«J’aurais dû remettre les documents d'UBS à la presse»
Non, Christoph Meili n’est pas amer en cette année 2015. A plusieurs reprises pendant l’entretien dans sa petite maison contiguë de Wil, bucolique bourgade saint-galloise, il nous dit qu’il va bien. Malgré tout? Oui, trotz alles . L’affirmet-il pour s’en convaincre lui-même? C’est le doute qui m’accompagne tout au long de ces deux heures de conversation à bâtons rompus en allemand. Parce que l’amertume imprègne indubitablement tout son récit.
Il nous a accueillis sur son parvis d’un sourire engageant, la poignée de main ferme. Je m’attendais à un homme méfiant, lui que la presse alémanique n’a pas ménagé, traçant ses douze ans de mésaventures américaines, moquant en 2009 «le plus célèbre gardien suisse» rentré «se cacher chez Mami» (titre du Blick ), dénonçant en 2011 son refus de rembourser 20’000 francs d’aide sociale. Un homme brisé? Mais non, Christoph Meili est visiblement content de nous recevoir. De parler. Ce solide gaillard né en 1968 plaisante, même, nous demandant sur le chemin de son salon d’un blanc paisible: «Vous voulez voir les montagnes d’or dans ma cave?» Un silence, puis: «C’est ce que les gens croient.» La voilà déjà, la première pointe d’amertume.
S’il n’a plus donné d’interview depuis 2011, c’est à cause de sa plainte contre un article du , un journal local. «Sans me contacter ou me parler, en racolant
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