BIRMANIE DANS LA JUNGLE DES RUBIS
Lorsque Ma Wanna est descendu dans le ventre de la mine, à l’aube, le ciel était chargé de nuages menaçants. La pluie est tombée dru toute la matinée. Comme à chaque journée de mousson. Mais quand, en début d’après-midi, le gamin de 18 ans remonte à la surface après avoir passé sept heures par 300 mètres de fond, le soleil a gagné la partie. Ma Wanna plonge la main au fond du seau en plastique qui l’a accompagné en bas et sort, une à une, avec toutes les précautions du monde, les pierres précieuses qu’il a réussi à récupérer, avant d’aller les observer à la lumière du soleil. Certaines sont à peine plus grosses qu’une fourmi, mais leur éclat tranche avec le bayon boueux dans lequel elles reposent. Deux spinelles et un petit rubis, que Ma Wanna range dans un pochon de plastique. Il les vendra 2 ou 3 dollars pièce. « Je rêve de devenir riche, de trouver la pierre qui changera ma vie et celle de ma famille », lâche l’adolescent, tongs aux pieds, les yeux écarquillés, alors que les autres mineurs viennent lui taper dans le dos.
Ils sont une trentaine ce matin-là
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