C’est l’or noir de l’île rouge. Convoitées par des pilleurs, les récoltes sont protégées 24 heures sur 24 par des hommes en armes
Enfin, la récolte est terminée et sous bonne escorte ! Certains planteurs préfèrent ramasser les gousses encore immatures pour diminuer les risques de se les faire dérober. Quitte à ce que tous les arômes ne soient pas encore développés. Aujourd’hui, c’est surtout le changement climatique qui nuit à la qualité. Mais le commerce de l’épice continue d’enrichir les plus grosses fortunes du pays. Même si le gouvernement impose des prix minimaux, le paysan reste souvent à la merci d’acheteurs sans scrupule.
De nombreux paysans ont abandonné leurs cultures vivrières pour la vanille, plus rémunératrice
Il faut huit mois et un savoir-faire unique pour transformer la vanille fraîche en la plus précieuse épice
De notre envoyée spéciale à Madagascar Frédérique Féron
Moxoni va pouvoir enfin dormir. Pendant les deux mois qui ont précédé la récolte, armé d’une lance et d’une machette, il a surveillé nuit et jour son champ accroché à la montagne. Autour de lui, des paysans ont été torturés, parfois tués par des pilleurs de vanille verte. Alors, ce matin de septembre, à l’heure où les écharpes de brume enlacent encore les monts verdoyants, le planteur, sa femme, Marcelline, leurs enfants et des cousins sont partis tôt ramasser le délicat butin. Leur village,