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Le Médaillon des Dieux: Tome 1 : La légende d'Hikari
Le Médaillon des Dieux: Tome 1 : La légende d'Hikari
Le Médaillon des Dieux: Tome 1 : La légende d'Hikari
Livre électronique402 pages6 heures

Le Médaillon des Dieux: Tome 1 : La légende d'Hikari

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À propos de ce livre électronique

Le monde médiéval de Neraka. Après avoir fait arrêter une guerre barbare et instauré la paix sur le continent de l’est, le dieu « Tempur Rigan » décide de rendre le pouvoir aux humains et de disparaître définitivement. Avant de partir, il lègue son médaillon en le divisant en cinq morceaux,procurant des dons magiques fabuleux,aux cinq plus grands et plus sages des chevaliers du royaume. Dix ans après, l’empereur Waru prend la tête du royaume et fait de nouveaux régner le chaos. Notre héros, Hikari, voit ce monstre, tuer son père dans le but de récupérer le premier morceau du médaillon qu’il cherche à compléter pour devenir un dieu lui-même. Hikari va se mettre alors à la recherche aussi de ce pendentif pour assouvir sa vengeance. Mais durant son périple, son cœur va être partagé entre son but égoïste et des nouveaux sentiments qu’il va découvrir. Sans compter qu’il va découvrir que le médaillon est étroitement lié avec son destin...
LangueFrançais
Date de sortie22 sept. 2015
ISBN9782312038025
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    Aperçu du livre

    Le Médaillon des Dieux - Olivier Huchet

    cover.jpg

    Le Médaillon des Dieux

    Olivier Huchet

    Le Médaillon des Dieux

    Tome 1

    la légende d’Hikari

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03802-5

    Préambule

    Le monde de Neraka, une planète ayant deux continents l’un en face de l’autre… Ces deux étendues de terre séparées par deux océans n’avait pas de pays en leur sein. Un seul roi commandait chaque continent et dominait leur terre d’une main de fer, avec sauvagerie. Les deux souverains ainsi que leur armée respective étaient capables de maitriser l’art de la magie spirituelle. Ils étaient capables de puiser dans leur force intérieure et de le matérialiser sous forme d’énergie pure et s’en servir comme une arme au combat. Ce pouvoir s’appelait le « Tinju Listrik » ou plus communément surnommé le « poing de feu ». Ces hommes maitrisaient aussi les arts martiaux les plus violents pour pouvoir détruire et dominer leurs ennemis…

    Le « continent de l’ouest » était le plus barbare des deux, les civils, ne maitrisant aucune technique, étaient soit esclaves, soit torturés pour amuser les valeureux guerriers de l’armée.

    Le « continent de l’est » était tout aussi peu civilisé, mais mieux organisé. Les Civils « utiles » étaient chargés de s’occuper de l’agriculture, de nourrir et de fournir à l’armée, tout le matériel dont elle avait besoin.

    Ces deux continents étaient en guerre durant des temps immémoriaux, personne ne se rappelait de la raison de ce conflit. Chaque camp enrôlait les femmes et les enfants de force dans leur armée. Rien ne laissait penser que cette guerre allait s’arrêter. Bien au contraire, avec le temps les techniques de combat se perfectionnaient et la boucherie continuait de plus belle…

    Jusqu’au jour où un homme s’appelant « Tempur Rigan » arriva sur le continent de l’est. Il apparut comme par magie en plein milieu de la salle du trône. Le roi et sa garde virent un énorme rond blanc apparaitre devant eux. Une silhouette se dessina dans ce phénomène lumineux. Les spectateurs étaient paralysés par la surprise et la peur, surtout quand le cercle disparut pour laisser place à cet homme d’allure divine. Tempur Rigan était sculpté comme un apollon, son regard sombre et ses cheveux courts bruns comme les ténèbres tranchaient avec son habit, une grande toge blanche sur laquelle était brodé en fil d’or des écritures incompréhensibles au niveau de la poitrine de haut en bas. Il était accompagné de sa jeune compagne. Elle était magnifique, sa chevelure blonde et ses yeux bleus, ainsi que son visage fin aurait fait damner n’importe quel homme. Elle portait le même habit que Tempur Rigan sauf pour la broderie qui était de couleur sang. Le regard du roi fut tout de suite attiré par les deux médaillons que chacun de ces « dieux » arrivant de nulle part, portaient. Ils étaient étincelants, avec un gros rubis rouge au milieu. Le cercle épais en métal de couleur argentique entourant la pierre, avait quatre jointures faisant penser au roi que ce bijou pouvait se séparer.

    La puissance et la force que dégageait Tempur Rigan étaient sans égal. Cependant un des chevaliers réussit à se reprendre, sorti son épée et chargea l’étranger mystérieux. Tempur Rigan brisa d’un seul doigt l’arme de son assaillant, une boule de feu sortie de la paume de sa main et s’abattit sur le chevalier qui disparût dans un nuage de centre… Le roi n’en revenait pas, c’était le « Tinju Listrik ». Cet homme, portant un médaillon éclairant comme le soleil, savait maitriser cette technique ancestrale mais avec un niveau jamais atteint dans le monde de Neraka !

    Tempur Rigan se retourna vers le roi et pris la parole :

    « Je suis Tempur Rigan, je fais partis du peuple qui donna la vie à votre monde. Nous vous avons observé depuis plusieurs siècles déjà et nous sommes déçus. J’ai décidé de mettre fin à cette guerre et civiliser votre monde. Votre bêtise est grande. Mais vous avez de la chance par rapport à l’autre continent. Je vous donne 5 ans pour que vos terres deviennent prospères et que la paix revienne! Sinon vous subirez la même sentence que le peuple de Kengerian. »

    Et Tempur Rigan partit en franchissant son anneau de lumière jaune qui était réapparu.

    La nuit qui suivit, une lumière éclairant comme en plein jour apparût du côté du continent de l’ouest, suivis d’un énorme tremblement de terre. Ce fut la fin de la guerre avec la disparition de ce peuple ainsi que du continent tout entier qui fut entièrement englouti par les eaux.

    Voyant le destin qui les attendait, s’ils n’évoluaient pas, les habitants du continent de l’est, obéirent à Tempur Rigan. A la date prévue, le dieu constata le changement, ce pays commençait à se civiliser… L’être divin enseigna alors ses principes au roi qui devait ensuite les appliquer et les faire apprendre à tout son peuple. Ainsi tous les 5 ans, Tempur Rigan venait visiter le royaume, surveillant bien que la barbarie avait disparu, que des lois protégeant le peuple avait été adoptées… Pendant un siècle, le dieu explorait régulièrement le pays. Les rois, les chevaliers s’étaient succédés durant des décennies et une nouvelle culture, une nouvelle école était née en l’honneur du dieu, on y apprenait « l’art du poing de feu » avec les valeurs enseignées par Tempur Rigan. Les rois prenant le pouvoir, sortaient de cette école. Ils étaient le plus souvent les meilleurs élèves…

    Un jour alors que son séjour avait duré exceptionnellement plus de 3 ans sur les terres du continent, Tempur Rigan annonça que cela serait sa dernière visite, qu’il ne reviendrait plus. Il était satisfait de ce qu’avait accompli le peuple et donna un cadeau à l’école qui fut érigée en son honneur. Il prit son médaillon, retira la pierre au milieu, la confia au grand maître de l’école et sépara en quatre morceaux le reste du médaillon et les donna au quatre meilleurs élèves de l’école. Tempur Rigan partit ensuite par son cercle de lumière et disparut à tout jamais.

    Notre histoire démarre 10 ans après le départ définitif de Tempur Rigan et nous allons suivre les pas de notre jeune héros « Hikari No Ko ».

    Chapitre 1

    LE PETIT VILLAGE DE MURA

    Comme tous les lundis matins, Le père de Hikari No Ko réveilla très tôt son fils. Il dormait à point fermé. « Daichi No Ko » savait que la vie qu’il faisait vivre à son enfant, était dure. Entre vivre au sommet des montages, dans une petite maison en bois retirée de tout, sans amis, et les entrainements aux techniques de « Tinju Listrik », sans compter les tâches ménagères obligatoires, l’enfant s’endormait le soir avant même que le soleil se couche. Daichi s’en voulait d’imposer cela à son enfant de douze ans, qui n’avait jamais connu sa mère…

    « Allez lève-toi Hikari, nous avons un long chemin à faire avant d’arriver au village, mange ton petit déjeuner, lave-toi et habille toi rapidement. »

    C’était le même rituel tous les lundis matins, il fallait vendre les peaux de bêtes chassées et les pierres précieuses extraites des montagnes de la semaine. En échange, ils pouvaient faire le plein de provisions. Cela ne dérangeait pas Hikari, il avait l’habitude. Depuis aussi loin que ses souvenirs remontaient, il vivait de cette façon. Et malgré les drôles d’entrainement que lui conférait son père, comme casser les roches à flanc de montagnes à mains nues, ou d’essayer courir plus vite que les loups et même combattre sans armes les ours des montagnes, il aimait cela. Simplement parce que son père était toujours à ces côtés.

    Hikari prenait toujours le temps de faire sa toilette, avant de descendre au village. Il pensait qu’il fallait être présentable : « Après tout, il y avait d’autres enfants de son âge au village ». Sa chevelure blonde devait être bien coiffée, son maillot gris et son pantalon noir devaient être impeccablement propre.

    « Heureusement que la couleur de mon iris est vert désormais ! Se disait Hikari. »

    Jusqu’à ses 5 ans, la couleur de ses yeux étaient inexplicablement rouge, on ne savait pas pourquoi mais avec le temps, cette couleur s’estompa pour laisser place à une couleur « plus normale », la même couleur que ceux de son père, qui faisait moins peur aux autres enfants du village…

    Il fallait deux heures pour arriver à « Mura », Hikari aimait le fait de descendre et traverser les nuages en suivant le chemin sinueux qui mène à la civilisation. Quand il arrivait en vue de la bourgade, il adorait admirer le paysage qu’il voyait. Il surplombait les toits en pailles des maisons du village. Les murs des habitats étaient soit faits de planches de bois de pins, ou de morceaux de roches issus des flancs des montagnes. Il y avait cette grande place au milieu des maisonnettes, où s’installaient les marchands ambulants durant la journée. Comme dans toutes les autres villes et villages du pays, une stèle siégeait au milieu de cette place. Les préceptes enseignés par Tempur Rigan y étaient gravé:

    1 – ne pas tuer, respecter, protéger son prochain.

    2 – Utiliser l’art de Tinju Listrik, pour protéger et non pas asservir.

    3 – Aimer les autres, aimer la vie, aimer la paix et la plénitude.

    Tel était l’héritage qu’avait laissé le grand Dieu avant son départ définitif, il y a dix ans.

    Mura était un petit village de 150 habitants. Tout le monde se connaissait plus ou moins. On regardait Hikari et son père comme des bêtes curieuses. Les villageois ne comprenaient sans doute pas pourquoi, un jeune étranger avec un bébé, était partit vivre en Hermite dans la montagne… Et pourtant, Hikari avait remarqué que tout le monde respectait son père. Habituellement, les marchands négociaient sans vergogne l’achat de denrées qu’il pourrait revendre au prix fort aux autres clients. Mais quand son père demandait un prix, le marchand acceptait d’emblée, sans discuter.

    « Si tu veux te promener dans le village et essayer de te faire des amis c’est le moment, mais tu connais les règles quand nous sommes en communauté, c’est compris Hikari ! »

    Pour la première fois, Daichi No Ko autorisait son fils à ne pas l’accompagner à ses taches au village.

    « Oh merci papa, je connais les règles, tu me les as fait réciter sur le chemin ! 

    – Tu vois le soleil… Dès qu’il sera entre les deux pics là-bas, tu me rejoins à la place du marché, d’accord ? »

    Hikari était déjà parti, disparaissant dans les ruelles… Son père savait que son fils avait besoin de s’aérer l’esprit, mais une peur commençait déjà à saisir son estomac.

    Est-ce la même peur présente depuis 4 ans ? Depuis que le roi Hanya fut destitué et exécuté par le nouvel empereur Waru ? Daichi n’a jamais aimé Waru depuis sa plus jeune enfance. Dès sa première rencontre avec lui à l’école de Tempur Rigan, il avait senti qu’il était habité par le mal. Et cela, se confirmait aujourd’hui… Heureusement que le village de Mura était retiré très loin de la capital. « La politique d’asservissement du peuple et de domination par la force n’arriverait peut-être pas ici, vu qu’il n’avait rien d’utile pour le royaume, ici… » Pensait Daichi.

    « Non ! Ce n’est pas la même peur, cela tend plus vers de l’inquiétude, et si Hikari ne respectait pas les règles ou qu’il était obligé de ne pas les respecter… » se disait le père de famille…

    Hikari déambulait dans les ruelles du village cherchant des éventuels futurs amis… Cependant il ne croisa que des enfants beaucoup plus jeunes que lui, il décida donc, déçu, de rebrousser chemin et de rejoindre son père. Tout d’un coup, en arrivant, à l’angle d’une ruelle et d’une voie sans issus, Hikari entendit des pleurs et des voix parlants relativement forts :

    « Je t’avais dit de me ramener l’argent que ton père gagnait après le marché, la semaine dernière !

    – Mais, je ne peux pas ! Il va s’en rendre compte si je lui prends tout ! Et comment on fait pour vivre sans argent ?!

    – Je ne veux pas le savoir ! Tant pis ! tu vas subir la même correction que ton copain… Tu as vu ce qu’il est devenu… On est obligé de le faire manger à la petite cuillère maintenant, c’est devenu un vrai légume, ah ah ! »

    Hikari se tenait maintenant à l’entrée de l’impasse, il voyait ces trois adolescents plus âgés que lui devant un garçon d’environ une huitaine d’année à peine. Le petit garçon pleurait et essayait d’étouffer ses cris. Hikari sentait la colère monter en lui en voyant ces trois énergumènes avec ce sourire malsain. Le premier, derrière les deux autres, devait avoir seulement 1 ou 2 ans de plus que Hikari, relativement maigre, on voyait bien qu’il était là avec les autres sans pour autant participer. Rien qu’à sa démarche, on pouvait deviner qu’il était du style à frapper une fois seulement que l’adversaire ne serait au sol. Le deuxième, le plus gros et le plus grand de la bande tenait l’épaule droite du petit contre le mur, il devait être proche de la vingtaine, peut-être 17 ou 18 ans. Son regard était celui d’un fou qui recherchait le sang. Enfin le troisième, était clairement le meneur. Du même âge sans doute que le deuxième, il était relativement musclé, de taille moyenne pour son âge. Ses yeux et sa chevelure étaient noirs comme de la cendre. De lui se dégageait un sentiment de malaise, il était malsain.

    « T’es qui toi ?... Fuken, tu le connais ? Le gros garçon avait immédiatement remarqué l’arrivé d’Hikari.

    – je l’ai déjà vu, arrivant de la montagne au village avec un adulte, sans doute son père… Ce sont juste des bouseux, je ne sais même pas s’ils comprennent ce qu’on dit… ah ah !!!

    – Laissez le gamin tranquille, laissez-le partir ! cria Hikari

    – Tiens tu sais parler… On va faire ce que tu demandes… Et on va s’occuper de ton compte… Tu vas regretter d’être sorti de ta grotte et d’être venu au village !!! »

    A peine fini sa phrase, Fuken ordonna à ses compères de sauter sur Hikari.

    Au moment de l’assaut des trois délinquants, le temps se figea pour Hikari. Il pensa aux règles imposées par son père sur la pratique « des poings de feu » :

    « A aucun moment tu ne dois utiliser cet Art Martial contre des êtres vivants, sauf sur les animaux pour te nourrir et dans le respect de ce que te fournit la nature. Si tu dois, cependant, l’utiliser contre des humains, cela sera toujours pour protéger le plus juste ou le plus faible. Mais pour l’instant, à l’âge où tu es, je veux que tu le pratique seulement dans les endroits déserts, comme en haute altitude par exemple.

    -Mais pourquoi papa ?

    -Parce que tu n’es pas capable de contrôler le niveau de ta force, de plus un enfant de ton âge n’est normalement pas capable d’avoir ce niveau de maitrise et de puissance, le montrer à qui que ce soit pourrait être dangereux pour notre vie paisible… »

    Hikari était figé, les trois voyous se ruaient sur lui. Devait-il se laisser frapper ? Avait-il l’assurance qu’ils n’iraient pas ensuite rattraper l’enfant ? Cet enfant qui profitait de l’assaut sur Hikari pour s’enfuir. Hikari avait pris sa décision, il fallait qu’il se contrôle, mais il allait donner une bonne leçon à ces 3 individus !

    L’enfant des montagnes se répétait inlassablement dans sa tête :

    « Se maitriser, se maitriser… »

    D’un mouvement de tête vers le bas, d’une rapidité inhumaine, Hikari évita le premier coup de poing du plus costaud de la bande, et se plaça d’un simple mouvement de pied derrière celui-ci. C’est alors que Funken arriva, couteau à la main, chargeant Hikari. Comme un éclair, Hikari saisit le bras de Fuken ayant le couteau et la pressa. Fuken ne put que laisser tomber l’arme blanche, à cause de la douleur intense. Les doigts d’Hikari s’enfonçaient dans le bras jusqu’au sang, Fuken poussa un cri. Hikari se tenait entre les deux délinquants. Passé la surprise de la parade de son coup de poing, la montagne de muscle se retourna pour assainir un autre coup. Hikari était concentré :

    « Se maitriser, se maitriser… »

    Tout en continuant à enfoncer ses doigts dans le bras du leader du groupe et tournant le dos de son autre adversaire, Hikari envoya un coup de pied arrière sur l’abdomen de son assaillant le plus imposant. Le choc fut violant. La grosse brute vola à travers la rue pour s’abattre contre le mur d’une des bâtisses, l’enduit s’effrita par l’impact. De l’autre main, Hikari donna un coup de paume sur le visage de Fuken et le mit à terre. Tout cela se déroula en quelques secondes. Le maigrichon de la bande, était là, figé, la bouche ouverte, tremblant de tout son corps :

    « T’es pas humain, t’es pas humain !!!! cria-t-il en s’enfuyant dans la rue. »

    Dans sa fuite, il heurta un homme de plein fouet le mettant au sol. Quand il releva la tête, il vit un adulte aux yeux verts avec des cheveux bruns. Par la collision, l’adolescent savait que cette personne avait un corps aussi résistant que de la pierre. Son visage exprimait une colère réprimée :

    « Va-t’en ! Et que je ne te revois pas embêter d’autres enfants, surtout plus jeunes que toi ! dit l’homme. »

    Le trouillard ne demanda pas son reste et partit tête baissée… Hikari connaissait la personne qui se tenait dans l’ombre de la ruelle, il avait reconnu tout de suite sa voix, c’était celle de son père ! :

    « Un gamin en pleure, m’a dit où tu te trouvais, il avait peur pour toi… Quand j’ai appris dans la situation où tu te trouvais, je ne savais pas pour qui je devais m’inquiéter… »

    Daichi s’approcha de son fils. Son enfant se tenait debout, au milieu des deux corps inertes. Hikari était effrayé pensant à la réaction qu’allait avoir son père. Daichi toucha le pouls des deux voyous :

    « Ca va !!! Dit-il d’un air soulagé. Ils sont juste inconscients, tu as réussis à te contrôler, du moins en parti, vu l’état du bras de celui-ci… Partons vite avant qu’un adulte s’aperçoit que c’est toi qui as fait cela, j’ai fini de faire de ce que j’avais à faire de toute façon. Je ne veux pas t’entendre jusqu’à notre arrivée à la maison, compris !? »

    Daichi n’était pas tant en colère que cela, il fallait juste qu’il marque son autorité. Son fils avait tout de même enfreint les règles... Mais en fait, il était fière de lui, il avait été capable de défendre quelqu’un sans pour autant créer un drame. Son niveau de contrôle de l’art de Tinju Listrik était impressionnant pour son âge. Il avait au moins six ou sept ans d’avance par rapport à ce que faisaient les élèves du même âge à l’école de Tempur Rigan.

    En remontant le flanc de la montagne pour rejoindre leur habitat, Daichi pensait à tout ce qu’il avait appris aujourd’hui au village de Mura, sur l’évolution du régime du nouvel empereur. C’était catastrophique… L’école de Tempur Rigan, là où il avait tout appris, là où on l’avait éduqué, là où on l’avait recueilli après l’incendie de sa maison tuant ses parents, avait été démantelée. Les bâtiments étaient désormais désinfectés, avec interdiction d’y rentrer. Les derniers élèves et professeurs, en date de cette école, avaient deux choix : soit intégrer l’armée et servir l’empereur ou se faire exécuter.

    La maitrise de l’art du poing de feu était désormais interdite sauf par les membres de l’armée de l’empereur. Une chasse aux sorcières était donc en train de se mettre en route, les villages investis par l’armée de chevaliers, pour trouver les renégats, étaient pillés, voir détruits et les habitants tués dans le doute de trahison envers l’empereur.

    Les évènements avaient l’air de s’accélérer dernièrement, comme si l’emprise de l’empereur sur le continent était de plus en plus efficace. La menace se rapprochait, un village à trente kilomètres d’ici avait été touché.

    Devait-il partir, avec son fils, autre part ? Mais où ? Daichi était déjà installé à l’endroit le plus reculé du pays. Il y avait bien le désert d’Api mais il y était impossible d’y vivre. Non, il fallait rester là. Après tout, dans le village même, personne ne pratiquait les arts martiaux. C’était un village de pauvres agriculteurs, ou d’artisans vivant pratiquement en autarcie. Seule la venue des marchands nomades animait la petite vie des villageois. De plus, personne parmi les habitants ne connaissait l’emplacement exacte de la petite maison qu’avait construit Daichi, il y a maintenant onze ans.

    « Non, il n’y avait pas à s’inquiéter plus que cela…» se disait Daichi. L’armée de chevaliers qui viendrait éventuellement au village, n’irait pas explorer les montagnes de toute façon.

    Chapitre 2

    L’ARRIVEE DU CHAOS

    Cela fait deux semaines maintenant que Hikari et son père n’étaient plus allés au village. Hikari s’en voulait, il pensait être fautif de cette situation. Son père ne voulait probablement pas qu’il y ait un autre incident comme la dernière fois… De plus, son entrainement s’était endurcit depuis leur dernière visite au village, le garçon prenait cela comme une punition. L’enfant pensait que son père aurait pu y aller tout seul marchander au village! Il savait se débrouiller seul maintenant… Mais son père avait décidé de « vivre sans contact avec la civilisation pendant quelques temps, » c’est ce qu’il avait dit ! Hikari ne comprenait pas pourquoi. Daichi avait l’air d’avoir la tête ailleurs, il était distant avec son fils depuis leur retour de Mura. Hikari l’avait remarqué et pensait que son père lui en voulait. Il avait dit pourtant, il y a une semaine, qu’il n’était plus en colère. Son père lui cachait-il quelques choses ? Les villageois avaient peut-être découvert sa responsabilité concernant la leçon donné aux deux énergumènes… Beaucoup de possibilités sur les conséquences de sa bêtise, passaient dans son esprit. Pourtant il faillait être sérieux et concentré aujourd’hui, son père lui avait demandé de partir seul à la chasse dans les hautes montagnes, cela allait lui prendre toute la matinée et une bonne partie de l’après-midi. C’était un bon entraînement pour augmenter sa capacité à affronter des conditions climatiques rudes, et aiguiser tous ses sens.

    Depuis plusieurs jours, Daichi avait un mauvais pressentiment. Tous les matins en se levant, il avait une boule au niveau de l’estomac. Quelque chose n’allait pas, mais quoi ? Devait-il descendre au village, se renseigner sur l’évolution de la situation dans le pays ? Cela pouvait être risqué, surtout si l’armée était déjà au village. « Non, il fallait être patient et tout cela se tassera, » se disait-il. Daichi faisait en sorte d’envoyer son fils dans les endroits les plus reculés de la montagne pour son entraînement… Du moins c’était une bonne excuse, « on n’est jamais trop prudent ».

    Ce matin même, au village de Mura, la plupart des habitants se levaient comme d’habitude dès le lever du soleil. Cependant cette fois-ci, ce sont tous les habitants qui furent réveillés par un grondement inhabituel. Un bruit long et régulier, c’était le bruit des sabots des chevaux de l’armée de chevaliers de l’Empereur Waru. Ils étaient une cinquantaine investissant la place du village. Les villageois s’y attendaient, ils savaient qu’un moment ou à un autre, les chevaliers de l’empereur débarqueraient dans le but de traquer les Maîtres pratiquants le Tinju Listrik. Heureusement pour eux, personnes dans cette bourgade n’était de cet acabit. Les chevaliers laisseraient sans doute tranquilles les villageois une fois les investigations terminées comme pour le village d’à côté…

    Mais tout d’un coup ce n’est plus de la peur, mais de l’effroi que les villageois ressentaient. Après que le bruit des sabots en concert des chevaux de l’armée s’atténua, ils entendirent le bruit des roues d’un chariot. Arrivé lui aussi sur la place, les habitants de la bourgade purent admirer la beauté de ce moyen de transport. Il était fait clairement d’un bois noble, sur lequel était xylographié des ornements de décoration. Il y avait aussi de graver, sur chacune des deux portes, l’emblème de l’empereur, un triangle avec une épée à l’intérieur. Le Chariot était escorté par trois chevaliers sur leur monture, un devant et deux derrières. Leur armure était différente de ceux de l’armée classique. En effet l’armure des chevaliers de l’empereur est composée normalement : de petites épaulettes, d’un plastron recouvrant que la poitrine, de brassards et de grèves, tout cela en acier. Les armures de ces deux hommes et de cette femme étaient légèrement différentes, le plastron recouvrait aussi l’abdomen. Chaque élément de leur cuirasse était orné de liserés de couleur cuivre. De plus l’armure laissait apparaître des vêtements dont le tissu était bien plus propre et plus noble que celui des chevaliers habituels, surtout concernant la femme. Elle était habillée d’une robe descendant jusqu’à mi-cuisse de couleur rouge pâle. Une cicatrice de la taille d’une grosse coupure partait du haut de sa joue gauche pour finir en bas de celle-ci. Malgré cela, cette femme était très belle. C’était clairement une beauté froide, son regard noir et ses cheveux bruns, ainsi que son air dur en attestait clairement.

    Cela voulait dire qu’une seule chose, ces trois cavaliers faisaient partis de la garde personnelle de l’empereur, et donc la personne qui était dans ce chariot n’était autre que Waru lui-même ! Cela se confirma quand il mit le nez dehors. Les habitants le reconnurent de suite, son crâne chauve, sa barbichette brune, laissant pourtant apparaître quelques poils blancs trahissant le fait qu’il avait franchis la quarantaine d’année, son regard mauvais mais hélas intelligent… Il n’y avait plus de doute ! Il était accompagné d’une très belle jeune femme. Mais malgré son visage de poupée, elle possédait une chevelure aussi blanche que la robe qu’elle portait. Les villageois furent choqués de voir que cette femme n’avait pas de pupilles, ni d’iris dans les yeux. Sa démarche montrait qu’elle était aveugle. Son visage montrait aussi de la peur, non pas à cause de l’endroit, qu’elle ne connaissait sans doute pas, mais à cause de l’homme qui lui tenait la main et qui l’aidait à sortir du chariot : l’empereur lui-même.

    « Alors ? La voix grave de l’empereur se fit entendre et glaça le sang de tous les habitants. »

    On entendit la voix de la jeune aveugle. Elle était douce et semblait bienveillante malgré qu’elle soit avec l’empereur :

    « Il est bien passé par ici, son énergie résonne encore malgré sa faiblesse, cela fait déjà plusieurs semaines qu’il est venu. C’est sûr, il n’est plus là. Je vous l’avais bien dit… C’était inutile de venir, vos chevaliers auraient pu venir enquêter eux-mêmes.

    – Silence !! Ordonna Waru. Depuis des années que je les recherche. Malgré vos capacités à vous et votre défunte mère... vous n’avez jamais été capable de me donner le moindre indice sur l’endroit où ils se terraient. Il y a deux semaines, j’ai ressentis son énergie… légèrement différente certe... Mais je suis sûr que c’est lui ! Je vous ai demandé de me le localiser. Et nous nous retrouvons dans ce village minable, reculé de tout… Et pourtant je sais que je me rapproche de ce froussard, je le sens maintenant, il n’est plus très loin… Il essaie de me cacher sa force mais dans ce domaine je suis plus fort que lui… »

    Le regard de l’empereur était comme un loup enragé. Sa bouche laissait apparaitre des dents ciselées comme des couteaux. Il ordonna à sa troupe de réunir tous les villageois sur la place. Les habitants ne voulurent pas faire de résistance de peur de voir leur village détruit ou assister à l’exécution d’un de leur voisin ou membre de la famille. A présent, tous les villageois étaient encerclés par l’armée avec en tête, l’empereur, la femme aux cheveux blancs et la garde rapprochée de l’empereur appelée les chevaliers de l’ombre. Waru prit la parole :

    « Maintenant, vous allez me dire où est Daichi no Ko. Vous le connaissez tous, j’en suis sûr… »

    L’empereur tout en parlant marchait en cercle, faisant le tour de la masse formée par le regroupement des villageois. La terreur se lisait sur les visages que l’empereur croisait du regard. Il marchait d’un pas pressé, le dos légèrement courbé. Sa démarche était agressive. Il était habillé d’un costume Tang Zhuang noir, dont les boutons de sa veste étaient dorés, tout comme les liserés du bord de chaque ourlet de ses manches. On devinait une musculature impressionnante sous ces vêtements :

    « Vous savez Daichi No Ko… Sa réputation le précède, même dans une contré reculée comme la vôtre vous devez être au courant… Tempur Rigan disait de lui que c’était un des quatre élèves les plus prometteurs de son école. Il y a 14 ans alors que Tempur Rigan n’était pas encore revenu pour faire sa « dernière visite », Daichi, ainsi que les 3 autres élèves, et leur maître ont réussis à arrêter l’éruption du Volcan « Isaac » menaçant la troisième plus grande ville du royaume, neuf mille vies de sauvées… Des vrais héros ! Donc si vous me dîtes que vous ne l’avez jamais vu, que vous ne le connaissez pas alors que je sais pertinemment qu’il est passé ici, je commencerai par tuer vos femmes et vos enfants en les torturants biens comme il faut… »

    Les yeux de l’empereur Waru étaient exorbités, des veines apparaissaient au niveau de sa tempe. Il y eu ensuite un silence de mort, personne ne parlait. L’empereur continua :

    « Alors vous ne dites toujours rien… Bien ! Je vous donne cinq minutes, au-delà je tuerai 5 femmes et 2 enfants, je leur arracherai moi-même leur cœur. J’attendrai encore ensuite 5 minutes et s’il n’y a pas de réponses je tuerai 10 femmes et 5 enfants en coupant leurs membres petit à petit. Et on va continuer comme cela jusqu’à tant qu’il n’y ai que les hommes… et ceux-là on les tuera tous d’un seul coup… qu’est- ce que vous en dites ? »

    Les villageois voulaient protéger leur héros. Certes ils l’avaient trouvé un peu bizarre il y a dix ans quand il est venu s’installer dans la montagne avec son fils âgé alors que de 2 ans. Le fait de s’être retiré de tout alors qu’il avait des capacités inouïes était très curieux, surtout qu’à l’époque, c’était le roi« Hanya » qui régnait. La paix et la justice avait place sur tout le continent. Mais Daichi fut toujours respectueux envers les habitants lors de ses visites au village, et on voyait bien que c’était un homme bon qui aimait plus que tout son fils.

    Tout à coup la question de dénoncer Daichi No Ko pour sauver le village, ne se posa plus. Une voix d’adolescent se fit entendre :

    « Moi je l’ai vu, avec son fils d’ailleurs… »

    C’était Fuken, le voyou. La mère veuve de celui-ci le repris :

    « Mais qu’est-ce que tu dis, n’inventes pas d’histoire, juste pour te faire remarquer ! »

    – C’est ma vie qui est en jeux, je m’en fou que tu sois tuée, mais moi je veux vivre ! »

    Fuken s’adressa de nouveau à l’empereur :

    « Votre excellence, je confirme ce que je viens de dire… et tous ces gens voyais l’homme que vous cherchez régulièrement. »

    Fuken montrait en même temps du doigt tous les adultes de son village, sans aucune peur, sans aucun scrupule. Il ajouta :

    « Par contre je ne sais pas exactement où ils vivent, je peux juste vous dire que c’est dans les hautes montagnes et qu’ils prennent ce chemin quand il reparte. »

    L’empereur Waru se mit à sourire en entendant ses paroles, il se retourna immédiatement vers la jeune femme habillé en blanc :

    « Bien… voilà qui confirme mes impressions. Ma chère Hadena du clan Shiro, je crois que vous voulez finir comme votre mère… j’ai l’impression que vous avez oublié votre jeune sœur. Il est clair, qu’en vue de vos capacités, vous saviez qu’il était dans les parages depuis longtemps, je me

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