Les bras en croix, coiffé d’une kippa, Javier Milei pleure à chaudes larmes face au Mur des Lamentations. En ce 7 février, à Jérusalem, le nouveau président argentin se retourne et tombe dans les bras d’un homme, lui aussi secoué de sanglots : Axel Wahnish, son guide spirituel. Ce rabbin qui cultive la discrétion est un des plus proches conseillers du chef de l’Etat. Désormais, il est son ambassadeur en Israël. Sa première mission : transférer l’ambassade de Tel-Aviv à la Ville sainte.
La rencontre entre les deux hommes remonte à 2021. A l’époque, l’économiste libertarien écume les plateaux de télévision pour commenter l’actualité argentine. Parallèlement, il se produit dans un one-man-show humoristique, A Buenos Aires, l’excentrique personnage est alors considéré, au choix, comme un bouffon ou un fou. Mais pas par Julio Goldestein, un ami de Le rabbin a dit à Javier qu’il dirigerait un jour un mouvement de libération en Argentine. Il en est sorti bouleversé. » Dès lors, Milei, catholique pratiquant, se met à étudier la Torah auprès de Wahnish. Presque simultanément, il fait une entrée fracassante dans l’arène politique de ce pays de 45 millions d’âmes. Les deux événements sont-ils liés ? Peut-être. Un mois après, en tout cas, en juillet 2021, il crée son parti, La Liberté avance. Quatre mois plus tard, le voici élu député au Congrès. Il ne lui faudra que deux ans de plus pour entrer à la Casa Rosada, le palais présidentiel.