Les Oreilles de la Villa Marlier
()
À propos de ce livre électronique
Lié à Les Oreilles de la Villa Marlier
Livres électroniques liés
La grande illusion Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes fils cachés d'Hitler: Sur les traces du caporal peintre en Flandres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDe l'audace et des larmes: Saga des Montazay I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe crime de Lord Arthur Savile Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn héritage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon sang allemand Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’espion qui enterra Kennedy: John F. Kennedy face à Allen W. Dulles, bâtisseur historique de la CIA, comploteur virtuose et maître des mensonges Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPuzzle: Une enquête du Commissaire Hippolyte Maertens Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSuisse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Doute en Héritage: Roman Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Mort dans les Cromlechs: Une enquête du Superintendent Rockwell Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGamin: Littérature blanche Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAmour interdit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Sept Pendus Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Homme Diable Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'espion Allemand: La Seconde Guerre Mondiale, #15 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSale temps pour les Allemands: Itinéraire de Werner Schneider, prisonnier de guerre allemand en France, 1945-1947 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon enfance en Allemagne nazie: Analyse complète de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÀ l'ombre du peintre Vilhelm Hammersho: Roman librement inspiré de la vie de Vilhelm et Ida Hammershoi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Élève du Philosophe Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Fils de trois peres (Hardigras) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation1939-1945: Espionnage et guerre secrète Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationQui ne sait se taire nuit à son pays: Une intrigue noire sur fond historique Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5Le mystère des carnets volés: Paris, 1873 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe vol des hirondelles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Crime de Lord Arthur Savile: Nouvelle fantastique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn Fils inattendu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRevue & corrigés Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn cas de pratique médicale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon ami Frédéric de Hans Peter Richter (Fiche de lecture): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Fiction générale pour vous
1984 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Moby Dick Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Alice au pays des merveilles Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'Art de la Guerre - Illustré et Annoté Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'Étranger d'Albert Camus (Analyse de l'œuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Le Père Goriot Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Procès Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Petite Prince (Illustré) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'Alchimiste de Paulo Coelho (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Les frères Karamazov Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAu bonheur des dames Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Le Comte de Monte-Cristo Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Learn French With Stories: French: Learn French with Stories, #1 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Mauvaises Pensées et autres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'étranger Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Proverbes et citations : il y en aura pour tout le monde ! Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Clef des grands mystères: Suivant Hénoch, Abraham, Hermès Trismégiste et Salomon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationManikanetish Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Nouvelles érotiques: Confidences intimes: Histoires érotiques réservées aux adultes non-censurées français histoires de sexe Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMes plaisirs entre femmes: Lesbiennes sensuelles Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Sous le soleil de Satan (Premium Ebook) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes fables de Jean de La Fontaine (livres 1-4) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Carnets du sous-sol Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMaupassant: Nouvelles et contes complètes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Iliade et l'Odyssée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationArthur Rimbaud: Oeuvres complètes Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Vie devant soi de Romain Gary (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Mythe de Sisyphe d'Albert Camus (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoires de sexe interracial: Histoires érotiques réservées aux adultes non-censurées français novelle èrotique Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Histoires de Sexe: Sexe et désir: Histoires érotiques réservées aux adultes non-censurées français histoires de sexe Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Avis sur Les Oreilles de la Villa Marlier
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Les Oreilles de la Villa Marlier - Stéphane Delahaye
Les Oreilles
de la Villa Marlier
Stéphane Delahaye
Les Oreilles
de la Villa Marlier
LES ÉDITIONS DU NET
22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-00865-3
Tel Aviv, septembre 1982, une chaleur sèche et étouffante envahissait les rues et les faubourgs de la ville qui ne dort jamais. La vague caniculaire qui sévissait sur cette bulle paisible et tolérante, avait provoqué l’afflux massif de la population sur les plages Metsitsim, Gordon, Frishman ou encore Bograshov.
Simon Horowitz, 69 ans, était allongé sur son lit, les yeux clos. La climatisation de la villa du quartier chic de Ramat Hasharon, permettait de maintenir une température supportable dans la chambre, mais de grosses gouttes de sueur perlaient régulièrement sur son front. La fièvre envahissait progressivement son corps. Simon Horowitz savait qu’il était en train de perdre le combat qu’il menait depuis de nombreux mois contre une maladie que les médecins désignent toujours comme incurable. Une légère toux ferrine faisait tressaillir régulièrement le vieil homme et venait perturber la quiétude qui régnait dans la pièce.
Sarah Horowitz, son épouse, était assise sur une chaise à ses côtés. Elle sursauta lorsque Simon dit d’une voix tremblante : « J’ai soif, Sarah ! »
Elle se leva rapidement, se rendit dans la cuisine et versa un verre d’eau fraîche. Elle revint et aida Simon à se relever pour boire. Il avala à s’en étrangler, le contenu du verre, puis s’allongea de nouveau dans un long soupir.
– Tu sais, tu es ce que la vie m’a apporté de mieux, Sarah.
– Oh Simon, mais toi aussi tu es ce que j’ai de plus précieux.
Elle lui prit la main droite et lui baisa tendrement. Simon la regarda, l’air grave et lui dit sur un ton sévère.
– Je ne suis pas celui que tu crois Sarah !
Sarah saisit alors un mouchoir sur la table de nuit et épongea le front ruisselant de Simon.
– Repose-toi mon amour.
Simon attrapa l’avant-bras de Sarah et le serra fortement.
– Écoute-moi ! Je ne suis pas celui que tu crois ! Je suis un imposteur !
Sarah restait calme et impassible. Elle posa sa main sur le front de son mari.
– La fièvre monte de plus bel. Je vais te préparer un…
– Non, ce n’est pas la peine ! Écoute-moi, vraiment, c’est important !
Sarah obéit et resta assise sur sa chaise.
– Je suis un lâche ! De belles larmes cristallines se mirent alors à jaillir et à dégouliner sur le visage de Simon. Elles étaient limpides et claires comme de l’eau de roche, mais elles auraient dû avoir une couleur sombre, grise, terne, car ces larmes étaient anciennes, enfouies au plus profond de son être, depuis tant d’années où Simon aurait voulu soulager sa conscience.
Sarah Horowitz n’avait jamais vu Simon pleurer. Le mal qui rongeait cet homme courageux était sans nul doute à l’origine de cette fuite lacrymale. Bien des fois elle avait senti chez son mari des moments de profond désarroi et de morosité, mais elle n’avait jamais cherché à connaître l’origine de ces instants de blues. Sarah avait toujours pensé que cette noirceur était le fruit des drames qu’ils avaient enduré ensemble, mais elle ne voulait pas se retourner sur ce passé si douloureux. Elle voulait toujours aller de l’avant, toujours se projeter vers l’avenir, pour oublier ces heures troubles. Mais aujourd’hui, Sarah Horowitz prenait une claque, ce passé qu’elle occultait depuis toujours se présentait à elle.
Berlin, lundi 19 janvier 1942. Klaus Heidsieck, 29 ans, officier de la Wehrmacht sortait du centre de commandement des états-majors du Reich. Ce bâtiment de six étages, basé dans le quartier Biesdorf de Berlin, abritait à la fois une entité des services de renseignements de la Wehrmacht et une entité du RSHA, l’office central de la sécurité du Reich. Au quatrième étage se trouvait la IVème division, la police secrète d’état (Gestapo) avec notamment la section IV B-4, dirigée par le lieutenant-colonel (l’Obersturmbanfürher) Adolf Eichmann, qui s’occupait des « affaires juives ».
Klaus Heidsieck habitait assez loin de ce lieu, mais sa marche rapide lui permettait de parcourir la distance matin et soir, en une grosse demi-heure. Ce soir, les pas du jeune officier étaient encore plus rapides qu’à l’habitude, car la température était glaciale, il y avait du vent, le temps avait été gris toute la journée, il était même tombé quelques flocons de neige. Il arriva au 13 de la Gelsenkirchenstrasse, là où il résidait avec sa mère, Hilda Heidsieck. Il monta les trois étages quatre à quatre et entra dans le petit trois pièces.
– Ah Klaus, mon poussin ! Hilda Heidsieck était à la cuisine où elle épluchait des pommes de terre.
– Bonsoir maman. Klaus embrassa sa mère sur une tempe.
– Tu n’as pas trop froid ? Il fait un froid sibérien. Ah tiens, Madame Dienstag a la grippe. C’est la troisième personne de l’immeuble ! Il faut bien te couvrir le matin.
– Ne t’inquiète pas, je ne suis pas frileux. Aux jeunesses, on nous faisait sortir par -10°C en maillot de corps et en short et puis je marche tellement vite que je me réchauffe.
– Oui, mais c’est comme cela que l’on attrape du mal, tu te mets en nage et après tu prends un refroidissement. Tu ne peux pas marcher normalement, enfin ?
– Non ! Et puis tu sais bien que je ne suis jamais malade.
– Tu vas manger une bonne soupe, cela va te faire du bien. Va dans le salon te reposer avant de dîner. Tu as passé une bonne journée ?
– Tu sais, la routine. Des documents à traduire, des procédures à écrire, des messages à déchiffrer.
Klaus laissa sa mère à ses tâches culinaires et se rendit dans le salon. Il s’assit dans un fauteuil, celui placé à côté du guéridon où trônaient fièrement deux photos : celle d’un soldat sur un cheval et celle d’un jeune homme souriant avec une médaille autour du cou serrant la main d’Adolf Hitler.
Il ferma les yeux et s’assoupit. Il sursauta quand Hilda l’appela pour venir souper.
Il prit place à la table de la cuisine face à sa mère.
Klaus était fils unique, il n’avait quasiment pas connu son père, Horst, mort à Verdun durant la première guerre mondiale. Klaus était né en 1913, il n’avait que sa mère comme unique famille, car Horst Heidsieck était orphelin, il avait connu Hilda à l’orphelinat. Ils avaient dix ans et avaient juré de ne plus se quitter et de fonder une grande famille. Mais la guerre en avait décidé autrement.
Klaus brisa le silence du repas :
– Cela ne va pas fort sur le front Russe.
– Ah bon ?
– Je ne comprends pas pourquoi Hitler s’est mis en tête de s’attaquer à l’union soviétique ?
– Ce sont des communistes, Klaus !
– Il veut créer « un espace vital » à l’Allemagne mais on ne peut pas être au four et au moulin. On se disperse trop !
– Laisse le Fürher diriger notre pays. Contente-toi de bien faire ton travail. Je veux que tu restes dans les bureaux des états major. La première guerre mondiale m’a pris mon mari, je ne veux pas que la seconde me prenne ce que j’ai de plus précieux !
– Tu as sans doute raison, laissons faire le Fürher.
– Oui Klaus, j’ai raison. Comme le Fürher a raison de vouloir redonner à l’Allemagne sa dignité et d’effacer la défaite de 1918. Ton père serait fier de toi Klaus ! Lorsque la guerre sera finie, le Fürher te recevra à nouveau, et je serai encore plus fière que la première fois.
– Quand donc cette maudite guerre finira-t-elle ?
– Aie confiance, Klaus.
Klaus se leva, il embrassa sa mère sur le front.
– Je vais me coucher maman. Bonne nuit.
– Bonne nuit mon poussin.
Hilda Heidsieck le surnommait comme cela depuis toujours, car Klaus avait de magnifiques cheveux blonds, comme son père. Il avait également ses grands yeux bleus et sa stature, un véritable aryen, si cher à Adolf Hitler.
Klaus entra dans sa chambre, se dévêtit et enfila son pyjama.
Il prit son livre de chevet caché sous son matelas. Comme chaque soir, il lisait quelques lignes avant d’éteindre la lumière. Son marque-page était particulier, c’était une photo de l’actrice Marie Magdalène Dietrich dans l’ange bleu. Il avait découvert ce film en 1930, il avait 17 ans et il était tombé amoureux de Lola-Lola. Marlène Dietrich en chapeau haut de forme, assise sur un tabouret en se prenant le genou et armée de ses bas noirs et de son porte-jarretelles ravageur, lui avait procuré ses premiers émois. Il lui arrivait de temps en temps de faire des rêves très érotiques dans lesquels Lola-Lola lui rendait visite. Il était fasciné par la beauté de ses jambes, magnifiées par la présence des bas de soie. Il prenait bien soin de cacher cette photo, car il savait qu’elle pourrait l’envoyer tout droit en prison. Chaque soir, il regardait ce cliché avant de s’endormir, c’était un rituel immuable depuis bien des années et rien n’y personne ne pourrait le lui enlever.
Mardi 20 janvier 1942, 6 h 30, le réveil mécanique retentit dans la chambre de Klaus Heidsieck. Il se leva avec un épouvantable mal de crâne. Il fit sa toilette en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas perturber le sommeil d’Hilda, enfila son uniforme, avala son bol de café noir sans rien manger, prit le temps de chercher un cachet d’aspirine, revêtit son manteau, ferma la porte avec délicatesse, descendit rapidement l’escalier et s’enfonça d’un pas décidé dans la pénombre de l’aube berlinoise. Un léger crachin glacial lui fouettait le visage. Encore une journée morne, grise, froide qu’il détestait, mais de toute façon il allait passer sa journée assis à son bureau, alors peu importe qu’il fasse beau ou pas.
7 h 30, Klaus arriva au centre de commandement des états-majors du Reich. Il entra dans le grand hall et emprunta le grand escalier de marbre gris qui permettait d’accéder en haut à gauche aux étages réservés à la Wehrmacht, et en haut à droite aux étages regroupant diverses unités de la SS. Klaus travaillait au cinquième étage, aile gauche, il y avait un petit bureau presque borgne, tout juste éclairé par la lumière du jour qui filtrait par un petit was-ist-das. Il lui fallait allumer continuellement la lampe de son bureau. Klaus aurait pu être dans un bureau plus