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La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur
La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur
La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur
Livre électronique283 pages3 heures

La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur

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À propos de ce livre électronique

Qu'y-a-t-il de pire que de s'ennuyer à mourir dans une bourgade perdue de la Zone Libre ? Découvrir qu'on est une sorcière issue d'une lignée de prêtresses guerrières fondée par Némésis elle-même pour lutter contre les violences faites aux femmes !
Moi, Willow, 18 ans, suis propulsée du jour au lendemain dans une mission impossible : comment pourrais-je mettre fin à une querelle millénaire nous opposant à Zeus ? Avec pour seule arme, une magie inactive et un furet aigri. Parce que non seulement cette bestiole est maudite, mais en plus, elle parle !
Est-ce que se jeter dans la gueule du loup en me faisant passer pour un apprenti gladiateur est une bonne idée ? Absolument pas ! Est-ce que j'ai le choix ? Pas du tout car mon destin est aux mains des Moires qui semblent s'amuser à mes dépends... À moins que ma rencontre avec Atikus ne me permette de défier les Dieux eux-mêmes ? Mais pour ça, il faudrait d'abord que je survive au choc de la montagne de muscles qui doit me tuer. Bref, ce n'est pas gagné...
#ennemitolover #mythologierevistée #urbanfantasy

LangueFrançais
ÉditeurSunny TAJ
Date de sortie23 mars 2024
ISBN9782494720343
La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur
Auteur

Sunny TAJ

Stories are, for me, the door to the imaginary world that can be opened infinitely to escape at will. Welcome to my world of Urban Fantasy, with its mix of strong characters, action, suspense and humor. I hope you'll enjoy the journey with me!

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    Aperçu du livre

    La Querelle des Dieux, Sorcière vs Gladiateur - Sunny TAJ

    La Querelle des Dieux : Sorcière vs Gladiateur

    Sunny TAJ

    Indépendant

    Copyright © 2024 Sunny TAJ

    Crédits :

    — Couverture : Alexis Declercq (declercqalexis@gmail.com)

    — Correction du texte : dani_corrections@outlook.fr

    Toute erreur qui subsisterait n’est imputable qu’à l’autrice.

    Mentions légales : Tous droits réservés.

    Les personnages et les évènements décrits dans ce livre sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est fortuite et non voulue par l’auteur. Toute digression par rapport à des faits historiques ou culturels est le fait de l’autrice afin de servir l’histoire.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, ni stockée dans un système de récupération, ni transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans l’autorisation écrite expresse de l’éditeur.

    Édition : Sunny TAJ Éditions

    Dépôt légal : mars 2024

    ISBN : 9782494720343

    Contents

    Title Page

    Copyright

    Prologue

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Chapitre 23

    Chapitre 24

    Chapitre 25

    Chapitre 26

    Chapitre 27

    Chapitre 28

    Chapitre 29

    Chapitre 30

    Chapitre 31

    Chapitre 32

    Chapitre 33

    Chapitre 34

    Chapitre 35

    Chapitre 36

    Chapitre 37

    Chapitre 38

    Chapitre 39

    Chapitre 40

    Épilogue

    Liste des personnages principaux

    Remerciements

    Prologue

    Némésis

    Une image contenant blanc, art, outil, noir et blanc Description générée automatiquement

    2000 ans auparavant

    S

    i je dis non, c’est non !

    Que ne comprend-il donc pas dans ce simple mot ? Englué dans son désir, Zeus[1] ne veut rien entendre, peu importe ce que je puis dire. C’est insupportable. Où que j’aille, il me poursuit en m’obligeant à ruser pour fuir ses assiduités malvenues. Ses appétits sexuels sont une plaie pour toutes les déesses et là c’est sur moi qu’ils se focalisent.

    En ce moment, c’est la migration des oies sauvages : personne ne devrait en remarquer une de plus ou de moins sur le lac Trichonida[2]. Je décide donc de fuir sur Terre sous cette forme et espère que Zeus reporte son intérêt ailleurs vu qu’il passe d’une envie à l’autre comme il respire.

    J’attends donc la nuit pour me glisser hors du temple de Héra[3] où j’ai trouvé temporairement refuge, et file d’une traite me poser dans les roseaux bordant l’étendue d’eau où je veux me cacher. Toutefois, quelques minutes plus tard, j’entends un cygne pousser des cris de frayeur tout en volant en zigzag afin d’échapper à l’aigle qui le pourchasse. Je me prends d’empathie pour l’animal qui fuit tout comme moi un prédateur et l’interpelle discrètement pour qu’il me rejoigne afin de profiter de mon refuge. Soulagé, le cygne majestueux atterrit fébrilement et se colle contre moi, tremblant de tous ses membres. Son poursuivant pousse un cri de dépit et remonte haut dans le ciel à la recherche d’une nouvelle proie.

    Une image contenant cercle, cadran solaire, jaune Description générée automatiquement

    Cette bonne action m’a coûté cher et trois semaines après, je fulmine de m’être fait avoir ! Je n’en reviens pas que Thémis[4] puisse déformer ainsi mes propos contre moi ! Bien sûr que non, je n’ai pas sciemment invité Zeus à me rejoindre ! Il a abusé de moi pendant mon sommeil alors que je n’avais que voulu venir en aide à un cygne en danger. Comment aurais-je pu savoir qu’il avait pris cette forme pour mieux me tromper ?

    Pourtant, la déesse de la justice, à qui j’ai demandé audience pour le punir de sa tromperie, excuse le comportement de Zeus en prétendant que j’ai donné mon consentement indirect en l’accueillant dans mon nid au milieu des roseaux. Pire, elle sous-entend que je savais parfaitement ce qui allait se passer, et que je ne peux me plaindre d’avoir pondu un œuf en conséquence de cette nuit-là. Œuf dont je me suis débarrassé par l’intermédiaire d’Hermès[5] qui l’a confié aux soins de Léda, la femme du roi de Sparte. Alors pourquoi fais-je toute une histoire pour une « aventure » qui n’a pas de réelles conséquences pour moi ? Ce procès n’est qu’une parodie grotesque !

    Folle de rage face à ce verdict dénué de sens à mes yeux, je file à mon Temple de Rhamnus où les humains lésés viennent implorer mon intervention afin d’appliquer une justice pour rééquilibrer le monde. Aujourd’hui plus que jamais, je suis prête à entendre leurs prières. Et plus particulièrement celles des femmes abusées ou trompées par les hommes. Car je connais désormais la morsure amère d’une justice défaillante face à l’ignominie. Depuis que l’humanité a compris que l’homme a un rôle à jouer dans la procréation, force est de constater que la position des femmes dans la société n’a eu de cesse d’être rabaissée. Moins de pouvoir, moins de droits, moins de responsabilités. Pour n’être au bout du compte qu’un objet à la disposition des envies perverses des hommes. Combien de femmes sont-elles détruites lorsqu’elles ont le courage de dénoncer les exactions dont elles ont été victimes ? L’emprise des hommes est tellement fort que même les autres femmes acceptent l’idée que lorsqu’il arrive malheur à l’une d’entre elles, celle-ci doit l’accepter sans rien dire, ou pire, qu’elle l’a bien cherchée. C’est une double peine pour toutes les femmes abusées !

    Et cela ne peut continuer ainsi ! Seule face à l’étendue d’eau sous les rayons du soleil levant, j’en fais le serment avec toute la férocité qui m’habite en cet instant. Quelques temps et réflexions après, je rassemble mes prêtresses les plus fidèles – vierges, comme toutes disciples qui se respectent – pour les informer de ma vision à laquelle elles adhèrent avec ferveur. Devant leur engouement, je vais même jusqu’à partager avec elles un peu de mon essence divine pour les parfaire dans leur future mission. Grâce à mes pouvoirs, elles vont pouvoir châtier spécifiquement ces hommes qui se croient tout puissants vis-à-vis des femmes. D’ailleurs, afin d’atteindre ces vermisseaux dans leur vanité, je décide de frapper leur virilité et de les punir par là même où ils ont fauté. Grâce à mon don divin, elles pourront, par contact, condamner un homme à l’impotence. Cette mesure est d’autant plus pertinente qu’elle protègera aussi mes prêtresses de toutes tentatives des hommes qu’elles approcheront pour les punir. Aucun être masculin ne souillera mes déléguées sur Terre.

    Chapitre 1

    Jeanne de Brigues

    Une image contenant blanc, art, outil, noir et blanc Description générée automatiquement

    An 2075 – Bar sur Seine – France.

    T

    rès lentement, je tourne la poignée de la porte de la chambre de ma sœur ainée : même si je sais qu’elle est partie travailler à la librairie qu’elle a lancée il y a quelques mois, je ne peux m’empêcher de craindre qu’elle ait posé un sort de surveillance – voire de protection – dans sa partie privée de la maison. À dix ans, je sais que je n’ai pas encore le droit d’obtenir des réponses à mes questions, mais je suis trop curieuse. Non pas par volonté de cancaner. Non, c’est bien le besoin de comprendre qui me pousse à braver les consignes données par Avia. Elle est bien plus âgée que moi – douze ans d’écart – et prend soin de moi afin que je devienne une sorcière puissante comme elle. Mais que ses entraînements sont difficiles ! Et les règles imposées sont lourdes. Interdiction de fréquenter les humains, interdiction de pratiquer la magie devant eux, interdiction d’utiliser la technologie, etc. Sans parler des obligations qui rythment mon quotidien ! Obligation de prier la déesse Némésis chaque matin en récitant mon serment d’allégeance, obligation d’exceller dans les sortilèges sous peine de coup de fouet, obligation de rester « pure »… Chaque soir, Avia m’interroge et me teste sur le programme d’apprentissage établi par ses soins avant d’aller travailler. Si je réponds à ses attentes, j’ai le droit d’aller me promener dans les bois qui jouxtent notre maison. C’est le moment que je préfère. J’ai l’impression d’être déchargée du poids qui pèse sur mes épaules et goûte la sensation de liberté que m’offre ce répit dans mes devoirs. Je peux observer la faune et la flore sans arrière-pensées, je peux rêver d’une autre vie en secret sans que ma sœur ne le prenne comme un blasphème vis-à-vis de la déesse. Elle est tellement exigeante que c’est difficile d’atteindre son niveau d’excellence. Et elle est très secrète. Trop.

    C’est bien pour ça que j’essaie de découvrir la vérité qu’elle cache avec si grand soin. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Pourquoi notre vie serait-elle vouée à une antique déesse que plus personne ne connaît ou ne prie mis à part nous ? De nos jours, la technologie est devenue la nouvelle religion des humains dans les métropoles. Seul un segment de la population s’est « révoltée » en créant des petites bourgades de Zone Libre : ici, pas d’intelligence artificielle pour surveiller vos moindres faits et gestes. Mais pas de possibilité non plus d’accéder à toutes les innovations développées par celle-ci non plus. Avia a choisi de s’isoler dans la banlieue de Bar sur Seine en champagne depuis ma naissance, mais où était-elle avant cela ?

    N’ayant a priori rien déclenché comme alarme, je me glisse prestement dans la pièce qui sert de sanctuaire à ma sœur. Toutefois, le mobilier simple et rustique – comme le reste de la maison – me déçoit : moi qui pensais trouver… je ne sais pas quoi mais quelque chose qui justifierait qu’Avia m’en interdise l’accès. Là, franchement, je ne vois rien qui expliquerait cette mesure. Dépitée, je fais demi-tour lorsque je remarque un coffret posé sur sa coiffeuse. Une feuille de papier en dépasse légèrement, ce qui n’est pas sa place, non ? Avec excitation, je me précipite vers le petit meuble et soulève le couvercle sculpté pour en découvrir le contenu. Ce sont des feuillets jaunis par le temps recouverts d’une écriture en pattes de mouches.

    Chère Avia,

    En tant que descendante de la première prêtresse de Némésis, te voilà désormais garante de la retranscription de notre histoire jusqu’à l’achèvement de notre mission qui a évolué au fil du temps mais qui reste toujours la même dans son cœur.

    Nous sommes la justice pour les femmes abusées par les hommes. Car personne d’autre que nous ne les entend lorsqu’elles crient vengeance. Grâce à la déesse, nous sommes ses instruments affûtés pour éradiquer la maladie rampante et insidieuse du patriarcat qui gangrène ce monde. Nous sommes si dévouées et douées que les hommes nous craignent et nous pourchassent depuis des siècles. Notre devoir est de perdurer et de vaincre les bataillons de Gladiateurs lâchés à nos trousses par Zeus lui-même.

    Car il est le premier à avoir abusé de son pouvoir sur Némésis qui s’est élevé ensuite contre lui, et a tout fait pour nous aider même si elle ne peut plus communiquer avec nous depuis bien longtemps. Je te transmets une copie de la lettre que j’ai moi-même reçue de la sorcière avant moi à ce poste que je te lègue aujourd’hui pour tes vingt et un ans. L’originale vient de la première prêtresse qui a recueilli les paroles de la déesse elle-même ! C’est la dernière fois que l’une d’entre nous a pu communiquer avec elle : conserve -là précieusement pour le trésor qu’elle représente.

    **********

    Retranscription du dernier échange avec Némésis 

    « Cela fait dix ans que vous châtiez les hommes abusifs et il y a six mois, l’une de vous s’est occupée d’un roi ayant violé une esclave d’une façon particulièrement brutale. Cette dernière avait prié pour une vengeance et vous l’avez entendue. La punition a été exemplaire : frappé durement, le roi a vu son corps se nécroser de jour en jour, en commençant par ses attributs sexuels dont il tirait une grande fierté. Sur son lit de mort, le monarque en a appelé à Zeus et s’est maudit d’avoir consacré sa fortune à construire un temple pour un dieu qui ne l’a pas protégé d’une telle infamie, et qu’il ne reconnaît plus comme le Dieu des dieux.

    Atteint dans son orgueil – et effrayé par cette sanction immonde à ses yeux –, Zeus m’a convoqué sur Olympe afin de me sommer de dissoudre mon unité ; ce que j’ai bien évidemment refusé catégoriquement. Piqué au vif, il a alors décidé de vous faire exterminer et a créé en représailles un escadron d’hommes dédiés à cette mission. Afin de m’atteindre au cœur, ce fourbe a choisi des gladiateurs dont je suis la patronne et les a immunisés contre vos pouvoirs. Il leur a même donné la capacité de détecter la magie chez vous pour mieux vous chasser.

    Ce qui explique que depuis, votre nombre a drastiquement chuté. Hier, j’en ai de nouveau appelé à Thémis pour résoudre ce différend. Mais contrairement à mes espérances, celle-ci a décidé de laisser les choses en l’état. Elle a même décrété que nous ne pourrions plus intervenir auprès de nos bataillons respectifs à partir du prochain lever de soleil. Ravi de ce verdict, Zeus est parti fêter sa victoire avec Dionysos, alors que j’ai ruminé toute la nuit. Car je ne peux accepter ce verdict aussi dénué de sens que le précédent ! C’est pourquoi je suis passée à l’action ces dernières heures et ai conclu des pactes avec d’autres déesses que j’ai réussi à rallier à ma cause.

    Vous devez pouvoir lutter contre des gladiateurs spécialistes du combat qui n’ont pas peur de vous toucher puisqu’ils sont immunisés, aussi ai-je obtenu d’Athéna[6] de vous octroyer l’art de la guerre. Ayant découvert la duplicité d’Aphrodite[7] dans la mise en scène de Zeus lorsqu’il me pourchassait – c’était elle l’aigle –, je l’ai acculée et ai négocié avec elle la capacité d’envoûter les gladiateurs au point de les pousser à vous protéger au lieu de vous détruire. Mais cette fichue déesse, par esprit d’équité vis-à-vis de Zeus – elle a surtout peur de sa réaction, oui – a mis une condition à son pouvoir que j’ai dû accepter. La prêtresse qui usera de ce pouvoir devra elle-même tomber sous le charme du gladiateur qu’elle veut ensorceler. Mais cela ne m’inquiète pas outre mesure car je ne doute pas de votre discipline, quand bien même l’une de vous se laisserait toucher par ce sortilège d’amour. Je ne peux envisager qu’une de vous succombe à cette clause dans la mesure où vous avez toutes prêté serment en ce sens. Enfin, je me résous à lever l’obligation de chasteté pour que vous puissiez enfanter d’autres filles qui prendront votre relève au fil du temps, vu que ma magie divine coule désormais dans votre sang mais que vous restez mortelles.

    Quand Hélios[8] prendra sa place dans le ciel d’ici une heure, vous serez seules et livrées à vous-mêmes, mais je ne doute pas que vous vous adapterez afin de continuer cette mission qui me tient à cœur. Quant aux gladiateurs sélectionnés par Zeus, je les ai reniés et ils ne pourront plus en appeler à moi tant qu’ils vous pourchasseront. Et j’ai signé cette revendication par un coup d’éclat dont je ne suis pas peu fière même si je ne peux m’en vanter publiquement au risque de mettre nos plans en péril.

    Va, première prêtresse ! Poursuis mon œuvre sur Terre avec tes sœurs et remportez le combat ! Je vous accueillerai à nouveau dans ce temple lorsque le temps sera venu. »

    **********

    Depuis ce jour, nous n’ont jamais failli à notre mission, mais avons dû effectivement nous adapter pour perdurer. Nous avons porté différents noms pour le commun des mortels – prêtresse, druide ou magicienne. Aujourd’hui, on nous appelle sorcières mais nous ne sommes plus qu’une poignée. Nous avons dû nous résoudre à nous séparer pour échapper non seulement aux gladiateurs, mais aussi aux humains, notamment lors de l’Inquisition. En petites unités, nous nous sommes réfugiées dans des petites bourgades où il est plus facile pour nous de cacher notre véritable nature tout en perpétuant notre unité au travers des siècles. Mais les gladiateurs de Zeus veillent et nous traquent toujours, ayant eux aussi engendré des descendants pour prendre leur relève. Habitués à obéir même après le silence de leur dieu, ils perpétuent leur culture ainsi que la tradition de tuer toute femme coupable de pratique occulte. Ils éduquent ainsi leur progéniture à dominer les femmes qui n’ont aucune valeur à leurs yeux hormis la reproduction de leur descendance.

    Comprends-tu donc pourquoi nous devons tout faire pour détruire notre ennemi ? Quitte à sacrifier nos vies ? La déesse nous attend ! Les émissaires de Zeus ont construit des Ludus[9] au sein des métropoles et nous chassent en se servant de la technologie contre nous. Tu dois apprendre à l’utiliser aussi pour nous rendre plus fortes tout en nous préservant. Et tu dois préparer la suite, la future génération au cas où. Car il faut que nous ayons un contingent pour le futur. Mais je ne doute pas que tu seras celle qui nous mènera à la victoire finale : je me suis rendue à l’ancien temple de la Pythie à Delphes et ai réussi à l’invoquer ! Celle-ci m’a assuré que « ton sang serait celui par lequel tout s’arrêterait ». Pour cette prophétie, j’ai dû lui donner mon essence vitale et n’ai que le temps de t’écrire cette dernière missive. Mais je ne regrette rien puisque je meurs heureuse de savoir que nous serons dignes de notre déesse !

    Le cœur battant, je remets tout en place et ressors de la chambre totalement chamboulée. Moi qui voulais des réponses, j’en ai enfin obtenu même si beaucoup de points restent obscurs pour moi. En revanche, je comprends mieux le soudain intérêt de ma sœur pour la librairie vu qu’elle y a installé cette technologie qu’elle réprouve tant. Tout ce que je retiens c’est que mon destin semble tout tracé et je ne peux m’empêcher de frissonner à cette idée : je ne veux pas mourir pour quelque chose qui me semble bien abstrait…

    Chapitre 2

    Jeanne de Brigues

    Une image contenant blanc, art, outil, noir et blanc Description générée automatiquement

    An 2085 – Paris – France.

    M

    on cœur se brise aussi sûrement que si j’avais reçu ce coup de poignard moi-même ! Incapable de ne pas réagir malgré les ordres donnés, je me précipite vers mon aimé qui a sacrifié sa vie pour me sauver. Pour nous sauver. Indifférente au regard meurtrier que ma sœur darde sur moi, j’embrasse ces lèvres chéries une dernière fois avec la ferveur du désespoir.

    — On… on se… retrouvera… dans une… prochaine vie, murmure-t-il dans son dernier souffle.

    Je ne peux retenir mes larmes devant ce visage pâle inanimé de cette flamme qui m’avait séduite au point de renoncer à mon serment sacré. Ai-je des regrets d’avoir succombé ? Pas le

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