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Le Récit de la Solitude
Le Récit de la Solitude
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Livre électronique164 pages2 heures

Le Récit de la Solitude

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À propos de ce livre électronique

Coincée dans un univers bouleversé conçu de mensonges, de haines et de soupçons plus ou moins justifiés, la jeune Tina ne pouvait s’empêcher de se sentir trahie, rejetée par tous et partout, sauf par « Canicha », une petite peluche qui lui sert d’exutoire à toutes ses frustrations. Seulement à 17 ans est-il encore normal de se confier à des peluches avec autant de conviction ? Décidée à surmonter la timidité de son caractère et, surtout, le dédain que lui oppose son père, Tina s’embarque dans une aventure en cascade où des révélations troublantes - brisant le monde illusoire à l’intérieur duquel elle se complaît jusqu’alors -, des rencontres inédites - faisant germer dans son cœur des semences d’espoir et d’amour -, des sentiments mouvementés se mêleront dans un tout chaotique, pour enfin laisser le puzzle se reconstituer de façon harmonieuse. Mais le véritable génie de l’œuvre réside dans la subtilité à faire coexister en se recoupant, deux systèmes de culture : l’africaine imbibée de solidarité spontanée et l’occidentale marquée surtout par l’individualisme. Si à la fin de l’œuvre, le rideau se ferme sur l’espoir d’un passé racheté et d’une réconciliation avec le présent, il y a lieu de subodorer un avenir empreint d’amour, de confiance et de cohésion pour Tina, le tout débouchant sur l’allusion de l’optimisme propre aux œuvres des écrivains africains.
LangueFrançais
Date de sortie13 juil. 2012
ISBN9782312004129
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    Aperçu du livre

    Le Récit de la Solitude - Paule Auriane Ntchouadep

    978-2-312-00412-9

    Avant-propos

    J’ai écrit cet ouvrage à la veille de mes dix-sept ans. A ce moment, j’étais une adolescente,  je pensais comme une adolescente et agissais comme telle.

    Inspirée de mes moments difficiles à cette période précise, il raconte l’histoire de la jeune Tina qui, condamnée par son caractère timide et par la relation complexe qui existe entre son père et elle, cette dernière se sent seule et rejetée par tout le monde sauf par « Canicha ». Une peluche qui lui sert d’exutoire à toutes ses frustrations. La solitude que vit la jeune fille depuis son enfance l’emprisonne dans un monde illusoire qu’elle essayera sous la pression de son père de briser.

    Décidée à vaincre ses démons, Tina s’embarquera dans une aventure  chargée d’émotion et de sentiments divers : Amour, Haine, Colère – Cette situation l’obligera à  faire face à des relations troublantes et douloureuses – des rencontres interdites  feront naître en elle une lueur d’espoir. « Canicha » bien qu’étant l’un des éléments perturbateurs dans la relation de Tina avec son père, finira par être un instrument clés  dans le processus de réconciliation familiale et de reconstitution de soi que va connaitre l’héroïne.

    Introduction

    Tina devait bientôt avoir dix sept ans, pourtant elle avait toujours l’impression d’être la même petite fille qu’elle était, il y avait de cela plus de dix ans. Rien n’avait changé dans sa vie, elle vivait seule avec son père et celui-ci était toujours aussi distant et méfiant à son égard. Il l’accusait d’être égoïste, sournoise et de n’avoir aucune autre passion que de jouer avec ses poupées. Heureusement que Canicha est là .Pensa-t-elle en serrant entre ses bras sa peluche qu’elle ne quittait jamais.

    Tina était un adolescent extrêmement timide, mais aussi très impulsif. Elle passait ses journées dans sa chambre et n’avait pratiquement aucun ami.  Au collège, elle ne se concentrait que sur ses études et ne s’intéressait de prés à aucune activité extra scolaire. Néanmoins,  elle rêvait en secret d’être quelqu’un de différent, d’appartenir à un groupe et d’être aimée. Seulement elle ne savait pas comment on pouvait changer, elle ne savait pas à qui s’adresser, elle n’était proche de personne sauf de « Canicha ». Elle s’était ainsi renfermée sur elle-même et s’était fait un univers illusoire dans lequel elle pouvait se complaire. Et maintenant comment pouvait-elle s’échapper de cette prison pour paraître normale aux yeux de son père ?

    Chapitre N°1

    Canicha a disparu !

    Aveuglée par une angoisse effroyable, Tina, les larmes aux yeux, se dirigeait vers la cuisine avec l’impression que le ciel lui tombait dessus :

    -          Où se trouve-t-elle ? Cria Tina à bout de larmes.

    -          Où est-elle ? Insista la jeune  fille.

    La ménagère, une vieille dame qu’on venait juste d’employer, était absorbée dans ses travaux. Elle était entrain de faire la vaisselle, la tête plongée dans le levier. Tina était restée à la porte de la grande cuisine qui séparait le living room par un grand couloir.

    -          Où est Canicha ? Cria de nouveau Tina.

    La vieille femme sursauta.

    -          Oh ! Tina, c’est toi, tu m’as fait peur, de quoi parles-tu ?

    -          Où est…

    Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase lorsque la ménagère s’approcha d’elle, et remarqua :

    -          Mais, tu pleures, il s’est passé quelque chose au collège ? S’inquiéta-t-elle.

    Tina, n’arrivait plus à dire un mot. Elle détestait  cette femme. Elle n’avait jamais aimé les ménagères que son père avait embauchait.

          La cuisine était une grande pièce dans laquelle on pouvait apercevoir une table à manger non loin de la porte d’entrée et aussi un grand levier planté près de la cuisinière. 

    -          Est-ce toi qui as fait le ménage dans ma chambre dis ? Demanda-t-elle doucement, comme si elle était à bout de force.

    -          Ah ! mademoiselle, elle vous plaît ? J’ai tout changé… C’est une idée de votre papa… Ne vous inquiétez pas, il renouvellera tout… C’est ce qu’il m’a dit en tout cas ! Acheva-t-elle d’un geste d’épaules.

    Tina eut l’impression que tout s’écroulait autour d’elle. Elle grimpa à grand pas les escaliers qui menaient vers sa chambre en criant :

    -          Canicha, je veux Canicha.

    La vieille femme, l’air perplexe,  ne comprenait pas très bien ce qu’elle entendait par Canicha.

    Dans sa chambre, la jeune fille pleurait à chaudes larmes. Cette femme lui avait tout volé, elle avait tout débarrassé. Ses jouets devaient maintenant être à la poubelle. Tina se sentait anéantie. Elle a toujours entretenu une relation particulière avec ses objets, quel qu’en soit le genre. Elle se coucha sur son lit et serra son oreiller dans ses bras. Sa peluche lui manquait déjà. Non ! Elle ne pouvait pas supporter l’idée que Canicha soit peut être jetée dans une de ces poubelles du quartier. Sa peluche  était tout ce qu’elle avait construit.

     En poussa la porte la chambre de la jeune fille, son père l’arracha de ces pensées. Elle souleva la tête et essuya d’un geste rapide ses larmes. Son père était un homme grand, avec une allure de sportif et le visage très serré. Ses petits yeux clairs marron trahissaient son côté sentimental. Il occupait une fonction importante dans une entreprise commerciale de la ville. Il aimait énormément son travail et y consacrait beaucoup de temps. Elle avait peur de cet homme, mais elle savait au fond d’elle qu’elle l’aimait aussi. Tina avait aujourd’hui 17 ans, mais elle n’avait jamais réussi à avoir une conversation normale avec son papa, ni avec personne…

    -          Emie m’a dit que tu ne te sentais pas bien ? S’enquit-il du seuil de la porte. Comme d’habitude, elle ouvrit la bouche, puis, la referma. C’était toujours ainsi. Elle avait peur de dire quelque chose d’incorrect et elle le faisait toujours. Chaque fois qu’elle réussissait à prononcer quelques paroles, cela irritait son père. Ce dernier s’avança jusqu'à son lit.

    -          Bien Tina, si tu me disais une fois pour toute, ce que tu as,  répéta son père en s’asseyant à ses côtés. Tina le regarda. Il était difficile d’expliquer ce qu’il pouvait penser ou ressentir.  C’est parce que j’ai fait jeter toutes tes ordures pour t’en acheter de nouveaux que tu te mets dans cet état ?

    Ordures ! Répéta Tina intérieurement. C’était toujours pareil. Il fallait qu’on traite ce qu’elle aime d’ignoble ou d’insensée.

    -          Tina, tu n’as pas avalé ta langue au moins, réponds moi. Je te promets que je ne me fâcherai pas.

    -          Je ne t’ai rien demandé, lança-t-elle sèchement.

    -          Je te demande pardon?

    -          C’est bien toi qui as ordonné à cette vieille femme de jeter mes affaires à la poubelle. Alors demandes-lui de les remettre à leur place. Fit-elle d’un ton mi sanglotant, mi coléreux.

    Son père l’observa d’un air stupéfait.

    -          Je voulais juste te faire plaisir, dit-il doucement. Il était choqué par ce qu’elle venait de dire. Elle le savait, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Tout le monde la trouvait timide. Oui ! Elle l’était. Elle bavardait très peu, encore moins avec des personnes de son âge ; et dès qu’elle ouvrait la bouche, Tina ne disait que ce qu’elle pensait.

    -          Tina, tu as 17ans, et une fille de ton âge ne doit plus jouer à la poupée en…

    -          Je ne joue pas à la poupée ! Coupa-t-elle. J’aime les poupées, c’est différent. Papa, si tu tiens à me faire plaisir, demande à cette femme de m’apporter mes affaires.

    -          J’avoue ne rien comprendre, et je commence à en avoir assez ! Beugla son père hors de lui ; les enfants de ton âge s’intéressent à autre chose, ont des passions. Et moi, j’ai une fille qui est égoïste, sournoise  et se condamne à rester toute sa vie.

    Il se leva de façon furibonde  et sortit en toute vitesse. Il était fâché. En général, leur conversation finissait toujours ainsi, en queue de poisson.

    Elle s’était fait son monde. Chaque objet dans sa chambre représentait quelque chose d’important pour elle. Elle communiquait avec eux, et cette Canicha qu’elle avait depuis longtemps était tout pour elle ; sa meilleure amie, sa sœur, et peut être bien sa mère. Cette mère qu’elle n’a pas eu la chance de connaître. Mais, elle devinait le genre de  femme que cette dernière pouvait être. C’était sans doute quelqu’un qui devait comprendre sa fille, prendre soin d’elle, et être beaucoup plus attentionné que son père. Elle s’était dite mille fois que c’est parce qu’elle n’avait pas grandi avec une maman qu’elle est devenue une enfant différente des autres. Une enfant qui ne sait même pas qui elle est en réalité. Une adolescente qui a donné son cœur tout entier à une peluche, Canicha ! Elle considérait ce caniche en coton filé que sa mère lui avait offert comme la chose la plus importante au monde. Tina se confiait toujours à sa peluche. Souvent, avant de dormir, elles avaient de longues conversations. Tina parlait et Canicha  écoutait. Canicha était une petite peluche faite de coton blanc. Ses oreilles et ses pattes étaient faites de laine rose. Elle était vraiment jolie, surtout avec son nœud en barrette attaché à chacun de ses oreilles.

    Tina, la gorge serrée, s’allongea sur son lit tout en espérant que cette femme allait faire remonter avec ses affaires. Elle s’endormit dans l’angoisse et l’inquiétude de ne plus revoir Canicha et les autres.

    Il était environ 7 heures quand Tina fut réveillée par un bruit. Elle ouvrit doucement les yeux et reconnut la tenue blanche de la vieille Emie. Cette dernière déposa avec beaucoup de précaution un vieux sac prés de son lit. C’était ses affaires.

    -          Emie, attendez ! Cria Tina pendant que celle-ci s’avançait vers la porte. Si jamais je vous revois dans ma chambre, je me mettrais en colère. Même si mon père vous ordonne d’y venir, dîtes-lui que j’ai interdit votre accès ici. Suis-je assez claire ? Et autre chose. En ce qui concerne le ménage, dorénavant je le ferai moi-même.

    Emie ferma la porte derrière elle et Tina soupira en embrassant Canicha, qu’elle avait déjà dans ses bras. 

    Ah ! Est-ce que tu sais qu’une nuit sans toi est une éternité ? Je suis tellement contente que tu sois rentrée, …t’ai-je aussi manqué ? … beaucoup ? Oh ! Ça me touche profondément de savoir que tu m’aimes Canicha. Je me suis encore disputée avec papa. Il dit que je refuse de grandir … Oui, moi ! Est-ce que tu trouves cette plainte juste ?… Non ? Moi aussi je trouve cela insensé.

    Ce n’est pas refuser de grandir que de t’aimer. Il

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