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La maison des Kalanoros
La maison des Kalanoros
La maison des Kalanoros
Livre électronique159 pages2 heures

La maison des Kalanoros

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À propos de ce livre électronique

Dans le Nord de Madagascar, un lieu maudit ou fut construit une maison sur un puits à sacrifices qui devint l’antre de mauvais esprits où se perpétrèrent moult crimes au XXe siècle. Narson, un professeur de mathématiques, muté à Ambilobe, loue la maison sans se douter que celle-ci est déjà « occupée » et de ce qui l’attend par la suite. Naïvement il fait commerce avec les kalanoros qui le comblent de bienfaits dans un premier temps car pour lui une nouvelle vie se profile à l’horizon après avoir rencontré celle qu’il pense être sa future compagne.
Devenu une marionnette entre les mains de ses « co-locataires » il ignore que ce que les kalanoros donnent d’une main c’est pour mieux le reprendre de l’autre afin de mieux le manipuler et le forcer à commettre un acte abominable.
LangueFrançais
Date de sortie10 mai 2021
ISBN9782312080857
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    Aperçu du livre

    La maison des Kalanoros - Gabriel Zallas

    cover.jpg

    La maison des Kalanoros

    Gabriel Zallas

    La maison des Kalanoros

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    Chroniques des 130 – 2017 – autobiographie – Société des Écrivains

    La nuit tombe chaque soir – 2018 – roman – Société des Écrivains

    La Légende du Toukan Dy – 2020 – roman policier fantastique – Les Éditions de l’Onde

    Thanatos (le retour des Dieux) – 2021 – roman noir fantastique – Les Éditions du Net

    © Les Éditions du Net, 2021

    ISBN : 978-2-312-08085-7

    Prologue

    Selon la légende, Iphigénie, fille de Ménélas fut sacrifiée afin de permettre à la flotte grecque d’avoir des vents favorables pour traverser la mer Égée et parvenir jusqu’en Asie Mineure afin de mener une campagne militaire et détruire leur vieille ennemie : Troie.

    Le dernier procès officiel en sorcellerie connu le fût sous Louis XIV avec l’affaire des poisons ; à la même époque, à Madagascar, une autre coutume se déroulait, celle que l’on aurait pu croire être la dernière : le sacrifice d’une vierge enterrée vivante pour endiguer la crue d’un fleuve qui menaçait un village au nord de Tuléar, dans le sud.

    Rien de vraiment nouveau sous le soleil et bien que le récit qui va suivre étant inspiré d’une histoire vraie qui s’est passée en plein vingtième siècle, pour des raisons évidentes, les noms des protagonistes encore vivants ou décédés récemment ont été changés ainsi que leur emplacement ; par contre certains des événements sont authentiques dans toute l’horreur des actes qui se sont déroulés.

    * * *

    Madagascar, ou la Grande Ile, fragment de terre détachée du continent africains il y a quelques millions d’années ; climats des plus variés passant de la chaleur désertique ou il ne pleut qu’à peine trente jours par an dans le Sud, en passant par la côte Est où au contraire il y a deux saisons : la saisons des pluies, l’hiver pour le plus grand bonheur de la récolte des litchis qui ont besoin de beaucoup d’eau pour développer cet arome et ce goût inimitable qui en font les meilleurs fruits très recherchés et puis comme le disent malicieusement les agences de voyages, il y a la saison où il pleut : l’été, un crachin pouvant durer des jours entiers qui poissent tous vos vêtement par l’humidité dont on a du mal à se défaire, un peu comme en Bretagne mais avec la chaleur moite des tropiques ; les hauts plateaux, les régions les plus peuplées et le grenier à riz, le climat y est plus tempéré, variant de 0 °C à 25 °C selon les saisons, exceptionnellement on y a vu parfois tomber de la neige aux alentours d’Antsirabe ; terres volcaniques et fertiles on y cultive de tout ou presque pour alimenter les marchés des grandes villes dont légumes et fruits variés garnissent les étals des commerçants, ainsi que la culture de la vigne dont on tire quelques vins assez réputés.

    Avec ses six mille kilomètres de côtes et ses villages la pêche est aussi une activité lucrative tout comme l’est l’élevage de zébus dont les troupeaux migrent périodiquement du sud au nord par la transhumance de milliers de têtes de bétail fragmentés par petit troupeaux d’une centaine de têtes.

    La côte ouest n’est pas en reste dans la répartition de ses richesses naturelles bien qu’un peu plus ravagées par des cyclones périodiquement.

    Toutes les régions citées sont plus ou moins bien ravitaillées et desservis par un réseau routier laissé par la France au moment de l’indépendance en mille neuf cent soixante.

    Mais… et la Région Nord me diriez-vous, personne n’en parle ? Si fait mais c’est justement là où va se dérouler notre histoire.

    Au XVIe me siècle des marins portugais découvrent une crique qui sera la deuxième plus belle baie du monde après celle de Rio de Janeiro au Brésil. Après s’être fait un peu brutalisés les habitants des environs ne leur en voudront pas vraiment car ils donneront le nom de Diego Diaz (le nom du premier navigateur) et Fernando Suarez (le deuxième qui vint six ans plus tard) à la ville qui sera construite autour de cette baie idyllique. De siècles plus tard, bien qu’avec l’indépendance du pays et la malgachisation des noms elle sera débaptisé de ce nom par Antsiranana, mais dans la tête des habitants ce sera toujours Diego Suarez.

    Un parallèle identique est à comparer avec Ho Chi Minh ville qui restera toujours Saïgon en filigrane et Leningrad qui est redevenu St Pétersbourg du nom de son créateur à l’origine ; on ne débaptise pas la mémoire des peuples !

    Pour en revenir au Nord de Madagascar, c’est un condensé de climats des autres régions, le froid en moins ; il y tombe des hallebardes pendant la saison des pluies ce qui remplit les puits pour tenir sans problème les mois suivants pendant la saison sèche et chaude mais aussi, hélas, endommagent gravement sinon détruisent les routes qui sont aussi bouleversées par les cyclones. Résultat : périodiquement les villes du Nord sont partiellement coupées du monde !

    Routes démolies, plus de transports par car-brousse, vols aériens différés ou annulés, donc rupture d’approvisionnement en carburant, communications téléphoniques ou Internet perturbées ou impossible, plus de billets de banque pour les quelques distributeurs automatiques.

    Un désert de trois cents kilomètres privés de tout. Et pourtant cette région attire beaucoup de monde car tout comme dans le sud, il y a de l’or, des pierres précieuses et semi précieuses, ainsi que cette petite mine de revenus aux prix exponentiels car réputée comme étant la meilleure du monde : la vanille.

    Entre le début de cette terre riche peuplée de gens pauvres qui aspirent à faire fortune et Diego Suarez se trouve une petite ville, Ambilobe{1}, à cent trente-sept kilomètres au sud de Diego Suarez et cent kilomètres au nord d’Ambanja{2} sur la RN9 ; une soixantaine de milliers d’habitants environs pouvant être doublement isolés avec en plus les ruptures de fourniture d’électricité, et pourtant… cette bourgade ne cesse de se développer malgré toutes ces contraintes.

    Il n’en a pas toujours été ainsi ; il y a plus de vingt-cinq ans la route nationales ne passait pas là, c’était plutôt une mauvaise piste de terre difficile en saison sèche avec des ornières caressant la tôle des châssis des 4x4 mais quasi impraticable pendant la saison des pluies sinon par de puissants camions à double ponts ou des tracteurs agricoles.

    L’historique

    À cinq kilomètres avant l’entrée de la ville se trouve un canal qui irrigue les plantations sucrières de la Sirama{3}. Les terrains y étaient bons marchés à cette époque et l’un des tous premiers occupants dans la région de Sengolaka{4}, juste quelques kilomètres avant la ville, s’y établit pour y établir son office.

    Au fil du temps avec l’arrivée de nouveaux occupants la petite banlieue s’étoffait et un personnage s’y fit connaitre rapidement par sa réputation et son dévouement.

    En fait il fut l’un des premiers propriétaires connus du terrain sur lequel était bâti cette maisonnette modeste d’apparence. Il se disait médecin traditionnel, guérisseur, c’est à dire aussi un peu astrologue, voyant mais aussi sorcier ; seulement c’était avant tout un malfaisant, réputé dans sa catégorie dont son entourage disait qu’il avait des appointances de complicité avec les Kalanoros{5} qui lui assuraient ainsi sa bonne fortune en développant sa richesse par l’acquisition de terrains et cases autour de sa maison.

    Tout simplement il étonnait les habitants du petit village pour être au courant des petits travers de chacun avec leurs petits cancans. Il connaissait pratiquement tout sur tout le monde, juste en ayant simplement la sagesse de savoir écouter et en faisant des rapprochements, ensuite, il suffisait de reconstituer le puzzle, ce n’était que de la déduction pure ; juste quelques questions complémentaires pour compléter les blancs et le tour était joué ; il impressionnait son entourage car celui-ci lui prêtait des pouvoirs qu’en fait il n’avait pas si ce n’est d’avoir la patience d’être attentif à ce que ses interlocuteurs lui racontaient et doté d’une bonne mémoire. Craint et respecté tout à la fois, personne n’aurait eu l’idée de remettre en question son jugement réputé infaillible.

    Petit homme maigre et sec, d’un commerce jovial au premier abord, à la limite obséquieux vu de l’extérieur, après quelques temps on s’apercevait quand même assez rapidement qu’il avait une double face, tel Janus : un jour le Guérisseur, homme de bien soignant parfois bénévolement des malades, les jours suivant le masque du Démon se dévoilant par des propos dégradants vis à vis de certains de ses voisins, ayant même réussit à en faire partir quelques un qui ne voulaient pas se plier à sa volonté et à son pouvoir qui ne tenait que par la calomnie et les menaces.

    Le serment d’Hippocrate n’avait pas pénétré l’esprit des sorciers guérisseurs, la plupart de ceux-ci s’en servaient comme d’une arme pour asseoir et conforter leur petite tyrannie sur les gens simples de la terre.

    On prêtait à M. Amady, c’était son nom, de faire de l’élevage de Kalanoros… c’est dire la réputation de noirceur du personnage. Comme si on pouvait élever des Kalanoros ! On ne les élève pas, ce sont eux qui nous nous contrôlent en général et si l’on s’allie à eux, ce sont eux qui risquent de nous faire perdre le peu d’humanité qui nous reste si l’on y prend garde.

    * * *

    Cynthia, dix-neuf ans, l’une des filles d’Amady, l’ainée d’une fratrie de quatre enfants, fit la connaissance d’un vahaza{6}, un français, pharmacien de son état. Pour qui connaît bien Madagascar, fréquenter un étranger équivaut à « planter son pied de riz », comme on dit à La Réunion, c’est le gage de sortir de la misère et de la pauvreté dans l’un des sixièmes pays les plus pauvre du monde !

    Pour qui sait y faire c’est quasiment la fortune assurée et une rente perpétuelle jusqu’à la fin de ses jours en ayant éliminé le spectre de la misère définitivement.

    Mais c’est aussi parfois sans compter la versatilité des étrangers qui ne viennent que pour s’amuser et se distraire en contant fleurette aux jeunettes du pays et s’en repartir sans état d’âme en laissant derrière eux des promesses qu’ils ne tiendront pas et parfois des bébés.

    Pour que sa fille puisse épouser cet étranger riche à millions, selon les critères locaux, son père fit venir de la brousse une petite fille d’une dizaine d’années environs ; laissant entrevoir aux parents, de pauvres paysans, qu’il assurerait son éducation en l’inscrivant à l’école publique et qu’il la formerait comme aide pour le seconder dans le but de l’épauler plus tard lorsqu’il serait plus vieux.

    Gens simples de la campagne, flattés qu’un homme important de cette réputation daigne s’intéresser à leur cas, ils furent tout heureux de se libérer d’une bouche à nourrir, eux qui en avaient tant à charge. En se délestant de l’éducation de leur fille qui n’en avait aucune, c’était une occasion unique qui se présentait à eux, ils laissèrent donc partir leur enfant, tout content et confiant pour son avenir, sachant qu’ils la verraient régulièrement au moment des vacances scolaires comme convenu avec leur visiteur.

    Las… ils ne revirent jamais leur petite fille, celle-ci s’était officiellement sauvée de chez Amady pour des motifs incertains et une destination inconnue. La gendarmerie fit une enquête succincte sans remettre en cause les dires du mentor de la fillette. Bien sûr une rumeur courait autour de la maison d’Amady, mais ce n’était que des ragots sans fondement réels ; faute de preuve et vu la dangerosité du personnage nul ne s’aventura à contredire les affirmations de ce dernier.

    Le dossier fut clos rapidement et les parents furent informés de leur infortune. Il ne leur restait plus que leurs yeux pour pleurer, ainsi que leur chagrin et les regrets d’avoir laissé partir leur petite poupette pour des promesses avec cet inconnu de mauvaise réputation, ce qu’ils ignoraient.

    En fait, la petite fille ne quitta jamais la demeure du sorcier, elle y demeure encore, et pour longtemps… pour toujours même : elle était le marché conclut entre celui-ci et les Kalanoros pour lui assurer la fortune d’un mariage arrangé entre l’étranger et sa fille

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