Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

L'Attaque du Moulin: Les Soirées de Médan
L'Attaque du Moulin: Les Soirées de Médan
L'Attaque du Moulin: Les Soirées de Médan
Livre électronique46 pages40 minutes

L'Attaque du Moulin: Les Soirées de Médan

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

L'Attaque du moulin est la nouvelle d'Emile Zola qui ouvre le recueil intitulé Les Soirées du Médan, du nom de la ville des Yvelines où Zola avait une propriété, rassemblant avec elle, sous la bannière du naturalisme, une "même philosophie", dit son auteur dans la préface, Boule de Suif de Maupassant, Sac au dos de Huysmanns, La Saignée de Céard, L'affaire du grand 7 de Hennique et Après la bataille d'Alexis. Le père Merlier s'apprête à marier prochainement sa fille Françoise à Dominique, un Belge habitant la ville voisine, dans son moulin de Rocreuse, village de Lorraine dont Merlier est le maire. Mais la guerre éclate et les Prussiens s'emparent du moulin. Dominique, qui l'a courageusement défendu aux côtés de l'armée française qui en avait fait sa forteresse, est fait prisonnier et est promis à l'exécution. Françoise parvient à le voir et à le convaincre de s'enfuir, mais quand l'évasion est découverte, elle est soumise à un odieux chantage : si elle ne ramène pas Dominique avant deux heures, c'est son père qui sera fusillé à sa place...
LangueFrançais
Date de sortie16 mai 2019
ISBN9782322034772
L'Attaque du Moulin: Les Soirées de Médan
Auteur

Émile Zola

Émile Zola (1840-1902) was a French novelist, journalist, and playwright. Born in Paris to a French mother and Italian father, Zola was raised in Aix-en-Provence. At 18, Zola moved back to Paris, where he befriended Paul Cézanne and began his writing career. During this early period, Zola worked as a clerk for a publisher while writing literary and art reviews as well as political journalism for local newspapers. Following the success of his novel Thérèse Raquin (1867), Zola began a series of twenty novels known as Les Rougon-Macquart, a sprawling collection following the fates of a single family living under the Second Empire of Napoleon III. Zola’s work earned him a reputation as a leading figure in literary naturalism, a style noted for its rejection of Romanticism in favor of detachment, rationalism, and social commentary. Following the infamous Dreyfus affair of 1894, in which a French-Jewish artillery officer was falsely convicted of spying for the German Embassy, Zola wrote a scathing open letter to French President Félix Faure accusing the government and military of antisemitism and obstruction of justice. Having sacrificed his reputation as a writer and intellectual, Zola helped reverse public opinion on the affair, placing pressure on the government that led to Dreyfus’ full exoneration in 1906. Nominated for the Nobel Prize in Literature in 1901 and 1902, Zola is considered one of the most influential and talented writers in French history.

Auteurs associés

Lié à L'Attaque du Moulin

Livres électroniques liés

Fiction littéraire pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur L'Attaque du Moulin

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L'Attaque du Moulin - Émile Zola

    L'Attaque du Moulin

    Page de titre

    I

    II

    III

    IV

    V

    Page de copyright

    Page de titre

    I

    I

    Le moulin du père Merlier, par cette belle soirée d’été, était en grande fête. Dans la cour, on avait mis trois tables, placées bout à bout, et qui attendaient les convives. Tout le pays savait qu’on devait fiancer, ce jour-là, la fille Merlier, Françoise, avec Dominique, un garçon qu’on accusait de fainéantise, mais que les femmes, à trois lieues à la ronde, regardaient avec des yeux luisants, tant il avait bon air.

    Ce moulin du père Merlier était une vraie gaieté. Il se trouvait juste au milieu de Rocreuse, à l’endroit où la grand-route fait un coude. Le village n’a qu’une rue, deux files de masures, une file à chaque bord de la route ; mais là, au coude, des prés s’élargissent, de grands arbres, qui suivent le cours de la Morelle, couvrent le fond de la vallée d’ombrages magnifiques. Il n’y a pas, dans toute la Lorraine, un coin de nature plus adorable. À droite et à gauche, des bois épais, des futaies séculaires montent des pentes douces, emplissent l’horizon d’une mer de verdure ; tandis que, vers le midi, la plaine s’étend, d’une fertilité merveilleuse, déroulant à l’infini des pièces de terre coupées de haies vives. Mais ce qui fait surtout le charme de Rocreuse, c’est la fraîcheur de ce trou de verdure, aux journées les plus chaudes de juillet et d’août. La Morelle descend des bois de Gagny, et il semble qu’elle prenne le froid des feuillages sous lesquels elle coule pendant des lieues ; elle apporte les bruits murmurants, l’ombre glacée et recueillie des forêts. Et elle n’est point la seule fraîcheur : toutes sortes d’eaux courantes chantent sous les bois ; à chaque pas, des sources jaillissent ; on sent, lorsqu’on suit les étroits sentiers, comme des lacs souterrains qui percent sous la mousse et profitent des moindres fentes, au pied des arbres, entre les roches, pour s’épancher en fontaines cristallines. Les voix chuchotantes de ces ruisseaux s’élèvent si nombreuses et si hautes, qu’elles couvrent le chant des bouvreuils. On se croirait dans quelque parc enchanté, avec des cascades tombant de toutes parts.

    En bas, les prairies sont trempées. Des marronniers gigantesques font des ombres noires. Au bord des prés, de longs rideaux de peupliers alignent leurs tentures bruissantes. Il y a deux avenues d’énormes platanes qui montent, à travers champs, vers l’ancien château de Gagny, aujourd’hui en ruines. Dans cette terre continuellement arrosée, les herbes grandissent démesurément. C’est comme un fond de parterre entre les deux coteaux boisés, mais de parterre naturel, dont les prairies sont les pelouses, et dont les arbres géants dessinent les colossales corbeilles. Quand le soleil, à midi, tombe d’aplomb, les ombres bleuissent, les herbes allumées dorment dans la chaleur, tandis qu’un frisson glacé passe sous les feuillages.

    Et c’était là que le moulin du père Merlier égayait de son tic-tac un coin de verdures folles. La bâtisse, faite de plâtre et de planches, semblait vieille comme le monde. Elle trempait à moitié dans la Morelle, qui arrondit à cet endroit un clair bassin. Une écluse était ménagée, la chute tombait de quelques mètres sur la roue

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1