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De la lune de miel à la lune de fiel: Essai
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Livre électronique268 pages2 heures

De la lune de miel à la lune de fiel: Essai

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À propos de ce livre électronique

De la lune de miel à la lune de fiel est un essai établi, entre autres, à partir d’ouvrages spécialisés, de recherches, de témoignages publiés ou recueillis visant à décrypter les signes caractéristiques des pervers narcissiques. Aide, fuite, protection ; plus qu'un livre, c'est un signal d'alerte pour les victimes et leur entourage.

À PROPOS DE L'AUTEURE

À la suite de plusieurs années d’analyse des comportements, Liliane Laviron, avec De la lune de miel à la lune de fiel, peint une vision du pervers narcissique non pas du point de vue de la victime, ni de celui du thérapeute, mais de celui d’une observatrice ne voulant surtout pas être un témoin passif.
LangueFrançais
Date de sortie13 sept. 2021
ISBN9791037735089
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    Aperçu du livre

    De la lune de miel à la lune de fiel - Liliane Laviron

    Avertissement

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    Préambule

    Que les choses soient claires : il s’agit d’un essai, établi à partir de documentations diverses, de témoignages publiés ou de témoignages recueillis auprès de mon entourage et d’observations personnelles, mais en aucune manière d’une étude clinique. Je ne suis pas psy : je n’en ai ni la formation, ni la compétence, ni l’expérience. Je suis parfaitement informée que seul un professionnel de la santé dûment formé à cet effet est habilité à établir un diagnostic médical.

    Je n’avais jamais envisagé d’écrire sur un sujet aussi particulier : la relation amoureuse avec un pervers narcissique. Il aura fallu une coïncidence pour que je me lance dans ce projet. En effet, à quelques jours d’intervalle, deux femmes, d’âge et de milieu différents, m’avaient fait part de leurs déboires sentimentaux. L’une et l’autre évoquaient les vexations en tout genre qu’elles subissaient au quotidien et qui confinaient à la persécution morale. Toutes deux se perdaient en conjectures et ne comprenaient pas leurs soudaines difficultés à s’expliquer avec un partenaire quelque peu particulier qui non seulement avait beaucoup changé, mais refusait le dialogue.

    Plus tard, en réfléchissant à leurs déclarations, une question m’a traversé l’esprit : si le harcèlement moral est fréquemment la signature du pervers narcissique en milieu professionnel, en est-il de même dans une relation sentimentale ? Plutôt que de tirer des conclusions hâtives et voir le mal là où il n’est pas, j’ai d’abord voulu en apprendre davantage sur cette étrange personnalité. Il est si facile de se tromper : j’ai trop souvent entendu « quel pervers celui-là ! » quand il ne s’agissait que d’un comportement ponctuel lié à une situation particulière et exceptionnelle.

    Dans le langage courant, un homme atteint d’un trouble de la personnalité narcissique est communément nommé « pervers narcissique ». C’est le terme que j’ai retenu (plutôt que « pervers narcissique manipulateur » qui serait pourtant plus proche de la réalité), bien que certains médecins spécialistes réfutent cette appellation.

    J’ai donc recherché des informations et documentations (articles, ouvrages, interviews) émanant de thérapeutes et traitant du sujet. Je me suis bien gardée de tout a priori, afin de n’être pas tentée de ne retenir que les éléments soutenant une éventuelle idée préconçue. Gros travail de compilation des données pour tenter de dresser le profil du pervers narcissique manipulateur, qui sera identifié tout au long de cet essai sous l’abréviation « PN ».

    Parallèlement, durant la phase de mes investigations, j’ai parlé de ce projet autour de moi. Il ne se passait pas une semaine sans qu’un nouveau témoignage direct ou indirect vienne s’ajouter à ceux que j’avais pu lire dans la presse ou dans des récits autobiographiques. Qu’il s’agisse d’elles-mêmes ou d’un membre proche (sœur, cousine, nièce, fille, amie…), toutes les personnes approchées m’apportaient du grain à moudre.

    Je leur demandais de me raconter les faits marquants, de la rencontre à la rupture, qui leur revenaient en mémoire. Même si elles s’en étaient plutôt bien sorties, certaines d’entre elles se reprochaient leur aveuglement : elles avaient occulté les évidences et négligé les signaux. Pour d’autres, en revanche, on sentait bien que la blessure était encore sensible et profonde.

    Je me suis abstenue de poser le moindre diagnostic sur les hommes dont on me parlait. J’ai préféré lister les comportements les plus fréquemment rapportés par les thérapeutes et les comparer aux déclarations de celles qui étaient tombées dans les filets d’un être nuisible, en veillant à séparer le bon grain de l’ivraie. Les nombreuses similitudes et leurs enchaînements ne laissaient – bien souvent – guère de place au doute : pour la plupart, le démon se cache derrière le sourire angélique.

    Bien que les cibles des pervers narcissiques ne soient pas systématiquement les conjoints, j’ai délibérément axé mon enquête sur la relation de couple. Je me suis uniquement attachée à la liaison sentimentale qu’une femme entretient avec un homme pervers narcissique, parce qu’il m’a été plus facile de recevoir des témoignages féminins. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier que les victimes se comptent aussi parmi les hommes. Qu’ils soient masculins ou féminins, hétérosexuels ou homosexuels, les prédateurs produisent les mêmes dégâts.

    Quoi qu’il en soit, peut-on encore parler d’amour dès lors que l’un des deux partenaires est un pervers narcissique ? Oui, bien sûr. Parce que pour l’autre, en l’occurrence, la relation amoureuse a bel et bien existé ; c’est sous cette appellation qu’elle l’a ressentie, qu’elle l’a exprimée. Je suis amoureuse, j’aime, j’ai aimé… Les souvenirs qu’elle en conserve peuvent même parfois être empreints de cette tendresse qu’on éprouve en se remémorant les bons moments vécus et en oubliant tout ce qui pouvait les assombrir.

    Plus j’avançais dans l’étude de la documentation nécessaire à l’élaboration de cet essai, plus il était évident que, moi aussi, j’avais croisé des manipulateurs, des narcissiques et des pervers tant dans ma vie professionnelle que personnelle. Au moment où j’écris ces mots, je ne saurais expliquer à partir de quels comportements particuliers je me suis éloignée à grands pas de ceux qui, aujourd’hui, pourraient être classés dans la catégorie des pervers narcissiques manipulateurs. À l’époque, était-ce de l’instinct ? de la prémonition ? de l’intuition ? Je l’ignore encore en cet instant précis, mais une chose est sûre : nous sommes cernés !

    Cet essai n’est pas celui d’une victime ni d’un thérapeute, mais celui d’une observatrice lambda qui ne voudrait surtout pas se trouver dans la position de témoin passif. Mon propos n’a pas d’autre ambition que de sensibiliser chacun(e) aux signes à reconnaître, tant en ce qui concerne le prédateur (à fuir) que sa proie (à aider, à protéger). Un danger identifié est toujours plus facile à éviter, un ennemi identifié est toujours plus facile à combattre. C’est d’ailleurs à dessein que je me répète dans les descriptions que je dresse, dans les exemples que je cite, afin d’alerter toute personne, qui serait la cible ou le témoin d’agissements curieux, sur l’enfer que vivent de (trop) nombreuses victimes.

    Parfois, il m’est arrivé de penser que je forçais peut-être un peu le trait quant aux défauts du pervers narcissique. Pourtant, d’après celles qui, un jour, en ont fait les frais, il paraît que je suis encore loin de la vérité…

    1

    Manipulation, narcissisme, perversion

    En psychanalyse, la perversion narcissique constitue à la fois une pathologie relationnelle et un mécanisme de défense qui consiste en une survalorisation de soi-même aux dépens d’autrui¹.

    C’est ainsi que « Le mouvement pervers narcissique se définit essentiellement comme une façon organisée de se défendre de toutes les douleurs et contradictions internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui. »²

    On pourrait également dire que « le pervers narcissique est un sociopathe qui agit comme un prédateur ; par la manipulation mentale, il va chercher à détruire l’identité de sa proie. »³

    Les parts de perversion, de narcissisme et de manipulation du PN ne sont ni fixes ni d’égales proportions, et peuvent fluctuer selon le moment, les circonstances, l’interlocuteur. Chacun des comportements du PN relèvera tantôt de la perversion, tantôt du narcissisme, tantôt de la manipulation.

    Les manipulateurs, les narcissiques et les pervers ont pour point commun de n’accepter qu’à grand-peine, voire jamais, de reconnaître qu’ils le sont. C’est pourquoi ils n’éprouvent aucune culpabilité quant à leurs travers.

    Pris isolément, chacune de ces pathologies ne produit pas systématiquement un PN. C’est d’ailleurs une source de confusion pour de nombreuses personnes. Certaines d’entre elles pensent avoir eu affaire à un pervers narcissique, parce qu’elles ont été confrontées à la manipulation, ou au narcissisme ou à la perversion, et qu’elles découvrent ces caractéristiques dans le profil du PN.

    Je me permets donc d’insister sur le fait que c’est l’association de ces trois travers, en des proportions plus ou moins variables, qui constitue la personnalité du pervers narcissique manipulateur. À cela s’ajoute un quatrième élément, et pas des moindres : le besoin de détruire, qu’on ne retrouve que chez le PN.

    Quel que soit le milieu social ou professionnel dans lequel ils évoluent, quelle que soit leur apparence physique, les pervers narcissiques se ressemblent tous dans leur mode de fonctionnement, ou plus exactement dans leur mode de dysfonctionnement. Si l’extérieur est différent, l’intérieur, quant à lui, est identique.

    Il n’est pas rare de rencontrer des narcissiques dans les professions où l’image revêt une grande importance, comme il est courant de trouver nombre de manipulateurs dans les métiers liés à l’exercice du pouvoir « les hommes de l’ombre ». Ce ne sont pas pour autant des pervers narcissiques (enfin, pas tous !). Ces derniers, quant à eux, se côtoient dans tous les secteurs, toutes les tranches d’âge et toutes les couches sociales.

    1.1

    La manipulation

    Selon l’une des définitions du Petit Robert, la manipulation est « l’emprise occulte exercée sur un groupe ou un individu ».

    Cette proposition rejoint celle présentée en psychologie : une méthode délibérée pour contrôler ou influencer la pensée d’autrui. La manipulation conduira à la soumission de la personne qui la subit.

    Il existe toutes sortes de manipulations. Les médias, les publicités… n’influencent-ils pas nos avis, nos opinions, nos choix, tous les jours ? Est-ce de l’information ou de la manipulation ? Je n’entrerai pas dans ce débat ici. Ce qui m’intéresse, en la circonstance, c’est le pouvoir qu’exerce un manipulateur dans une relation amoureuse.

    La manipulation, exceptionnelle ou compulsive, revêt plusieurs formes, de la plus anodine à la plus perfide, dans le seul but d’obtenir un avantage. Ne sommes-nous pas toutes et tous des manipulateurs occasionnels ? Plutôt que d’avouer : « J’ai soif, mais j’ai la flemme de me lever », on trouvera un subterfuge (flatterie, lamentations, chantage, voire menaces) pour se faire servir un verre d’eau, sans fournir le moindre effort, quitte à obliger l’autre à interrompre son activité du moment.

    Nous avons toutes et tous expérimenté cette forme de manipulation. Un collègue qui nous refile son travail, un ami qui veut nous emprunter quelque chose : chacun trouvera les arguments plus ou moins subtils pour nous faire accepter de rendre service, même si cela nous ennuie.

    Tant que ces agissements ne cherchent pas à contrôler systématiquement la pensée, le désir, le choix, l’opinion, la vie de l’autre, ils sont acceptables et, le plus souvent, acceptés, parce qu’ils ne touchent pas à l’identité, à la liberté de celui ou celle qu’on manipule ponctuellement. Et gardons à l’esprit que nous serons à notre tour, à un moment donné, le « manipulé » : c’est nous qui irons chercher le verre d’eau.

    En revanche, la manipulation devient perverse quand elle prend un tour systématique, quand elle cherche à tromper l’autre, à le contraindre à agir ou à penser comme on veut qu’il agisse ou qu’il pense, en orientant sa perception par toute une panoplie de procédés corrompus. C’est une violence morale, d’autant plus destructrice qu’elle est masquée, et qu’elle n’est jamais – ou pratiquement jamais – perçue par la victime comme une intrusion dans son esprit. En effet, la frontière est mince entre se ranger aux arguments présentés⁴, parce qu’ils sont cohérents, et les épouser aveuglément par l’unique jeu de l’influence subie.

    Si certaines manœuvres sont parfois grossières, et vite repérées (« toi qui sais tout », « toi qui es la meilleure »…), d’autres sont beaucoup plus affinées et raffinées. Quelle jouissance extrême pour certains que de faire faire ce qui leur répugne, ou de diriger la pensée d’autrui !

    Qu’il agisse par la douceur, par les jérémiades, par les compliments, ou d’une manière plus agressive, dans tous les cas, le manipulateur veut atteindre son objectif. Il se

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