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Mes hommes
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Livre électronique280 pages2 heures

Mes hommes

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À propos de ce livre électronique

La liberté d’une femme a un prix : celui de la honte, de l’incompréhension des proches, de l’indifférence et du non respect. La réalité des faits peut être interprétée en fonction de différents paramètres du vécu de chacun, notamment l’éducation, le passé, de ce qui est inscrit en nous depuis des générations. Ces personnes ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui : une femme divorcée et libre, d’une certaine façon. Je ne l’ai pas toujours été et j’ai cherché à comprendre ce qui m’empêchait, depuis toutes ces années, de vivre comme je le souhaitais. Mes relations avec les hommes ont toujours été un mystère pour moi de nature très complexe, j’ai cherché à savoir pourquoi je n’ai pas pris ma vie avec simplicité. J’aurais voulu connaître le prince charmant de Cendrillon, ou de la Belle au bois dormant avec comme fin : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ! Alors, je vais vous raconter l’histoire de mes hommes pour mieux comprendre la complexité de mon chemin, de mon histoire.
LangueFrançais
Date de sortie10 oct. 2014
ISBN9791029001499
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    Mes hommes - Helen C.

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    Mes Hommes

    Helen C.

    Mes Hommes

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2014

    ISBN : 979-10-290-0149-9

    À mon ami Calogero Giardina,

    Mon confident,

    Mon ami,

    Ma plume par excellence,

    Sans toi ces écrits,

    N’auraient aucun sens.

    Mon admiration pour toi,

    Homme de lettres

    Est tout comme la foi.

    Je bois tes paroles.

    Même si je suis frivole,

    J’ai su t’apprécier

    En toute sincérité

    Amitiés.

    À mon amie d’enfance, à ma sœur,

    Pour mes filles, ma mère, à ma tata, et ma grand-mère maternelle,

    Pour mon frère, mon mari, mon amant, mon père, mes grands-pères

    À celui qui m’aimera comme je suis…

    Introduction

    Si dans ce récit, vous trouvez des ressemblances avec certaines personnes, ce n’est pas par hasard. Elles existent dans mon cœur et dans mes pensées de tous les jours. Je ne les nommerai point par pure discrétion. Mes sentiments ne correspondent pas forcément à ce qu’elles ont pu ressentir. La réalité des faits peut être interprétée en fonction de différents paramètres du vécu de chacun, notamment l’éducation, le passé, de ce qui est inscrit en nous depuis des générations. Ces personnes ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui : une femme divorcée et libre, d’une certaine façon. Je ne l’ai pas toujours été et j’ai cherché à comprendre ce qui m’empêchait, depuis toutes ces années, de vivre comme je le souhaitais.

    Mes relations avec les hommes ont toujours été un mystère pour moi de nature très complexe, j’ai cherché à savoir pourquoi je n’ai pas pris ma vie avec simplicité. J’aurais voulu connaître le prince charmant de Cendrillon, ou de la belle au bois dormant avec comme fin : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants !

    Alors, je vais vous raconter l’histoire de MES HOMMES pour mieux comprendre la complexité de mon chemin, de mon histoire.

    Le texte suivant de Jacques Prévert a été mon guide dans cette histoire. Je l’avais cité dans un livret, que j’avais donné à chacun de mes amis, lors de la fête que j’avais organisée pour l’anniversaire de mes quarante ans :

    « Je suis comme je suis

    Je suis faite comme ça

    Quand j’ai envie de rire

    Oui je ris aux éclats

    J’aime celui qui m’aime

    Est-ce ma faute à moi

    Si ce n’est pas le même

    Que j’aime chaque fois

    Je suis comme je suis

    Je suis faite comme ça

    Que voulez-vous de plus

    Que voulez-vous de moi

    Je suis faite pour plaire

    Et n’y puis rien changer

    Mes talons sont trop hauts

    Ma taille trop cambrée

    Mes seins beaucoup trop durs

    Et mes yeux trop cernés

    Et puis après

    Qu’est-ce que ça peut vous faire

    Je suis comme je suis

    Je plais à qui je plais

    Qu’est-ce que ça peut vous faire

    Ce qui m’est arrivé

    Oui j’ai aimé quelqu’un

    Oui quelqu’un m’a aimée

    Comme les enfants qui s’aiment

    Simplement savent aimer

    Aimer, aimer…

    Pourquoi me questionner

    Je suis là pour vous plaire

    Et n’y puis rien changer. »

    Je dédie ce texte « je suis comme je suis » à vous MES HOMMES car je vous aime tous et ce texte de Prévert me colle à la peau. Une amie m’a dit un jour que l’on se voyait dans mes yeux. J’espère que beaucoup de femmes se reconnaîtront dans cette vie que fut la mienne.

    PREMIÈRE PARTIE

    Mon grand-père paternel

    Afin de mettre des mots sur mes maux, j’ai cherché, d’abord, dans mon patrimoine génétique ce qui était arrivé à la famille de mes ancêtres. En tant que femme, je subissais et je me perdais dans ces recherches. Je me sentais coupable de trahison et également de ne pas être une femme comme les autres. Les évènements de ma vie ont fait que je me suis longtemps privée d’exprimer mon mal-être.

    Je peux aujourd’hui les écrire sans avoir de scrupule, ni de sentiments de culpabilité.

    Le premier à me rejeter, fut mon grand-père paternel et mon parrain : il ne m’adressera plus la parole le jour où mes parents divorcèrent. J’ai donc aussi voulu comprendre pourquoi.

    Dans ce chapitre, je relate sa vie.

    1

    Mes origines

    Pour mieux comprendre mes racines et pour savoir ce que nous ont transmis mes ancêtres, j’ai effectué différentes recherches.

    Étant donné que j’avais repris le nom de jeune fille de ma mère, à l’occasion de mon mariage, je souhaitais savoir si un lien existait entre les deux familles, celle de mon mari et celle de ma mère. J’ai donc fait un arbre généalogique de mes ancêtres pour m’apercevoir qu’en fait, aucun lien de parenté n’existait entre ces deux familles. L’une est issue du sud de la France (dans le Vaucluse et les bouches du Rhône) et l’autre des hautes alpes. Cette famille a dû venir d’Italie puisque le prénom de mon arrière-grand-père maternel était Benoni.

    Quant à la famille de mon père, mon grand-père paternel était un pied-noir italien et ma grand-mère française.

    Pour se remettre dans le contexte de cette immigration italienne, un rappel historique me paraît nécessaire pour mieux comprendre l’histoire de mes grands-pères, puisque tous deux sont nés en Algérie, mais l’un est de souche italienne et l’autre française.

    Pour échapper à la misère qui sévit à ce moment-là, suite aux différents conflits et aux guerres entre 1830 et 1914, l’émigration, notamment des génois, fut facilitée par la navigation des pêcheurs de corail qui trafiquaient vers l’Afrique du nord. Cette terre ne leur était donc pas inconnue et ils s’installèrent en Algérie pour y faire fortune. Les italiens ont donc devancé les français dans l’occupation de ces ports que sont Alger, Philippeville, Bône pour s’y installer définitivement. Le pouvoir mis en place par la France obligea les enfants de ces immigrés italiens d’accéder à la nationalité française : « les lois de 1889 sur la naturalisation visent à obliger l’étranger à s’intégrer dans la communauté française : les enfants nés en Algérie de parents étrangers qui y sont eux-mêmes nés, sont déclarés français sans formalités et les enfants que les étrangers ont en Algérie et qui y sont domiciliés sont déclarés français dans l’année qui suit leur majorité s’ils y renoncent formellement »

    (Réf : LA GRANDE FAMILLE DE PROCIDA ET ISCHIA – rencontres 2008 – l’émigration italienne de 1830 à 1914-causes, conditions et conséquences socio-économiques ; auteurs : Claude Linares, Danielle lima-Boutin).

    C’est pour cette raison que mon grand-père est français, ou, plutôt, pied-noir italien. Il doit notamment son instruction à l’école de Jules Ferry car les enfants de « là-bas, dit-il, devaient aller à l’école. »

    En revanche, quand il préparait de bons petits plats, il était influencé à la fois par la cuisine italienne et la cuisine algérienne. En effet, les recettes de cuisine se transmettaient de génération en génération.

    Je suppose que cette transmission se fait aussi par le sang car mes filles ont un goût prononcé pour les pizzas, les pâtes, et le couscous.

    2

    Mon grand–père paternel (1890-1920)

    Mon grand-père paternel a fait ce que l’on appelle un devoir de mémoire : c’est donc son récit que mon père m’a transmis et que je vais vous raconter.

    Cet homme et mon père étaient pour moi mes références masculines dans mon enfance : je les ai idolâtrés comme des dieux vivants.

    Issu d’une famille italienne, mon grand-père François est né en 1912 en Algérie à Philippeville (appelé ainsi sous l’occupation française). En faisant des recherches généalogiques, je sais qu’aujourd’hui, cette ville se nomme Skikda.

    Ses parents sont partis tous deux de Torre Del Greco, un petit village de pêcheur près de Naples pour s’établir à Bône. Mon arrière-grand-père, François Paul faisait partie d’une famille d’amateurs de bateaux et avait une dizaine de frères et sœurs. Certains sont partis aux États-Unis faire fortune. Il se maria avec Lucie à Constantine en 1890. Ils s’aimèrent, se marièrent et eurent quatre enfants dont mon grand-père.

    François écrit ceci : « mon père avait décroché un travail de cuistot et de sommelier dans une des plus grandes brasseries de Philippeville pour ensuite en devenir le gérant. Il réussit à créer un cercle privé pour officiers de l’armée française, envoyés dans le désert pour tracer les premières pistes. Souvent, il partait avec eux à dos de chameau, fasciné par l’Afrique du sud. Certains officiers me donnaient des médailles, des ceintures qui me fascinaient. Grâce à lui, j’ai pu monter à cheval ou passer sous le cheval pour vaincre ma peur de l’animal. Ma mère ou ma nourrice hurlait de peur lorsque je m’exécutais. Lucie et François Paul traversaient parfois le désert en diligence, croisant, parfois, un lion que les cochers chassaient à coup de fusil de leur route.

    Sur les vastes plages de sable fin, en famille, nous faisions, l’été, de grandes promenades en calèche. Nous nous arrêtions pour nous baigner et recevoir nos premiers cours de natation. Pour la messe du dimanche, mes parents s’apprêtaient, mon père en veston noir en queue de pie, manchettes blanches sortant du veston, un chapeau melon sur la tête, ma mère en grande robe longue blanche tombant sur des bottines à lacets, avec une capeline, portant un grand chapeau en sortant de l’église, mon père nous ramenait des gâteaux.

    J’ai eu une enfance très heureuse et étant le petit dernier, je fus choyé par les miens »

    Pour avoir visité les pays du Maghreb, je me sens attirée par les paysages du désert en Afrique du nord, et évidemment les petits ports de pêches comme Agadir au Maroc, ou encore Malaga en Espagne. EST-CE LE HASARD ? Ce que je ressens est si profond dans mon être, que je ne peux y croire.

    C’est alors que la guerre de 1914 éclate avec son cortège de bombardements.

    Mon grand-père avait deux frères et une sœur.

    Ses deux frères aînés partirent alors à la guerre.

    Le reste de la famille s’installe alors à Alger dit « Alger la blanche » à côté de l’opéra.

    Mon grand-père eut donc la chance de pouvoir assister à de nombreuses représentations de bel canto et, ainsi, il a pu suivre des cours de chants dès l’âge de 5 ans. C’est sa sœur qui lui faisait apprendre les paroles en lui lisant les chansons. Grâce aux relations de François Paul, ils occupaient la loge personnelle du gouverneur à l’opéra.

    Mon grand-père gardera un souvenir indélébile de son enfance en Algérie : ses senteurs de menthe et d’épices, sa chaleur, ses tenues colorées, ses parcs verdoyants, ses plages immenses, son soleil.

    La guerre terminée, ses frères revenus, ses parents décidèrent de quitter l’Afrique du nord pour la France du sud : Marseille.

    Seul un de ses frères resta en Algérie.

    Mon grand-père avait alors 8 ans et nous étions en 1920.

    3

    Marseille (1920-1936)

    À Marseille, mon grand-père va retrouver cette ambiance qu’il avait quitté, le soleil, la mixité des cultures italiennes, arméniennes, cette façon de parler avec les mains, le Vieux -Port avec ses armateurs, ses pêcheurs : « Au début du XXe siècle, un tiers des italiens de la ville proviendraient de Campanie et, en 1901, les deux tiers des italiens sont illettrés. Dans les quartiers italiens de Marseille, une boutade circule à ce propos : « ici, il n’y a pas d’étrangers, nous sommes tous des italiens ! ». Les méridionaux, « le petit Naples » sont sur le flanc occidental du Vieux-Port, vers la Panier et l’Église Saint Laurent. On dénomme de la même façon le quartier de la marine à Alger. »

    (Réf : LA GRANDE FAMILLE DE PROCIDA ET ISCHIA – rencontres 2008 – l’émigration italienne de 1830 à 1914-causes, conditions et conséquences socio-économiques ; auteurs : Claude Linares, Danielle lima-Boutin).

    Mes arrière-grands-parents se sont installés non loin du palais de justice, et ont pu trouver tous les deux du travail. Le tram était, à l’époque, tiré par les chevaux, sauf le tram qui allait à la Treille, lieu privilégié de Pagnol. Ma famille le prenait pour aller rejoindre des amis habitant à cet endroit. François a pu aller à l’école tout en pratiquant différents sports ; il excellait en natation puisqu’il fut demi-finaliste au water-polo, aux championnats militaires juniors de Provence. Pendant les vacances, son père l’envoyait en apprentissage dans un atelier de mécanique automobile. Ce fut une aubaine pour lui car il prit goût, très tôt, aux voitures et put conduire dès l’âge de vingt ans les premières Bugatti. Entre temps, sa sœur et son frère se marièrent. Sa sœur s’installa à Paris (celle-ci aura une grande importance, par la suite).

    À l’approche de la deuxième guerre mondiale, la pègre marseillaise s’installa. François Paul, qui avait réussi à s’installer comme gérant d’un café avait, comme c’était la coutume « là-bas », pour habitude de « cracher » dans la main pour donner sa parole, lorsqu’on lui demandait de l’argent. Par conséquent, il ne faisait aucune reconnaissance de dette écrite. Il perdit beaucoup d’argent et se trouva sans travail, avec une cirrhose. Cependant, ne perdant pas courage, et retrouvant ses forces, il se mit à charger le charbon pour gagner sa vie et celle de sa famille. Ce fut le commencement de la descente aux enfers.

    Mon grand-père François fit son service militaire à la caserne Audeoud, en 1932. Il avait déjà rencontré ma grand-mère que je n’ai, d’ailleurs, jamais connue. Pour la voir, il faisait le mur avec ses copains, militaires comme lui. Il épouse donc Thérèse en 1933, elle avait huit ans de plus que lui.

    Il trouve alors une place aux ateliers mécanique-auto de la mairie de Marseille. Il passe son permis poids lourd qui l’amène à prendre de nouvelles fonctions : il conduisit les ambulances et transportait les malades dans différents hôpitaux de la ville. Il rencontra ainsi différents médecins de plusieurs services hospitaliers. Ce fut une aubaine car lorsque mon oncle naquit en 1936, il se révéla d’une santé fragile et, pendant la guerre, mon grand-père a pu le soigner en faisant jouer ses relations.

    4

    La fuite (1936 à 1944)

    La grande guerre approchant, mes arrières grands parents retournèrent en Algérie pour ne jamais revenir sur le sol français.

    En 1940, mon père, Alain, naquit tandis que mon grand-père mobilisé conduisait les semi-remorques entre Lyon et Sarrebruck, non loin de la ligne Maginot que les Français occupaient à ce moment-là contre les blindés allemands.

    « Réalisant l’importance de cette route à travers la Sarre, les Allemands avaient disposé leurs défenses du Westfall en profondeur, avec trois ceintures. La première ligne était répartie des deux côtés de la rivière et était constituée d’obstacles antichars, de bunkers et casemates dispersés et de champs de mines irrégulièrement organisés. Partout où cela était possible, les fortifications étaient construites dans des usines et des fonderies existantes. La plus forte concentration de mines et de pièges se trouvait sur cette ligne.

    La deuxième ceinture défensive entourait le Hunsrück, une région montagneuse

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