère, leur a donné forme humaine et ce n’est que grâce à son pouvoir que les Charons peuvent survivre, les obligeant ainsi à remplir leur office macabre sans relâche.

    Dans la mesure où Thanatos avait besoin qu’ils soient le plus efficaces possible, il leur attribua des capacités exceptionnelles. Non seulement ils avaient la jeunesse éternelle à partir de vingt-quatre ans terrestres et pouvaient communiquer entre eux par télépathie, mais ils reçurent aussi la faculté de régénérer leurs blessures, de développer une force surhumaine et de lire dans la pensée des mortels dont ils surpassaient grandement la longévité.

    Pendant des siècles, les Charons ont œuvré pour leur Maître sans rechigner, en attendant la fin de leur punition pour enfin avoir le droit de rentrer au Tartare.

    Mais les humains se sont tournés vers une nouvelle foi, laissant péricliter les différents panthéons : les dieux affaiblis sont tombés dans le sommeil de l’oubli, ne maintenant plus ouvert le portail avec la Terre et abandonnant en conséquence tous leurs prêtres, serviteurs et émissaires à eux-mêmes.

    Sans le pouvoir des divinités qu’ils servaient, ces « relais » humains périclitèrent à leur tour pour disparaître complètement sous l’avènement des nouvelles religions.

    Les Charons n’échappèrent pas à ce destin funeste et commencèrent à mourir comme les humains tandis que leur source de pouvoir déclinait.

    Cependant, l’énergie de leur mort était absorbée par ceux encore vivants qui prolongeaient ainsi leur existence sur Terre, puisque le portail avec Thanatos n’était plus actif et que le monde des dieux qu’ils avaient connu n’existait plus.

    Chapitre 1

    L’an 359 av. J.-C. – quelque part en Europe antique.

    Cassius

    Ce que Thanatos n’a pas réalisé quand il nous a condamnés à la forme humaine, c’est que nous en avons aussi pris les caractéristiques émotionnelles. Aux Enfers, un Charon est un soldat froid guidé par la seule logique de son devoir, mais sur Terre, nous connaissons tous les tourments qui habitent ces êtres inférieurs.

    Et en ce jour funeste, je laisse libre cours à ma rage !

    Notre maître nous a abandonnés depuis dix ans terrestres déjà sans même nous donner la possibilité de rentrer au Tartare. Je viens encore de perdre, à l’instant, un frère à cause de son indifférence à notre égard !

    Galillos sentant venir sa mort m’a enjoint d’absorber son énergie afin de gagner du temps pour moi, mais dans quel but ? Pour quoi faire ?

    Nous sommes tous condamnés à mourir comme ces humains pour lesquels nous n’avons aucune considération et j’étouffe de colère face à cette déchéance indigne de notre statut de Charon !

    Parcourant d’un pas rapide les rues de la cité dans laquelle nous nous sommes installés pour quelques jours, je percute sans le voir un ivrogne qui m’arrose de son vin immonde quand il lâche son amphore et qu’elle s’écrase sur les dalles avec fracas. Je n’ai que faire de sa diatribe et veux passer mon chemin. Mais il m’attrape par ma cape et essaie de me frapper !

    Un voile rouge tombe alors devant mes yeux.

    Je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’est passé, mais je redeviens « moi-même » lorsque j’absorbe par réflexe son énergie de mort et ressens un pic de pouvoir comme je n’en avais plus connu depuis une décennie !

    Je réalise que, perdu dans ma colère, j’ai fracassé le crâne de cet homme et l’ai tué avant son heure ! Stupéfait, je regarde avec incrédulité les plaies sur mes phalanges se refermer rapidement et guérir sous mes yeux !

    J’ai récupéré mes capacités de Charon !

    Mais qu’avait de particulier ce stupide humain pour que son énergie ait un tel pouvoir sur moi ? Parce qu’à première vue, il me semble tout à fait ordinaire… Juste un simple mortel dans la fleur de l’âge qui s’est pris, sous l’emprise de l’alcool, pour plus fort qu’il n’était… Tout à fait le type de personne méprisable qui se pense invincible alors qu’elle n’est en fait guère plus qu’un insecte négligeable !

    … Par les Enfers, serait-ce ça, la solution ?! Absorber la vitalité d’un humain qui n’est pas mourant à la base ?

    Excité par cette hypothèse qui pourrait sauver les Charons restants, je me précipite à notre campement en dehors de la cité pour retrouver mes frères et leur soumettre mon idée.

    — Nous sommes ici car il doit y avoir une grande bataille demain en bas de la plaine et les défunts seront nombreux à nous attendre. Mais leur énergie sera faible vu qu’ils seront agonisants lorsque nous les prendrons… Je vous propose donc que nous nous séparions entre les deux camps et tuions également des hommes à l’arrière. Ceux qui ne sont pas censés périr aujourd’hui pour vérifier ma théorie.

    — Nous ne sommes pas des assassins mais des collecteurs, objecte Pathos. Arès seul a le droit d’emporter les humains sur un champ de bataille…

    — Parce que tu crois que les dieux se soucient encore de ce que l’on peut faire ? explosé-je de colère indignée. Cela fait dix ans terrestres qu’ils nous ont abandonnés sans même une pensée ! Certains de nos frères agonisent ! Si une issue est possible pour arrêter cette tragédie infâme, je la saisirai sans aucune hésitation !

    — C’est notre destinée et si nous devons mourir sur Terre comme les humains, qu’il en soit ainsi, répond Pathos d’un ton résigné. Nous n’avons pas à défier les Parques car ce sont elles les maîtresses de chacune de nos vies !

    — Je m’y refuse ! crié-je en frappant du poing sur la table avec fracas. Où sont-elles les Parques en ce moment, hein ? Si nous étions encore au service des dieux, je serais sans doute d’accord avec toi mais ils nous ont tous abandonnés ! Je dis bien tous ! C’est à nous de choisir notre destin désormais ! Et il est hors de question que je subisse la mort ignominieuse d’un humain s’il m’est possible de faire autrement !

    Nous ne sommes plus qu’une centaine de Charons restant sur la légion initiale de mille deux cents, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas réagir ! La plupart de mes frères souffrent de ce sentiment d’injustice tout comme moi et j’en convaincs finalement la majorité de se rallier à moi.

    ----------

    Le lendemain, mon triomphe est sans borne quand nous réalisons que j’avais raison !

    Les humains, avec leurs armes ridicules, ne peuvent rien contre notre force et notre capacité de régénération… Je savoure leurs pensées épouvantées face à la destruction que nous leur apportons dans toute la fureur des Enfers déchaînés !

    Je retrouve enfin ma puissance ! Et même plus !

    Gorgé de l’énergie des morts que je provoque, je me baigne dans leur sang avec délectation ! Car emportés dans notre élan, nous avons totalement décimé les deux armées.

    Que Thanatos reste au Tartare, je suis devenu son égal sur Terre !

    Ivre de pouvoir et sur la base de cette magnifique victoire, je m’instaure le chef d’un nouvel ordre des Charons !

    ----------

    Un an plus tard

    Pathos

    Cassius s’est laissé contaminer par la folie des hommes !

    Et il entraîne tous nos frères avec lui !

    Je ne peux m’empêcher de craindre ce que nous allons devenir sous son égide destructrice : déjà, je peux voir la différence de comportement chez certains d’entre nous alors que cela ne fait qu’un an que nous parcourons le monde pour décimer des humains…

    Il s’est autoproclamé Thanatos Primos, commandant suprême des Charons, et tue en masse pour développer continuellement son pouvoir ! Il a évolué au point d’être le plus fort d’entre nous et s’arroge l’énergie de nos propres morts en plus.

    Car nous continuons malheureusement tout de même de succomber… Beaucoup moins et plus lentement qu’auparavant mais certains d’entre nous meurent tout de même.

    Ceux, parmi nos aînés, qui avaient déjà décliné et vieilli au rythme des mortels n’absorbent pas l’énergie des défunts comme les plus jeunes d’entre nous : je soupçonne que la solution trouvée par Cassius ne soit qu’une façon de retarder l’échéance et suis persuadé que notre destin est déjà écrit…

    Je refuse de lui donner plus de pouvoir qu’il n’en a déjà et tente depuis quelque temps d’échanger prudemment avec mes frères qui commencent à penser comme moi.

    Ce soir, nous allons intervenir car Cassius prend trop d’importance et j’ai appris des humains qu’il faut toujours un équilibre de contre-pouvoir dans un groupe, sous peine de devenir esclave d’un tyran.

    Charon je suis et Charon je resterai : il est inacceptable que je devienne la marionnette de quiconque !

    — Mes frères, dis-je en me levant à la fin du repas afin de m’adresser aux lieutenants autour de la table. Je souhaiterais vous soumettre un Code que je vous propose d’adopter pour garantir la survie de l’ensemble de notre groupe.

    — J’ai déjà assuré notre immortalité, coupe sèchement Cassius en me foudroyant du regard et à qui mon intervention déplaît visiblement au plus haut point.

    — Certes, rétorqué-je calmement, mais elle n’est que temporaire. Car les nôtres meurent quand même au bout d’un certain temps, l’énergie absorbée semblant insuffisante pour nous maintenir au-delà d’un certain âge.

    — Eh bien, nous tuerons plus d’humains s’il le faut ! répond-il en balayant mon argument d’un revers de la main dédaigneux.

    — Cassius, au rythme où tu les éradiques pour ton compte personnel, il n’en restera bientôt plus assez pour nous tous, riposté-je avec aplomb.

    Des lieutenants s’agitent légèrement mal à l’aise, car mes paroles trouvent écho chez eux. La veille, notre pseudo-chef a massacré un village entier à lui tout seul sans laisser le moindre d’entre nous consommer ne serait-ce qu’une goutte d’énergie sur la centaine de villageois tués… L’air était saturé de pouvoir de mort et il nous a été d’autant plus difficile de nous retenir de l’absorber. Cet ordre tyrannique est l’occasion sur laquelle je veux m’appuyer pour faire passer mes idées.

    — Parle, intervient Aramnénos qui partage ma vision. Nous t’écoutons, Pathos.

    — Il nous faut, pour l’équité de chacun d’entre nous, instaurer un quota de morts, dis-je aussitôt pour empêcher Cassius de me faire taire avant d’avoir lancé le débat. Et quand l’un d’entre nous meurt, il devrait pouvoir choisir lequel de ses frères pourra accaparer son énergie.

    — Par ailleurs, poursuit Aramnénos selon notre plan établi au préalable, nous ne pouvons continuer à assassiner sans discrimination. Les royaumes commencent à s’allier pour lutter contre « le bataillon de la mort », comme ils nous surnomment désormais. Nous avons besoin de tuer mais faisons-le intelligemment et à notre avantage.

    — C’est pourquoi nous devrions proposer nos services aux dirigeants des différentes contrées, enchaîné-je. Devenir des mercenaires comme les appellent les humains. Nous pourrions prendre le parti d’un roi par rapport à un autre en échange de terres où nous installer. N’êtes-vous pas las de parcourir sans cesse les routes dans un campement nomade ?

    J’interroge les lieutenants mais je regarde Cassius qui ne peut masquer totalement sa colère. Toutefois, il se ressaisit très vite.

    — Merci, Pathos, pour ces idées, me dit-il d’un ton affable qui ne me trompe pas une seconde. J’en prends bonne note. Je vous propose d’y réfléchir et…

    — Je souhaiterais que nous votions, l’interrompt à nouveau Aramnénos. Après tout, nous sommes tous frères et avons le droit de choisir notre destin comme tu le dis toi-même. Moi, je suis pour m’établir sur une terre qui serait la nôtre et d’où nous pourrions monter nos opérations.

    — Par ailleurs, dans la mesure où nous avons des caractéristiques génétiques compatibles avec les humains, nous pourrions tenter de nous reproduire avec des femmes que nous sélectionnerions ? poursuis-je aussitôt. Cela nous permettrait de perdurer dans les temps à venir, surtout si nous choisissons à qui nous donnons notre puissance lorsque le temps est venu.

    Cette proposition est l’atout dans ma manche car je sais que Cassius, perdu dans sa folie des grandeurs, est taraudé par cette problématique. Il est obsédé par la gloire des rois et empereurs mortels dont on parle encore, des années après leur trépas. En lui offrant la possibilité de créer sa propre lignée, il pourra penser que sa domination traversera le temps…

    Mais si chacun d’entre nous choisit de donner son pouvoir à son descendant, les forces en présence seront rééquilibrées, surtout si nous ne pouvons tuer qu’un certain nombre d’humains à la fois pour alimenter notre puissance.

    — C’est d’accord, votons, acquiesce à contrecœur Cassius qui a senti que nous l’avions mis dos au mur. La Gaule est propice à ce projet car il y a beaucoup d’invasions barbares qui traversent le Rhin… Les préfets des provinces devraient être à l’écoute de nos propositions et nous pourrions nous installer quelque part là-bas.

    Chapitre 2

    25 ans plus tard

    Cassius

    Pathos et Aramnénos ont réussi petit à petit à rallier à leur cause la majorité des Charons. Je ne décolère pas depuis de devoir me répartir le pouvoir avec eux alors que c’est moi qui nous ai tous sauvés ! Et moi seul !

    Maintenant que nous nous sommes bien implantés et installés dans notre fief du nord-ouest de la Gaule, nous avons des esclaves qui s’occupent des constructions, des terres, du bétail et nous servent comme il se doit.

    Tout cela, c’est grâce à moi !

    Je suis toujours le chef qui décide qui peut tuer qui et quand mais je dois partager ma position avec Pathos qui s’est déclaré Cerbère, gardien de notre Légion, et avec Aramnénos qui s’est proclamé Régent, gérant du domaine…

    Le pire, c’est qu’ils ont réussi chacun à engendrer plusieurs mâles avec des servantes alors que je n’ai toujours qu’un seul héritier selon le mode humain que nous avons adopté en beaucoup de points. Je n’ai qu’un seul mâle pour quatre filles ! Cela ne concorde en rien avec mes plans !

    Aramnénos veut les accoupler avec ses fils pour renforcer la puissance de sa lignée mais je ne le permettrai pas ! Je sens mon pouvoir commencer à décliner comme l’ensemble des Charons et nous devons protéger la génération suivante qui n’a pas tout à fait les mêmes caractéristiques que nous, polluée par les gènes humains des femmes.

    Je surveille de près l’entraînement du seul héritier que j’ai pu avoir avec une esclave, et à douze ans maintenant, je détecte enfin un frémissement de pouvoir chez lui ! Mais il est léger, et par les Enfers, je ferai tout pour qu’il surpasse

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